Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

« Comment instituer le vivant ? »

« mes dons pour le dessin sont restés inexploités, thèse que la récente redécouverte de mon carnet à dessins vient plutôt contester, hélas. »

« La mort a mobilisé ceux qui font la guerre, ceux qui la subissent, ceux qui la représentent, ceux qui veulent lui donner un sens et parfois oups en faire projet de société, ceux qui racontent son histoire, ceux qui l’écoutent. »

« c’est très documenté, hélas, beaucoup d’informations ne racontent rien. »

« l’homme de Vitruve avec ses membres trop nombreux donne l’impression d’une créature maladroite qui essaierait de s’envoler (…) il creuse à la place, à travers l’air épais des mathématiques, la longue galerie des nombres irrationnels, une galerie dont les modernes, même s’ils ont appris à voler, ne sont jamais complètement ressortis. »

« Mon rôle est de démystifier et déconstruire »

« De Flaubert à Sartre en passant par Proust, nombreux sont les génies qui parcourent l'histoire de la littérature. Néanmoins, ces génies n’émergent pas de nul part, la question est donc la suivante : quelles sont les conditions sociales qui rendent possible ces génies ? »

« En démocratie, il ne s’agit pas de valoriser l’individualisme mais "l’affirmation d’un "nous" dans lequel chaque "je" engage l’expression de son irréductible incommensurabilité". »

« je veux avoir la plus grande liberté possible. (…) j’ai toujours eu cette liberté (…) je suis allée passer ce casting. Je me sentais très libre, et j’ai eu ce rôle. »

« Ce qui m’intéresse dans tous les portraits que j’ai faits, c’est que tous ces gens se réinventent constamment, sont toujours dans le processus de création, tout est création. »

« nous aimons les fantômes, et nous  sommes secrètement amoureux de notre empreinte carbone. » 

« Filmer l’autre, c’est aussi savoir écouter, rentrer dans un univers qui est la pensée de l’autre et construire à travers sa propre émotion. »

« les philosophes médiocres, eux, n’ont aucun problème : ni de légitimité ni de présence dans l'espace scolaire ou médiatique. Autrement dit, ils n’ont aucun problème à prendre la parole. »

« Une question toute simple : comment prendre la parole ? Ça a l’air un peu bête dit comme ça, trop simple ou trop large, et pourtant… la prise de parole, ce n’est pas seulement la donner ou bien vouloir l’accorder à quelqu’un, ce n’est pas seulement faire entendre sa voix ou écouter toutes les voix…Ce n’est donc pas qu’une question de parole, c’est aussi une question de "prise", c’est le fait de s’emparer, de se saisir. Mais qu’est-ce que ça veut dire "prendre" la parole : qui la prend ? Et à quel titre ? »

« ce qui compte, c’est uniquement le rapport à l’autre. J’aime prendre le temps pour apprivoiser l’autre, pour partager et l’aider. »

« Longtemps, Iris Murdoch a été pour moi un nom un peu énigmatique, je croyais même que c’était le nom d’un personnage de roman policier.
Quand j’ai découvert qu’elle était philosophe, les bras m’en sont tombés, comment avait-elle pu m’échapper ? »

« un corps ça souffre toujours, d’une façon ou d’une autre. »

« ce disque est d’une grande inventivité sur le plan sonore : on entend, par exemple, régulièrement des battements de cœur qui évoquent à la fois l’échographie, la naissance, l’hôpital, la mort. »

« Un album riche, intense, varié (...) Il parle de la politique, de la mort de Johnny Hallyday, d’Emmanuel Macron et en même temps tous ses titres sont intimes. Il aborde aussi des sujets très crus, ça parle de bite, de cul avec beaucoup d’humour. Un message qui questionne la masculinité. »

« la fiction cinématographique face aux attentats doit prendre des mesures d’éloignement. Sans quoi, non seulement elle est insupportable, mais elle n’agit pas sur les spectateurs »

« À propos du séisme de lundi : Cet événement est une surprise, mais ce n'est pas étonnant. »

« la crise des euromissiles, de la dernière décennie de la guerre froide : une défaite de l’apocalypse, le triomphe des usages civils de l’espace, des punks à crêtes vertes assis à califourchon sur le Mur, en remplacement des barbelés défunts. Je crois qu’après avoir vu ça, pour paraphraser Thierry Roland, un autre soir de victoire, on peut mourir tranquille. Enfin le plus tard possible, ajoutait-il philosophe. Le plus tard possible, oui, pour survivre au spectre de l’histoire et avancer le plus loin possible dans le nimbe de son effondrement  »

« A observer les déboires d'Emmanuel Macron, peut-être y a-t-il quelques figures du gouvernement de François Hollande qui rient sous cape. (…) Est-ce la revanche de « Pépère » sur « Brutus » ? »

« Le soir de ces attentats il (Bernard Cazeneuve) parle d’ « une monstruosité irréelle (...) »  Mais alors comment faire une fiction d’une séquence qui est déjà dans l’irréalité ? »

«À la chute du mur, j’avais 9 ans, et je venais de finir la maquette en papier de la fusée Ariane 4 offerte dans mon Astrapi »

« aujourd'hui dans les kiosques, le magazine L'Express met à sa une un Emmanuel Macron pris dans la glace, immobilisé, paralysé. Bien sûr, l'image est excessive. (...) le quinquennat a démarré avec Fangio, il se poursuit avec Oui oui. »

« La fin du monde, ce n’était définitivement pas mon truc. Les choses finissaient toujours par s’arranger, les murs par tomber, les trous par être comblés. »

« J’ai feuilleté dimanche le supplément télé d’un quotidien régional, (...) Sophie Davant, (…) revenait sur l’incroyable succès d’Affaire conclue, la sensation télévisuelle du moment (...) Elle déclarait là, femme fatale passée de la météo à la brocante : « j’apprends enfin à m’aimer. » Peu passionné par la nouvelle émission qu’elle lançait, comme par l’enquête sur David Ginola, devenu « le nouvel homme fort de M6 », j’ai néanmoins ouvert le magazine…

« Le beau y est synonyme de propre et de bien rangé. (…) Nous la (la forêt) voudrions parfaite, et parfaitement proportionnée. Et il en va des fruits et des légumes comme des jardins et des forêts : c’est le syndrome de l’homme de Vitruve appliqué au potager. »

...J’étais à la foire du livre de Brive, et pas tout à fait encore remis  de ma soirée de la veille, passée au Cardinal, la boîte de nuit locale : le supplément TV de La Montagne, c’était un peu tout ce que j’étais capable de lire, comme les Spice girls avaient été là-bas tout ce sur quoi j’avais réussi à danser à peu près correctement…

« Je pense que chacun de nous est totalement unique et extrêmement important et que tous les humains sont prodigieux, donc tous les humains méritent mon attention. »

...Un sablier rempli de neige, au revers du pull en cachemire de Sophie Davant, donnait le ton : ici on parlerait du temps qui passe, ( ...) Sofinco était prêt à nous prêter 8000 euros, (…) un octogénaire en chemise à carreaux et pantalon en velours montait pourtant un escalier, hilare, sur un fauteuil automatique Stannah.(…) On retombait très vite, page 7, dans le royaume de la mort, avec une publicité de la Fondation De France incitant un couple à effectuer un legs ou une donation …

...Aussitôt après, StylDouche nous invitait à remplacer, en 8h chrono, nos baignoires impossibles à enjamber par d’accueillantes douches à l’italienne, et un horloger (...) venait présenter sa montre commémorative des 50 ans du Concorde…

« On se souvient de son grand père mais pas de son grand père »

…Suivaient deux publicités de la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer, l’une à destination des femmes, avec des brochures sur les cancers du sein et de l’ovaire, l’autre à destination des hommes, avec des brochures sur le cancer de la prostate et du poumon. On arrivait enfin aux programmes télé. Lire les résumés des films, c’est longtemps tout ce que j’ai connu du cinéma…

...Mais la mort n’avait pas dit son dernier mot ; elle revenait à l’assaut avec un complément alimentaire en gélule sensé dégonfler les prostates, et une publicité Novartis sur les jambes, elles aussi gonflées, mais cette fois-ci à cause de l’insuffisance cardiaque, avant de repasser au dernier plan derrière quatre pleines pages sur les 60 ans de Carrefour. 60 ans, déjà !...

…Il fallait atteindre l’avant-dernière page pour revoir la mort revenir en majesté, avec la publicité pour un mystérieux brocanteur, un concurrent de Sophie Davant, qui rachetait dans toute la France manteaux en fourrures, sacs à main et bijoux anciens…

...le magazine finissait plus dignement par proposer aux inconsolables habitants de la Corrèze d’acquérir une splendide pièce de collection à l’effigie de Jacques Chirac...

...ces Français (...) dont la publicité du groupe Leclerc Voyage pour Pétra, la capitale mondiale des tombeaux, aura été peut-être le dernier des plaisirs littéraires. »

« Et si vous vendiez vos amis ? Eh bien oui, pourquoi ne pas vendre vos amis ? (…) vous feriez un fichier avec vos amis, nom, date de naissance, préférences alimentaires, sont-ils à gauche ou au Parti Socialiste — non ça c’est une blague »

« Le beau est l'ennemi du bien »

« L’extrémité ouest du Canada est presque entièrement recouverte de forêts. (…)  le sol est recouvert de branches mortes, souvent cassées, à moitié pourries. La nature y est désordonnée, mal entretenue. Pour tout dire, j’avais trouvé ça moche. J’avais tort. La forêt n’est jamais aussi vivante, donc jamais aussi belle, que lorsque la mort est à ses pieds. »

« Poulidor : plus qu’une légende, un concept.Voilà ma théorie. (…) Il dépasse la notion de gagner ou de perdre.(...) Bref, Poulidor est une résolution dialectique à lui tout seul. »

« "L’œil et la nuit", Les œuvres de dix-huit artistes interrogent notre perception du monde de la nuit
L'avis des critiques :  les astres n’offrent pas une proposition artistique suffisante. »

« j’ai aperçu, sur la table de ma voisine de bureau, l’histoire du vilain petit canard, revisitée dans un livre musical par Etienne Daho. Rejeté par ses frères et sœurs à cause de son physique peu engageant (je parle du petit canard, pas d’Etienne Daho)... »

« Poulidor c’était plus que ça. (…) Poulidor c’était bien au-delà. (...) Mais qu’est-ce que ce « plus que ça » et que ce «bien au-delà » ? Ce « plus que ça » et ce « bien au-delà » de Poulidor, serait en réalité une philosophie du retrait.  Qui pourrait d’ailleurs tout à fait nous inspirer tant sur le plan écologique, moral, que politique.»

« Chaque être humain mériterait d’avoir son musée après ses 60 ans. »

« Un vrai tripe métalittéraire, très impressionnant. Un roman qui s’autodétruit et s’auto-engendre qui ouvre les portes de la perception pour mieux nous éblouir. »

« Dès que vous essayez de protéger quelque chose vous le tuez. »

« C’est la grande idée de Donna Haraway : l’hybridité, (…) Ou comment tout ce que l’on croyait séparés, duels, voire opposés, devient mélangeable : homme / femme, humain/machine, humain / animal, etc.… ce qui, vous l’avouerez, semble quand même assez fou comme geste philosophique. »

« Bonjour Caroline,
Toi : aujourd’hui, c’est une chronique déraisonnable de bon matin car vous allez nous parler de tripes.
Oui Caroline mais promis, je vais éviter les rognons qui fâchent au petit-déjeuner. »

« Primo Levi ne témoigne pas pour les morts, mais il témoigne aussi pour les morts. »

« Corto (Maltese) est un personnage qui n'a jamais été actuel, (...) Pratt est déjà dans la modernité des années 70 puis des années 80, et Corto représente un personnage destiné à mourir, avec plusieurs versions possibles. Il est inactuel, voilà pourquoi il n'a pas à être notre contemporain. »

« Si l’effondrement écologique doit avoir lieu, je préfère le vivre en ville plutôt qu’au sein d’une communauté de néo-ruraux. L’appel du béton plutôt que le retour à la terre. Par commodité, et par conviction. Il faudrait (…) rapatrier la campagne en ville, rapport à la pollution engendrée par l’étalement humain. »

« Il y avait l’autre jour une trottinette électrique en haut de ma rue et c’était beau comme une représentation du Golgotha après qu’on en eut détaché le Christ. »

« La cuisine des abats est une revanche sur le délit de sale gueule de certains aliments. »

« Il y a au début de chaque vie d'artiste un trauma et le fait de parler aux autres fait qu'on peut continuer à vivre, qu'on peut s'échapper de notre propre malheur qui serait terrible si il restait en nous. Je pense que l'art guérit. Il crée une distance devient de l'artifice: vous n'êtes plus malheureux, vous jouez, vous donnez à voir le malheur. »

« Dans une société qui valorise le paraître et les confessions à grand spectacle, la discrétion est une forme heureuse et nécessaire de résistance. »

« J'ai tout découvert par moi-même et la seule approche du sexe que j'avais, c'est les garçons en train de se branler au fond de la classe »

« J'écoute France Culture a peu près toute la journée et ce qui est merveilleux c'est qu'on l'écoute sans l'écouter. (...)La beauté de la radio par rapport à la télévision c'est que c'est quelque chose qui nous accompagne pendant qu'on fait autre chose. »

«comment (...) les femmes sont devenues minoritaires dans l’Histoire de la photo ? Cette question, avec mon esprit probablement mal tourné qui voit du genre partout et qui hystérise les rapports hommes-femmes, je me la suis posée à la première foire mondiale de la photographie...

« la France est confronté à un grand remplacement culinaire insidieux venu d’Israël… »

...Toujours à compter, à chouiner, à ergoter, pour plus de parité dans le domaine artistique. Comme si ça avait un sens ? Enfin une œuvre n’a pas de sexe ! (…) j’arrête avec le deuxième degré…

« l’expression de « meilleurs restaurants israéliens » est un oxymore, un peu comme si parlait de cassoulet light, ou de confit de tofu… »

...D’ailleurs, le directeur de Paris Photo est une directrice (…) la photo officielle de la foire est signée de la photojournaliste sud-africaine Zanele Muholi, et parmi les plus importantes découvertes de cette édition figure l’américaine Ayana V. Jackson  (...). J’en viendrais presque à regretter d’avoir râlé au début de cette chronique. »   

« Israël est connu pour de multiples sujets sur lesquels je ne reviendrais pas, parce que je sais que c’est un sujet clivant, Israël est donc connu pour une multitude de sujets, mais pas pour sa cuisine… »

« tout ce que je connais encore de l’italien aujourd’hui c’est la voix accélérée des publicités pour des sodas ou des barres de céréales »

«Je me suis d’ailleurs souvent dit que Moïse avait entraîné les Hébreux hors d’Egypte en leur disant si vous restez, je vous fais à manger. »

« Giono, c’est sa permanence par-delà deux guerres, par-delà le siècle. C’est à la fois un homme du 19ème, un homme du 20ème siècle. Mais c’est aussi surtout pour moi un homme de la Renaissance. »

«la cuisine juive est avant tout  spécialisée en mortier et autres ciments semi liquides. »

C’est très intéressant :
« C’est très intéressant lorsqu’il montre qu’après l’émeute, les gens se réunissent et racontent leurs peurs »
« Un autre aspect intéressant est que si on regarde de loin une manifestation de type émeutière, on voit des individus qui fondent et puis qui se séparent. »
« Ce qui est intéressant à retenir, c’est que pour la plupart d’entre eux, ce sont des gens qui n’avaient jamais manifesté, qui n’avaient même pas forcément d’engagement politique très clair formulé »

« Dorothée Gilbert : "J'aimais bien quand elles étaient dorées et que ça craquait sur les bords"
Les crêpes au sucre de la danseuse étoile Dorothée Gilbert... »
« Le médecin de famille avait dit à mes parents : "écoutez, des crêpes c'est de la farine des œufs et du lait, c'est un repas complet! »

« Il y a une critique dans les pays de l'Est de la doxa libérale qui est accusée d'atomiser la société et contre laquelle il faut répondre par une préservation de la culture.»  

«  Philippe Katerine revient avec son nouvel album, justement intitulé « Confessions » puisque l’artiste y mêle intime et universel »

« C'est dans la chute que je prends mon élan »

« J’avais utilisé trois préservatifs différents : le premier s’était cassé, le deuxième était perdu, et le troisième était mal posé ! Me voilà parti à la recherche d’un nouveau préservatif, pendant que ma partenaire m'attend ! »

« Plus d’hésitation : que vivent nos odeurs ! »

« l'imaginaire, les larmes et le rire sont aussi des armes pour dire le monde »

« Après avoir regardé plein de films porno, je pensais que ça allait se passer de cette façon-là ; mais mes expériences sexuelles n’ont pas toutes réussies ! »

« Odeurs corporelles : ne baissons pas les bras »

« en France, c'est pas bien d'être moche. »

« Quitter l'Opéra a été le plus gros deuil de ma vie. (...)C'est la meilleure école qui soit, même si tout dépend du maître. »

« Moi, je n'ai pas souvent esquivé les coups, je me les suis pris. Mais j'ai une capacité hors normes de résistance. » 

« La révolution écologique est portée par les jeunes.(…) donnons-leur les moyens de faire un voyage de dix jours en France pour découvrir leur pays! »

« On n'aime pas les gros donc on regarde ceux qui le sont avec rejet. »

« Jean-Marie Durand nous propose un livre (...) proposant une analyse de notre ancrage local, une façon de repenser les lieux pour en faire non seulement des cadres physiques mais également des idées, des matrices de l'espace imagianire. »

« Je suis guidée par ce que j’ai à raconter »

« Un jour mon copain m’a dit : "tu te rappelles il y a deux ans, mes copain me disaient que tu étais bonne". Pourtant je faisais 80 kg pour 1m70, j’étais en léger surpoids, juste dans la moyenne nationale. »

« En plus de vingt œuvres (…) Robert Delaunay reviendra sur le thème de ce grand tableau L’équipe de Cardiff . Nous pourrions penser en entendant ce titre qu’il s’agit simplement de la représentation d’un match de football-rugby comme on disait alors le rugby. »

«  Les conseils littéraires de nos invités
René de Sèze : Les beaux livres de photos de la planète de Yann Arthus-Bertrand »

« Les conseils cinés de nos invités
Annie Sasco : "Plutôt que de regarder un écran, aller dans la nature. Pour moi, aller au bord de la falaise de Bidart un jour ou une nuit de tempête pour ressentir dans mon corps l'énergie de la nature." »

« - Guillaume, faut-il prendre l’abonnement de trop ?
- Mais oui Julie je me suis posé la question au moment de trouver un airbag pour moto. Vous savez qu’ça existe. C’est très utile quand vous sortez du parking de Radio France et que vous ne regardez pas. »

« Une odeur de poudre : les dealers
Récits de deux dealers de cocaïne qui nous livrent leurs secrets professionnels...

« Des gens filmés hurlant d'effroi devant le dénouement d'un épisode de Game of Thrones ou hystériques en écoutant le nouvel album de Kanye West (…) Mais pourquoi faire, et regarder ces vidéos ? (…) je me suis prise de passion pour ces vidéos réactions. J’y ai vu non pas le narcissisme de ceux qui se filment ni le jugement de goût réduit à une émotion fugace, mais le moyen, au contraire, de prolonger et de partager une œuvre d’art aujourd’hui...

...c’est probablement ça l’évolution du capitalisme, vous ne possédez plus rien vous louez tout...

...Le gramme, tu le touches entre 20 et 30 balles. Tu le revends entre 60 et 80, selon la gueule du client.... Tu dis à tes clients 'Elle est pas coupée', et en fait évidemment que tu la coupes ! Il y a différents produits : la poudre de caféine par exemple que tu achètes dans les magasins de muscu...

...Fin avril 2019, l’une des résolutions majeures de la série Games of Thrones a eu lieu. Sur cette vidéo, on voit des fans de la série. Dans le coin de l’écran, en bas à gauche, on voit ce qu’ils sont en train de regarder. On suit donc simultanément et la scène et la réaction des spectateurs à cette scène. Par un effet de miroir, nous sommes à la fois spectateurs de la série et des spectateurs. Mais soyons honnêtes, on ne regarde jamais une série comme ça...
...j’ai face à moi des êtres spontanés qui, comme moi, ont été touchés, le montrent sans fard et dont les réactions assemblées ont plus de nuances et de sincérité que les mots d’un critique spécialisé. »

...J'ai rencontré Nico à une fête à Paris. Il avait assez de produits sur lui pour droguer trente personnes pendant deux semaines. C'est là que j'ai compris qu'un dealer, c'est un peu comme un psy!…

...les sociétés s’apprêtent désormais à faire des bouquets d’abonnements autrement dit des abonnements à des abonnements. La possibilité une fois pour toutes de s’abonner à tout, laquelle pourrait donner l’illusion que l’on s’abonne moins, car la grande peur du capitalisme ce sont maintenant les abonnés absents, des personnes devenues incroyantes, qui ne voudraient plus répéter en coeur ‘Loué soit le capitalisme’ »

...La coke, c'est la drogue du bonheur. C'est une drogue de la puissance, il n'y a plus d'obstacle à ta volonté. Tu peux aller attaquer un car d'Allemands à mains nues »

« Elle évoque, son expérience, ou plutôt sa rencontre* avec un ours, son travail sur les questions de l'animisme, et l'importance de maintenir le dialogue avec les non-humains...

« Il y a 25 ans, dans la série Beverly Hills, le personnage de Brandon, présidentiable alpha de ma génération, annonçait dévasté à son père que la présidentielle était d’ores et déjà perdue pour lui : il venait d’apprendre que Lucinda, la professeur d’anthropologie* avec laquelle il flirtait, était en réalité mariée. On a, sans doute à juste titre, dénoncé le politiquement correct des années 1990. Mais qu’est-ce que les années 90 auraient pensé de nous ? »

...On partage une âme en commun avec tous les êtres qui nous entourent, et ce qui nous différencie, c'est l'enveloppe, c'est-à-dire nos corps. Penser le monde comme ça, nous permet d'être en mesure d'enclencher un dialogue* avec les êtres qui nous entourent…

« Kanye West est (...) l’un des plus gros vendeurs de l’industrie musicale, le cauchemar d’un philosophe de l’école de Francfort avec ses millions d’albums vendus et de téléchargements. Mais si je vous parle aujourd’hui de lui, ce n’est pas pour lui  »

...Je pense que l'on est quand même collectivement en train de faire face à une urgence d'effondrement écosystémique global, et ce texte est pour moi une manière de me servir d'un événement qui m'est arrivé*, et qui est a priori catastrophique, pour le déployer et faire ressentir par résonance ce qu'est la position d'un chercheur en anthropologie face à des mondes qui implosent...

...On est dans un moment assez crucial* dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui, où il faut se donner la possibilité de penser le hors-cadre, penser ce que nos concepts n'arrivent plus à saisir. Il faut reformuler nos concepts descriptifs et analytiques, ce que j'essaie de faire à partir de l'animisme,  et faire dire au naturalisme et à l'animisme autres choses que ce qu'elles sont sensées dire…

...On est en train de vivre le moment de genèse* où tout se remélange. Il faut retrouver les attributs qui vont faire que l'on peut de nouveau s'individuer et exister…

... Avec la crise climatique, on est à un moment crucial de l'histoire* où l'on peut vraiment repenser nos manières de nous relier au vivant, et même repenser le vivant, puisque le vivant est lui-même en train de se repenser. »

« Que c’est triste (de laisser couler) Venise* (et le monde avec). »



* « elle a été attaquée par un ours dans les montagnes du Kamtchatka. »