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Quelle est la vocation de France Culture ?    Page 9 sur 31

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St-Hu 


81
Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Ven 07 Jan 2011, 21:41

fanch a écrit:Extrait de la page du site de l'émission avec JM Four :
Ce titre, « Le Monde selon Hubert Védrine », un clin d’œil au classique de John Irving « Le Monde selon Garp »

Quelle modestie ! pourquoi le talent diplomatico-journalistique de M. Védrine s'arrêterait-il aux frontières de la stratosphère ? Nous pourrions avoir « le système solaire selon Hubert Védrine ». Ça aurait un petit côté Hubert Reeves avec le costume trois pièces en plus et la barbe en moins. « Mars attacks ? » Hubert nous expliquera les tenants et les aboutissants de ce conflit préoccupant.

Et après, plus aucune limite : « la galaxie selon Hubert Védrine », émission sous-titrée « La Guerre des Mondes n'aura pas lieu ». En version originale pour les sélénites, les malheureux, disponible en podcast. alien

Nessie 

Nessie

82
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Colombani : 0% culture + 100% actu = rien à faire sur France Culture - Sam 08 Jan 2011, 13:42

Hey les enfants il faudrait peut-être toucher terre : le monde selon Colombani, on l'a déjà, chaque samedi après le journal de midi trente. D'ailleurs ce qui est comique, c'est de voir qu'il est déjà arrimé à la présidentielle 2012. Incorrigible Colombani, et par là en rupture avec la promesse de Poivre Jeune lors de ses voeux. Mais peut-être que je confonds avec les voeux de Sarkozy ? Je ne sais plus et ils me fatiguent tellement avec cette obsession de la vie politicarde (qui n'a qu'un bien lointain rapport avec la politique), que je n'irai pas vérifier duquel de ces double-langages Colombani s'inscrit en opposition. Ca serait du temps perdu or avec lui on en perd déjà bien assez comme ça.

Entendons-nous : je ne le crois pas nul du tout, Jean-Marie Colombani, et je ne conteste pas son intelligence ni son flair d'analyste politique, ni son talent ni sa coiffure ni ses prothèses ni rien et même pas non plus l'utilité de ce qu'on entend dans son émission... sauf que tout ça illustre à merveille la critique de Philippe Meyer : faire spectacle de la vie politique en la montrant comme une sorte de tiercé/quarté/quinté plus, en exacerbant encore plus le bruit autour du challenge. Et tout ça pour deviser interminablement sur le possible qui serait possible si le potentiel devenait actuel et si se réalisait finalement ce qu'on croit deviner dans les spéculations et les hypothèses sur l'incertain...

Car les 3/4 des "analyses" dont Colombani se montre si visiblement satisfait, ne dépassent pas ce niveau d'information : à peine envoyé c'est déjà périmé. de l'actu pure je vous dis ! La culture c'est pas ce qui reste quand on a tout oublié, la culture c'est ce qui reste tout court. Et que reste-t-il après "La rumeur du monde" ?? Réponse : rien. Dans le meilleur des cas, une donnée théorique de base placée en loucedé par Casanova, ou bien une citation de Tocqueville envoyée par le même , et c'est tout.

Alors, c'est ça France Culture ?
C'est ça la "culture " ?
Ben tu parles d'une vocation...



Dernière édition par Nessie le Mar 11 Jan 2011, 13:19, édité 1 fois

Yann Sancatorze 

Yann Sancatorze

83
Répondre en citant  
Il manquait l'affiche - Sam 08 Jan 2011, 16:01

Quelle est la vocation de France Culture ? - Page 9 Rumeur10

fanch 


84
Répondre en citant  
Tocard - Sam 08 Jan 2011, 17:37

Colombe vieille jument sur le retour, montée par Annie, casaque bleue. Son propriétaire spécialiste des pronostics éventés n’a plus la cote, ni au trot, ni au galop. Se produit dans les foires médiatiques ou sur les hippodromes où le gratin fait mine de parier qu’elle ne terminera jamais la course… au pouvoir. Juste bonne à faire des tours de manège comme son propriétaire fait des tours de… ménage.



Dernière édition par fanch le Lun 21 Mar 2011, 06:49, édité 1 fois

leniax 


85
Répondre en citant  
de la culture au goût du jour - Lun 10 Jan 2011, 10:40

Le problème avec des émissions d'actualité culturelle comme la grande table, c'est qu'elles véhiculent une vision purement consumériste de la culture, ne parvenant à échapper avec bonheur que rarement de sa dimension prescriptrice.
Plus généralement,en forçant le trait,il se pourrait que France Culture, par un souci légitime de coller à l'époque, ne finisse plus par concevoir les quelques millénaires qui la précèdent que d'un point de vue commémoratif ou universitaire.`

Nessie 

Nessie

86
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Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Lun 10 Jan 2011, 11:21

Bonjour,

En premier lieu, cette vision consumériste de la culture, en quoi est-ce un problème ?

Entendons-nous bien : je comprends que ça dérange toute une frange de l'auditoire, mais à partir du moment où ça fait partie de la réalité des choses et de la culture, et où ça fait partie aussi des conditions de son existence, qui excusez-moi de rappeler ça, suppose tout de même qu'il y ait une production, eh bien en quoi serait-ce en trop dans le programme d'une chaine culturelle ?

De plus cette vision qui serait "purement" (cet adverbe est probablement mal choisi mais passons) consumériste, elle voisine dans le programme avec une autre vision, celle des autres émissions culturelles : une vision désintéressée et enrichissante pour l'esprit. Vouloir éradiquer les autres me semble un peu excessif, et résulter d'un désir de "pureté" qui a quelque chose d'inquiétant. Merci de ne pas mal prendre cette remarque. Je trouve tout ça d'autant plus étonnant que si la culture est diverse, avec du présent et du passé, du profond et du superficiel, du mercantile et du désintéressé, c'est toujours de la culture. Alors qu'il y a dans le programme entre 30% et 50% d'actu non culturelle, et que cette part là pourrait être réduite pour respecter mieux la vocation de la chaine, alors que réduire la part d'actu culturelle ne rendrait pas FC plus culturel.

En second lieu, je ne vois pas le lien entre le consumérisme critiqué dans votre première remarque, et ce que vous semblez présenter comme une double dérive dans le second : "point de vue commémoratif et universitaire" je crois comprendre le sens de ces deux mots mais d'abord je ne vois pas en quoi il y aurait là dégradation de l'esprit culturel : oui la mémoire fait partie de la culture, oui le savoir fait partie de la culture. Alors, là encore, est-ce en trop ? Ah, peut-être qu'on en fait trop, mais au bout de vos nettoyages du programme, je me demande quand même ce qu'il resterait... ?

Ensuite je ne vois pas en quoi le souci de coller à l'époque serait l'occasion de se faire "commémoratif" qui selon moi consiste plutôt à se tourner vers le passé. Donc excusez-moi mais là je n'y comprends absolument rien. Auriez-vous la gentillesse de m'éclairer, peut-être en explicitant un peu vos jugements implicites ?

leniax 


87
Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Lun 10 Jan 2011, 19:20

Il me semble que vous faites semblant de ne pas comprendre. Pour ma part je souhaiterais que la culture soit abordée effectivement avec plus de détachement, et que l'on attache moins d'importance à ce qui fait aujourd'hui recette, que l'on veuille appeler cela culture ou non. Je voudrais enfin que l'on se tourne vers le passé afin qu'il éclaire notre présent, ce qui échappe bien souvent aux commémorations.
Je reconnais volontiers avec vous que le terme purement était mal choisi.

Nessie 

Nessie

88
Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Lun 10 Jan 2011, 19:50

De détachement.... de quoi svp ??
Moins d'importance à ce qui fait aujourd'hui recette ?? Les essais en sciences humaines qui se vendent à 975 exemplaires en moyenne, vous appelez cela "faire recette" ?

Est-ce que par hasard vous n'auriez pas tout simplement une aversion pour ce qui se monnaye ? Si telle est votre opinion, dans un forum bien tenu vous n'empêcherez jamais quelqu'un qui ne pense pas comme vous, de venir vous le dire avec à l'appui des arguments et des questions.

leniax a écrit:Il me semble que vous faites semblant de ne pas comprendre.
Absolument pas : sur le second paragraphe je vous ai demandé d'être plus explicite parce que dans vos 3 lignes je n'arrive pas à faire le lien.

Pour ceux qui n'écoutent pas l'émission de Xavier Delaporte, j'ajoute ceci : hier une fois de plus il a repris un édito de Clive Thompson et a signalé que les posts longs avaient plus de lecteurs que les posts courts. L'ère du bref est sinon révolue, du moins en passe de céder le pas à des propos étayés, construits, fournis. Donc ne vous en privez pas. Une argumentation gagne toujours en efficacité à être développée et explicite plutôt que sous-entendue.

Hérode 


89
Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Lun 17 Jan 2011, 15:06

Nessie a écrit:
Hérode a écrit:
Nessie a écrit:
Hérode a écrit: Ce sur quoi je voulais insister, c'est sur le fait que les magazines d'actualité culturelle ont quasi supplanté les émissions thématiques, dégagées des contingences de la productions culturelles.
[...]

Pardon d'insister à mon tour : je pense que ce vous écrivez est factuellement faux.

Il faudrait analyser la grille case par case, et en en passant chaque tranche horaire à la casserole.

Eh bien, j'ai calculé qu'il y avait sept à huit heures d'émissions quotidiennes consacrées à l'actualité des livres et spectacles expos, entre Marie Richeux, la grande table, le mag culturel de 3h, Goumarre, Tewfik et Munier, Adler, Veinstein et même l'émission du soir, où l'invité vient présenter son dernier livre.

Eh bien outre que 7 à 8h / jour me semble un brin excessif pour ne pas dire carrément fantasmatique, je pense que mettre toutes ces émissions dans le même sac avec l'étiquette "a remplacé des thématiques culturelles de fond", c'est une erreur d'analyse.
- d'abord certaines que vous citez existaient déjà aux temps où celles que vous regrettez n'avaient pas encore disparu. Du jour au lendemain n'a pris la place d'aucune autre depuis 20 ans et certainement pas de vos thématiques culturelles indépendantes de l'actu.
- ensuite Munier reçoit chaque semaine 5 auteurs de sciences humaines pour parler de leur livre et de rien d'autre. Si vous pensez sincèrement que ça n'a pas sa place sur FC, pourriez vous dire pourquoi ? Et pouvez-vous dire sans rire que ces 5 auteurs on les "entend partout" ?? Non sérieux vous voulez la liste ? Et pouvez vous me citer une seule émission dans un média qui en fasse autant ?
- Laure Adler au contraire de ce que vous arguez, s'efforce de se tenir en dehors de l'actu de ce qui sort ; elle n'y arrive pas toujours mais enfin une bonne partie du temps quand même si. encore une fois : on examine la liste ?
- la grande table remplace (après 3 ou 4 autres) une formule qui existait avant, qui avait duré 30 ans, et qui faisait la même chose en mieux ; je sais que vous trouvez "paradoxal" (??) qu'on évoque quelque chose qui n'existe plus (d'ailleurs vous même n'avez JA-MAIS évoqué une émission disparue) mais pouvez vous me dire quelles émissions thématiques de fond La Grande table a remplacé ?

Maintenant je ne dis pas que tout ça est bon, bien fait, culturellement riche. Au contraire : Munier, Veinstein, Laure Adler, ce qu'ils font n'est pas parfait et ce forum sert à le dire. Mais que ça n'aurait pas sa place dans un programme culturel, excusez moi de vous dire ça, vous ne fournissez aucun argument à l'appui, sinon que ça aurait pris la place de. Or votre décompte pour le moment un peu vague n'incline pas tellement à vous suivre dans cette direction.

Alors vous réclamez davantage de programme de fond et là très bien je suis plus que d'accord avec vous. Mais que ça se fasse au détriment de l'actu culturelle alors qu'il y a toute une part d'actu non culturelle qui a envahi la grille, là je ne comprends pas sur quels critères "culturels" (?) repose votre réclamation.


Je ne fais aucune réclamation.
Je constate que les émissions d'actu culturelle ont le vent en poupe. Et je ne considère pas qu'elles aient franchement à voir avec la culture. Elles en sont le petit bout de la lorgnette, l'aspect anecdotique.
Une émission culturelle ne se tiendrait pas à un livre. Elle tisserait des liens, chercherait à faire entrevoir les répercussions, héritages, échos. Elle chercherait à prendre de la distance.

Pour ce qui est des journalistes multi-fonctions, le problème est qu'ils sont tellement fonctions, qu'ils disent un peu n'importe quoi. Je crois que d'assez nombreux exemples émaillent ce forum sans qu'il soit nécessaire de les mentionner à l'envi.

Nessie 

Nessie

90
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Puisqu'on reparle du tout-direct ... 1 - Dim 20 Mar 2011, 21:17

Après quelque temps de décantation, je reprends ce fil avec une contribution en 2 posts + vos réponses qui y seront les bienvenues. Je reprends sur le sujet du tout-direct, en référence à un échange dans le fil de La grande Table.

Il s’agit donc de la préférence accordée au direct par France Culture. Ceux des auditeurs d’avant 1999 qui n’ont pas encore définitivement changé de radio se souviennent que cette année-là, lors de la rentrée de septembre, le programme mis en place par Laure Adler avait commencé sa marche progressive vers le quasi-tout direct, marche qui fut exactement coordonnée avec la dégringolade de la qualité radiophonique et le recul de la culture dans le programme de la chaîne.

Laure Adler avait probablement compris de travers la doctrine radio de son jules, Alain Veinstein, qui d’ailleurs lui-même ne l’applique plus depuis longtemps, car ni dans Jour au lendemain, ni dans Surpris par la nuit on n’y retrouvera les principes tels qu’ils sont clairement exposés a posteriori dans sa bible radiophonique "Radio sauvage". C’est un livre brillant, intelligent, convaincant, émouvant, dont on ne peut que conseiller la lecture. Toutefois ça n’est pas non plus l’alpha et l’oméga de la radio : c’est une doctrine parmi d’autres, celle d’un esprit raffiné à coup sûr, mais il y a surement d’autres façons de faire de la radio de qualité. Et puis j’attends toujours qu’on vienne me démontrer la supériorité de la fiction radiophonique en direct, sur la même quand elle est mise en forme au fil des opérations usuelles de la fabrication, de l’enregistrement à la touche finale. Alors, d’avoir compris de travers une conception évoluée de la radio serait ce qui a poussé Laure Adler à édicter que 70% du programme de France Culture soit fait en direct. On croit rêver ! Mieux vaut y trouver la justification a posteriori d’une gestion de gribouille, à base de gauchisme mal compris et d’autoritarisme managérial. Il est plausible que le direct coute beaucoup moins cher que le programme monté et fignolé, tant en frais réels qu’en coûts internes bidon (pour la distinction, je renvoie à Pierre Schaeffer dans le chapitre 4 de ses "Antennes de Jéricho"). Mais on ne sait toujours pas leurs coûts respectifs pour une minute de programme. Il n’est pas du tout impossible que ce coût soit une donnée ignorée (ou absurdement fausse) même à l’intérieur de la maison ronde, ni même que dans ladite maison on ait renoncé à le connaitre, et pas non plus impossible qu’on ne se pose même pas la question et que tout le monde s’en foute comme d’une guigne ? De toutes façons il y a tellement d’autres priorités, que le plus simple est de tout faire avec pour critère principal la baisse des coûts, sauf pour la titularisation généralisée qui a conduit à attribuer à une minorité de producteurs un budget autrefois distribué à 6 ou 7 fois plus d’artisans créatifs, ce qui a tué la diversité du programme. Chose dont un directeur de Radio-France ne voulait pas car il en prévoyait les effets néfastes, tels qu’il les explique dans son livre "Echec à Panurge". Le nom de ce directeur était (est toujours) Jean-Noël Jeanneney

Pour autant, la nullité crasse de la Grande table n’a pas grand chose à voir avec la doctrine du tout direct. Sur cette tranche de la mi-journée, la règle a toujours été le direct, et du temps du Panorama la qualité culturelle y était. On peut en dire autant de la matinale, qui s’est toujours faite en direct : du temps de Jean Lebrun l’auditeur recevait du dialogue intelligent (en direct), du temps d’Assouline il recevait de la culture (en direct), et depuis Demorand suivi par le gueulard des ondes Ali Baddou et maintenant par le du Pivot-du-pauvre qu’est Marc Voinchet, on a du parler-pour-ne rien dire, de la question plate, et de l’orientation forcenée sur l’actu avec le normal traitement amnésique que ça entraîne. Chose que, mardi dernier, Marcel Gauchet ne leur a pas envoyé dire mais bien sûr personne dans le studio n’a compris que la critique de Gauchet, les Matins de FC la méritent en plein.

Alors désertons la grande table qui a son fil, et revenons au problème radiophonique du direct : erreur ou trouvaille, préférable ou injustifiable ? C’est bien sûr dépendant du type d’émission. Changer la forme des Chemins de la connaissance et leur faire quitter celle du Documentaire élaboré pour les faire muter au Direct, c’était assurément tuer l’émission. Ce qui en survit sous un autre titre ne manque pas de qualités (ni de défauts) mais enfin ça n’a plus rien à voir avec les Chemins, qui ont bel et bien été liquidés en 2 temps. Ne serait-ce qu’en les confiant à Munier qui brillait dans le documentaire mais aujourd’hui encore se montre toujours incapable de faire du direct proprement, et comment lui en voudrait-on d’ailleurs ?

./...



Dernière édition par Nessie le Dim 20 Mar 2011, 22:58, édité 8 fois

Nessie 

Nessie

91
Répondre en citant  
Le tout-direct - 2 - Dim 20 Mar 2011, 21:20

./...

Aujourd’hui encore parmi les fleurons du magazine culturel, on peut en trouver qui se font en direct ou en quasi-direct, c’est-à-dire du faux-direct pré-enregistré et non retouché. J’en citerai 2 : Métropolitains et Concordance des temps. Que la seconde soit ou non en baisse, nous en discutons ici et ça vaut la peine d’examiner la question ; d’ailleurs la baisse peut aussi être due à l’épuisement de la formule plutôt qu’à une quelconque propriété distinguant la radio en direct et le programme enregistré. La question n’est donc pas tellement le choix d’une radio en direct, mais : a) du savoir-faire des producteurs ; et b) de la pertinence du mode de fabrication selon le type d’émission. Ainsi, les débats chauds comme ceux du Grain à moudre, mieux vaut qu’ils se fassent en direct, gage d’authenticité et d’honnêteté de la production. Ca lève au moins une forme de méfiance des invités, rassurés de savoir clairement dans quelle arène ils entrent.

En fin de compte ce que je trouve effarant, c’est la conjugaison de ces deux options :
- avoir imposé l’écrasante majorité d’un mode de fabrication du programme sans tenir compte du fait que cette domination ne pouvait pas être adéquate à la vocation de la chaine.
- la titularisation d’un petit nombre de personnes directement responsables de la conception et de la fabrication . Le pari était dangereux, et réclamait un niveau de compétence très au-dessus de celui de gens qu’on a choisis. Je dis ça sans les incriminer : rien ne me prouve que quiconque pourrait tenir le rythme actuel de production avec les moyens accordés, tout en maintenant un haut niveau de qualité et de renouvellement. Alors si en plus on a refilé ces postes à des personnes faiblement compétentes et surtout pas désireuses d’améliorer leur prestation, avec la Grande Table ce qu’on obtient c’est tout sauf un accident : c’est le résultat logique d’une ambition orientée à la baisse, et d’un projet abattu en plein vol.

Alors on a pu constater parfois quelque recul depuis ces deux monumentales erreurs de Laure Adler, qui n’en sont peut-être pas après tout, si en 1999 il ne s’agissait, tout simplement, que de réduire les dépenses. Mais entre temps, le programme culturel a reculé, avec lui le documentaire. Il est d’ailleurs rassurant que la fiction aie pu y sauver sa peau, alors qu’elle a disparu d’Espace2-RSR, qui vit sur la même ligne d’économie mais dans un esprit Suisse, c’est à dire sérieux et loin du débraillé vaniteux-inculte de FC. Peut-être est-ce là encore une affaire de personnes ? En comparaison du documentaire culturel, la fiction avait peut-être de meilleurs défenseurs (et certes pas les membres de l’ancienne équipe, qui ont préféré plier bagages entre 1999 et 2002). Est-ce que la doctrine du tout-direct a su dégommer le premier, mais n’a pas tué la fiction. Ou bien serait-ce une affaire de contingentement budgétaire ? Le documentaire, lui, a survécu, dans une proportion finalement assez proche de celle de la fiction, mais au prix d’un recentrage écrasant sur un sous-genre bien particulier : celui du documentaire saucial. Résolument non culturel, comme de juste. Au moins voila qui est en phase avec ces 12 années d’affadissement.



Dernière édition par Nessie le Ven 25 Mar 2011, 17:28, édité 1 fois

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Re: Quelle est la vocation de France Culture ? -

Quelle est la vocation de France Culture ?     Page 9 sur 31

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