Je me réjouissais à la possibilité d'écouter
Pour un nouveau Moyen Âge et je n'ai pas été déçu à l'écoute de la première moitié de l'émission par le tandem des savantes invitées : Joëlle Burnouf, Professeur des universités (Histoire, civilisation, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux) à l’université Paris1 Panthéon-Sorbonne et Isabelle Catteddu, archéologue-médiéviste à l’Inrap, spécialiste du premier Moyen Âge rural.
Il y a des voix cassées qui hérissent le poil mais que l'on pourrait écouter des heures durant, tant les propos exprimés sont intéressants, ainsi de Joëlle Burnouf (mais aussi de Caroline Bérenger dans l'
UVUO sur Gogol).
Isabelle Catteddu n'est pas en reste et nous renseigne richement sur son domaine.
D'ailleurs, on voit l'intelligence des deux chercheuses à leurs réponses alambiquées (entre approbation diplomatique et tentative de nuancer) aux questions lourdaudes de Vincent Charpentier qui tient vraiment à torpiller son émission ou qui est obligé d'obéir à des ordres de la direction de France Culture, on ne sait.
Admirons l'habile mise au point de Joëlle Burnouf à 11'40 : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s38/NET_FC_17cca3fc-f7ba-4016-9591-9c893c5192e5.mp3" debut="11:41" fin="14:52"]
Plus difficile était la tâche d'Isabelle Catteddu de se sortir du tunnel obligé que Charpentier lui signifiait d'emprunter. On admire la transition toute subtile avec la séquence précédente... [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s38/NET_FC_17cca3fc-f7ba-4016-9591-9c893c5192e5.mp3" debut="17:06" fin="19:30"]
Enfin, après le changement climatique et les migrants, venait le tour de la pollution. Joëlle Burnouf a bien négocié la réponse de fin d'émission qui permettra, on l'espère, de la voir invitée de nouveau avec Isabelle Catteddu.
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Quant à Vincent Charpentier, il ne fait rien d'autre que d'appliquer la consigne de rapporter toute matière à l'actualité en forçant, si nécessaire, un rapprochement impossible des faits. Il le fait hélas sans art, contrairement à Jean-Noël Jeanneney plus fin. On pourrait citer d'autres noms de producteurs qui font servir le passé à la défense d'une cause contemporaine (ne parlons pas du théâtre grec qu'Olivier Py utilise pour faire de la propagande, ni de la littérature instrumentalisée par Podalydès et Bonnafé).
Je croyais que la culture, c'était d'utiliser des connaissances de divers domaines qui mène à faire
soi-même un rapprochement original ou inédit entre catégories dans le temps et dans l'espace.
France Culture vous mâche le travail ou, plutôt, vous impose autoritairement un rapprochement et un seul. Ce faisant c'est la propre mise en relation des faits par l'auditeur qui est brimée.
Dans la plupart des émissions on n'a pas de Burnouf et Catteddu pour refuser d'entrer dans le paradigme obligé tendu aux invités, lesquels sont d'ailleurs souvent choisis pour leur assentiment aux thèses de la maison.
PS Un ouvrage de la qualité de
Archéologie du Moyen Âge mérite de figurer dans toutes les bonnes bibliothèques ! Texte éclairé et splendides illustrations