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La matinée des autres    Page 1 sur 4

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Philaunet 

Philaunet
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La matinée des autres - Jeu 27 Juin 2013, 12:46

Dans le fil Programme des Nuits, Nessie a écrit:Jeudi 27 juin 02h41 - 04h06 :
Nuits magnétiques - Festival de la matinée des autres 1 sur 5 (16 avril 79) par Gilles Lapouge
En introduction, un entretien de dix minutes entre Alain Veinstein et Michel Cazenave, c'était il y a 33 ans...

Présentation de ce "Festival" et du genre radiophonique que constituait "La Matinée des autres", émission programmée à 9h07 depuis sa création en 1977 et dont une sélection était rediffusée en avril 1979 dans "Les Nuits magnétiques".

La première des cinq, celle diffusée la nuit passée, est intitulée "Les enfants de Bogota". Les autres seront-elles diffusées une des prochaines nuits ? Cette semaine comportait : "Rapports entre les hommes et les femmes" avec F. Héritier/M. Godelier (2e) ; "Le peuple du caribou" par M-H. Fraïssé (3e) ; "La tarentule" par Claude Mettra (4e) ; "Pouvoir de la parole et parole prophétique" avec des chercheurs sénagalais (5e).

Nessie 

Nessie

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Re: La matinée des autres - Ven 28 Juin 2013, 11:05

Merci pour l'info. Sur ANPR les amateurs forcenés de la Matinée des autres sont friands de toute information sur le passé de la série. Les tuyaux d'avant 1994 se monnaient assez cher.

Cela dit, le documentaire de Gilles Lapouge sur les enfants de Bogota a dû être réduit de 94 à 72 minutes pour entrer dans le cadre des Nuits magnétiques. Mais qu'en est-il des 4 autres numéros ? S'ils n'ont pas été précédés d'un entretien, ils ont pu passer en entier dans cette série magnétique. Quoiqu'il en soit, dans leur version princeps, l'un d'entre eux a été diffusé dans les Nuit il n'y a pas très longtemps :
- Pouvoir de la parole et parole prophétique chez les Saltigué - Emission du 4 juillet 78, aussi intitulée Rites et magie au Sénégal.

Les Garbit Boys and girls ont dû vous entendre Philaunet, car cette émission sera rediffusée la semaine prochaine, dans la nuit de mercredi à jeudi, entre à 2h36 et 4h06 pour être précis.

Les manquants ont de quoi exciter le désir des amateurs de la série :
- Relations entre hommes et femmes : un des dialogues entre Françoise Héritier et Maurice Godelier. Il y en a eu quelques uns dans La matinée des autres, dont un sur le tabou de l'inceste (émission du 18 octobre 77)
- Marie-Hélène Fraïssé a longuement parcouru les territoires des amérindiens , non en ethnologue mais en on-ne-sait-pas-quoi-porteuse-d'une-agrèg-d'anglais. Périodiquement le sujet resurgit dans Tout un monde, , et malgré son imprégnation peupleupreumié-peupleuspolié, elle semble assez bien connaître son sujet. Surtout qu'en ces temps là elle découvrait l'Amérique et la musique Folk.
- En revanche ou plutôt par contre, la Tarentule par Claude Mettra est recouverte dans les mémoires par un second traitement du même sujet, lui aussi passé (un peu moins) récemment dans les Nuits : émission de décembre 99, rediffusé dans les Nuits en automne 2003. Emission de Michel Cazenave à partir des travaux d'Eduardo de MArtino.


Philaunet 

Philaunet
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Re: La matinée des autres - Mer 03 Juil 2013, 00:11


Nessie a écrit: (...) Sur ANPR les amateurs forcenés de la Matinée des autres sont friands de toute information sur le passé de la série. Les tuyaux d'avant 1994 se monnaient assez cher.

Cela dit, le documentaire de Gilles Lapouge sur les enfants de Bogota a dû être réduit de 94 à 72 minutes pour entrer dans le cadre des Nuits magnétiques. (...)
J'ai envie de dire, heureusement que ce documentaire a été réduit. Car rasoir, ça l'était... Vous me direz, la réduction du temps d'écoute peut passer par un appui sur le bouton stop de son lecteur et non par un sabrage du documentaire même. Mais un nouveau montage n'est pas forcément une amputation de l'essentiel. Amender, retoucher, élaguer, pourquoi pas, si c'est pour corriger ce qu'avec le recul du temps on perçoit comme lourd ou redondant.

D'ailleurs, il me semble qu'il y a ici un contributeur, et non des moindres, qui fait cela avec les outils idoines : il coupe. Les ricanements, les questions sottes, les interventions hors de propos, etc, pour ne conserver que la substantifique moelle. Ce que, Nessie, vous appelez vos "réduits-dégraissés-remontés" Pour le charcutage d'émissions, voir paragraphe 5

Mais on est ici dans un choix individuel de conservation et non dans la décision d'enlever de la matière à une oeuvre pour en faire une autre oeuvre (éventuellement trahie, défigurée) à destination d'un public.

Le point de vue peut donc être sacrilège, car telle émission, comme tel roman, peut être considérée comme un tout artistique auquel il ne faut rien retrancher, de crainte de rompre une logique ou un rythme. Tout dépend de la nature de l'émission et notamment de son possible aspect artistique, lequel est très présent dans "Les enfants de Bogota".

Dans un prochain post C'est dans le fil "France Culture avant et maintenant" ici qu'on reviendra sur les différences et les continuités entre les époques (1979 et 2013) en prenant comme exemple ce numéro de "La Matinée des autres" pour conclure que non, sur certains plans, ce n'était pas forcément mieux avant...

Philaunet 

Philaunet
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Ce n'était pas toujours mieux avant... - Mer 03 Juil 2013, 00:23

"Les enfants de Bogota", une "Matinée des Autres" (1979), avec Jacques Meunier, ethnologue, auteur des "Gamins de Bogota", Pascal Bruckner, essayiste et Jean Duvignaud, sociologue. Avec Gilles Lapouge.

Il a été question de cette émission ici lorsque elle a été rediffusée la nuit en juin 2013.


En avant-propos de cette rediffusion, on a pu entendre un entretien de l'époque entre Alain Veinstein et Michel Cazenave. La question que pose le premier à Michel Cazenave sur la nature de "La Matinée des autres" permet de comprendre l'approche choisie pour ces émissions.

Question d'Alain Veinstein : " Est-ce que cette émission a un souci de la forme radiophonique ?"

Réponse de Michel Cazenave : Je dirais que c'est un souci primordial dans la mesure où [articulation devenue la scie des scies chez Cazenave au cours du temps !] je pense que la forme radiophonique n'est jamais innocente, je veux dire que par elle-même elle transporte un certain nombre de choses".

En guise de forme radiophonique artistique, ce numéro était marqué par des transitions musicales riches et élaborées entre les prises de parole. Une véritable création (très seventies, il faut dire) pour orner une table ronde entre personnes témoignant de leur expérience avec les enfants ("du monde", essentiellement). 2013, prends-en de la graine !

Sur le fond, en revanche, on est nettement plus circonspect. Car la densité des propos n'était pas la qualité première de la rencontre. On s'aperçoit vite en effet que sous couvert de témoignages ethnologiques, c'est une suite de platitudes que les intervenants débitent d'un air satisfait, parfois en ricanant et en entonnant l'air qui est le refrain récurrent de France Culture, à savoir le généreux relativisme et la condamnation du développement occidental, notamment de sa couche "bourgeoise", mot qui faisait florès dans les débats politiques chez les intellectuels "engagés" des années 1970.

On est dans la veine "Libres enfants de Summerhill", si vous voyez ce que je veux dire...

Il est instructif de se plonger dans une atmosphère imprégnant une époque (le tiers-mondisme triomphant, l'enfance comme avenir de l'humanité, la condamnation de la société capitaliste) pour se rendre compte que chaque époque a son climat et sa manière d'envisager les choses. Ainsi le France Culture d'aujourd'hui a une sensibilité et une manière de penser qui, pour une bonne part, sont héritées de l'esprit d'il y a trente-cinq ans.

Les clichés d'aujourd'hui ne sont pas très éloignés de ceux entendus dans cette "Matinée des autres" (hier, los gaminos, aujourd'hui les enfants roms) et l'écoute intégrale de cette émission nécessite beaucoup de patience...

Pour finir, c'est Jacques Meunier qui dit ceci : "On me disait "Tu verras quand tu auras 50 ans". J'ai 50 ans et je n'ai rien vu". Et chacun autour de la table de s'esclaffer et d'approuver.

Sans se rendre compte que si lui ou les autres n'ont rien vu, ce n'est pas parce qu'il n'y avait rien à voir, mais parce qu'ils n'ont pas assez mûri pour changer leur regard sur les choses. Ils ont continué à cultiver l'esprit infantile étudié et valorisé dans cette émission (Finkielkraut a viré sa cuti dans les années 80-90 en fustigeant cette vision de l'enfant-roi, l'enfant égal ou supérieur à l'adulte, l'enfant père de l'homme).

Ce qui rejoint une observation personnelle sur le terrain en 1978 alors que je faisais une formation d'encadrement de jeunes. Un psychologue avait alors affirmé au groupe constitué de jeunes de 18 ans que l'adolescence durait jusqu'à 35 ans et que c'était bien.

Étonnez-vous ensuite que nous ayons, dans certaines émissions, des discours d'adolescents portés par des personnes de 30 à 50 ans (la limite a reculé...) en guise de nec plus ultra de la parole culturelle branchée (voir Charon, Richeux, Tourret, Goumarre, et Poivre d'Arvor en néo-jeune).

Nessie 

Nessie

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Re: La matinée des autres - Jeu 04 Juil 2013, 00:03

Philaunet a écrit:[...] le France Culture d'aujourd'hui a une sensibilité et une manière de penser qui, pour une bonne part, sont héritées de l'esprit d'il y a trente-cinq ans.

Les clichés d'aujourd'hui ne sont pas très éloignés de ceux entendus dans cette "Matinée des autres" (hier, los gaminos, aujourd'hui les enfants roms) et l'écoute intégrale de cette émission nécessite beaucoup de patience...
Les 4 messages ci-dessus, en provenance de deux fils différents, ont finalement été regroupés dans ce fil neuf sur "La matinée des autres". C'est marrant, d'ouvrir un fil sur une émission disparue. Elle a d'ailleurs été liquidée 2 fois sinon 3 : sacquée de la grille Gélinet en 1997, rétablie par Laure Adler en 1999 (une de ses 4 ou 5 bonnes actions)  mais hélas de nouveau liquidée en 2002. Et puis avant tout ça l'émission avait connu une sorte de rupture dans la production ; une interruption ou une mutation que j'aurais du mal à la situer, disons vers 83-84. Je vous réponds sans prendre la peine de consulter les archives que je n'ai pas.

A force d'écouter les anciens numéros dans Les nuits de FC, on se rend compte que La Matinée des autres est assez différente avant et après cette première mutation. Après, la complaisance ethnophile qui est de toutes façons fort répandue dans l'intelligentsia sera fortement tempérée pendant une petite vingtaine d'années, en gros les années Borzeix où se développe le documentaire confié à un grand nombre de producteurs variés au nombre d'une trentaine environ qui par ailleurs oeuvrent pour les autres séries du programme de FC, et dont certains vont devenir nos signatures préférées impossible de les citer tous ici (Piolot, Douek, Estèbe, Elkaïm-Bollinger, Pillods, Crémière, Thiba, Soullard, Fraïssé, Seloron, Fellous, Rousset, Munier, Kelen, Vettes, Chavasse, Manzur, Masson, Daive, Couturier, Bourgine, Baconnet, Stegassy, Hamsy, Lismonde, Navarro, Pont-Humbert et n'oublions pas Lydia Ben Ytzhack qui gauchise tout ce qu'elle peut le lundi avec Stéphane Delidjôdjes). Avant cette limite, le format est différent (souvent 2 sujets de 45') et la Matinée est faite par seulement quelques uns dont le talent n'est pas douteux mais dont les fixettes idéologiques et culturelles sont bétonnées : Olivier Germain-Thomas, Cazenave, Mettra, Nemo. Certes il y a Jacques Meunier, Roland Auguet, Régis Boyer, gens de savoir et de terrain à n'en pas douter. Je préfère ne rien dire du pauvre Lapouge, cet élève de Bernard Pivot ne m'ayant jamais semblé à sa place sur France Culture.

Il ne me semble pas anodin mais bien révélateur que  les Nuits de FC, en un temps où cette radio redouble de militantisme, aille chercher les plus anciens numéros de La matinée des autres, plutôt que les plus récents, plus artistiquement composés avec des archives et de l'illustration musicale, et aussi me semble-t-il mieux équilibrés, et enfin moins idéologiquement investis. Cela dit, la série me semble bonne dans son ensemble, malgré les longueurs. Au cinéma, le documentaire ethnographique est un genre particulièrement aride, dont j'ai consommé des centaines de kilomètres de pellicule entre 1980 et 1990 au Bilan annuel du Musée de l'Homme. Aridité peut-être justifiée par le projet du documentaire scientifique, en tous cas le prix à payer en était ce style typique imposé au spectateur, avec des longueurs dont on n'a pas idée en nos temps où le cinéma ennuyeux perd immédiatement son public. C'est aussi ce cousinage avec le prédécesseur qui, à mon sens, peut expliquer le manque de dynamisme et les longueurs qu'on trouve dans plus d'un numéro de la Matinée des autres en sa première époque.



Dernière édition par Nessie le Dim 12 Avr 2015, 20:09, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

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La corrida réduite des deux tiers : ils l'ont fait ! - Jeu 08 Aoû 2013, 11:12

Eh bien pendant que France Culture recrute des cadors bien brieffés pour tenir le micro dans ses créneaux horaires à enjeu d'audience, dans les nuits c'est le foutage de gueule qui emporte la mise. Exemple : la nuit dernière, avec un grand professionnalisme, dans un créneau de 30 minutes on nous balance le tiers d'un documentaire de l'an 1978. Comme si dans le fonds d'archives disponibles, il n'y avait pas une vous entendez bien, pas une seule émission qui puisse tenir dans la demi-heure vacante. Au lieu de quoi on nous envoie royalement, puisé dans le fonds de la Matinée des autres : La corrida et le sacré, de Cnossos à Séville, par Roland Auguet et Michel Abgrall. Ah bon, une Matinée des autres en 30 minutes ? Certes il y a quelques numéros de durée réduite, mais pas celui-là. Certes, dans certains cas l'émission comportait deux sujets, de 45 minutes chacun ; mais là, non. Aussi, jusqu'au dernier instant j'ai voulu croire à une erreur. Il y en avait bien une mais pas celle que je prévoyais : en annonçant entre 5h et 5h30 la diffusion d'un documentaire d'une heure et demie, les responsables des Nuits n'avaient pas copié-collé un titre erroné, ils avaient simplement décidé de nous balancer une émission amputée des 2/3.

Ca commence donc, comme prévu, à 5h03. L'auditeur devra d'abord endurer une présentation de la mère Goémé, comme toujours affreusement scolaire et nous disant d'avance tout ce que nous devons penser du sujet. En l'occurrence la corrida c'est un sujet délicat ou plutôt, un sujet qui prête à la polémique, et passionnée en plus. Entre deux clichés de la sociologie de comptoir et un zeste de moraline maison, la productrice nous apprendra aussi, avec son habituel ton autoritaire de profe pète-sec, que Roland Auguet était un homme exquis. Certes, on s'en fout comme de l'an 40. Il nous suffit d'apprécier ses productions dans les séries exemplaires de la chaine. Il nous suffit d'avoir lu et apprécié certains de ses livres, pour les uns son Caligula, pour les autres son "Histoire et légende du cirque", tout en se souvenant que pour France Culture, en plus de ses Matinées des autres, il a produit nombre de documentaires et notamment des Chemins de la connaissance sur le monde antique, romain et grec.

Ensuite, l'émission. Comme dit le titre  : oui ils l'ont fait. Initialement le documentaire de Roland Auguet dure 90 minutes. Le créneau offert ici n'en fait que 30 ? Qu'à celà ne tienne : sans se fouler et sans non plus s'encombrer de scrupules, on n'a qu'à commencer à 30 minutes de la fin. L'homme exquis qu'était Roland Auguet aurait certainement apprécié un tel respect de son travail. Quant aux auditeurs, dont on veut nous faire croire que c'est pour eux qu'on fait France Culture, eh bien nous avons là un signe supplémentaire qu'on se paie leur tête, et particulièrement celle des auditeurs de la nuit. Garbit a beau prétendre qu'ils sont plus exigeants que ceux du programme de journée, on voit ici que ça ne les rend pas plus respectables. Car la Matinée des autres est une de leurs séries les plus appréciées, et on leur en balance ici environ le tiers d'un épisode, sans l'ombre d'une explication évidemment ; d'ailleurs c'est injustifiable. Aucune des justifications habituelles ne peut être invoquée : il ne s'agit pas de faire tenir un document dans une case documentaire qui dans l'intervalle a été réduite (Surpris par la nuit, passé 90 à 75 minutes, avait procédé ainsi pour certaines de ses rediffusions), ni d'exhumer dans un créneau étroit une émission datant de l'époque où on ne mégotait pas sur la durée (Sur les Docks a pris l'habitude de réduire à 55 minutes des émissions datant de plus de 15 ans, et durant initialement une heure ou 90'). Rien de tout ça : dans les Nuits de FC on peut en faire tenir, des 90 minutes ; et pour les 30 minutes ici disponibles, on ne manquait certainement pas d'émissions en réserve.

La seule chose qu'on puisse faire : manifester notre mécontentement à l'équipe des Nuits de FC, et demander que cette corrida de Cnossos à Séville nous soit reprogrammée dans son intégralité, avec les manquants annoncés au générique : le drame cosmique (plutôt que la tragédie grecque qui ouvre le baratin discutable de la 60eme minute), le Minotaure, Jean Lacouture,  Michel Leiris, Wunenburger, Paul Faure, et même cette vieille gueule de raie qu'était Montherlant.

Nessie 

Nessie

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Gross decepcion - Ethnologie, exil, dépaysement - Ven 18 Oct 2013, 16:58

Dans la nuit à venir, on nous annonce une Matinée des autres de Jacques Meunier et de 1981 donc  de la première période de cette longue série, dont la vie s'étend sur 25 années.  Après une écoute attentive de ce numéro, je ne conseillerai à personne de sacrifier des heures de sommeil pour ce documentaire pas très clair, décousu, et pour tout dire plutôt désagréable à l’écoute et encore je ne parle que de la forme. Et pour le fond ? Ben pour le fond c’est à peine mieux, en tous cas : pas génial. Cela dit, le documentaire proprement dit ne dure qu'une heure 1/4. Il est suivi d'un entretien de 13 minutes avec Serge Moscovici, qui mérite un commentaire à part. Mais n'anticipons pas

D’abord, un double titre : le dépliant annonçait « Ethnologie, exil, dépaysement ». Ah bon. C’est un peu large comme titre non ? Sur la base des tout petits caractères en grisé, j’ai été tenté d’ajouter « Zapotèques ». C’était une erreur car si ces derniers sont présents, ça sera sous forme d’un mot-valise : Zapotèques = Zappés + Hypotèques. Pour couronner le tout, voici l’annonce des premières secondes : « Une matinée des autres au Mexique ». C’est pas clair ? Eh non c’est pas clair et au fil des minutes on se dit qu’il y a de l’arnaque dans l’air. Et on a raison.

Reprenons : pour ceux qui seront tentés par l’émission, je déconseille sérieusement :
a) l’écoute en direct au moment de la diffusion. Ce documentaire est tellement mal fichu qu’il faut avoir toutes ses ressources pour maintenir l’attention. L’auditeur qui a du sommeil en retard ne tiendra pas 10 minutes. Il faut donc disposer d’un MP3 bien capté.
b) une fois l’émission captée et stockée, l’écoute en bagnole ou dans votre café favori est tout autant déconseillée : le son est faiblard, la parole est hachée, délivrée de façon atone, ce qui donne prise à toutes les distractions. La moindre interférence sera fatale, on perdra le fil du propos. Les amateurs les plus consciencieux feront chauffer la touche retour en arrière, et pourraient finalement cramer quelque chose comme 7 ou 8 heures pour parvenir au bout de ces 90 minutes.
En bref, les gens de l'équipe des Nuits auraient voulu dégouter l’auditeur des séries du passé de France Culture (si glorieux comme chacun sait) qu’ils ne s’y serait pas pris autrement.

Pourtant ça commençait assez fidèlement au projet et au titre. Et ceux qui ont la chance de s’endormir pendant le premier quart d’heure peuvent croire qu’il est centré autour de la figure de Jaime Luna : jeune zapotèque arraché à sa culture par sa mère soucieuse d’intégracion à la société mexicaine. Mais pas de pot, nous sommes en pleine période revivaliste, un peu comme dans la France sortant des 70’s où le retour à la terre et à la tradicion est seulement en train de pourrir dans des fermes clochardisées et des pseudo-kibboutz agonisants. Mais qu’on se rassure : le jeune Jaime lui, n’a de cesse que de retrouver ses racines maya. Que faire alors, sinon se farcir le voyage retour vers la sierra, à la recherche de ses racines et d’un « projet zapotèque » et là excusez-moi mais il en chie : d’abord il doit apprendre la langue, pensez, une langue à tons (il n’y a que Françoise Héritier pour ignorer ce qu’est une langue à tons, comme elle l’a dit au micro de Dominique Souchier samedi dernier). Cela dit la langue zapotèque au fond, on s’en fout complet vous n’allez pas tarder à comprendre pourquoi (et même comment, pour le même prix)

Ajoutons que le tout est entrecoupé de musique, ah super de la musique donc ça va être typique ? Eh bien oui et non car on n’entend rien de zapotèque dans ce pavage musical qui vient en alternance avec les petites séquences didactiques :  ce sont des chansons tour-à-tour mélancoliques et révolutionnaires (explotacion, capitalismo, libertad, indignacion) en fait de typique, c’est plutôt l’ambiance castriste. Peut-être que Jaime Luna a finalement renoncé à ses racines et qu’il est resté un pur hispanophone. « Chanter en zapotèque a été un vrai travail » dit-il et de fait ce que ça donne vous n'en saurez rien. Vous n'aurez que le guitarro-guerillero.

./...



Dernière édition par Nessie le Ven 18 Oct 2013, 17:39, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

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Fragments d'un documentaire méconnu - Ven 18 Oct 2013, 17:12

./...

Bon. De qui se moque-t-on ? L'auditeur qui sort de sa torpeur comprend lentement que cette émission a été faite avec le nagra dans une main et dans l’autre le Cresswell  en 2 volumes  ; lire : le manuel d’ethnologie marxiste en usage pendant les 70’s. D’ailleurs on aura droit à l’extrait de monographie agricole (archaïque, rassurez-vous) environ au milieu de l’émission.  On sent la main de Godelier derrière cette façon de faire de l’ethnologie. Pourquoi je balance cette vacherie alors qu’en 2013 Godelier est gâteux  et a enfin quelque excuse pour débiter ses fadaises ? Eh bien je balance cette vacherie parce qu’à peine dépassé le premier quart d’heure on y est en plein, avec la lutte des classes, la bourgeoisie, les dominants ce qui est comme chacun sait le clivage qui transcende les différences ethniques.

Il est temps d’éclaircir la question de départ et de revenir au sujet : de quel exil s’agit-il ? Réponse : il ne s’agit pas de l’exil des zapotèques, mais de l’exil que ne manque pas d'occasionner à l'indien le retour sur son assimilation. Circonstance aggravante pour le producteur de l’émission : le concept clé, celui qui éclaire tout le propos, sera à peine évoqué et seulement avec un sourire d’ironie : indigénisme. En fait cette émission qui peut sembler passéiste, a entre 20 et 30 ans d’avance : elle nous arrive du passé marxiste alors que la France de 2013 est en plein bain de la quête identitaire, du combat post-colonial. L’indigénisme apparait sournoisement vers la 20eme minute, quand on quitte Oaxaca, aire géographique de la civilisation maya, où traînant depuis le début de l’émission l’on commençait tout doucettement à s’emmerder à force d’entendre des chansons guévaristes. On comprend lentement que le véritable sujet n’est pas Jaime Luna, ni les Zapotèques. Le véritable sujet c’est Stefano Varese, ethnologue militant de l’indigénisme.  Nous voila à la 24e minute où après sa profession de foi  idéologique, vient la seule occasion d’entendre parler Zapotèque, le temps d’un récit mythique et alors que l’avion nous a déjà posé sournoisement en plein Pérou.

Le piège se referme doucement : on vient de vous anesthésier avec le récit mythique, et vient alors le, moment de vous injecter en loucedé le récit de colonisation, pas industrielle ou agricole rassurez-vous car on commence par le commencement : après les mythes et le bonheur Rousseauiste, arrivent les explorateurs nous sommes donc bien chez les sauvages pour faire plaisir aux amateurs de récit typique. Suit une leçon d’agriculture en forêt tropicale, donc en respectant la nature (twinkle, twinkle) je vous avais bien dit que ce documentaire avait 30 ans d’avance.  A moins que les idéologues d’aujourd’hui aient 30 ans de retard ? Non non. Impossible. Bon ça continue avec les difficultés des péruviens devant le régime des militaires en fait de péruviens on veut dire : les 50 groupes ethniques maya, qechua et autres colonisés depuis 400 ans et à la  recherche (sans le savoir) d’un projet nacional, avec idéal auto-gestionnaire évidemment. On ne sait plus si les indiens sont envahis par les colons, par les marxistes, ou par la future secte des Marie-Hélène-Fraïsséistes, tendance  Kronlund.

L’auditeur est tellement paumé qu’à 1h exactement on lui rappelle plusieurs fois le titre de l’émission, en fond sonore, derrière la parole de Stefano Varèse, comme s'il avait besoin d’un brouillage supplémentaire pour lâcher l’écoute. C’est à ce moment- là que le subreptice producteur soucieux d’introduire un peu de dialectique, pose à Stefano la question-savonnette :  « quand un indien sait qu’il est un indien, est-il encore indien ou bien est-ce qu’il devient un indigéniste ? ». Ca c’est fa-bu-leux : ça permet d’enchaîner sans drame sur la conscience sauciale des companeros. Eh bien cher auditeur figurez-vous qu’on peut vivre cette prise de conscience alors qu’on est à Copenhague. Mais que foutent les indiens du Pérou à Copenhague ? Ma réponse : on leur a dit que le Danemark c’était le Pérou, certainement. Non je déconne, je fais du mauvais esprit, je m’emmerde tellement en écoutant cette bouillie que j’essaie de rester éveillé en faisant le crétin. Cela dit pour faire le crétin je ne suis pas le seul : on apprend que l’indien qui conduit un avion il ne peut plus être indien. Cela dit il y a des indiens-pilotes, rassurez vous. Mais ce sont des enfants.

Finalement l’exilé dépaysé c’est pas le zapotèque saisi par la recherche de ses racines. Non, le dépaysé c’est l’auditeur qui se demande où on le trimballe, et l’exilé c’est l’ethnologue militant de l’ethnicité, du tiers-mondisme et d’un pan-latino-américanisme, qui s’enlise au Pérou après avoir largué le Mexique mais au fait pourquoi donc ? Il n’y avait donc rien à faire à Oaxaca ? Réponse : non. Le Mexique était une fausse piste et les Zapotèques un attrape-couillon.

De façon totalement imprévue votre documentaire s'achève à la 76e minute, avec un nième retour de la chanson qui nous a carillonné aux oreilles tout au long de l'émission, chanson pas désagréable à écouter d'ailleurs. Au point où on en est rendu, l'émission est certainement un morceau d'ethnologie, ou d'histoire, ou d'ethno-histoire : de même que Michel Perrin en 1970, de retour d'une mission d'ethnologie chez les indiens, découvre les livres de Castaneda et se dit en lui-même "Ca c'est pas les indiens, c'est Berkeley !", eh bien de même, en écoutant cette Matinée des autres, vous pouvez dire "Ca, c'est la Sorbonne des années 70". De fait, la preuve ne va pas tarder à tomber, avec la dernière séquence, car après le documentaire vient le commentaire...

(suspense)

./...



Dernière édition par Nessie le Ven 18 Oct 2013, 23:04, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

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Un quart d'heure avec Serge Moscovici - Ven 18 Oct 2013, 17:38

[nolettrine]./...

Si on fait abstraction du dernier retour de la chanson à guitare qui va vous retomber dessus, il reste environ 13 minutes à écouter. 13 minutes dont le ton tranche avec les 75 qui viennent de passer. Le ton mais non le propos. De quoi s'agit-il ou plutôt de qui ? Serge Moscovici, chercheur multi-capé, originellement roumain et réfugié en France, ayant grenouillé quelques années pendant l'après-guerre dans le Paris le plus brumeux, enfin passé à l'Université où il va s'épanouir dans les champs les plus variés de la recherche en science sociale. Cela dit, Moscovici c'est un créatif, et pas un méthodologue. Fréquemment il se refuse à donner ne serait-ce qu'une définition. Il faut donc lui faire confiance et le suivre, ou bien d'emblée renoncer.  

Dans ce court entretien, il livre son point de vue sur la question des indiens d'Amérique Latine, en résonance de ce qu'on vient d'entendre. On se demande pourquoi ça vient si tard. Les commentaires de Moscovici servis avant le documentaire ou bien subtilement montés en parallèle, auraient donné une autre coloration et un autre intérêt au voyage qu'on vient de se farcir. A défaut, je pense qu'il vaut mieux n'écouter que cette séquence, ou bien lui réserver votre attention.

Cela dit, son propos n'est pas exempt des clichés de l'idéologie : on voit ici sortir le tableau téléphoné des indiens opprimés par les descendants des envahisseurs et donc, à leur façon, nouveaux damnés de la terre. Je vous l'avais dit, Kronlund n'est pas loin, mais c'est du Kronlundisme sérieux : sans ricanement, le constat de la condition sociale des indiens, dominés même par les intellectuels qui croient les respecter.  Du coup, et bien que cet entretien soit lui aussi pas mal daté, c'est le militantisme radiophonique des années 2000 qui en prend un coup : aux reportages misérabilistes et ricanants de celle qui détient la vérité de la justice sauciale et vous la sert tous les jours à 13h30, ou  bien le mardi à 15h, on peut opposer la parole du chercheur-anthropologue. Certes il est  peu suspect d'indépendance, au contraire il est explicitement engagé. Mais si tous les chercheurs engagés et avec eux les producteurs de France culture pouvaient aujourd'hui s'exprimer ainsi, la coloration idéologique de cette radio n'en ferait pas une caricature d'intellectualisme.

Nessie 

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La maison arabe traditionnelle - Une initiation en Guinée - Jeu 24 Oct 2013, 19:16

Dans la nuit à venir, une Matinée des autres, tirée dans la première époque de la collection. Tout comme l'était celle de la semaine dernière, d'ailleurs. Autant les deux derniers  numéros proposés dans les Nuits de FC étaient décevants, autant celui-ci est une bonne livraison. Elle est partagée en 2 sujets, respectivement de 43 et 50 minutes : la maison traditionnelle arabe, par Eva de Vitray Meyerovitch  (c'est pour le moins la maison bourgeoise) ; et un récit d'une Initiation en Guinée par André Virel.

Comme dit plus haut, nous sommes bien dans la première période de l'émission : bien que la forme soit déjà variée, avec un dosage entre l'exposé, les lectures, et un peu de musique typique puisée dans le fonds sonore de la maison, on est loin encore des grandes réussites à venir. Loin des grands reportages terrain avec matériel collecté in situ et dialogues authentiques, comme le fit par exemple Lydia Ben Ytzhack en Indonésie dans son beau document sur les Thorajas. Loin aussi des documentaires très précisément assemblés, où on devine à la fois une ligne et un plan, parce que l'auteur sait où il veut nous emmener (par exemple : les enfants sauvages, émission de Laurence Crémière). Loin encore des brillants mélanges de conversation, exposé, lecture, musique, qui caractérisent les trois dernières années, après la reprise de septembre 99  (par exemple : La chasse sauvage, dans la réalisation d'Anne Fleury). En clair : ce numéro sent son studio. Pourtant, on y sent déjà ce que la Matinée des autres va devenir. Pour chacun des deux sujets un intervenant unique enregistré à Paris, un dosage de lectures par Jean Bollery, Hélène Thaouss, quelques musiques typiques dont on ne sait si elles authentifient la chose où si elles sont là pour faire couleur locale alors qu'elles ont été captées à 500km de là. Mais peu importe.

Le point commun de ces deux documents, c'est leur style, et avant tout le style intellectuel. Il y a des façons variées de faire de l'ethnologie : on peut chercher à élucider un mystère, ou au moins à répondre à une question. Mais on peut aussi s'attacher à la description, qui est déjà un gros travail : pas seulement la description exhaustive qui mène à la monographie, mais aussi  On peut tenter de décrire de façon claire des institutions sociales dont le sens nous échappe. Il y a aussi le mode idéologique qui donne son goût d'ensemble à l'enquête. Ainsi vendredi dernier en Amérique Centrale, le style assumé était ethno-revivaliste. Dans les deux documents de la nuit prochaine, sous l'empreinte de Michel Cazenave attendez-vous à un regard à la fois teinté de spirituel et chargé de symboliques.

Ainsi la maison arabe, décrite dans son ensemble et même déclinée élément par élément, est ici présentée comme un système de significations.  Un Eliade n'eut pas désavoué la première partie du tableau qui fait de la maison traditionnelle une grille de lecture pour la position de l'homme dans le monde ; et pas seulement l'espace environnant, mais bien dans l'univers, en lien avec les puissances de l'invisible : c'est d'une façon généralisée que la maison traditionnelle a, parmi ses fonctions, une fonction spirituelle forte. L'exposé se déploie depuis la symbolique du seuil jusqu'aux thèmes attendus : l'eau, les tapis, le métier à tisser, l'initiation, la place et le rôle des femmes, l'hospitalité, la mosquée. L'anthropologue s'attarde quelque peu sur les deux gros morceaux que sont la prière, et le récit de la réception du visiteur avec ablutions, repas ; ici la lecture de Jacqueline Thaouss pourra sembler par trop doucereuse, mais on peut deviner qu'elle a servi un texte écrit en ce sens. Hormis les deux lecteurs, la seule intervenante est une spécialiste à la parole fluide : Eva de Vitray-Meyerovitch, islamologue collaboratrice de Louis Massignon que les auditeurs nocturnes de France Culture connaissent bien. Enseignante au Caire pendant plusieurs années avant ce documentaire, frottée de spiritualité soufie et de la lecture des poètes (on entendra Gibran, Rumi, Iqbal), c'est bien elle qui est l'âme de ce document de 43 minutes.

Le deuxième sujet, c'est l'initiation en Haute-Guinée, atassion ne pas confondre avec la Nouvelle-Guinée. Ici nous sommes bien en Afrique, et qui s'attendra aux papous après avoir lu de travers le programme  sera rappelé au sens des réalités par les chants africains. Avec ce 2eme sujet nous restons dans le domaine du symbolique : un habitué des tarots et de l'imaginaire, raconte son voyage à la recherche des rites d'initiation. C'est une recherche au sens fort du terme puisqu'il s'agissait de vivre la chose, et d'en rapporter des documents. La difficulté est réelle, car il n'est pas courant d'initier les étrangers à la tribu, et encore moins les blancs. Virel racontera comment il est parvenu à ses fins, chez les Toma dans les forêts de Guinée.

Là encore, la lecture symbolique domine : les rites d'initiation et les rites magiques, mais aussi l'espace (de la forêt au cosmos) et même le temps. André Virel lui aussi frotté de symbolisme, récuse quelques idées reçues notamment la définition du sacré comme monde séparé. En écoutant plusieurs de ses remarques sur un ton quelque peu catégorique, et aussi certaines de ses interprétations personnelles, on se dit qu'il y aurait là matière à discussion et on se prend à regretter qu'il n'y ait personne pour discuter car plus encore que dans la première partie, il s'agit ici d'un monologue. Le récit est un peu daté et fera bondir ceux qui se cachant derrière leur petit doigt, ne tolèrent pas l'usage de certains mots ("primitifs").

Reste que ce second récit est aussi intéressant que le premier, quoiqu'il semble moins soigneusement construit. Mais il est plus intimement vécu. Aussi on pourra être surpris, outre les détails du récit, par le dépaysement et l'altération que subit l'ethnographe jusque dans son fonctionnement psychique quotidien, et son identification progressive à la société d'accueil, depuis la temporalité jusqu'aux croyances notamment à la magie. Il y a aussi l'angoisse dans l'attente de la cérémonie. Il est difficile de croire entièrement sinon à ce récit très certainement authentique, du moins à l'entière bonne foi du sorcier qui a procédé ici à une initiation atypique : celle de visiteurs étrangers, fort éloignés de la classe d'âge où s'effectue ordinairement le passager. Mais le récit a sa valeur propre, comme expérience vécue et on ne doute pas un instant que ce fut une expérience forte : elle est ici racontée 25 ans après, mais on a l'impression qu'elle vient tout juste d'être vécue. On peut croire qu'elle a été longuement méditée.

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