Le journal de la philo par Géraldine Mosna-Savoye
Aujourd'hui :
Pas d'émission ce jour« En raison d’appels à la grève émanant de l’ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels. Nous vous prions de nous en remercier »
Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon !
Géraldine ! Un lundi sans journal de la philo c’est pas vécuble ni même vivable !!! Comment peut-on vivre une journée, voire plus si pas affinité, sans philosopher avec Didine ?
C’est la question que je me suis posée ce matin en renversant mon café sur ma robe toute neuve après avoir appris la terrible nouvelle. Et je pense n’être pas la seule à me l’être posée sur mes genoux.
Car qu’est-ce que le journal de la philo ? Un simple journal ? Uniquement de la philo ? Ou bien plus que cela ? C’est alors que je me suis souvenue de la série Titi et Grominet. Car que fait le vilain Grominet ? Il essaie d’attraper en dix, et même le double, le gentil canari tout petit tout mimi, et il souffre le pauvre vilain gros minet parce qu’il est comme nous avec Didine : il n’arrive jamais à l’attraper, il se prend des râteaux, des rochers, des poteaux, des camions en pleine poire sans jamais tomber dans les pommes, alors que Titi garde la banane, Titi a toujours la pêche (oui c'est lourd, mais je fais ce que je veux, je suis en roue libre). Alors vous allez dire que c’est n’importe quoi ce que je raconte ? Mais bien sûr que c’est n’importe quoi ! Voyez ce que le monde devient sans Didine !
Ce qui nous vient saignant, et même à point oserai-je hyperboler, pour nous poser la question suivante : à quoi sert la philo ? La philo peut-elle exister sans Didine ? L’essence du hêtre, et allons plus loin, de l’être, est-elle assujettie à l’existence à Didine ? Y a plusieurs questions alors que Jean Navet annoncé une ?
Mais c’est parce que sans tutrice morale, donc ma Didine, tout part en sucette, c’est la cata philosophale.
Alors deux trois choses l’une : vous, les employés de la radio françoise, vous arrêtez la grève et on continue à penser avec Didine,
ou alors vous continuez et tout va aller de traviole encore plus, on va penser tout biscornu, et si on pense biscornu, nous allons tous mourir d’étouffement moral. Et ça, c’est pas bien du tout, c’est de la prise d’otage de cerveaux menacés de pourrissement intellllllectuel sans l’arrosage quotidien avec l’eau précieuse de Didine.
Tant de questions vont-elles rester sans réponse ? Saura-t-on si quelque chose qui ne commence pas a une chance de finir ? Si l'eau bout quand même presque à 90 degrés ? Si vivre ensemble c'est le vivre-ensemble mais sans moi j'ai kiné à cinq heures ? Si libérer la parole permet de dire tout et son contraire alors que l'inverse aussi est vrai ? Si l'heure d'hier à la même heure sera la même demain une minute avant ? Si la peur du lendemain n'est pas liée au fait que la veille on savait pas qu'aujourd'hui serait demain ?
Merde, qu'allons-nous deviendre ?