Dans la rubrique
Quelle est la vocation de ce forum ? sous le fort titre "« Polluxions » nocturnes et diurnes", entre autres,
Antoine Arnoux a écrit:(...) Au sein de ce forum Mlle Maricheux n'est pas seulement dénigrée ; sont mises en évidence (par des exemples nombreux) et l'ignorance et la niaiserie dont la demoiselle fait étalage de manière quasi quotidienne (elle n'exerce à France Inculture ni le samedi ni le dimanche). (...) En outre, je n'estime pas du tout déplacés les jugements qui concernent la voix de Mlle Maricheux : dans une chaîne radiophonique la voix importe au premier chef. Enfin, je ne me rappelle pas avoir lu des remarques relatives à son apparence (sinon dans les contributions de ses thuriféraires).
J'allais le dire : la voix, c'est l'instrument de la transmission à la radio. En dire un mot (et l'on y reviendra ailleurs), c'est se concentrer sur l'essentiel. Qui a jamais parlé de l'apparence de quiconque, sauf dans les cas rares où la photo du producteur est mise en valeur sur le site de France Culture pour créer un effet (voir le débraillé de Voinchet auquel répond son élocution brouillonne) ?
Sinon voici un extraordinaire exemple de la prose de Marie Richeux (qui parle comme elle écrit, c'est là le drame, enfin un des drames) dans
Jeunes femmes, jeunes hommes, qui boit quoi comment ?Les évolutions liées au genre [duquel il est question ici, on ne sait pas]
l’alcool coulera à flot* [il faut remettre Marie Richeux à flot...]
La consommation d’alcool (...) a toujours concerné le collectif [ah !]
Alors il est question du bon boire ou du mal boire [ce n'est qu'un début, attention à la suite !]
la consommation d’alcool excessive touche toutes les classes sociales, mais différemment, tous les âges mais différemment, les hommes et les femmes, mais encore différemment [on ne peut qualifier ce style de "classique"]
il est récurrent d’entendre l’inquiétude quant au rapport de la jeunesse et l’alcool [ça c'est un coup de boule à Yann Sancatorze qui n'aurait pas réussi à l'inventer]
Si la jeunesse a un rapport spécifique à la consommation d’alcool, sur quoi s’élabore-t-il [faut suivre avec les rapports aux rapports]
Et le coup de grâce ou presque :
Quelles sont les lignes qui ont bougé récemment et qui ferait de ce rapport à l’alcool un rapport qui diffère de celui de la jeunesse (...)
Car il reste à digérer :
comment l’analyse en termes de genre permet de transformer conception et compréhension de ce rapport ? Pour les survivants de cette lecture, la productrice de la quotidienne de France Culture nous parle de « Crime et châtiments » [sic] (and sick complètement).
Marie Richeux ne parle évidemment pas de sa propre expérience quand elle écrit : «
Elle évoque aujourd’hui le choc de sa lecture des textes de Dostoïevski. Crime et châtiments, les frères Karamazov, L’Idiot, elle découvre tout cela jeune fille, ce n’est que plus tard qu’elle en écrira un essai (...) » puisque
les Inrocks, dans leur article dithyrambique sur notre splendide médiatrice culturelle, rapportent ces propos inspirants : « “
Je feuillette le classeur des formations, je tombe sur ‘médiation culturelle’, avec des titres de cours comme ‘histoire des mythes’ ou ‘économie de la culture’… Je me dis, putain, génial.” (...) “à 20 ans, un jour, voilà, on m’a passé le bon livre. La vie matérielle, de Duras. Puis La pluie d’été. Wow. Duras, dans sa façon d’écrire, elle te débouche un truc. C’est comme si quelqu’un disait : ouvre cette porte. Et là tu réalises qu’il y avait quatre pièces supplémentaires dans ton appart.” ».
«
Elle te débouche un truc »... Duras en Destop, je n'y avais pas pensé...
*.
Loc. adv. À flots. À profusion, en abondance. Couler, jaillir, pénétrer, se répandre, tomber, verser à flots, var. à longs flots, à larges flots. La lumière s'épanche à flots sur leurs dômes [des hêtres], rejaillit sur les feuilles, ruisselle en nappes, d'étage en étage, jusque sur le gazon (Taine, Notes Paris,1867, p. 234).