Antoine Arnoux a écrit: Philaunet a écrit: antonia a écrit:A écouter absolument le Terre à Terre de ce matin 31 mai dont je n'ai pas encore le titre.Des paysans qui n'ont jamais demandé de prêts au Crédit agricole,qui n'ont jamais bénéficié d'aides, qui n'ont jamais dissimulé leurs revenus, ont payé toutes leurs cotisations retraite à la Mutualité sociale agricole(et ne toucheront que 720€).
Joyeux, ne se plaignent pas mais dénoncent les incohérences de l'agriculture d'aujourd'hui:ainsi, ils recevaient autrefois ces colos ou des jeunes en camping. C'est devenu impossible en raison de l'imbécillité de la législation sur les aliments des enfants en colo.On peut n'en écouter que des petits bouts , de cette émission, mais c'est réjouissant. Des passionnés, heureux....
Merci pour votre conseil avisé, Antonia :
Eleveurs dans le Morvan. Sur les 15 premières minutes pour l'instant : une émission passionnante, riche d'humanité. Quelles belles voix, aussi, pour dire l'essentiel.
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s22/RF_8FD9FDD5-E2AF-4530-A48D-A7651F885D3C_GENE_0.MP3" debut="28:40" fin="30:52"]
A la différence d'autres invités de Mme Stégassy, les trois paysans ne tiennent pas de propos inconsidérés. M. Philippe Perrot se distingue, me semble-t-il ; il parle posément et de façon très claire (sa voix, grave et douce, me paraît fort agréable).
La présentation, superlativement laconique, m'échappe un peu : quels sens respectifs assigne-t-on à
paysan et à
agriculteur ?
http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-eleveurs-dans-le-morvan-2014-05-31
Aïe, je déchante. C'est que l'on n'était pas entré dans le vif du sujet avant les 20 premières minutes.
Ruth Stégassy, ce ne serait pas un alliage de Mélenchon et de Bové, sans le verve du premier et sans l'expérience agricole du second (qui a quitté son exploitation pour un poste à 16 000 euros mensuels au Parlement européen, salauds de technocrates, n'est-ce pas, la Confédération Paysanne ?) ?
Faut pleurer et s'indigner, tel est le sous-texte de tout le propos de Stégassy. Et quand elle réussit à aiguiller la personne sur ce qu'elle a envie d'entendre et de faire entendre, ses vis-à-vis ne se privent pas, faut bien nourrir France Culture en préjugés et désinformation : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s22/RF_8FD9FDD5-E2AF-4530-A48D-A7651F885D3C_GENE_0.MP3" debut="34:23" fin="36:40"]
Les deux tiers de l'émission se résument à ceci : y a trop de normes, y a trop de lois. Stégassy, elle, dit de manière voilée que travailler hors-norme, ce n'est pas grave.
Bon, concernant les normes sanitaires, quelles critiques étayées y a -t-il ? Aucune. Des normes, il y en a partout, et heureusement, sinon on serait à la merci de tous les gougnafiers cherchant à truander le consommateur. Je pourrais vous en raconter des histoires de tromperie sur la marchandise et la mise en danger de la santé d'autrui, mais Stégassy vit dans un monde angélique où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, sauf les gros capitalisses, les technocrates de Bruxelles et l'administration française (forcément "tatillonne").
Sur les colos qui ne peuvent pas manger les produits de la ferme : qui est responsable ? Vous, si vous avez des enfants. Car c'est le parent qui va attaquer la colo si son enfant a une diarrhée, le parent ne va pas se contenter de dire "ça peut arriver", non, il va falloir trouver des responsables et leur faire payer des dédommagements. Du coup, toutes les organisations ou les municipalités se blindent pour ne pas être attaquées. Par qui ? Par le citoyen qui, à tort ou à raison, n'a pas envie de payer des frais médicaux non remboursés par son assurance complémentaire et qui préfère que ce soit la collectivité qui banque.
Strasbourg, fait divers dramatique : une jeune fille s'égare un soir dans un parc urbain, monte sur un bâtiment recouvert de verdure, s'endort, se réveille la nuit, et, voulant descendre, se brise la colonne vertébrale. Après plusieurs années de procédure, la Ville est reconnue coupable et doit payer (le contribuable doit payer) des compensations faute d'avoir clôturé hermétiquement ce lieu. J'y allais autrefois, superbe. C'est fini, faut se promener dans les clous. Il ne faut pas sauter d'un petit pont dans l'Ill, panneaux et policiers vous le rappelleront et vous mettront à l'amende. Vous vous rendez compte si un jeune se noyait ! La Ville casquerait un maximum pour ne pas avoir mis des panneaux disgracieux tout au long de l'eau et ne pas avoir surveillé le lieu, voilà ce qu'invoquerait l'avocat de la famille, qui ne s'interrogera pas sur le mode d'éducation de son enfant ou sur la fatalité.
Voilà, les gens qui réglementent le font pour de très bonnes raisons, pas parce qu'ils s'ennuient et veulent "casser" les pauvres paysans bio, mais pour répondre aux demandes de gens ou d'associations (
Que Choisir s'alarme en ce moment de la réduction du nombre de contrôleurs sanitaires publics, salauds de défenseurs des consommateurs ?).
Concernant la retraite de 720 euros, là j'ai failli pleurer. Tous les les travailleurs indépendants cotisent et la différence avec les salariés n'est pas si grande. Je m'étrangle quand j'entends que M. Pierrot est à la retraite, mais qu'il parle de son travail actuel dans l'exploitation. Quelle est exactement sa situation professionnelle et financière, puisqu'il est question très concrètement d'argent ? Combien vaut son exploitation ? Quel est son capital ? Que reçoit-il comme aides sociales autres ? Enfin, je ne veux pas suggérer que M. Pierrot le ferait, mais on sait que beaucoup de petits entrepreneurs vivent sur des ressources "discrètes". Je ne condamne rien, mais il ne faut pas faire croire à l'auditeur que les petits exploitants sont des prolétaires laminés par le système.
Terre à terre est une émission militante qui, à travers la voix douce de Ruth Stégassy, peint un monde censé faire s'indigner l'auditeur. Je suis indigné, non par la vie des éleveurs, qui disent par ailleurs être heureux de leur condition, mais par la manière unilatérale, tronquée et sans nuance de présenter les choses.