Mon cher Fanch je pense qu'en évitant systématiquement l'émission vous vous coupez quelque chose. Non pas un pied ou une main, mais au moins un morceau de phalange (pour vous couper un bout d'oreille il faudra déménager dans le Sud). Du coup j'ajoute mon grain de sel. L'émission est inégale donc il y a de bons numéros. La sincérité de la productrice est certaine (c'est déjà ça). Question : est-ce culturel ? Réponse : non. Plutôt agri-culturel ou sylvi-culturel quand ce qu'on y cultive dépasse les idées reçues. Alors en tant que râleur régulièrement exaspéré par la militance, j'aurais tendance à éviter terre-à-terre, au moins dans ses mauvais jours. Mauvais Jours ? I mean : mauvais pour l'allergique ; car pour les groupies ce sont des jours d'enthousiasme très perceptibles à l'oreille, même quand c'est pour livrer une messe de catastrophisme alarmiste, et ça aussi ils savent très bien le faire certains samedis matins. Ces jours là l'émission est vraiment lourdingue et difficile à supporter pour quiconque est un tant soit peu rétif à la moraline et à l'intoxication politique.
Mais en tant qu'auditeur cherchant malgré tout un peu d'info économique & technique, et puis des propos qui tranchent sur la banalité ambiante, j'apprécie parfois d'entendre dans terre à terre des thèses nettement à rebrousse-poil de certaines certitudes, évidences, ou verdicts techniques établis en croyances (les miennes). Je donne un exemple très récent : il est d'usage courant de dire que la France a depuis longtemps quitté la voie de la déforestation. Les historiens montrent que la forêt française est plus étendue actuellement que sous l'Ancien Régime. Mais voila qu'un géographe ou un ingénieur ONF je ne sais plus, vient nous dénoncer l'illusion quantitative : ce qui est vrai si l'on s'en tient aux surfaces boisées, ne l'est pas tellement si on se penche sur d'autres critères : la variété des espèces, la rotation, la densité. Bref une approche écologique et dynamique pour remettre les choses en place. Il y aurait un soupçon d'alarmisme dans le propos, si le ton était hystérique, mais c'est tout le contraire. Pour autant il n'y a pas de quoi gober tout cru ce que raconte l'invité. Mais on se dit : voila qui mérite attention. L'objectif est atteint. et si c'est de la pure propagande anti-ONF ou anti-capitalisse bah on va s'en rendre compte assez vite en fouillant le dossier : il suffit de suivre la piste, de chercher des articles et des contradicteurs, bref de faire sa propre part du boulot.
Je donne ce seul exemple pour illustrer le fait que derrière l'écologie politique qui depuis 10 ans est un des axes lourds du conformisme idéologique dans ce France Culture de la bien-pensance, eh bien on trouve parfois dans Terre-à-terre un propos technique, factuel, informé. Parfois = pas toujours. Pas souvent ? En général je fais mon choix dans les 5 premières minutes de l'émission, qui me semblent bien suffisantes pour discerner l'orientation du jour : de l'alarmisme écolo avec ou sans moraline sauciale (et à qui veut des exemples je donne rendez-vous dans les 4 numéros de la fin d'année); ou bien le contraire : un magazine d'info économique et technique qui éclaire le présent, plutôt dans son fond latent que dans son actu chaude. Alors vous je ne sais pas, mais moi oui j'y trouve mon compte dans Terre-à-terre, au moins une fois par mois. Quand il y a de quoi réfléchir, quand il y a de quoi alimenter une vraie polémique (factuelle) sans dérive vers la polémique creuse (morale). Et notons que c'est plus souvent le cas quand ça vient d'ingénieurs plutôt que du cerveau tordu des militants. On me dira qu'il y a des ingénieurs militants, je répondrai qu'on les distingue assez rapidement à leur style polémique, justement : couramment agressif, sarcastique, narquois, bref des tête-à-claque. Ca ne veut pas dire que les propos techniques comme ceux de l'émission sur la forêt française, il faut les gober tout cru, mais simplement qu'ils peuvent nourrir notre réflexion et notre connaissance du présent. De la part de FC j'apprécierais plutôt que le programme offre de quoi enrichir l'esprit (merci d'apprécier la nuance), mais enfin si cette radio tient absolument à faire dans l'actu non culturelle, au moins quand c'est réussi alors je souscris et je m'exclame !!
Quant à Ruth Stégassy, cette brune capiteuse qui certainement ne limite son existence audiovisuelle à l'audio-radio que par désir de vivre tranquille, je ne lui reprocherais jamais de déclencher un coup d'état dans la Maison ronde si d'aventure ça pouvait se produire, à fins d'y rétablir le documentaire culturel dont elle fut un des vraiment bons porte-flamme aux temps des Mardis du cinéma, Lieux de mémoire, et Matinées des autres.
Mais en tant qu'auditeur cherchant malgré tout un peu d'info économique & technique, et puis des propos qui tranchent sur la banalité ambiante, j'apprécie parfois d'entendre dans terre à terre des thèses nettement à rebrousse-poil de certaines certitudes, évidences, ou verdicts techniques établis en croyances (les miennes). Je donne un exemple très récent : il est d'usage courant de dire que la France a depuis longtemps quitté la voie de la déforestation. Les historiens montrent que la forêt française est plus étendue actuellement que sous l'Ancien Régime. Mais voila qu'un géographe ou un ingénieur ONF je ne sais plus, vient nous dénoncer l'illusion quantitative : ce qui est vrai si l'on s'en tient aux surfaces boisées, ne l'est pas tellement si on se penche sur d'autres critères : la variété des espèces, la rotation, la densité. Bref une approche écologique et dynamique pour remettre les choses en place. Il y aurait un soupçon d'alarmisme dans le propos, si le ton était hystérique, mais c'est tout le contraire. Pour autant il n'y a pas de quoi gober tout cru ce que raconte l'invité. Mais on se dit : voila qui mérite attention. L'objectif est atteint. et si c'est de la pure propagande anti-ONF ou anti-capitalisse bah on va s'en rendre compte assez vite en fouillant le dossier : il suffit de suivre la piste, de chercher des articles et des contradicteurs, bref de faire sa propre part du boulot.
Je donne ce seul exemple pour illustrer le fait que derrière l'écologie politique qui depuis 10 ans est un des axes lourds du conformisme idéologique dans ce France Culture de la bien-pensance, eh bien on trouve parfois dans Terre-à-terre un propos technique, factuel, informé. Parfois = pas toujours. Pas souvent ? En général je fais mon choix dans les 5 premières minutes de l'émission, qui me semblent bien suffisantes pour discerner l'orientation du jour : de l'alarmisme écolo avec ou sans moraline sauciale (et à qui veut des exemples je donne rendez-vous dans les 4 numéros de la fin d'année); ou bien le contraire : un magazine d'info économique et technique qui éclaire le présent, plutôt dans son fond latent que dans son actu chaude. Alors vous je ne sais pas, mais moi oui j'y trouve mon compte dans Terre-à-terre, au moins une fois par mois. Quand il y a de quoi réfléchir, quand il y a de quoi alimenter une vraie polémique (factuelle) sans dérive vers la polémique creuse (morale). Et notons que c'est plus souvent le cas quand ça vient d'ingénieurs plutôt que du cerveau tordu des militants. On me dira qu'il y a des ingénieurs militants, je répondrai qu'on les distingue assez rapidement à leur style polémique, justement : couramment agressif, sarcastique, narquois, bref des tête-à-claque. Ca ne veut pas dire que les propos techniques comme ceux de l'émission sur la forêt française, il faut les gober tout cru, mais simplement qu'ils peuvent nourrir notre réflexion et notre connaissance du présent. De la part de FC j'apprécierais plutôt que le programme offre de quoi enrichir l'esprit (merci d'apprécier la nuance), mais enfin si cette radio tient absolument à faire dans l'actu non culturelle, au moins quand c'est réussi alors je souscris et je m'exclame !!
Quant à Ruth Stégassy, cette brune capiteuse qui certainement ne limite son existence audiovisuelle à l'audio-radio que par désir de vivre tranquille, je ne lui reprocherais jamais de déclencher un coup d'état dans la Maison ronde si d'aventure ça pouvait se produire, à fins d'y rétablir le documentaire culturel dont elle fut un des vraiment bons porte-flamme aux temps des Mardis du cinéma, Lieux de mémoire, et Matinées des autres.