Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

En d'autres discussions dans ce forum, on parle de Colette Fellous et notamment ces jours-ci parce que le Carnet nomade va quitter la grille du programme.

Mais si l'on admet qu'il y aurait à cela de bonnes raisons (admettons aneffet que l'émission coûte trop cher, ce dont on discute déjà en fil "Carnet nomade") pourquoi se séparer d'une productrice dotée de cette expérience ? En quoi l'arrêt d'une émission impose-t-il de se séparer en même temps du producteur ? Pourquoi ne pas lui proposer de créer une nouvelle formule ? Et si l'on pense aux auditeurs, je pense à une émission qui a besoin, au poste de coordinateur, d'une personne à la fois dotée d'une vaste culture et expérimentée en création documentaire : Une vie une oeuvre.

Ainsi dotée d'une coordination réfléchie, même en lui conservant son format hélas réduit à 58 minutes Une vie une oeuvre gagnerait à retrouver ces producteurs confirmés qui pendant longtemps y ont oeuvré, produisant d'excellents documentaires et conformes à la ligne initiale voulue par Michel Cazenave : Jacques Munier, Colette Fellous, Arnaud Laporte même, et aussi Dominique Rousset, Christine Goémé, Marie-Hélène Fraïssé  sont encore dans les murs. Venant compléter Françoise Estèbe et François Caunac, non mais quelle équipe ça nous ferait !

Bonne occasion alors pour Finkielkraut de se mettre au documentaire. Exercice où, en tandem avec un bon chargé de réalisation, il nous rappellerait qu'il est moins diplômé en philosophie qu'agrégé de lettres.

Excellente idée, Philaunet, et explorant les idées qui me viennent à l'esprit, je me dis que beaucoup nécessiteraient un changement de "culture" (au sens anglo-saxon)  pour la station...
Pourrait-on imaginer une émission sur les métiers du cinéma? Non pas un format fainéant et bon marché qui consisterait à inviter un petit nombre de personnalités d'un même cercle ou selon les goûts étriqués d'un producteur qui recycle sans relâche ses deux ou trois références, et meubler une demi-heure avec un entretien copain-copain, mais une réelle et patiente exploration de l'histoire du cinéma : ce que veut dire écrire un script dans le Hollywood de l'âge d'or, le métier de la peinture sur verre pour certains décors optiques, le métier de "location scout" (choisir un lieu de tournage), la prise de son. Imaginons un format assez riche qui mêle sources et archives, entretiens, extraits de films. Voilà qui permettrait d'articuler toutes sortes de champs, périodes, genres etc.
Il faudrait se remettre à croire en la production de patrimoine radiophonique, et signaler enfin aux auditeurs que la vie culturelle ne se résume pas aux sorties de la semaine.

- Emettre des suggestions, oui, pourquoi pas, cela a un côté constructif. Encore faut-il qu'il y ait, au bout, la possibilité d'un projet transmis en direction de FC : proposer quelques idées, cela est certainement mieux écouté qu'une volée de critiques.

- Le médiateur peut-il être une porte d'entrée ? ou y en a-t'il une autre ? ou n'y en a-t'il pas ? L'idée positive de cette fonction "proposition" de Regards FC peut-elle être une opportunité de dialogue avec les producteurs ?

- Certains intervenants de ce Forum paraissent avoir une connaissance professionnelle du monde de la radio, peut-être même une familiarité avec la station. Il serait bien de connaître le niveau de connaissance technique (et humaine) de ceux qui exprimeraient des suggestions, donc de leur crédibilité.

J'aurais mieux fait de ne pas écrire la dernière phrase, quoique... "chacun fait comme il veut"...

Philaunet a écrit: Proposition : laisser ici des suggestions concrètes et envoyer les remarques critiques générales dans les rubriques appropriées. Mais chacun fera comme il l’entendra.

Où l'on voit que l'on peut dire qu'il faut être constructif sans l'être :

Pollux a écrit:- Emettre des suggestions, oui, pourquoi pas, cela a un côté constructif. Encore faut-il qu'il y ait, au bout, la possibilité d'un projet transmis en direction de FC : proposer quelques idées, cela est certainement mieux écouté qu'une volée de critiques.

- Le médiateur peut-il être une porte d'entrée ? ou y en a-t'il une autre ? ou n'y en a-t'il pas ? L'idée positive de cette fonction "proposition" de Regards FC peut-elle être une opportunité de dialogue avec les producteurs ? (...)

Désolé de vous avoir dérangé : vous proposiez d'ouvrir un espace de propositions ; avant d'en faire,  et pour qu'elles s'inscrivent dans un projet (c'est quand même bien la nature, la finalité d'une proposition), j'essayais de mieux comprendre votre idée qui me paraît a priori intéressante.

Mais par votre accueil vous découragez déjà toute suggestion....

L'idée de ce fil est excellente, mais je ne me fais pas d'illusions. Utilisons la grille de lecture que France Culture applique sur le monde, celle des dominants et des dominés et retournons-la. Ils sont les maîtres de la station, et nous ne sommes qu'un Lumpen-auditorat qui n'a pas le droit de s'exprimer, et qui n'a qu'un seul droit, celui de faire masse et de faire nombre... Ce serait une marque d'humilité bien inhabituelle de leur part que de récolter de la part d'auditeurs des idées de programmes. Ils représentent l'excellence, le professionnalisme, la décontraction, la mode, l'exigence etc. Et nous ne sommes que des moutons qui devons les admirer.
J'envisage donc ce fil (pour ma part) davantage comme une suite d'exemples : ce que France Culture pourrait et devrait proposer à ses auditeurs. Un outil de comparaison visant à montrer qu'en effet, le France Culture voulu par Olivier Points d'Audience, celui qu'il taille à son image, c'est une radio faite par des professionnels qui se satisfont d'un niveau amateur, une radio qui tourne en boucle, ressasse les mêmes sujets et ne semble pas pouvoir imaginer de nouveaux sujets sans s'appuyer sur l'actualité. Enfin, une radio qui milite à toutes les heures... Ce n'est pas anodin, un choix de sujet d'émission nait souvent d'un argument politique à démontrer. Illustrons donc ce fossé entre d'une part ce qu'une radio culturelle peut faire, dans un pays comme le nôtre, et ce que nous constatons tous les jours, cette grande démission démagogique.

Philaunet a écrit:
Commencez par proposer et faites vos commentaires, préalables et réserves en accompagnement de vos propositions (s'il vous plaît).

Puisque vous insistez, quelques exemples...

Des idées pour des émissions nouvelles (disons hebdomadaires) :

    - Sur la traduction : Comparer différentes traductions d'une même œuvre, pour évoquer le travail du traducteur, ses choix, les difficultés propres à la langue d'origine, la problématique de la traduction etc...

    - Lectures de textes : autour de textes lus par en CD (par exemple éditions Thélème, l'intégrale de la Recherche de Proust) le lecteur fait découvrir les beautés sonores du texte, souligne tel passage significatif etc.

    - "Droit de suite" au Collège de France : à la fin d'un cycle de cours (parfois 12 x 1h) sur un sujet, diffusés dans les Nuits, donner aux auditeurs la possibilité de poser des questions complémentaires au Professeur sur tel ou tel aspect du cours.

Des sujets pour des émissions existantes (mais chaque sujet devrait être d'abord expliqué, développé, amélioré, validé...)

    - "La Conversation Scientifique" : quelque chose comme : "Le résultat d'une expérience peut-elle être autre chose qu'une tautologie ?"

    - "Nvx Chemins" : quelque chose comme : "L'humanisme est-il un confucianisme ?" (il faudrait vraiment expliquer la question...)

    - "Salon Noir" : quelque chose comme : "La notion d'espèce est-elle compatible avec une naissance de l'humanité ?" (c'est mal exprimé ainsi)

Des sujets pour des émissions littéraires : (on pourrait produire une liste d'auteurs intéressants, mais voici 2 sujets plus particuliers)

    - La poésie dans la prose de Beckett

    - Les temps verbaux dans la narration médiévale

Comme vous le voyez, cette énumération n'est pas très intéressante, pas très productive, en elle-même. Approfondir chacune aurait un intérêt éventuel, mais représenterait un travail personnel significatif, et nécessite de savoir à qui l'on s'adresse, dans quel but, à quel niveau on s'exprime etc...

En fait, cela pourrait peut-être prendre du sens dans un travail coopératif avec quelqu'un "du métier", d'où la 3° question dans mon message précédent, à laquelle vous n'avez pas répondu. S'il vous plaît.

PS : François Jullien est intéressant, dans sa démarche intellectuelle, mais trop prolixe. Dans le même domaine, JF Billeter est beaucoup plus profond (sans doute parce qu'il écrit moins) et m'a ouvert à pas mal de choses : le taoïsme, bien sûr, mais aussi la peinture contemporaine, le quiétisme etc... et tout cela en parlant de la Chine (lire L'Art Chinois de l'Ecriture et Tchouang Tseu) !

Entre autres propositions, Pollux a écrit:
- "Droit de suite" au Collège de France : à la fin d'un cycle de cours (parfois 12 x 1h) sur un sujet, diffusés dans les Nuits, donner aux auditeurs la possibilité de poser des questions complémentaires au Professeur sur tel ou tel aspect du cours.

Idée excellente à mon avis, du moins si l'on ne prend pas comme public les collégiens chéris par Marie Richeux.

Mais avec un véritable public d'auditeurs de l'Eloge du savoir. Pour une fois le mot de "Partenariat" ne serait pas vidé de son sens et réduit au partenariat budgétaire-publicitaire, tandis que France Culture ferait autre chose que de relayer les cours tout en les charcutant.

Ainsi le Collège qui a en moins de 10 ans opéré une large ouverture grâce à la mise à disposition des cours par la captation sonore puis maintenant la vidéo en ligne, trouverait là une ouverture supplémentaire : étendre au public de FC le principe du séminaire tel que le pratiquent certains des professeurs du Collège : la séance Questions/Réponses (Hagège notamment procédait ainsi).

Les moyens ?
Ils ne seraient pas démesurés. Mais mieux vaudrait confier l'organisation des séances de question à des assistants du professeur plutôt qu'à madame Goémé qui, selon la formule wikipédante qu'elle emploie à l'envi, "est connue pour" fonctionner en circuit fermé, racontant à la fois n'importe quoi et toujours la même chose chaque fois qu'elle le peut.