En reprenant (et sur le mode de la provocation) :
Sur le fil Répliques (dernier refuge), Langevin a écrit:Ah, mon cher Frédéric, vous avez raison, j’ai peut-être cédé à un goût coupable pour la formule éristique et à une pratique du débat qui me porte moins vers les froufrous de la guerre en dentelle que vers la franche et joyeuse brutalité du Cosaque du Kouban.
Je vois, verser dans l’argument, c’est tremper dans la mollesse ? Allez, un bon bourre-pif, ça convaincra les besogneux du syllogisme
Il a aussi été le cas que Langevin a écrit:Brice Couturier : j’y reviendrai plus longuement, mais le pauvre garçon me fait l’effet d’un enfant né trop tard dans un monde trop vieux, d’un faux libéral qui [...]
En quoi n’est-il pas un vrai libéral ? Le libéralisme politique a ses courants, tempérer son libéralisme de quelques registres d’exceptions (quoi, son conservatisme social, à Couturier ?) c’est n’être plus un libéral ?
Autre chose : Si le libéralisme (le vrai) est voué à la faillite, être un faux libéral c’est un moindre mal ? Non ? Ou bien le vrai libéralisme, vous en attendez quelques succès ?
Dans la suite de la phase, le même a écrit:[...] voit le monde avec les lunettes de Gerald Ford, d’un antitotalitaire autoproclamé qui poursuit de sa vindicte un cadavre sans penser un instant la faillite intellectuelle profonde, totale d’un modèle intellectuel fugace, le néoconservatisme à l’étasunienne, dont il fut un ardent défenseur (pour ne pas dire propagandiste).
Neocon ou libéral (aspirant-Aron), il faut choisir l’étiquette qu’on lui colle. Les néo-conservateurs sont d’authentiques interventionnistes, et ne se réclament pas du libéralisme.
Et, bien que les Bush n’étaient pas vraiment néo-conservateurs, c’est dans les faits qu’on constatera l’échec de certains partis pris néo-conservateurs. On ne démontrera pas "intellectuellement" la fausseté de principes très généraux comme l’anti-totalitarisme ou l’anti-relativisme social et moral, ou de thèses à visées pratiques comme la défense de la position dominante américaine et les moyens d’empêcher les possibilités de sa remise en cause. On peut les démonter par l’exemple - ça a ses limites, le champ d’expérience étant limité et pas de rejeu possible des situations -, mais "faillite intellectuelle" ?
Par ailleurs, à tant piétiner le modèle en question, on pourrait faire croire qu’il n’est pas tout à fait mort.
Je ne connais pas bien Brice Couturier, mais dans son tandem, le principal fournisseur de chiffres, en moyenne le meilleur connaisseur des dossiers traités, et le pourvoyeur de questions certes polémiques, mais correctement aiguisées, c’est lui. Ce sont ses qualités d’animateur du débat, pas ses orientations politiques qui comptent à son poste.
Sur la faiblesse et la force "sur le champ des idées dominantes", désolé mais c’est un travers universel, j’ai l’impression, de se représenter que les idées adverses dominent, "insidieusement" pense-t-on facilement, les esprits et les mentalités : Acrimed et compagnie voient le libéralisme et la droite partout, Slama, Couturier et Finkie n’ont de cesse de traquer l’antiracisme et la bien-pensance universellement répandue, pouvoir social véritable; Dieudonné, Soral ou quantité d’autres plus fréquentables ne cessent de croire se heurter à l’emprise sioniste omniprésente, quand le précédent Finkielkraut, et combien d’autres personnalités juives (pas de polémique sur ce qualificatif svp) s’imaginent l’antisémitisme ronger le coeur de la société et bientôt déboucher sur une nouvelle catastrophe.
Voilà une pelote d’objections de plus où moins bonne foi, qui vous donneront l’occasion de froufrouter un peu sur le dos de Brice Couturier. La démêler vous sera un jeu agréable, agira maïeutiquement sur vos idées, et permettra au forum de profiter un peu de votre lecture, et celle des autres pourvoyeurs de bons mots qui sévissent ici.