Philaunet a écrit:Des opinions personnelles en tant que citoyen ou au nom de la station publique indiquée dans son profil ?
L'usage sur Twitter (la twittiquette?), pour les journalistes de médias non-publics, semble être d'ajouter dans la présentation de leur profil une mention du type "Views my own / Mes opinions sont les miennes et les miennes seules", ou bien "RT doesn't mean endorsement / un retweet ne vaut pas soutien". Quant aux journalistes de médias publics d'autres pays, l'usage semble être de relayer leurs propres productions, des articles sur les mêmes thématiques, d'annoncer des nouvelles imminentes, ou de publier quelques commentaires humoristiques et inoffensifs sur leur quotidien ou l'air du temps. Pas de fil saturé de militantisme, relayant avec ardeur tous les combats obligatoires. C'est sans doute pour de simples raisons de survie professionnelle : vous détruisez volontairement la crédibilité de votre travail en menant en parallèle une activité virulente d'activiste intransigeant.
Il semblerait que nombre de ces journalistes très engagés ne comprennent même pas que cela puisse créer un problème de perception. S'engage toujours ce dialogue de sourds :
- Êtes-vous sûr d'être en mesure de produire un travail journalistique neutre alors que vous êtes aussi visiblement engagé politiquement sur ces questions ?
- Oui mais je sépare les deux.
- Mais comment pouvez-vous garantir que votre perception militante ne teinte pas la qualité de votre travail journalistique?
- Oui mais je sépare les deux.
Le meilleur exemple, qui date de quelques années (à l'époque où l'on pouvait laisser des commentaires sur le site internet de FC), était celui d'Hubert Huertas : alors responsable du service politique ET chroniqueur à Mediapart ("oui mais je sépare mes deux activités"). A Radio France, semblerait-il, on ne sait pas s'empêcher, et on ne comprend même pas pourquoi on devrait le faire parce que cet engagement politique est sain, bel, bon, nécessaire, vertueux, etc, etc, etc.