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Accueil / France Culture

La Dispute (par Arnaud Laporte)    Page 19 sur 31

Bas de page ↓   

Mitsouko 


181
Répondre en citant  
''We Need to Talk about Kevin'', Lynne Ramsay.; La dispute-France Culture. - Mar 22 Nov 2011, 10:34

"La dispute" sur France Culture, le gratin ( de nouilles) de la critique.

Fin septembre, présentation du film "We Need to Talk About Kevin" de la britannique Lynne Ramsay, avec dans le rôle principal Tilda Swinton.
Je passe sur le baratin introductif sur Tilda Swinton et les banalités d'usage sur sa beauté, sauf que dans ce film, elle est moche (dixit Florence Ben Saadoun) et que c'est courageux de sa part.
Ce film est un long flash-back dans lequel une mère se remémore l'enfance de son fils, devenu un serial killer.
D'emblée, Charlotte Garson attaque ce film sous prétexte que le film déborde d'effets esthétisants et porterait sur le mal. Elle ajoute que ce film serait "abject", moralement "abject" car moralisateur. Arnaud Laporte lui emboîte le pas, disant que ce film s'inscrit dans un courant où l'on veut mettre des "miradors dans les écoles", c'est la thèse du film, son propos serait de faire enfermer tous les enfants turbulents dès leur plus jeune âge.
Jean-Baptiste Thoret s'inscrit en porte-à-faux. Lui prétend que ce film l'a fait penser à Clément Rosset, en ceci qu'il y aurait "du mal", de façon inexplicable et inexpliquée et ferait, au contraire, tomber toutes les hypothèses interprétatives.

Lynne Ramsay n'est pas directement à l'origine de l'intrigue de ce film . Il s'agit de l'adaptation d'un roman, roman qui, lui, semble en effet avoir sur la question de l'adolescent meurtrier, une approche extrêmement convenue et lourdement moralisatrice, style "toi, petit salaud, je vais te faire ta fête".
Les critiques de "La dispute" semblent avoir oublié deux choses. D'une part, Lynne Ramsay avait réalisé "Rat Catcher" où elle s'intéressait déjà, sinon à l'enfance délinquante, du moins à la question du meurtre commis par un pré-adolescent.
D'autre part, cette cinéaste appartient à la même génération que Steve Mc Queen, "Hunger", film qui avait révélé un souci esthétique pregnant de la part de cet artiste vidéaste. Souci esthétique que partage indubitablement Ramsay et qui place, d'ailleurs, cette génération dans la filiation de Greenaway ou de Derek Jarman.
Le montage du film (et c'est sans doute là une de ses limites car il borne et rend répétitif son déroulement narratif) fonctionne comme une suite de tableaux ou de vidéos reliés par l'anamnèse de cette mère. Il aurait, sans doute, été fructueux de replacer Ramsay dans ce contexte. Lorsqu'on prétend faire de la critique ciné, c'est en général ce que l'on fait. A moins, bien entendu, de vouloir rester au ras des pâquerettes. C'est aussi une option.

Si les critiques de "La dispute" ont longuement insisté sur la couleur rouge, omniprésente dans ce film, Garson parlant de "symbolisme recuit" ( quel symbolisme ne l'est pas, d'ailleurs ?), ils ont oublié de mentionner qu'à de multiples reprises, Ramsay insérait de longs plans séquences, notamment sur des reliefs de nourriture, abandonnés.
Plans-séquences qui me semblent aller dans le sens de ce qu'exprimait Thoret, convoquant Rosset. A savoir qu'il y aurait un mystère du mal, comme il y aurait un mystère de la matérialité, une sorte d'opacité du monde, totalement impénétrable, voire irréprésentable tout comme le mal et sur lequel buterait la conscience, ne pouvant guère se réfugier que dans une sorte de contemplation sidérée, médusée.

Le plus intéressant dans l'approche choisie pour aborder ce film était, il me semble, le gauchissement de son propos. A savoir, la volonté de lui faire dire ce qu'il ne disait pas, en le taxant de film à la fois "abject", moralisateur et réactionnaire.
Intéressant, pourquoi ? Parce que ce discours donnait à voir, a contrario, un superbe exercice de malhonnêteté intellectuelle. D'une part, je soupçonne qu'il est plus aisé de critiquer un film étranger qu'un film français dans une émission généralement complaisante et se donner ainsi des gages d'indépendance critique.
D'autre part, ce qu'on entendait, était un renversement des points de vue. Garson et Laporte tenaient le rôle des censeurs moralisteurs, voulant à tout crin faire de ce film, un film à thèse, à seule fin de condamner cette thèse et de se porter garants d'un ordre moral, celui du bien, celui du bon, celui qui combat les réflexes fascisants rampants.
Hormis qu'il s'agit là de se donner, à peu de frais et en mentant, une conscience politique immaculée, l'exercice montrait la façon dont plutôt qu'interroger un système de valeurs soi-disant à l'oeuvre, Laporte et Garson lui en ont substitué un autre. Tout aussi faux, tout aussi borné.

Bref, feignant de s'insurger contre la pire des bien pensances, Laporte et Garson ont endossé la robe du censeur et ils l'ont fait avec plaisir, avec joie, défenseurs de la liberté, pourvoyant des idées toutes faites, privant d'un rare usage de l'impossible liberté, celui de l'examen critique des valeurs qui n'a que faire des discours bétonnés et lourds, si lourds ... Dieu, qu'ils étaient lourds !

Octave 


182
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Prétentieuse ''Dispute'' sur France Culture. - Jeu 22 Déc 2011, 17:15

Prenant mes distances avec cette radio et ayant décidé de mettre un terme à une relation par trop passionnée avec elle, je n'étais plus intervenu depuis un moment sur le forum.
Heureusement, il y a ce brave Arnaud Laporte, l'ami des arts et du bon ton pour me remettre d'aplomb.

Voici quelques temps, lors d'une émission avec Eric Troncy consacrée aux arts plastiques fin novembre, Troncy s'exclamait qu'il n'y avait plus que des journalistes pour écrire sur les arts. Arnaud Laporte de lui emboîter le pas pour s'exclamer qu'il n'y avait plus de critiques, que les vrais critiques étaient "ici", soit dans son émission.
Bof ! Laporte aura bu un coup de trop avec son ami Troncy pour fêter la revoyance, m'étais-je dit. Ces propos étaient suffisamment infantiles pour glisser. Au demeurant, les collaborateurs de cette "Dispute" ne sont pas des critiques mais bel et bien des journalistes. Je suppose donc que c'est la présence miraculeuse de Laporte sur France Culture qui les promeut au statut de critiques.
Il est amusant de remarquer que la plupart de leurs propos sont d'ailleurs d'un intérêt et d'une pertinence limités ainsi que nombre de posts l'ont épinglé.

Cependant, je vous conseille l'émission d'hier soir. Un chef d'oeuvre ! Une splendeur de snobisme qui irait à la perfection dans un petit ouvrage satirique ou sociologique.

Laporte avait invité Kamel Mennour qui a une galerie dans le 6e. Cet homme expose notamment Claude Lévêque, actuelle valeur forte du marché de l'art. Il faut entendre les gloussements complaisants mais inutiles de Laporte qui saluent les moindres propos de Mennour qui, au téléphone, explique qu'il a pris le train pour aller en province visiter un de ses artistes et quel déjeûner délicieux ils ont fait ensemble.
Une fois encore, Laporte semblait se considérer comme un critique, un vrai, un grand, un qui ose et qui innove alors que tout l'échange avec Mennour ne disait qu'une chose "Tu me tiens, je te tiens par la barbichette" ou comment le galeriste a besoin d'un journaliste à se botte et comment le journaliste mondain a besoin du galeriste pour avoir une caution artistique qui, sinon, ne lui serait en rien garantie.
Pour l'auditeur amateur d'art, intérêt nul. Pour celui qui s'intéresse aux rapports de pouvoir dans ce milieu, à la façon dont la culture est une monnaie d'échange qui garantit une image de distinction, cette émission est du pain béni !

lowtek 


Invité

183
Répondre en citant  
la dispute - Dim 08 Avr 2012, 16:45

J'ai été assez choqué par la manière autocratique avec Laporte a traité l'avis de Jean-Baptiste Thoret sur un film français récent ("A moi seule"), avis avec lequel il était en désaccord, tout en faisant mine de ne pas profiter de son statut de présentateur et du privilège du dernier mot. Thoret est tout de même un critique précieux, auteur d'un livre fondamental, Rouge profond, très clairvoyant sur le cinéma américain des 40 dernières années. Quelle légitimité a donc ce Laporte, et quel est son apport à la critique? Je préfère de loin la méthode de Garcin sur France Inter qui laisse la parole avant tout a ses invités. Il faut aussi noter que l'émission de Laporte multiplie dernièrement les approximations: Laporte lui même loue l'autobiographie de Andy Warhol "Ma philosophie de A à Z", dont l'ironie du titre original lui a forcément échappé ("Ma philosophie de A à B, et vice-versa"), et un de ses chroniqueurs a pu récemment parler d'un "film david-lynchéen à la Eyes Wild Shut" !

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

184
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''Digne'' héritier de France Culture... - Lun 30 Avr 2012, 22:19

"Malgré que je dise que j'aime pas, euh, je sais pas dire pourquoi, euh"
La Dispute à 21h27 ce 30 avril.

"Vous êtes sur France Culture". Eh bien, heureusement qu'on nous l'a dit...

Quinze minutes entre 21h25 et 21h40 (le maximum du soutenable) de degré zéro de la critique et du langage, de paroles d'une affligeante vacuité, entrecoupées de ricanements systématiques. On se pince. Vraiment.

Avis de recherche / Wanted alive, la ou les personnes qui, juste avant de parler au micro de France Culture (matin, midi et soir), se tiennent ce discours : "Aujourd'hui, j'interviens sur France Culture, je vais faire une critique de théâtre pour les auditeurs de la station, il faut que je me prépare correctement et que je dise quelque chose d'intéressant, de bien exprimé, sans bafouiller, en terminant toutes mes phrases. Je dois être digne de cette antenne qui me reçoit, qui me paie, même. Oui, je vais penser aux auditeurs quand je m'exprime, et faire de mon mieux, parce que je suis là pour les auditeurs, sinon pour qui et pour quoi ?".

Mitsouko 

Mitsouko

185
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Re: La Dispute (par Arnaud Laporte) - Mar 01 Mai 2012, 14:01

Philaunet a écrit:"Malgré que je dise que j'aime pas, euh, je sais pas dire pourquoi, euh"
La Dispute à 21h27 ce 30 avril.

"Vous êtes sur France Culture". Eh bien, heureusement qu'on nous l'a dit...

Quinze minutes entre 21h25 et 21h40 (le maximum du soutenable) de degré zéro de la critique et du langage, de paroles d'une affligeante vacuité, entrecoupées de ricanements systématiques. On se pince. Vraiment.

Avis de recherche / Wanted alive, la ou les personnes qui, juste avant de parler au micro de France Culture (matin, midi et soir), se tiennent ce discours : "Aujourd'hui, j'interviens sur France Culture, je vais faire une critique de théâtre pour les auditeurs de la station, il faut que je me prépare correctement et que je dise quelque chose d'intéressant, de bien exprimé, sans bafouiller, en terminant toutes mes phrases. Je dois être digne de cette antenne qui me reçoit, qui me paie, même. Oui, je vais penser aux auditeurs quand je m'exprime, et faire de mon mieux, parce que je suis là pour les auditeurs, sinon pour qui et pour quoi ?".


Même ailleurs que sur France Culture, on aimerait que les soi-disants critiques proposent mieux que des propos de comptoir.

Pour vous amuser, des extraits de Dubillard qui, à entendre cette émission, ne sont pas de la caricature, juste de l'observation fine.
http://www.franceculture.fr/emission-lecture-du-soir-fiction-andre-dussollier-lit-monstres-sacres-extrait-des-diablogues-de-rola
http://www.franceculture.fr/emission-lecture-du-soir-fiction-andre-dussollier-lit-tragedie-classique-extrait-des-diablogues-de-r

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

186
Répondre en citant  
Re: La Dispute (par Arnaud Laporte) - Mar 01 Mai 2012, 16:17

Grand merci ! Quand France Culture via Roland Dubillard lu par André Dussollier se moque (involontairement) de France Culture, ça remet les pendules à l'heure ! Le premier lien vers le "diablogue" sur Bérénice et Phèdre, parfaite mise en lumière de la bêtise de l'ignorant qui s'essaie à la critique, m'a donné l'impression d'être en direct de "La Dispute" (même le ricanement y est). Lien à envoyer d'urgence à M. Laporte.

Mitsouko 

Mitsouko

187
Répondre en citant  
Amateurisme pas éclairé chez les loupiotes cultureuses ! - Ven 01 Juin 2012, 21:48

Nombre de forumeurs se sont étonnés, agacés du peu de qualité de cette "Dispute". Qu'ils se rassurent, ce n'était pas un effet d'optique, ce n'était pas leur subjectivité limitée, ce n'était pas la jalousie qui parlait.

Ce 1er juin, Abdelwahab Meddeb, à la fin de son émission, a déploré que deux critiques de la Dispute de Laporte aient tenu des propos idiots et faciles sur l'expo de l'IMA, "Le corps découvert". Ces deux critiques sont Rondeau et Collard. Il épingle aussi un journaliste de Libé aussi délicat qu'un char de la panther division. Laporte pourrait l'embaucher.

Quand on a rien à dire, mieux vaut se taire. Un adage de grand-mère que ces amateurs devraient appliquer, plutôt que de se laisser emporter par leur vanité. Ou l'appât du gain, qui sait ?
http://www.franceculture.fr/emission-cultures-d-islam-la-question-des-arts-et-le-nu-2012-06-01

Heureusement, Laporte pourra clamer que Meddeb est un envieux et que tout ça, c'est parce qu'il est jaloux de pas avoir été venu dans son émission.
En comité restreint, gageons que Laporte déplorera que Pasqua l'ait pas foutu dans un charter.

Henry Faÿ 


188
Répondre en citant  
Hippolyte et Aricie de Rameau dézingué par des petits moins que rien - Jeu 19 Juil 2012, 14:20

La Dispute (par Arnaud Laporte) - Page 19 Hippolyte-final


« Quel affreux spectacle » s'écrit Thésée en voyant son fils Hippolyte devant son épouse Phèdre avec une épée à la main.

C’est le cas de le dire, « quel affreux spectacle » que ce Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau Direction musicale Emmanuelle Haïm, mise en scène Ivan Alexandre, donné à l’Opéra Garnier en juin et juillet 2012 repris d’un spectacle créé à Toulouse en 2009 a finement pensé Arnaud Laporte, .

Et moi je penser « Quelle affreuse émission! »

À propos de ce spectacle, un certain Eric Loret, critique de son état et Arnaud Laporte se sont livrés à une sorte de négationnisme critique. À moi qui ai vu le spectacle pas moins de neuf fois, ce qu'a dit Eric Loret m'a paru tellement ahurissant incongru et à côté de la plaque que je doute qu'il ait quelque compétence pour parler d'opéra même s'il est préposé à la chose à Libération. On peut ne pas aimer un spectacle, mais quand j'entends « absence absolue de mise en scène » dans la bouche d'un critique patenté, je ne peux que bondir et me récrier! Un critique, c'est fait pour voir, la mise en scène, Eric Loret ne l'a tout simplement pas vue, il ne l'a pas vue parce qu'elle sort de ses cadres habituels dans lesquels il faut se rouler par terre toutes les cinq minutes. Il dit: « statisme complet ». S'il avait eu des yeux pour voir, et s'il avait du métier, il aurait vu que le statisme est loin d’être complet, certes, il y a économie de mouvement, mais il y a une gestique et des postures qui sont celles du théâtre ancien, et qui sont expressives pour qui sait les voir et qui procurent une impression de hiératisme qui convient parfaitement à une tragédie du XVIIIe siècle, de la même manière que les instruments anciens sont ce qui convient le mieux à la musique baroque.

Eric Loret s'appuie sur une théorie de la mise en scène, il dit que la mise en scène consiste à reconfigurer les corps dans l'espace. C'est tout à fait ce que fait Ivan Alexandre, le metteur en scène d’Hippolyte et Aricie. Eric Loret a-t-il observé l'arrivée d'Aricie, au milieu de deux rangées de prêtresses de Diane qui l'accompagnent puis s'écartent d'elle. N'est-ce pas de la mise en scène et de la meilleure qui soit? C'est une mise en scène en forme de cérémonial dans une scène qui se passe dans un temple et qui convient très bien à cette histoire où la religion gréco-romaine est à la base de tout.

Des idées très fortes de mise en scène, il y en a des quantités, par exemple le harcèlement de Thésée par la furie Tisiphone, là, il n'y a aucun statisme, Tisiphone, vibrionnante, court dans tous les sens. Il y a aussi les chasseresses placées en triangle, avec la chasseresse en chef à la pointe.

Sans parler de ce dont ils n’ont pas parlé, la scénographie qui est sensationnelle: l'arrivée de Jupiter sur ses nuages et sur son aigle, l'arrivée, par le bas, de Pluton sur son tribunal mais aussi Neptune qui apparaît sur les flots, assis sur un monstre marin.

Eric Loret a dit: « d'histoire, il n'y a pas ». Là, on est en plein négationnisme! Le « critique » a-t-il au moins pris la peine de lire les deux pages du synopsis et sait-il que Hippolyte et Aricie est une transposition de Phèdre de Racine? Dire sur les ondes quelque chose d'aussi faux, cela relève de la faute professionnelle.

Eric Loret ne s'est pas contenté de dire qu'il n'y avait pas d'histoire, il a prétendu que les paroles du livret étaient vaines, c'est totalement ahurissant et totalement hors de propos, s'il les avait lues, s'il les avait entendues, il saurait qu'il n'en est absolument rien.

Quand on entend:

Je sens pour vous une pitié
aussi tendre que l'amour même

On ne peut qu’être touché par la délicatesse du propos?

Et quand on entend:

Quelle soudaine horreur ton destin nous inspire
où cours-tu malheureux? Tremble, frémis d'effroi!
Tu sors de l'infernal empire,
pour trouver les enfers chez toi.

Peut-on penser que ce sont des paroles dépourvues de portée dramatique?

Eric Loret a trouvé intelligent de prétendre que Rameau choisissait par principe ses librettistes parmi les plus mauvais. Que c'est bête d'affirmer une chose pareille! C'est archi-faux en tout cas pour ce qui est de l'abbé Pellegrin, qui était en son temps un librettiste renommé et recherché, même si Voltaire, qui n'a jamais réussi à s'entendre avec Rameau pour écrire un livret d'opéra l'a brocardé en le traitant de « petit Pellegrin ». Voltaire aurait mieux fait de se taire, la transposition de la tragédie de Racine est une vraie réussite, l'oeuvre est remarquablement bien construite, à chaque acte est associé un personnage principal et l'insertion des épisodes de divertissements se fait tout naturellement.

Ce qui est sensationnel, c'est l'exceptionnelle qualité de la versification. Voulez-vous un exemple, pris au hasard?

Reine, sans l'ordre exprès qui dans ses lieux m'appelle,
Quand le ciel vous ravit un époux glorieux,
Je respecterais trop votre douleur mortelle,
Pour vous montrer encor un objet odieux.

C'est admirable et tout le reste est à l'avenant. Pour le spectateur, cette alliance entre la musique de Rameau et ce splendide langage du XVIIIe siècle est un vrai bonheur.

Arnaud Laporte a cru intelligent de dire : « des divertissements qui divertissent peu »? Je ne pourrais pas être davantage en désaccord avec cette assertion surprenante qui n’a bien entendu pas été justifiée par un début de commencement d’argument. Arnaud Laporte aurait pu trouver du charme aux danses des furies du deuxième acte, qui semblent inspirées de danses exotiques avec arrêts sur certaines postures et mimiques de crabes ou d'araignées et qui m'ont rappelé celles, très réussies elles aussi de Gudrun Skamletz de Cadmus et Hermione Dumestre Lazare? Arnaud Laporte aurait pu admirer la grâce des biches et des cerfs dans l'épisode « à la chasse à la chasse ». Pour moi, ces divertissements sont le nec plus ultra du raffinement le plus exquis, tel que seul le XVIIIe siècle pouvait le produire et c'est fort heureux que nous soyons capables d'en retrouver la veine.


J'ai donc fortement désapprouvé les interventions d'Eric Loret, d'un niveau si bas que je ne saurais les qualifier mais pour comble de malheur, Marie-Aude Roux, journaliste au Monde, dans sa défense n'a pas été bonne du tout. Cela tombait mal, son article titrait sur un spectacle qui « décevait ». Elle a défendu le spectacle avec mollesse, sans argument fort et sans grande conviction, face à l'agressivité iconoclaste, intempestive et un peu puérile d'Eric Loret.

S’il avait bien fait son boulot, Arnaud Laporte aurait pu mieux équilibrer le plateau, beaucoup de critiques et non des moindres ont manifesté beaucoup d'enthousiasme pour ce spectacle, et parmi eux Chantal Cazaux, André Tubeuf et Jean-Charles Hoffelé. Ceux-là n'auraient pas laissé Eric Loret dire n'importe quoi, il ne s'en serait pas sorti aussi facilement, il aurait passé un mauvais quart d'heure.

Je constate que cette émission n'a certainement pas élevé le niveau de la dispute qui n’est pas prête de devenir le masque et la plume de France Culture.


La Dispute (par Arnaud Laporte) - Page 19 0035

189
Répondre en citant  
La Dispute - Jeu 21 Fév 2013, 21:54

Parlons-en.

Alain Machefert 


190
Répondre en citant  
Re: La Dispute (par Arnaud Laporte) - Jeu 21 Fév 2013, 22:34

Nullissime. Aprés avoir réduit mes écoutes aux mardis sur le cinéma, j'ai finalement abandonné complétement toute écoute.
La nullité du concept (Et oui, il faut se disputer, non ?), la prétention des intervenants, la médiocrité d'Arnaud Laporte m'étaient devenus insupportables. Dent un peu dure peut-être ?

Mitsouko 

Mitsouko

191
Répondre en citant  
Re: La Dispute (par Arnaud Laporte) - Ven 22 Fév 2013, 10:56

En parler ? Soit mais un produit aussi banal, aussi formaté en vaut-il la peine ?
De fait, comme Alain, j'évite cette émission et coupe la radio juste avant "La vignette" et ne la rallume plus.
D'ailleurs, j'interviens de moins en moins sur ce forum car j'écoute de moins en moins France Culture à cause de ces émissions qui me semblent de simples relais promotionnels où se disent, en outre, pas mal de bêtises.
Bref, lorsque cette émission fut lancée, j'en ai écouté quelques numéros et me suis dit que je ne voyais pas ce qu'elle pouvait m'apporter.

Lisant ce fil, j'ai fait un tour sur la page qui leur est dédiée sur le site de France Culture. Peut-être suis-je mal tombée mais la prose de présentation d'une des émissions m'a bien amusée !
On dirait un texte traduit par ordinateur :
http://www.franceculture.fr/emission-la-dispute-spectacle-vivant-le-crocodile-trompeur-didon-et-enee-et-les-tribulations-d-une-e

De quelle langue, me direz-vous ?
Le snobisme des journalistes cultureux qui parlent à d'autres journalistes cultureux, sans doute.

Enfin (et ce n'est pas le plaisir fort sot de me citer qui me guide mais le souhait d'exprimer ma découvenue), voici ce qui m'a conduite à cesser d'écouter cette émission. Certes, depuis, l'équipe a pu s'améliorer mais désormais je ne me fais plus guère d'illusion et cherche surtout à éviter à perdre mon temps en écoutant des propos oiseux et fumeux, dignes d'un dîner en ville entre gens de soi-disant bonne compagnie.
https://regardfc.1fr1.net/t231p170-arnaud-laporte-la-fin-des-haricots-la-venue-des-fayots?y

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192
Répondre en citant  
Re: La Dispute (par Arnaud Laporte) -

La Dispute (par Arnaud Laporte)     Page 19 sur 31

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