Lvstvcrv(https://regardfc.1fr1.net/t163p720-au-fil-de-l-ecoute#31372) a écrit:Intéressante contribution de munstead, à propos d'une pièce de Shakespeare (après nos échanges à propos de Racine et Verdi), réflexion sur la signification au 21°s d'une œuvre du début du 17°s, le regard qu'on peut y porter, son actualisation :Je souscris à toutes ces remarques. (c'est moi qui souligne les passages en gras)munstead(https://regardfc.1fr1.net/t163p720-au-fil-de-l-ecoute#31370) a écrit:Ce matin, elle nous parle d'une nouvelle création de la Nuit des Rois, à la Comédie française. La traduction est moderne, bien sûr, puisqu'à chaque fois que l'on donne une pièce de Shakespeare dans notre beau pays, on la fait retraduire, chaque traducteur apportant des anachronismes et des trivialités de notre époque et s'efforçant avec succès de banaliser la folie lyrique et poétique du grand William. (...)
C'est aussi un moyen imparable de rompre, pour le spectateur qui y aurait succombé, le charme fascinant du texte shakespearien, mais ceci est une autre histoire. Si, à l'occasion, on improvisait dans une pièce de Shakespeare vers 1600, l'exercice se plaçait dans un contexte radicalement différent, avec des codes théâtraux, un cadre politique et social, des conditions d'écoute, un consensus culturel qui n'a rien à voir avec un babillage bien pensant à la Coluche dans une salle et devant un public du XXIe siècle. Les pièces de WS s'inspiraient parfois du présent, de l'actualité, mais devant un public qui vivait sous un régime royal despotique, croyait encore aux fées, aux malédictions, aux sorcières (qu'il brûlait). Nous en sommes loin et donc une improvisation politique de cette sorte enraye la mécanique même de la pièce. Mais le public a ri, ce serait l'essentiel.
Lustucru d'accord avec moi! Gloria! Alleluia! etc. À un détail près qui rend la dernière phrase de ma citation incompréhensible pour qui n'a pas lu mon message. Je parlais d'une improvisation aux dépens de Macron dans La Nuit des rois. Lustucru n'allait pas laisser passer ça. Il a donc censuré l'exemple. Il est donc à peu près d'accord avec moi sur les actualisations des textes de WS, mais qu'on se paye la tête de Macron à la Comédie française lui semble néanmoins tout à fait naturel, dans l'air du temps, si je puis dire.