Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Qui est Frédéric Métaizeau ? Munstead nous en donne un aperçu dans des billets très lucides comme Elégances - le Ven 05 Sep 2014, 08:01 et Le cas Métaizeau - le Mar 30 Sep 2014, 07:51

Ce midi « l'analyste politique » nous fait un commentaire à la mode du Canard Enchaîné (cette lecture a influencé bon nombre d'esprits français dans leur manière de voir la politique) : petites phrases (nécessairement assassines), ambitions, recadrages, et tout le toutim. Le début du journal tourne autour de ce qu'a dit (et pensé) le président français en décorant le premier ministre.  C'est formidable, c'est adulte, c'est France Culture. Tout le monde s'en fout, mais ça distrait.

Pendant ce temps-là, sur une autre radio culturelle écoutable à la frontière franco-allemande, après 5 minutes d'information, le propos  se concentre sur de l'actualité : la littérature contemporaine, une pièce de théâtre et une exposition. Au secours ! Jamais un auditeur français ne pourrait entendre parler de culture le midi, et encore moins le matin***. Non, ce sont des ragots qu'il faut colporter ou créer pour les auditeurs de France Culture, ou bien rapporter toute l'actualité (via les dépêches de l'AFP) que ce dernier a déjà lue sur son ordinateur, sa tablette, son smartphone. Car le journal de France Culture est re-don-dant. Il fait entendre ce que toute personne un tant soit peu curieuse (qualité que l'on prête à qui écoute la station) a déjà lu partout. Je vois un public pour ce genre de journal : les non-voyants, et tant mieux s'ils peuvent en profiter. Mais la rédaction vise-t-elle vraiment ce public ?


*** De qui est cette phrase mémorable pour justifier les chroniques et l'info du matin avec le saliveur Voinchet : « Un intellectuel, lorsqu'il se lève le matin, ne se dit pas “que vais-je acheter comme disque” ou “quelle expo vais-je aller voir”, mais “est-ce que le monde va bien ? » ?

Du directeur de la station, bien évidemment. À lire dans Le Monde que cite amplement Radio Fanch dans un billet qui fait mouche : Le voilà le scoop du siècle…

Ce matin sur France Musique à 7h30, un prélude et fugue au clavecin de Bach, une suite de Haendel, la fin de chaque pièce étant assortie d'un silence d'une seconde au moins... Pas étonnant que les intellectuels (pas ceux de la trempe d'Oliver Poivre d'Arvor) préfèrent écouter France Musique, vraie radio culturelle, dernier refuge des auditeurs un peu exigeants.

France Culture a 20 ans de retard, elle fait du France Info de la première époque. France Musique a compris les besoins des auditeurs contemporains, déjà informés de  « l'état du monde » et qui n'ont pas besoin qu'on en rajoute avec du propos anxiogène (indignement dédramatisé par du mauvais humour) et de l'info débitée à toute vitesse (je comprends mieux la Tchèque Denisa Kershova de France Musique que le Français Marc Voinchet...).

Nessie a écrit:"L'auditeur du matin veut qu'on lui explique le monde". Tel est le credo d'Olivier Poivre d'Arvor, certainement étayé par quelque enquête où l'on se plait à trouver ce que l'on cherche.

Ce matin nous en aurons un bon exemple, à 7h35 dans le Choix de la rédaction : on nous dit que par centaines les adolescents arabes de Jérusalem-Est deviennent des émeutiers parce qu'ils n'ont aucun espoir de devenir chirurgiens du cerveau, au mieux ils seront cuisiniers. Eh oui : "cuisiniers, waouw !" dit ironiquement l'avocate interrogée qui ajoute "ils n'ont à perdre que leurs chaines" ici l'on comprend qu'on a affaire à un témoin cultivé qui a lu Marx au moins dans un livre de citations, et qui est ben voyons "spécialiste des droits de l'homme". (...)

Les auditeurs -notamment les cuisiniers- apprécieront cette façon de leur expliquer le monde. Le marxisme à la sauce France Culture est décidément impayable.

Pour qui veut un aperçu de cet art du "décryptage", voici 4 minutes d'échantillon, c'est du pur jus France Culture : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s47/NET_FC_bc22acd7-c759-4a6f-8428-14b57d96f8bc.mp3" debut="00:00" fin="03:51"]

Heureusement que Lea Semel, présentée comme avocate et spécialiste des droits de l'homme n'est pas représentative de sa profession... Ben voyons,  être drogué c'est une fatalité quand on ne travaille pas, et laver la vaisselle ou être cuisinier une déchéance... Transmis aux cuisiniers.

Une phrase essentielle de l'interview du jeune garçon : « Ces émeutes (...) c'est comme un jeu ». Il dit ce que les journalistes s'emploient pourtant à passer sous silence, à savoir que le violence des enfants n'a rien de politique (on parle ici d'enfants entre 10 et 14 ans),  jouer à la guerre n'est pas l'apanage des enfants palestiniens.  

Il est aussi question de jets de pierre non loin de la mention de « chirurgien du cerveau ». Concrètement, quel est l'effet d'une pierre (de quelle dimension et de quelle forme ?) reçue sur le corps ou sur la tête ? Voyons, tentons l'expérience, non sur Sébastien Legénie le mal-nommé, mais sur ce que vous voudrez, une vieille voiture, par exemple (si possible déjà incendiée, ça doit se trouver) ensuite on pourra peut-être requalifier le terme « jet de pierres ».