Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Débat intéressant, avec intervenants de qualité en particulier les deux femmes. Couturier tombe dans le complotisme (Ah, Dan Brown!), puis Erner "Qu'est)ce qui empêche bien  l'Église de permettre aux homosexuels de se marier? On ne voit pas quoi?… il y a d'autres moyens de faire un enfant qu'un homme et une femme… je ne vais pas vous faire un cours de biologie… on pourrait faire un peu d'herméneutique". Erner va prendre en mains le devenir de l'église catholique? Elle est sauvée. Curieuse démarche qu'il serait amusant de le voir appliquer  à des thématiques plus profanes, genre Front de Gauche. Le prêtre le recadre sévèrement sur l'herméneutique.
Puis Mathieu Conquet qu'Erner remercie de "nous avoir fait réentendre" les Variations Goldberg (3 extraits de quelques secondes…), lit à toute vitesse le texte du CD, un extrait de communiqué de presse de Arte et montre qu'il ne connait ni cette œuvre ni son histoire qu'il baptise "pierre d'angle" de la musique de notre siècle (ai-je bien entendu?). Enfin, enfilade de chroniques cinéma/politique en accéléré, à peu près incompréhensibles, mais pourquoi tant de précipitation? Ils sont payés au mot? Habituelle chronique de Nicolas Martin sur la morale du commerce international (contrats avec l'Arabie saoudite) qui consiste surtout à accuser Hollande et Valls qui commercent  tranquillement pendant que l'As détruit Sanaa. Erner se moque enfin de la présence d'un prêtre en studio (ah, ah, ah), bientôt il va nous faire Croâ, Croâ. En final, une jolie présentation d'un film sur de jeunes Roms, primé par la Croix (tout n'est pas à jeter chez les Cathos): ton posé, mots choisis, empathie intelligente, on a envie de le voir.

Annonce d'un grand entretien accordé par l'ambassadeur d'Iran en France à Ludovic Piedtenu. On s'attend à un déroulé de questions et de réponses. Nenni. Ludovic Piedtenu a réécrit ses questions-commentaires après l'enregistrement et donne les réponses sélectionnées et montées de l'ambassadeur. L'intérêt d'un entretien est de permettre à la personne interrogée de développer sa pensée. C'est une dynamique. Pour LP, ce sont des éléments de réponse. Du coup, la politique iranienne en Syrie nous est expliquée par l'ambassadeur en deux arguments : 1) la Russie + l'Iran sont plus efficaces que la coalition internationale présente sur le terrain depuis trois ans, 2) il y a des pertes humaines côté iranien, on s'en fiche. Rien sur l'annonce faite hier que des centaines ou de milliers de soldats iraniens étaient dépêchés sur le terrain, ce qui était une nouvelle d'importance. Piedtenu a-t-il posé la question? Comment l'Iran justifie-t-il son soutien à un dictateur sanglant? L'auditeur est renvoyé à FC.com s'il veut en savoir davantage, s'il a le temps, si le site fonctionne mieux que d'habitude.

munstead a écrit:

surpris a écrit:

munstead a écrit:

Altian a écrit:

Cet individu comme bien d'autres est PAYE par les citoyens, pour quoi ?  Pour leur rire au nez, pour leur montrer qu'il se fout de leurs questions, pour être tranquillement installé dans son statut, immunisé à tout licenciement ou remise en cause...  

Payé à ne rien faire... Ne rien dire...  

Reprenez-vous. N'en rajoutez pas. Artus n'est pas payé par les citoyens, mais par Natixis, société cotée. Et pour une fois que l'on entend le point de vue "ultra-néo-libéral" sur FC, cela ne vaut pas une dénonciation, une promesse de lanterne.

Bien que je ne sois en rien un adversaire systématique de monsieur Artus dont les analyses m'ont souvent paru fort intéressantes, il faut reconnaître que d'après ses propos de ce matin, il est aussi enseignant à Paris I, ce qui pour moi n'a rien d'infamant.

En effet, et, pour répondre au destinataire de mon message précédent,  parce que quelqu'un recevrait un salaire d'une Université publique, cela lui dénierait le droit d'exprimer ses idées?

Donc Artus est bien payé par les citoyens, mais comme beaucoup de ces individus de pouvoir et d'argent, cumulard autant que possible de titres et d'activitées rémunérées sans autres justifications que le réseau et le discours !

Recevoir un salaire d'une université publique ne dénie pas le droit de s'exprimer, mais imposerait plutôt en revanche le DEVOIR (je sais plus personne ne veut de devoirs, mais uniquement avoir des droits à l'infini), de répondre précisément aux questions précises qui lui ont été posées.

Maintenant, j'écoute sans aucun parti pris autre que celui du désossage de la cohérence des êtres vivants avec leur environnement au sens le plus large. Et si beaucoup de communistes sont incohérents les libéraux ne le sont pas moins, et bien d'autres encore... Mais c'est le libéralisme aujourd'hui qui tue le plus et avec le plus de raffinements illusionnistes.

La patience du journaliste n'a rien donné (mais il est là pour se nourrir avec un salaire pas pour grand chose d'autre). Et qui pourrait s'attendre à ce qu'un individu change de forme de discours en quelques minutes ? Il faudrait écouter les êtres humains pour la première fois pour, ne serait-ce que songer à croire en une telle possibilité !!!

Jolie bévue de Erner ce matin. Sur le Canada : "Pourquoi les Canadiens qui sont progressistes sont-ils passés aux libéraux". Elle montre sa méconnaissance totale du sujet. Les Canadiens ont un gouvernement conservateur depuis dix ans et les libéraux sont à gauche des conservateurs, au centre… Du même un billet d'humeur sur les conditions de travail des Bangladeshis construit pour terminer sur un jeu de mot avec Fashion victims, déjà fait mille fois il y a un an (une vieille fiche?).
Mathieu Laurent introduit de sa voix chantante et enjouée, très "ravi de la crèche", une interview de parents de victimes d'assassinats par des Palestiniens et d'un jeune homme justifiant ces crimes ("Le problème n'est pas de tuer des Israéliens"). Robert commet un billet politique dont le contenu défierait un microscope électronique. Nouveau : les frondeurs, c'est vraiment pas ça. Ces frondeurs, invités chaque semaine sur FC ont déçu FC. Quoi pas de motion de censure? Quoi, ils votent le budget! On voit que les élections approchent! Tonalité générale ce matin: les frondeurs sont des lopettes.
Très belle question d'Erner à Onfray "Est-ce que vous  faites le jeu du FN?". On imagine la réponse… Première partie de l'entretien avec Onfray : pourquoi a-t-il contribué au magazine "Éléments", la revue de droite au scandaleux sous-titre de "pour la civilisation européenne". Tout porte sur pourquoi cette contribution, mais rien absolument  rien sur le contenu de l'article (que je n'ai pas lu). Onfray, sur lequel je n'ai pas encore d'opinion très précise, mais j'avoue, en étant obligé de le cacher parfois (ravages de l'hystérie des freudiens) avoir bien aimé son Freud (bien qu'écrit un peu vite), Onfray donc est un excellent débateur, qui ne laisse rien passer dans les approximations des questions qui lui sont posées. Exemple, Erner le présente comme un défenseur de la nation (on voit l'étape suivante, nationaliste, extrême-droite, FN), Onfray le corrige fermement. Il n'est pas nationaliste. Il parle du peuple, du peuple de France. Pas pareil. En fin d'émission, une jeune personne parle de photographies et d'un blog sans intérêt, mais ne rate pas l'occasion de donner un coup de patte à Onfray pour ce qu'il aurait dit sur l'émouvante photo du petit Aylan. Dans le Figaro (on sent que là aussi c'est très grave). Elle l'accuse d'avoir dit que cette photo avait été manipulée. Il répond qu'il a écrit que toute photo est manipulable et qu'il faut faire attention à ne pas se laisser guider par ses émotions.

munstead a écrit:Jolie bévue de Erner ce matin. Sur le Canada : "Pourquoi les Canadiens qui sont progressistes sont-ils passés aux libéraux". Elle montre sa méconnaissance totale du sujet. Les Canadiens ont un gouvernement conservateur depuis dix ans et les libéraux sont à gauche des conservateurs, au centre…

Je dois dire que j'ai été sidéré, ce matin, de n'avoir droit à aucune information sur les programmes, les tendances politiques, des deux partis qui se disputaient le pouvoir, sur ce que la victoire de l'un pouvait signifier pour le pays.
Mais, bof, le Canada, bof bof, aucun intérêt au fond, pas vrai ?

surpris a écrit:

munstead a écrit:Jolie bévue de Erner ce matin. Sur le Canada : "Pourquoi les Canadiens qui sont progressistes sont-ils passés aux libéraux". Elle montre sa méconnaissance totale du sujet. Les Canadiens ont un gouvernement conservateur depuis dix ans et les libéraux sont à gauche des conservateurs, au centre…

Je dois dire que j'ai été sidéré, ce matin, de n'avoir droit à aucune information sur les programmes, les tendances politiques, des deux partis qui se disputaient le pouvoir, sur ce que la victoire de l'un pouvait signifier pour le pays.
Mais, bof, le Canada, bof bof, aucun intérêt au fond, pas vrai ?

Bof, le Canada," quelques arpents de neige", comme disait notre bien aimé Voltaire qui ,n'avait pas la fibre géopolitique.

Ah, mais oui, nom d'une pipe, où avais-je l'oreille !

Comme le signale Munstead, Onfray est assez bon quand il s'agit de croiser le fer en direct. Il l'a montré à plusieurs reprises au fil des ans, depuis ce jour de 1997 où invité au Panorama il avait mis dans sa poche la petite équipe qui l'attendait de pied ferme pour le démolir. Il est étonnant qu'il refuse d'affronter BHL, qu'il a pourtant conchié systématiquement dans ses conférences et/ou diverses occasions. C'est bien étonnant parce qu'Onfray est porteur d'une sorte de moralité ou de morale basique qui le pousse à s'imaginer lui-même fair play, ce qu'il n'est absolument pas au plan polémique, mais enfin sa sincérité lui donne d'avance quelques atouts devant BHL. Quant aux bourdes en matière d'histoire et de politique dont ils sont l'un comme l'autre de grands producteurs ces deux philosophes seront probablement à égalité, mais pour suivre le match par la méthode des bâtons sur l'ardoise, mieux vaut prévoir une  assez bonne surface d'ardoise et plusieurs boites de craie (par personne).

Face à Guillaume Erner ou face aux journalistes peu scrupuleux, la force principale de Michel Onfray réside dans  un bon sens humaniste allié à un apparent refus de l'esprit de système : selon lui les deux plaies de l'humanité sont : 1) la religion et 2) le libéralisme, ou le capitalisme, là il ne connait pas vraiment la différence et serait d'ailleurs bien incapable de produire une définition improvisée de chacun des deux ni même de dire en quoi on peut les distinguer, et il ne fait pas non plus l'effort de se renseigner, mais ça ne l'empêche pas de répéter qu'un philosophe a le droit de parler de tout. Eh bien malgré cette double ou triple détestation augmentée d'une ignorance acharnée, dans une discussion où on le mettrait au pied du mur, je parie gros qu'il parviendrait encore à relativiser sa détestation en reconnaissant que le capitalisme élève le niveau de vie, et que la religion construit du lien saucial. Je suis certain de ne pas courir un gros risque, tant j'ai remarqué qu'Onfray n'est vraiment pas bloqué sur ses prises de position comme le serait un éléphant d'appareil. Cette indépendance d'idées et une authentique souplesse d'esprit lui permettent de se tirer de bien des embarras.

Reste que face à un interlocuteur préparé, on se demande s'il tiendrait vraiment le coup. Ainsi ce matin il envoie aux prunes entre autres questions de Guillaume Erner, une (que j'ai oubliée) à laquelle il répond "Moi je ne fais pas le procès du passé des gens". Erner aurait pu le cueillir à contre-pied mais il ne l'a pas fait, peut-être ne le connait-il pas assez pour celà. Car vraiment c'est très étonnant cette réponse de Michel Onfray, et c'est le signe soit d'un culot monstre soit d'une très faible pratique de l'auto-examen. Car depuis qu'il a entrepris de désosser les penseurs de l'ère moderne, sa (du moins ce qu'il appelle un peu vite une) "méthode" se résume quasi au procès général sur les faux pas de l'auteur visé, ses déclarations antérieures (parfois des décennies avant la rédaction finale), et puis ses erreurs de jeunesse pendant sa formation ou pendant ses débuts et quand bien même rien de tout cela n'aurait le moindre lien avec ses travaux de penseur, pas même au plan moral. En traquant les contradictions avec un sens bien faible de la pertinence, Onfray pratique le procès d'intention dans tous les sens de la chronologie. Erner quant à lui, a soit bien mal préparé sa rencontre, soit ne voulait pas se farcir l'invité : le sociologue même médiocre ne se laisse pas embarquer facilement dans un dialogue foireux où préjugés et idées reçues tiennent lieu de savoir, ni où l'usage des mots réversible permet de raconter n'importe quoi. Peut-être aussi a-t-il voulu ménager un quasi-collègue en radio car n'oublions pas que depuis cette rentrée, Onfray est chroniqueur sur France Culture, à rythme hebdomadaire. Mieux vaudrait dire d'ailleurs "Editorialiste", tant le bref échange avec l'un ou l'autre des sous-fifres de la maison (Wagman, Lemerre) est plutôt une variant dialoguée de cet exercice.

Ce qui a nuit le plus probablement à cet homme, c'est de s'être laissé griser par l'amour récolté devant son public de Rouen. Un public  qui n'avait besoin que d'un intellectuel de référence, et plus il était  proche de la mouvance Alter mieux c'était. Les applaudissements énamourés ont-ils dissuadé l'homme de se réécouter, de se relire, de relire ses notes et ainsi l'auraient empêché d'y relever les pourtant fort abondantes bourdes, imprécisions, erreurs factuelles et âneries logiques ? Ou bien est-il définitivement incapable d'auto-critique sinon au plan moral (là il est costaud) du moins pour ce qui est du contenu de son travail. Franchement je le crois. Et une fois épuisées les joies du narcissisme en public, une fois expédiés de vigoureux coups de godasses dialectiques aux derrières de l'abondant peuple de cette foire aux vanités qu'est notre sphère intellectuelle, je ne serais pas surpris qu'Onfray se lasse du jeu et loin de se dégonfler comme une baudruche, au contraire continue à enfler, aspirant (!) toujours plus et à s'élever aux sommets de la pensée dans une retraite féconde, en quelque otium de l'arrière pays normand.

Impression de malaise ce marin à l'écoute de deux billets. Dans l'un, Erner nous parle, à son tour, d'un petit mouvement en faveur de l'abolition du pourboire dans les restaurants new-yorkais. Ce mouvement ne part pas des serveurs, mais d'un restaurateur. Pour ce faire, il en appelle à Tocqueville, pour lequel aux États-Unis le serviteur, dans sa fonction, est l'égal démocratique de son maître, ce qui est le contraire du système en vigueur dans le restaurants où vous dépendez de votre travail et du bon vouloir du "maître" pour toucher un pourboire correct.Il termine en disant que les États-Unis vont montrer la voie… alors que, sur ce point, ils sont en retard sur tous les pays occidentaux. Aller chercher Tocqueville pour lui faire annoncer le contraire de ce qui se passe dans les restaurants américains est quand même étrange.
Chez Xavier Delaporte, exposé sur la thèse séduisante et  simple, compréhensible par tous et surtout ceux qui n'ont pas envie de réfléchir plus loin, de l'Américain  Greber, vaguement marxiste, sur la répartition internationale du travail et la robotisation. Pas d'analyse critique de XDP, ce serait trop long sans doute. Sujet intéressant, mais assez superficiellement traité quand on le compare à la couverture qu'il a dans de multiples journaux anglo-saxons (http://www.afr.com/leadership/company-culture/employment-fears-in-the-face-of-increasing-automation-20150101-12gprz).