Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Concernant Alain Veinstein, Nessie a écrit:Je ne serais pas surpris que ça sonne pour lui comme le signal : il est temps de mettre les voiles. Toute la question est de savoir si c'est lui qui claquera la porte ou si on lui demandera de se tirer de son plein gré.

Eh bien nous avons la réponse.
Veinstein remercié, au prétexte d'économies.
Alors que son émission est parmi les moins coûteuses.

De qui se moque-t-on ?

On peut lire ceci dans Télérama le 26 juin 2014 :
En savoir plus sur http://www.telerama.fr/radio/le-budget-de-la-grille-de-france-culture-reduit-les-producteurs-s-inquietent,114277.php#Uf6lwijeAxWbGkvl.99
- 7,5 % : c'est la baisse que va connaître en 2014-2015 le budget de la grille (qui ne concerne que l'antenne hors information, à la différence du budget global de la station) de France Culture – dont les résultats sont pourtant bons. L'annonce de son directeur, Olivier Poivre d'Arvor, a suscité les inquiétudes des producteurs de la chaîne. Mais aussi celles de leurs collègues de France Inter et France Musique. Dans un communiqué commun, les sociétés des producteurs des trois radios publiques pointent la fragilité des animateurs – qui relèvent de l'intermittence et « semblent devoir servir de variable d'ajustement, sans qu'il soit tenu compte de leur contribution essentielle aux antennes ». Elles demandent à Mathieu Gallet, président de Radio France, « des éclaircissements sur ces restrictions budgétaires ».

./...

Cela dit, l'inquiétude n'est plus de saison. Les producteurs peuvent sortir le mouchoir : ils ne seront jamais aussi désolés que les auditeurs qui ont connu la chaine avant le passage de Laure Adler à la direction.

Par ailleurs, la qualité radiophonique ne découle pas automatiquement des moyens. Avec davantage de conscience et de respect envers la mission fondamentale de la chaîne, la qualité aurait pu être maintenue malgré une baisse du budget.
Mais comme elle n'a cessé de se dégrader quand bien même le budget demeurait identique, il sera difficile de faire avaler aux auditeurs que c'est le manque d'argent qui explique la déterioration de cette radio.

Du fait de la politique mise en place en 1999 et depuis poursuivie au fil des changements de Direction, en 15 ans le programme de France Culture n'a cessé de reculer en qualité :
- à cause du déni de culture
- à cause du déni de neutralité idéologique
- à cause du reniement généralisé de tout ce qui avait fait son excellence jusqu'alors

Si maintenant, le pourvoyeur et donneur d'ordre qu'est le PS lâche France Culture après 15 ans de si bons et loyaux services, la chaîne ne devrait s'en prendre qu'à elle-même : il fallait parier sur l'honnêteté intellectuelle, et non sur un cheval vicieux.

Modifié par l'auteur

La grille de cet été 2014 nous offre 8 semaines de programmes. On en a parlé, on en reparlera, anattendant on en parle dans ce fil-là.

Certaines émissions sont diffusés 3 fois, dont la plus tartignolle. 3 fois vous avez bien lu ! Bigre comme on y va aux économies hein cet été. Et pas avec le dos de la pelle à tarte. Les Grandes traversées sont amputées de leur partie la plus créative qui était aussi la plus couteuse : le documentaire. Quelques heures plus tard sonne "L'heure du documentaire" mais ce ne peut être qu'en rediffusion.

A certains moments de la journée ou de la semaine, ça sent vraiment la réduction de budget. Pourtant, ça n'est pas à ces moments que le programme est le moins culturel. Moins de paillettes. Moins de frais de production aussi. Donc ça fait pauvre, ça oui. On se croirait sur Espace 2 la radio de Lausanne il y a 10 ans. Peu de moyens mais un cap indéniablement culturel.  Si seulement ça pouvait faire réfléchir ceux qui prennent le chiffre du budget pour un indicateur de qualité....

Dans ce post on signale deux séries qui méritent l'archivage, pour ceux qui mettent en conserve de quoi se nourrir pendant la disette culturelle que risque d'être l'année à venir. Euh, et si c'était le contraire, au fait ? Si seulement avec la réduction des moyens on se rendait compte que la culture ne coûte pas si cher, en tous cas bien moins cher que de suivre l'actualité brûlante comme un clébard qui suit les odeurs de pisse fraîche ?

Tiens ! NESSIE sort de son LOCH ! Foutrement bordeliques les " Nuits " cet été ! Je ne parle pas des programmes - plutôt intéressants -à part " Du rien à foutre " dont on a ...grain à moudre ! - mais du travail du robot à qui l 'equipe des " Nuits " se confie aveuglément pendant qu 'elle dort du sommeil du juste . Couac sur couac , nuit après nuit , et je suis loin de tout ecouter ! En vrac...un épisode Shakespeare diffusé deux fois de suite ! Un épisode Beethoven englouti ! Un épisode " les hommes aux semelles de vent " diffusé deux dimanches de suite au détriment d 'un autre non diffusé ! Un "Grands écrivains grandes conférences " doublé par un épisode des Marquises ! Et d'autres encore ! N' avez-vous pas constaté NESSIE ? Du jamais entendu ! Du travail de jean-foutre ! Au fait une question : pourquoi cette rediffusion de nuit de " Talmudiques " ? C' est une émission confessionnelle parmi les autres émissions confessionnelles qui occupent la matinée du dimanche et qui de mon point de vue n 'ont pas à être rediffusées ! Et pourquoi précisément " Talmudiques" ? Pour donner du " rien à foutre "...euh...du grain à moudre à Renaud Camus ?

Aïe misère ! Cette fois encore le Ministère de la culture vient de lui passer sous le nez. C'est pas faute de faire des efforts pourtant à force de produire : << [...] une radio dont la réelle influence dans la société française (etc). >>

Eh oui.
Radio d'influence.
Je n'invente rien, c'est écrit dès les premières lignes de son pdf de rentrée. Radio d'influence, il le dit.
Eh ben...

D'ailleurs totalement inutile en la matière, puisque les classes cultivées sont largement à gauche. Dans ces conditions, à quoi ça sert d'y nommer successivement des apparatchiks et des militants ? A quoi ça sert de donner antenne ouverte à Thierry Pech et à Terra nova ?

Réponse : ça ne sert à rien.
Eventuellement, ça peut dégouter toute une frange de l'électorat de gauche qui cultive encore quelque illusion sur ce qu'est l'honnêteté intellectuelle.

Pendant ce temps-là (bis), Olivier se fait doubler et l'on nomme au ministère une personne qui a encore plus de charme que lui mais pas le dixième de son intelligence ni de sa culture.

Y a pas d'justice, ma brave dame.

<< une radio dont la réelle influence dans la société française rencontre désormais une belle audience auprès d’un public grandissant, auditeurs, internautes, lecteurs, spectateurs ou participants à des évènements de la chaîne >>

Oui ça vaut la peine d'y revenir.
C'est la phrase triomphale qui ouvre la page du dossier de presse 2014-2015, "Blog des ondes".

Sauf que  cette phrase ne veut rien dire. Réelle influence ... sur qui ?
Audience grandissante ? Ça veut dire que jusqu'ici l'audience n'était pas assez importante, alors.
Quelle influence peut-on avoir quand on n'a pas l'audience dont on rêve ?
Lisons bien : "auditeurs, internautes, lecteurs, spectateurs ou participants ... "
Oui belle brochette de catégories du public, en fait ces gens ce sont tous les mêmes.

Bref, cet affreux baratin d'entrée en matière c'est de la bouillie de mauvais communicant.
Monsieur Poivre, votre potage est inconsommable.

Enfin, quelle influence rêve-t-on d'avoir sur une société quand on a retiré le programme culturel de la chaîne pour y mettre un programme politique ? L'objectif de propagande est donc clairement reconnu, fièrement exhibé. Il faut voir le résultat.
Car pendant ce temps-là Monsieur Poivre, le représentant de votre camp politique, celui pour lequel vous militez et avec vous la quasi-totalité de cette chaine, cet homme que vous avez porté jusqu'au mandat suprême se traine à 15% d'opinions favorables coupé de son propre camp, plus méprisé que jamais par ses adversaires, ridiculisé internationalement par les photographes et par les caméras de télé (pourtant neutres, ces dernières).  

Je t'en foutrais, moi, de l'influence.

Si l'on cherche bien, d'ailleurs, il est impossible de donner son avis sur ce désastre : ce monument de mauvais goût commence avec une avalanche de chiffres de "fréquentation", mais nulle part ne peut-on commenter. Le seul lieu possible serait la page FB, mais on y bloque tout le monde, ce qui fait qu'il ne s'y passe absolument rien. Ce qui est à l’œuvre, c'est cette mentalité insulaire qui se coupe de toute critique, et se persuade de son excellence, jusqu'à ce point ultime où ce "truc", ce gala kitschosse et sinistre façon Temps X des frères Bogdanoff, passe pour de la suprême astuce et le summum de l'esprit auprès de ces gens qui travaillent dans l'illusion, celle d'être uniques au monde, d'être suivis, d'être influents.

Olivier Poivre d'Arvor, réussite institutionnelle, échec culturel. Il est assez intelligent pour le savoir. Son cynisme est une honte pour le service public. Qu'il démissionne, s'il lui reste un peu de dignité.

On entend bien à l'instant Dominique Rousset employer le mot : il s'agit de conjurer un changement d'heure.

Et c'est ça qui explique ce week-end spécial du programme : un week-end dévolu à l'humour, qui prévoit d'être cafardeux au possible. Car tel est le refrain qu'on entend depuis une semaine. Ben oui quoi l'hiver c'est la débine, y fait froid. L'été c'est mieux, c'est soleil, la plage, les meufs en maillots, les vacances, youpi. Non mais quelle bande de burnes ! Ainsi donc l'hiver serait une triste perspective, et pire que tout l'heure d'hiver qui doit être à l'hiver ce que la couleur du billet est au dollar. Donc au plan purement pratique, rien du tout. Conjurer un changement d'heure ? On ne fait pas plus creux.

Peu importe cette dérive qui eut fait péter un joint de culasse à Korzybski. Peu importe que ces imbéciles carabinés oublient que l'heure d'hiver est la base tandis que l'heure d'été est la dérogation. Surtout que sur l'alternance heure d'hiver/heure d'été, il y a suffisamment à dire, il y a des polémiques. Mais non, et peu importe que ces andouilles confirmées oublient de seulement nous informer que l'inventeur de l'heure d'été est Benjamin Franklin, personnage peu recommandable puisque parmi les pères fondateurs des Etats-unis d'Amérique, peut-être bien un capitaliste donc un fachiste ça crève les yeux. On ne saura pas si Franklin est boycotté par idéologie ou ignoré par inculture crasse, d'ailleurs en fin de compte ça fera peu de différence.

Voila donc le niveau de crétinisation de cette antenne qui fut culturelle. On y entend même dire par un chroniqueur scientifique (Nicolas Martin) que l'on va reculer d'une deuxième heure sur l'heure solaire, alors que c'est l'inverse : l'heure d'été est un temporaire recul d'une deuxième heure.

Voila ce qu'est devenu France Culture (soupir)

./... (suite du coup de gueule)

Le pont de 13h30 menant à 'La suite dans les idées' est en quelque sorte un pont aux ânes. Cette semaine il sera à 4 voies, comme une autoroute : on nous y dit clairement que ce week-end d'humour pour lutter contre l'heure d'hiver, c'est une manifestation contre l'obscurantisme qui monte partout.

On doit en conclure que c'est Jean-Michel Ribes qui est tire en loucedé les ficelles du pantin poivromorphe. Le conseiller en humour de François Hollande était donc derrière cette mascarade : du rire de résistance contre les forces de l'obscurantisme. La couche d'intellectualisme c'est la métaphore de l'heure d'hiver. France Culture touche le fond beaucoup plus profond qu'on le croyait.

Le pire avec ces gens de radio qui nous prennent pour des débiles, c'est qu'ils sont partis pour ne même pas faire une seule émission sur le sujet. Quelle est l'histoire du changement d'heure ? Pourquoi certains disent se sentir mieux pendant l'heure d'hiver, sinon parce qu'elle est plus proche de celle du soleil, ou bien parce que c'est le cadre circadien dans lequel ils sont nés et ont grandi ? De mon côté j'apprends seulement maintenant (et sans France Culture) que l'alternance entre heure d'été et d'hiver a été créée en France en 1917. Qu'elle existait donc dans l'entre-deux-guerres (quand mes parents sont nés). Que l'heure d'été était différente pendant la guerre d'un côté ou de l'autre de la ligne. En tous cas il y avait de quoi faire un sujet pour une semaine complète de la Fabrique de l'histoire. Pas assez intéressant pour Terra Nova, certainement...

En fait, avec ce France Culture là, la métaphore pertinente c'est bien plus celle de l'hiver culturel qui nous glace depuis 15 ans, depuis Laure Adler dont Poivre est le digne continuateur...

On peut, en français, « faire le pari gagnant de la qualité » ?

Avec 2,2 % d’audience cumulée, cette performance exceptionnelle est à porter au crédit d’une équipe qui fait chaque jour le pari gagnant de la qualité », déclare Olivier Poivre d’Arvor, directeur de France Culture.

On manque s'étouffer...