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Au fil de l'écoute    Page 14 sur 85

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masterkey 


Admin

131
Répondre en citant  
Re: Au fil de l'écoute - Jeu 13 Oct 2011, 14:34

Bonjour,

Et merci de ce billet. Effectivement, cette sorte d'aplomb déplacé, qui tourne a vide, s'apprend probablement à l'école d'un journalisme des effets de manche et de voix. Il permet probablement de donner à l'auditeur distrait l'impression qu'une telle prosodie, c'est celle d'une personne qui possède son sujet.

Souhaitez-vous que j'efface le fil que vous avez ouvert en parallèle, ou ce message-ci ?
Vous avez aussi à votre disposition le sujet consacré à l'émission : La grande table - Tirons la nappe !!, vers lequel je peux déplacer le message.

A votre convenance,

Bonne journée.

http://www.regardfc.com

Mitsouko 


Invité

132
Répondre en citant  
Re: Au fil de l'écoute - Ven 14 Oct 2011, 09:24

Lundi dernier, à "La dispute", il était question de théâtre. Ce soir-là, c'étaient Brigitte Salino du "Monde" et Joëlle Gayot qui y avaient leur rond de serviette.

Je n'ai écouté que le début de l'émission où il était question du spectacle "Enfants" de Boris Charmatz. Le titre l'indique, dans "Enfants", il y a des enfants. Une vingtaine. Arnaud Laporte présente le spectacle, on mentionne le spectre de la pédophilie puisque "dans notre société, s'il y a des enfants, on pense à la pédophilie", etc.

Soudain, Joëlle Gayot se lance et s'écrie que parmi les enfants qui figurent dans ce spectacle, il n'y a ni noir, ni arabe, ni asiatique et que l'on constate que dans "la France de 2011", on note cette absence. Laporte répond à Gayot qu'interpellé par cette dernière sur cette question, il a posé la question à Charmatz. Celui-ci aurait répondu que le recrutement se serait fait à l'échelle locale et que seules des familles locales et "blanches" auraient répondu à l'appel. Laporte essaie, ensuite, de calmer le jeu, expliquant que tant que "l'éducation culturelle" ne touchera qu'une minorité de familles, il y aura ce type de clivage.

En conclusion, Brigitte Salino : "Et c'est une vraie question."

Je note donc que Charmatz s'est trouvé dans la position de devoir rendre des comptes au politburo radiophonique de la bien-pensance officielle.
Je note que Gayot est en faveur de la mise-en-place de quotas communautaristes.
Enfin, et surtout, je crois que ce genre de discours n'est que le cache-misère politique de ceux qui n'ont rien à dire.
Selon l'époque, on a droit à "Mes frères, pensons à la souffrance du Christ mort pour nous sur la croix" ; "Gardons à l'esprit l'exploitation des ouvriers" ; "Le social doit s'affirmer et c'est à nous de porter la parole des oubliés et victimes de la société bourgeoise".

Contrairement à ce que dit Salino, ce n'est pas une vraie question. C'est un slogan de la doxa.

De plus, même si c'est leur fonds de commerce, ces gens croient-ils vraiment que la culture ou le spectacle doivent intéresser "tout le monde" et le "peuple" en particulier qui y trouverait sa voie et, par là, leur offrirait la rédemption d'une bonne conscience retrouvée ?

Si question il y a, elle n'est pas dans cette façon de donner le change à des questions socio-politiques. Pourquoi comprendre ce groupe d'enfants comme un condensé de classe sociale ? Pour y plaquer un discours et parce que c'est plus aisé que de prendre en compte des singularités. Parce qu'il ne faut surtout pas envisager que certains de ces enfants aient pu être les jouets du narcissisme de leurs parents. Enfin, avec la culture rédemptrice, ce serait impensable !
Parce qu'il faut tout réduire à la cuisson de discours essentialistes, grossiers, unanimistes. Tout faire pour dire qqch lorsqu'on a rien à dire. Tout faire pour échapper à l'analyse fine.

Il faudra mener l'enquête. Visionnant une vidéo du spectacle de Charmatz, j'ai vu des cheveux très noirs, brillants, ondulés. Alors ?

Mitsouko 


Invité

133
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Re: Au fil de l'écoute - Dim 16 Oct 2011, 12:00

J'en reviens à notre Joëlle Gayot, théâtreuse engagée car nous le savons tous, c'est là l'essence de tout théâtre, engagé et citoyen !

J'en reviens aussi à l'aimable baratin sur l'éducation "des masses" aux pratiques culturelles. Et je conclus : soit ces gens se fichent du monde, soit ils sont totalement abrutis.

Joëlle Gayot, porte flambeau du théâtre citoyen ET engagé, a perdu de vue que son théâtre est dans le champ culturel, le domaine où la discrimintation par l'argent est le pire. C'est ennuyeux tout de même !

Eh oui, si l'entrée des musées est gratuite, si les cinémathèques font des tarifs avantageux pour les enfants, le spectacle vivant coûte !

Exemple : Mme Chose, mère de famille bobo et amoureuse des arts de la scène, décide d'ouvrir le coeur, l'âme et l'esprit de ses enfants, Augustin et Oriane, à la beauté du spectacle vivant. Elle les emmène donc à Chaillot voir le cirque Eloize et ça lui coûte 55 euros, 88 si le papa s'y joint.
Pour leur permettre de jouir d'une appréhension plus large du spectacle vivant et parce que les enfants aiment les chevaux, ces grandes bêtes qui hennissent et font du crottin, un tour chez Zingaro, soit entre 120 et 180 euros - si papa reste à la maison garder le chat !

Elle est bien gentille, Mme Gayot, Joëlle, pour les intimes, mais réfléchit-elle, parfois ?

Très exactement à qui s'adresse son discours politique bas de plafond ? N'a-t-elle pas l'idée qu'elle participe à la promotion d'un système qui clive, de fait, par l'argent ?
Qu'est-ce que cette façon d'être à la fois dans et à l'extérieur de ce système ?

Quoi qu'il en soit, si Joëlle Gayot veut s'acheter une bonne conscience, qu'elle aille le faire hors des ondes de France Culture.
Pourquoi n'irait-elle pas servir la soupe populaire en déclamant du Pascal Rambert ? Ca, ce serait de la politique ! Et peut-être même du happening !

Nessie 

Nessie

134
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La radio en public - Sam 12 Nov 2011, 12:45

En écoutant la matinale de ce jeudi en direct et en public à Grenoble, après les habituelles lourdeurs de Marc Voinchet qui croit judicieux de prendre son habituel ton farce pour présenter l'invité (je me demande vraiment en quoi ça crée une ambiance favorable à la discussion), le même Voinchet balance une remarque intéressante : il se dit surpris de voir tant de gens venus écouter l'émission en public, donc se lever plus tôt, alors qu'on est si bien chez soi pour écouter la radio.

C'est vrai ça. Pour moi ça ne fait aucun doute que Voinchet dit juste.
Mais je ne partage plus son étonnement : Hélène Starozum qui n'en loupe pas une, et qui a bien dû assister à 95% des émissions publiques de Lebrun au moins à Paris, me faisait régulièrement remarquer qu'on entend mieux l'émission chez soi que dans le café où elle a lieu. Chère Hélène. Elle n'en loupe pas une, comme dit plus haut. Il faut donc croire qu'on va chercher autre chose en allant assister à l'émission : le coup d'oeil sur la cuisine radio. la proximité des grands hommes, le frisson à l'approche de l'idole. Eh oui, c'est du pipole, alors ? Ben, ... oui (soupir).

S'il ne comprend pas ça ou s'en étonne toujours avec ses airs de faux ravi, eh bien c'est pour ça qu'au bout du compte, j'aime bien Voinchet, malgré tout. Oui je l'aime bien le Voinche malgré son incroyable lourdeur et la quantité de sottises dont il parsème ses Matins, ce dont il est probablement lui-même très conscient. En fait, il se sacrifie à l'émission, il vend son âme, rien de moins, pour qu'elle demeure vivante sa matinale. Et tant pis s'il passe pour un imbécile : il le sait et il l'accepte. Sacrifice, sacrifice. En même temps, la preuve de sa grande humilité et de sa non moins grande incapacité à la vivre simplement et au mieux : par la discrétion. En tant qu'homme de média, se trouver placé en première ligne déjà c'est pas facile. Alors en plus, le faire avec discrétion ? Pas facile, hein, Marc Voinchet... Tout le monde n'est pas Séguillon ou Dumayet.

Mitsouko 

Mitsouko

135
Répondre en citant  
Re: Au fil de l'écoute - Sam 12 Nov 2011, 13:14

Nessie a écrit:En écoutant la matinale de ce jeudi en direct et en public à Grenoble, après les habituelles lourdeurs de Marc Voinchet qui croit judicieux de prendre son habituel ton farce pour présenter l'invité (je me demande vraiment en quoi ça crée une ambiance favorable à la discussion), le même Voinchet balance une remarque intéressante : il se dit surpris de voir tant de gens venus écouter l'émission en public (...)

C'est vrai ça. Pour moi ça ne fait aucun doute que Voinchet dit juste.
Mais je ne partage plus son étonnement : Hélène Starozum qui n'en loupe pas une, et qui a bien dû assister à 95% des émissions publiques de Lebrun au moins à Paris, me faisait régulièrement remarquer qu'on entend mieux l'émission chez soi que dans le café où elle a lieu.(...) Il faut donc croire qu'on va chercher autre chose en allant assister à l'émission : le coup d'oeil sur la cuisine radio. la proximité des grands hommes, le frisson à l'approche de l'idole.

S'il ne comprend pas ça ou s'en étonne toujours avec ses airs de faux ravi, eh bien c'est pour ça qu'au bout du compte, j'aime bien Voinchet, malgré tout.

Jamais, ô grand jamais, je ne me lèverais plus tôt pour aller voir Voinchet ou n'importe quel autre animateur de France Culture en "pour de vrai". C'est pour cela que je me suis demandé ce qui pouvait en amener d'autres à aller se trimbaler à ce genre de micro-évènement. Je suis parvenue à la même conclusion que vous. Ca occupe, ça fait une émotion, on a l'impression "d'en être".
Cela se fait-il de demander un autographe ? Sert-on des boissons ?

Bref, Voinchet, sacré Voinchet, il est juste qu'il est souvent lourdingue mais il est vrai aussi qu'il ne suinte ni la fatuité, ni l'entre-soi ridicule et quoi qu'on puisse lui reprocher, au moins, jamais ne m'est-il arrivé de penser que ce n'était qu'un paon et qu'il ferait bien d'aller finir sa carrière à décorer un pâté en croûte géant.

Nessie 

Nessie

136
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Quand l'anti-Dumayet rend hommage à Dumayet - Lun 21 Nov 2011, 16:53

Nessie a écrit:En écoutant la matinale de ce jeudi en direct et en public à Grenoble, après les habituelles lourdeurs de Marc Voinchet qui croit judicieux de prendre son habituel ton farce pour présenter l'invité (je me demande vraiment en quoi ça crée une ambiance favorable à la discussion)
[...]
malgré tout je l'aime bien le Voinche malgré son incroyable lourdeur et la quantité de sottises dont il parsème ses Matins, ce dont il est probablement lui-même très conscient. En fait, il se sacrifie à l'émission, il vend son âme, rien de moins, pour qu'elle demeure vivante sa matinale. Et tant pis s'il passe pour un imbécile : il le sait et il l'accepte. Sacrifice, sacrifice. En même temps, la preuve de sa grande humilité et de sa non moins grande incapacité à la vivre simplement et au mieux : par la discrétion. En tant qu'homme de média, se trouver placé en première ligne déjà c'est pas facile. Alors en plus, le faire avec discrétion ? Pas facile, hein, Marc Voinchet... Tout le monde n'est pas Séguillon ou Dumayet.
Eh non tout le monde n'est pas Séguillon ni Dumayet le premier disparu il y a un an et quand le post ci-dessus est sorti ça faisait bien longtemps qu'on n'avait plus guère de nouvelles du second qui dans l'intervalle nous a quittés ce qui ne change pas grand chose au bouillon médiatique quant à l'homme et à sa disparition on ne va pas sortir le mouchoir car il n'y a surement pas grand chose à regretter dans une vie aussi réussie mais plutôt hocher la tête avec émotion car (hi!)kamème c'est pas si souvent qu'on aura entendu autant d'intelligence dans l'interview avec aussi peu de mots autant de sensibilité regardez donc ses regards si par coup de bol il vous arrive de vous trouver face à un vieux Lectures pour tous je sais ça ne rajeunit pas votre grand-mère reprenons autant d'humanité et surtout de discrétion feinte ou non on ne sait plus mais le résultat c'est que même un Veinstein y prendrait une leçon en attendant un qui n'en a tiré aucune leçon c'est le bouillant Achille aka Antoine Perraud qui avait interviewé Dumayet dans un numéro de "Télé notre histoire" il y a 10 ou 12 ou 15 ans on y trouve la doctrine télé de Dumayet développée en 57 minutes j'ai conservé 3 pages de notes et l'intégrale du son en mp3 si ça tente certains qu'ils le disent je le mets en ligne l'image n'y apportait pas grand chose reprenons le plus affreux de cette interview c'est qu'elle était menée non seulement par un des plus histrionnesques producteurs de France Culture j'ai nommé le cher Antoine Perraud précisément un de ceux qui a les moyens de faire (hé!)kamème un peu moins le guignol à l'antenne mais qui ne se prive pas de le faire toujours plus chaque dimanche midi que Dieu fait par contre et en revanche un qui n'a aucun(s) moyens mais alors rien c'est le brave Voinchet toujours mignon et sympatoche et copaincopain-dèspotronminet-potronpotronpotron-jesuispasnanardpivot-maisjefaisbiensemblant-jesuisquelevoinche-depotronminet et là (hu!)kamème il y a de quoi HURLER ce matin quand on entend LE VOINCHE rendre à Dumayet ce qu'il croit être un hommage le voila qui lâche "on ferait bien de s'inspirer de lui en posant des questions qui... que..." je sais plus la suite il voulait dire surement des questions mieux foutues ou mieux ciblées ou moins connes non il a pas pu dire ça notre Voinche donc moins longues et plus précises et mieux balancées et mieux envoyées et il s'enferre il s'enferre à nous emballer tout ça dans une tartine voinchignolle que ça m'a retourné le coeur je vous jure quand j'entends un tel guignol aussi sympathique soit-il qui se fout de la gueule du monde avec autant d'inconscience dans le médiocre et puis conclut son micro-hommage avec exactement le même rire con qu'il avait placé pour présenter la dernière des décraqués en 2005 Bertrand Jérôme viré de la chaine et l'autre qui annonce la dernière avec déjà ce rire con et il nous le re-sort ce matin là vraiment ça m'a donné envie de gerber je vous mens pas mais sacré bon Dieu Le Voinche à quoi il rime ce rire con bref j'en avais tellement marre que tant pis pour Angelier j'ai préféré couper Au fil de l'écoute - Page 14 Bucheron

./...



Dernière édition par Nessie le Lun 21 Nov 2011, 17:54, édité 4 fois

Nessie 

Nessie

137
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Changement de décor : Ruy Blas récupéré par les faussaires - Lun 21 Nov 2011, 17:48

./...

Bref plus ça va, plus ça craint sur FC...

J'ajoute mon second motif de hurlement, celui-là remonte à hier soir : après Mitsouko, voici mon tour d'assaisonner l'émission de Joelle Gayot qui ne les rate pas toutes sauf quand elle en loupe pas une. Eh bien hier soir c'était le second cas : je ne sais pas lequel des deux invités, de Christian Schiaretti ou d'Olivier Bara, nous a infligé la lecture archi-populiste de Ruy Blas. Lecture littéralement envahie par la palette des concepts de la contemporaine indignature. Il est probable que ça n'est pas entièrement injustifié, car Hugo savait penser peuple. N'empêche, nombre des interprétations de l'invité doivent leur présence à l'air de notre temps plutôt qu'à Hugo, et à la sauce idéologique façon lutte des classes qui règne à France Culture, presque sans partage. Résultat : tremblez, puissants, car le peuple (mais éduqué tout de même, atassion) peut se retrouver au pouvoir (mais symboliquement et par une manipe) ; et ensuite quelle noblesse dans la conduite de César de Bazan qui au 4eme acte préfère distribuer de l'argent aux pauvres, gratuitement et au mépris de ses propres dettes, ahahaha prenez-en de la graine hein les z'affreux de la Bbbbbbbanque. Hugo qui avait prévu les subprime et l'endettement de la Grèce, nous indique ici la voie à suivre. On se demande par quelle bizarrerie Hugo n'a pas aussi donné un rôle -symbolique- aux agences de notation mais on peut compter sur Schiaretti pour les dénicher derrière une tenture ou plutôt dans les motifs du décor tout en azulejos. Bon ça suffit : les clichés de l'air du temps saturent l'émission, comme ils saturent le monde artistique, et en ce sens France Culture est fidèle à son époque. Et donc à sa vocation ? Là il est permis de douter...

De même le meurtre de Salluste par Ruy dans le dernier acte, est lui aussi récupéré en dépit du bon sens par l'idéologue invité, qui oublie tout simplement qu'il s'agit d'un drame romantique, et limite sa lecture au message idéologique. Il suffit d'avoir lu une fois la pièce même distraitement pour voir ce qu'il y a de proprement divaguant dans l'interprétation qu'on vient ici nous servir. Pour autant, il n'y a pas vraiment de scandale car les oeuvres sont faites pour être interprétées, et puis en l'occurrence la médiocrité est moins scandaleuse que ridicule. Mais qu'on vienne nous dire là-dessus que ça prouve l'universalisme de Victor Hugo, là il y a de quoi rigoler. Donc on rigole.

Il faut dire que ça avait très mal commencé : en ouverture de l'émission, l'auditeur se voit infliger une pâle version de la tirade du IIIe acte qui est un des sommets de la pièce, ici saccagée par une sobriété des plus mal venues. En un temps où la scène du théâtre est transformée en podium pour hystériques et histrions qui, tout à leur joie d'en faire des caisses, confondent servir le rôle et servir sa gueule par l'agitation ou le forçage, eh bien d'en choper un qui se paie le luxe de susurrer ce grand morceau où il est indispensable de savoir hurler, voila qui en dit long sur le renversement des valeurs esthétiques. Et -sauf aux militants alter qui ont déjà pris leurs billets- ça ne donne sûrement pas envie d'aller le voir ce Ruy Blas. Au bout du compte, en nous évitant le déplacement Joelle Gayot joue à revers mais assez justement son rôle de médiation-prescription.



Dernière édition par Nessie le Lun 10 Sep 2012, 13:39, édité 3 fois

Mitsouko 

Mitsouko

138
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Journal de la philosophie. - Ven 25 Nov 2011, 09:38

Ce 24 novembre, François Noudelman a choisi de recevoir Alain Laurent qui vient de faire éditer aux Belles Lettres une philosophe américaine, d'origine russe, Ayn Rand.
Quoique quasi inconnue en France, la pensée d'Ayn Rand a connu un grand retentissement dans le monde anglo-saxon. Elle est à l'origine de l'idée d'égoïsme rationnel et se situe aux marges de la droite américaine. Mais aux marges, justement, et c'est bien ce qui semble la rendre intéressante.

J'ai été heureusement surprise que Noudelman présente cet auteur, aux antipodes de ses croyances, d'autant qu'il l'aura précisé, même si Ayn Rand semble avoir développé une pensée scandaleuse au regard de certaines habitudes ou de certains réflexes idéologiques, sa pensée est revigorante et très singulière. Je me suis donc dit, avec soulagement, que pour Noudelman, c'était encore la singularité des auteurs qui primait et non l'habituel blabla borné. Ouf ! Pourvu que ça dure !

Ayn Rand ou la passion de l’égoïsme rationnel Jeudi 24 novembre 2011.

Yann Sancatorze 

Yann Sancatorze

139
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Re: Au fil de l'écoute - Ven 25 Nov 2011, 15:26

J'étais surpris également, car voilà une figure qui n'a rien de cette féminité solaire, chantante, apaisante, non-violente, égalitaire, nourricière et écolo brossée par FC, qui en fait une construction idéale, au point qu'il est de bon ton de présenter les invitées ainsi : "historienne, sociologue et femme" (chez Aurélie Luneau notamment). J'avais suggéré à Emmanuel Laurentin de faire une semaine sur les mégères et les teigneuses de l'histoire, mais ce fut l'indignation générale...

Langevin 


140
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Re: Au fil de l'écoute - Dim 27 Nov 2011, 20:34

Effectivement, un choix intéressant qu'Ayn Rand. Encore que, comme souvent, Ayn Rand elle-même soit moins intéressante que les suites données à son oeuvre, notamment autour de la notion d'"objectivisme". Un certain nombre d'idées propres à Ayn Rand innervent la pensée nord-américaine (et, ce qui est amusant, c'est qu'une partie d'entre elles est revenue par la gauche, et plus précisément par une partie des néoconservateurs) et il est important pour des auditeurs "continentaux" de pouvoir en saisir les lignes directrices.

A part ça, Ayn Rand, c'est ennuyeux comme la pluie de novembre sur le Soissonnais après la récolte des patates : un style lourd au service d'une pensée qui n'est originale dans ses marges, mais qui ne semble provocatrice que dans le cadre de la révolution gramscienne à l'oeuvre où la gauche perd du terrain culturel.

Philomène 


141
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Re: Au fil de l'écoute - Lun 28 Nov 2011, 11:26

Superbe spécimen que cette Ayn Rand. C’est tellement original que de trouver dans un éclair de lucidité ce qui s’affiche partout. Et j’irai plus loin encore, je dirai bravo pour y trouver une justification politique. Voilà enfin une femme qui affiche et assume les poils de son égo dans un cynisme intégral. C’est un tel bonheur que de l’entendre se frapper la poitrine dans une affirmation virile, tellement touchante. Le capitale aurait il enfin trouvé sa voix ?

M’enfin, comme je ne sais ce qui est le mieux entre une parole mièvre soutenant une politique à vomir, ou une parole vomissante pour soutenir les mêmes politiques, j’éviterai d’en dire plus.

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142
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Re: Au fil de l'écoute -

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