La littérature sans estomac.
C'est en 2002 que Pierre Jourde écrivait ce qui précède dans l'avant-propos à son pamphlet sur le monde des lettres. Dans la suite de son livre, Jourde passe au crible un certain nombre de ces auteurs fabriqués.
Gardons cette citation, remplaçons le mot littérature par celui de "culture" et nous aurons une définition efficace de ce qu'est désormais le rôle de France Culture.
"il suffit, par une promotion adroite, de parvenir à le convaincre qu'il est devenu détenteur d'une valeur symbolique, qui se nomme culture. On s'emploie donc à lui fournir, non pas de la culture, mais une image de culture".
Le simple nom de cette radio fonctionne déjà comme un repère symbolique et une fonction magistrale qui donne confiance. Si c'est France Culture plutôt que France Inter, la valeur symbolique "culture" marche à plein comme une estampille.
Sur ce forum, les émissions de promotion culturelle qui remplissent cette fonction ( Rendez-vous ; La dispute ; Grande table) nous agacent pas leur bavardage et ce qu'on y sent souvent de connivence ou de fausse insolence.
On a pu croire jusqu'à il y a peu que France Culture se tenait relativement en marge de ce système. Ce n'est, sauf dans quelques marges, plus le cas.
L'arrivée à sa tête d'Olivier Poivre d'Arvor et son désir "d'ouverture" ont davantage encore banalisé la radio et en matière d'ouverture, ce sont les journalistes de la place de Paris qui se trouvent invités à faire leur tour de piste sur France Culture.
Elément qui ressert les liens incestueux de ce milieu et dont on ne peut que soupçonner qu'il n'existe qu' afin de créer tout un réseau de clientélisme avec renvoi d'ascenseur en ligne de mire.
Force est de constater que France Culture n'innove plus, elle recycle et semble bien curieusement craindre que son public ne saigne de l'oreille si elle s'éloigne de la vulgate des pages culturelles que personne ne lit ou presque. Ce presque est le reste des journalistes culturels.