Florence (alias Fontaine) tu as répondu au camarade munstead comme je l'aurais fait, ce qui est naturel puisque sous sommes toutes deux le clone l'une de l'autre. Si tu veux bien, je vais poursuivre. Tu verras, je vais dire là encore ce que tu dirais à ma place ; rien de plus génétique.
Mon cher munstead, camarade, j'ai pour habitude de démarrer mes meetings par les banques, cela fonctionne bien j'ai remarqué. Je pars d'en haut pour descendre au plus bas, ce qui donne, comme au lunapark quand vous prenez le Rollercoaster, un effet de vertige sur l'auditoire. Je connais un peu le monde de l'entreprise, oui. Je sais, par exemple, que le salaire d'un ingénieur est à peu près le même depuis 30 ans. Je sais que le prix pour une entreprise est sensiblement pareil, hormis que les charges ont pris 20 points de plus dans la trombine. En somme, ce que tu nous dis, camarade, si je lis entre les lignes, c'est que seul le SMIC se porte bien et que tout le monde devrait être bien bien content vu que la plupart sont au SMIC. Mais voilà : le SMIC, comble de cynisme, est devenu une ambition pour un jeune travailleur (ou moins jeune). Ce n'est plus le premier barreau de l'échelle sociale, c'est l'échelle qui s'est réduite à un barreau !!! (cette formule aussi fait son petit effet)
Alors comme toi, camarade, j'essaie de me poser la question. Pourquoi tant d'ingénieurs formés en industrie partent à Londres ou aux States faire de la finance ? Par avidité ? Par goût du lucre ? (comme dit l'allemand dans Les Tontons Flingueurs) Ou parce que dans notre beau pays les ingénieurs cadors commencent (à quelque chose près) au même salaire que les ingénieurs de valeur relative ? Faisons l'état des lieux. Le nucléaire ? On a simplement rajouté une cuve sous le réacteur, on a appelé ça EPR et on leur a fait croire que c'était l'avenir ! Résultat, L'EPR se casse logiquement la figure. Où sont nos ambitions dans les composants optiques (fibres, diodes, optique intégrée) pour les télécoms ? Et la voiture électrique ? – elle végète au stade artisanal en Poitou-Charentes chez la Ségolène, une de mes concurrentes.
Bref, il n'y a plus de gestion de carrière. Et dans les entreprises qui engrangent encore de hauts profits (Airbus, pour ne pas la nommer), la dépendance à l'entreprise est telle que les salaires, au lieu d'augmenter, sont écrasés ! Eh bien, comme aurait dit Florence, je dis non !