Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Sur la page très flatteuse de l'émission hebdomadaire de Tewfik Hakem, "Esprit des lieux", de belles photos de La Piscine, le Musée d'art et d'industrie de Roubaix [le 14/11/2021].

Un reportage qui donne la parole à plusieurs acteurs de cette histoire où l'on aurait aimé entendre davantage l'architecte et le conservateur (technique, esthétique, histoire, art) que, par exemple, l'économiste qui brode sur des banalités. Touchants souvenirs du photographe sur les effets des ceintures de liège pour apprendre à nager et sur les odeurs désagréables, chlore et tabac froid. "C'était la vie", conclut-il.

Pour une fois, une émission se focalise sur l'architecture d'un lieu, ses origines, son évolution et ses usages. Appréciable.

Aménagé dans un ancien bassin municipal au style Art Déco, le Musée de la Piscine fête ses 20 ans cette année.

Reportage à Roubaix, dans le bâtiment Art Déco, construit entre 1927 et 1932, qui accueillait le majestueux bassin de la piscine municipale, éclairée de vitraux. Avec l'architecte Jean-Paul Philippe, Sylvie Harburger, économiste et fille du peintre Francis Harburger, le photographe roubaisien Didier Knoff et le Conservateur général de la Piscine, Bruno Gaudichon.

Comparaison des architectures roubaisienne (1927-1932) et strasbourgeoise (1905-1908). Les Bains Municipaux de Strasbourg ont réouvert le 9 novembre, après une rénovation de trois ans assurant leur destination originale de lieu de soins (hygiène pour tous) et d'activité physique.

Encore (voir ci-dessus) un descriptif de L'esprit des lieux qui en met plein la vue et pour la bonne cause : L’Ecole du Breuil, la pépinière des jardiniers 06 02 2022.

Située dans le bois de Vincennes, à l'est de Paris, l'Ecole du Breuil est un jardin public unique en son genre dans lequel des étudiants apprennent les métiers du jardin, du paysage, de l'horticulture et de l'agriculture urbaine.

Plus qu'une émission de savoir à partager avec les auditeurs, ce numéro est plutôt une mise en valeur des intervenants, de ce qu'ils font et de leur ressenti. Au montage, un accompagnement musical de qualité (Ravel, entre autres). L'auditeur n'apprendra rien sur la botanique ou sur le jardinage et il faut attendre quasiment la fin de l'émission pour avoir un "petit point historique" de deux à trois minutes au cours desquelles quelques secondes sont consacrées aux parcs et jardins de Paris créés par Jean-Charles Adolphe Alphand : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21713-06.02.2022-ITEMA_22924487-2022C45189E0005-21.mp3" debut="22:08 fin="23:20"]

A l'époque, en 1867, il y avait quatre hectares, répartis entre deux jardins fruitiers, un verger, un vignoble, des massifs pour les études des arbres et des arbrisseaux, une pépinière pour l'étude des boutures et puis il y avait quatre branches de formations pour les jardiniers : production florale, production fruitière, maraîchage et entretien des espaces verts, dont les jardins d'ornements, sur l'inspiration londonienne. C'est pour cela que ce sont un peu des petits bijoux tous ces jardins de Paris. Marie-Noëlle Thomas ("agent de surveillance et conférencière enthousiaste de l'Ecole du Breuil")

Comparons avec l'inspiration londonienne et britannique grâce à la série Parkmasters de BBC 4 Parks for all & Parkmasters : concepteurs et dessinateurs de parcs urbains britanniques.

- Radio 4 de la BBC : 5 x 14 minutes sur les parcs et jardins britanniques dans une réalisation originale.
- France Culture de Radio France : moins d'une minute sur les parcs de Paris au détour d'une description.

Un numéro d'Esprit des lieux du 15 mai 2022 par Tewfik Hakem qui s'écoute : Les métamorphoses du jardin de Nicolas Jolivot.

C'est évidemment un publi-reportage pour un livre, comme dans la plupart des émissions de France Culture, mais la moitié de l'émission constitue un bel hymne à la contemplation de la nature et invite à réfléchir à la tradition du jardinage (les efforts pour maintenir un potager) et son évolution (en évitant les produits phytosanitaires toxiques).

On entend presque exclusivement la voix sympathique de Nicolas Jolivot, Tewfik Hakem faisant les transitions lors du montage.

Le lien vers le livre à acheter renvoie vers :


Il semble aussi que le français qui est écrit ne soit pas valide...

Situé dans le Val de Loire, à Bagneux, le jardin de la maison familiale du dessinateur Nicolas Jolivot est un petit lopin de terre de 300 mètres carrés aussi modeste que merveilleux.

Tewfik Hakem s'entretient avec Nicolas Jolivot, artiste plasticien et auteur de Voyages dans mon jardin (ed. Hongfei Cultures) et Pascal Laigle, ancien directeur du service environnement de la ville de Saumur et de la Communauté d'Agglomération.

Après avoir voyagé au bout du monde, en Asie et en Afrique, Nicolas Jolivot a consacré deux années consécutives à explorer chaque heure de chaque jour son propre jardin, pour dessiner sa flore et sa faune, mais aussi pour raconter l'histoire de ce lopin de terre et de ceux qui l'ont habité et cultivé au fil des deux derniers siècles.

Une émission du samedi 3 septembre 2022 qui a toutes les qualités d'un programme composé au temps où France Culture était la référence mondiale en matière de radio culturelle (entre la fin des années 1970, au plus tard, et 1999), notamment dans le domaine documentaire : Le Musée Réattu à Arles : des chevaliers de Malte aux artistes contemporains.

Une émission de 30 minutes en trois parties clairement définies que Tewfik Hakem appelle des "Actes". L'équipe radiophonique (excellentes prises de son) est à Arles dans le musée et l'on entend Daniel Rouvier (Directeur du Musée Réattu à Arles) et Marianne Tricoire (Conservatrice) nous parler de l'histoire du bâtiment (qui remonte au XVe siècle, mais il est question du XIIe siècle avec l'installation à proximité d'un prieuré pour l'ordre de Malte), de la vie du peintre Jacques Réattu et de sa famille, des œuvres, anciennes et contemporaines du musée (bref extrait de l’installation sonore "Essaim" du Département d'Art des Sons*). Bouzid Sabeg (Directeur du patrimoine mondial de la ville d’Arles ) et Annabelle Aoun Blanco (Artiste photographe) témoignent de l'espace dévolu à la photo à Arles et de l'histoire de cet art dans la ville (depuis 1965). Très belle archive du 24 février 1978 dans Présence des Arts sur FC.

Une émission qui correspond donc à ce que l'on attend d'une radio culturelle dans ce domaine et que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur les antennes de nos voisins étrangers, celles en tous les cas que l'on fréquente, d'outre-Manche et d'outre-Rhin, mais l'on sait pour y être allé voir que la Belgique, la Suisse, l'Italie et l'Espagne ont des stations dont l'offre est minimale et peu exigeante. Aussi saluons cette production (mais page insuffisamment renseignée) qui prouve qu'il est possible de faire en 2022 de la radio érudite et stimulante sur le service public.


* L'écoute essaimée Félix Blume | Dominique Petitgand 21 mai - 2 octobre 2022.



Cette semaine Esprit des Lieux vous emmène à Arles découvrir Le Musée Réattu, un lieu unique, vieux de plusieurs siècles, dans lequel dialogue les œuvres et les époques.
avec : Daniel Rouvier (Directeur du Musée Réattu à Arles), Marianne Tricoire (Conservatrice), Bouzid Sabeg (Directeur du patrimoine mondial de la ville d’Arles ), Annabelle Aoun Blanco (Artiste photographe).

Le Musée Jacques Réattu est un lieu fascinant… On peut en déambulant dans ses salles observer la course du Rhône et voir des dessins de Picasso, passer d’un arbre-totem à une immense toile de Baya, jeter un œil sur des sculptures anciennes et prêter l'oreille à des installations sonores.

Il s'agit d'un musée moderne d’un peu plus de 150 ans, qui vit sa vie dans une grande et vieille bâtisse de la fin du XVème siècle, l’ancien grand-prieuré de l’Ordre de Malte comme l'explique son directeur Daniel Rouvier : "Les chevaliers de Malte ont implanté lé bâtiment au bord du Rhône. Un véritable choix spirituel. Le musée est face au fleuve, il tourne un peu le dos à la ville, mais il fait la jonction entre les deux.

Jacques Réattu, peintre arlésien néo-réaliste du 18ème siècle, rachète en 1796 un des bâtiment pour y installer sa maison et son atelier. C'est par cette installation dans ce lieu que s'annonce le futur musée des Beaux-Arts d'Arles. Jacques Réattu peignit jusqu'à sa mort en 1833 dans sa demeure, et c'est sa fille qui léguera le lieu à la ville en 1875 qui va alors le transformer en un musée dans lequel les oeuvres dialoguent avec l'architecture ancienne. (...)

Aller plus loin que la 3e minutes d'écoute de Journées du patrimoine : Au cœur du chantier du Grand Palais, avec Maylis de Kerangal et François Chatillon, le samedi 17 septembre 2022, il ne faut pas exagérer. Si encore le micro avait d'abord été tendu à François Chatillon, qui sait, mais là, non.

Qui veut suivre un guide de ce genre (langue, ton, matière) ? Personne. "Moi, quand jchui arrivée" + n adverbes en "ment" [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/22479-17.09.2022-ITEMA_23137495-2022C45189E0030-21.mp3" debut="01:45" fin="02:45"]

Le compte de Kerangal réglé en deux coups de cuillère à pot dans Les fabuleuses aventures de Maylis de Kerangal et dans La dose de savoirs du mardi 9 nov. 2021 pour les citations.

Tewfik Hakem s'est depuis longtemps spécialisé dans le publi-entretien. Aucune émission de studio (rares sont celles sur le terrain) ne déroge à la présentation flatteuse et superficielle. De l'audio sur papier glacé.  S'il doit se reconvertir, Tewfik Hakem n'aura aucun mal à trouver une place dans la vente.

Exemple avec ce numéro tout à la gloire de : La Médiathèque Charles-Nègres à Grasse : Prix de l'Equerre d'argent 2022 samedi 10 décembre 2022.

Cette semaine, Esprit des lieux ouvre son micro aux architectes Laurent et Emmanuelle Beaudouin, qui viennent de livrer la nouvelle Médiathèque Charles Nègre à Grasse, lauréat du prestigieux Prix de l'Equerre d'argent 2022. Ou quand l'architecture moderne investit un centre-ville ancien.
Avec

   Emmanuelle Beaudouin Architecte, lauréate de l'équerre d'argent 2022
   Laurent Beaudouin Architecte, lauréat de l'équerre d'argent 2022

On a compris l'importance de ce prix que Tewfik Hakem cite dès qu'il le peut.  

La nouvelle médiathèque de Grasse, dans les Alpes Maritimes, vient de remporter le prestigieux grand prix de l’Équerre d’argent 2022, remis lundi 21 novembre aux architectes qui ont réalisé cet équipement culturel d’envergure. Le jury, majoritairement composé d’architectes, a salué un projet « d’une poésie folle ». Tout en béton, composée de coursives, de colonnettes et de voûtes, la médiathèque de Grasse s’inspire des éléments de la vieille ville. Les architectes, Emmanuelle et Laurent Beaudouin et Ivry Serres, ont redoublé d’imagination et d’audace pour insérer le bâtiment dans le décor si particulier de Grasse (...)

Quelques minutes s'écoutent : celles sur le béton que défend intelligemment Laurent Beaudouin. Il n’est pas question de son vieillissement, ni de son entretien (ici celui du béton blanc face aux intempéries). Aucune observation, ni interrogation, aucun apport sur le sujet, uniquement du passe-plat complaisant. Hakem aurait pu embrayer sur la seule remarque légèrement critique que se fait à lui-même E. Baudouin, à savoir le caractère sévère du bâtiment, qu'il qualifie immédiatement de "cistercien". Mais non, rien. Pourtant, à Grasse il y a eu des voix discordantes sur l'esthétique du projet, sans parler de son coût. Mais France Culture ne saurait s'en faire l'écho.

Sandrine Treiner peut donc affirmer que France Culture a diffusé une émission sur l'architecture.

Du site "Grasse mat' - L'information positive du pays de Grasse historique" : Le grand jour pour la Médiathèque Charles Nègre

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t943-esprit-des-lieux-par-tewfik-hakem#38412) a écrit:Tewfik Hakem s'est depuis longtemps spécialisé dans le publi-entretien. Aucune émission de studio (rares sont celles sur le terrain) ne déroge à la présentation flatteuse et superficielle. De l'audio sur papier glacé.  S'il doit se reconvertir, Tewfik Hakem n'aura aucun mal à trouver une place dans la vente. (...)

Il le doit, se reconvertir :  



Curieux. "Des plaintes" ou/et des preuves avérées de comportement inapproprié ?

Tewfik Hakem doit avoir plus ou moins la même longévité que Marie Richeux à France Culture, une petite vingtaine d'années (que c'est long !)  :



Cet employé a eu les honneurs de RegardFC dans ce fil et dans d'autres (voir les presque 80 billets de « Le réveil culturel », ex-« Un autre jour est possible » (T. Hakem) du numéro 1 de 2013 au 76 de 2023). Ce billet jette donc une dernière lumière sur une émission dont l'un des derniers numéros, celui du 24 juin, est  particulièrement creux : Comment décoloniser les architectures du continent africain ?

Avec "Sénamé Koffi Agbodjinou architecte, anthropologue, il est à l'origine de la structure activiste “L’Africaine d’architecture”". L’Africaine d'architecture : "(...) La beauté toute de sensualité de la terre et le fier hiératisme du béton, communiant dans l’acte poétique. Pathos et froideur. Mâle et femelle. Tout cela est africain. (...)".

Durant la première moitié de l'émission il n'est question que de réinventer et de repenser la construction depuis le modèle africain ancestral. On n'apprend strictement rien, sinon que le béton pas bien, mais que terre crue bien. Pour la seconde moitié, le courage d'écouter a manqué.

Extraits (pour les pastilles, toujours cliquer deux fois avant d'écouter) :

Demander le programme de France Culture récité par Hakem : "Une utopie (...) où s'inventent d'autres manières de penser le monde, les relations humaines et l’environnement" (rien moins) [son mp3="https://rf.proxycast.org/d3ca3285-b1d8-48c3-99e1-37958d0a6e9b/22479-24.06.2023-ITEMA_23421278-2023C45189E0023-21.mp3" debut="00:45" fin="01:03"]
T.H. : "Est-ce que je pourrais dire 'En Afrique on rêve de sortir du béton, comme en France on rêve de sortir du nucléaire, c'est-à-dire qu'on est tous conscient que ce serait bien de le faire vite, mais que ce n’est pas demain la veille' ?" L'invitée est gênée... [son mp3="https://rf.proxycast.org/d3ca3285-b1d8-48c3-99e1-37958d0a6e9b/22479-24.06.2023-ITEMA_23421278-2023C45189E0023-21.mp3" debut="02:32" fin="02:56"]

La sempiternelle question de France Culture "Qu'est-ce qui [sic] faudrait faire ?" "Une question très sociale (...) économique et politique". Quel beau mantra ! [son mp3="https://rf.proxycast.org/d3ca3285-b1d8-48c3-99e1-37958d0a6e9b/22479-24.06.2023-ITEMA_23421278-2023C45189E0023-21.mp3" debut="12:30" fin="12:46"]

L'autre formule de la station : "Nous sommes tous concernés" [son mp3="https://rf.proxycast.org/d3ca3285-b1d8-48c3-99e1-37958d0a6e9b/22479-24.06.2023-ITEMA_23421278-2023C45189E0023-21.mp3" debut="13:47" fin="14:18"]

"Réinventer les choses, en tous les cas penser autrement" : "des choses assez fantastiques qui sont en train de se mettre en place". Words, words, words... (soupir) [son mp3="https://rf.proxycast.org/d3ca3285-b1d8-48c3-99e1-37958d0a6e9b/22479-24.06.2023-ITEMA_23421278-2023C45189E0023-21.mp3" debut="14:48" fin="15:21"]

Bonne chance Tewfik Hakem à Télérama, ah non, pardon, il y a plaintes pour harcèlement, alors la publicité ? Y emmener le camarade Mauduit, si possible ! Car France Culture est à réinventer, tout de suite et entièrement.