Une sélection du Didine's Club
La semaine filo à Didine
par
Géraldidine...
Mosna-Savoye...............
Lunedi
un ami m’a envoyé un article : “En 2020, la Terre a accéléré sa rotation et raccourci nos jours”
D’abord, je me suis étonnée : pourquoi m’envoyer ce genre d’informations auxquelles je ne comprends rien ?
Et puis, j’ai trouvé ça fabuleux
Non seulement, je me suis passionnée pour le sujet sans rien y comprendre, mais en plus, sans m’y intéresser davantage.
Et je vais vous dire, personne ne m’en a tenu rigueur.
L’enthousiasme (…) on s’en contente.
C’est bien le problème : on se retrouve à s’enthousiasmer de son propre enthousiasme et à laisser dans l'obscurité des choses pourtant éclairantes.
Maredi
Depuis une semaine à peu près, ce qui est appelé dans les médias “l’affaire Duhamel-Camille Kouchner” a suscité beaucoup de commentaires. Pour rappel, ou pour celles et ceux qui ne le savaient pas : jeudi dernier, est paru un livre dans lequel Camille Kouchner, fille de Bernard Kouchner, relate l’inceste subi par son frère jumeau, abusé sexuellement par leur beau-père, Olivier Duhamel
la prise de parole. Que faut-il en faire ? Faut-il la saluer ? La condamner ou l’encourager ?
quand l’innommable est prononcé, on ne sait plus quoi dire, mais, paradoxalement, on parle quand même
Merecredi
J’ai reçu hier soir un message de la part de mon père.
Mon père m’écrit souvent, et toujours avec pas mal de points de suspension.
Au final, ses messages comptent, je crois, presque autant de points que de mots.
Au point, justement, que j’en suis venue à me demander, hier : mais qu’essaie-t-il de me dire ?
les points de suspension de mon père m’ont, je dois dire, laissée en suspens
me voici suspendue à une fin de phrase qui n’arrive jamais et à me dire que les points de suspension portent vraiment bien leur nom
ils suspendent quelque chose
il y a quelques années, j’avais même pris l’habitude d’envoyer des textos à deux points de suspension, histoire de souligner une complicité
Comment ne pas voir ces points de suspension
Comment ne pas voir que cette ponctuation censée suspendre (…) exhibe ses trois gros points ?
“Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément”.
Oui, je connais la phrase avec un seul point de Nicolas Boileau.
même quand il y en a un : on se sent obligé de le suspendre.
Jeudedi
Tout à l'heure, aura lieu une autre conférence de presse de Jean Castext, mais enfin, qu’est-ce qu’on peut bien attendre ?
J’ai l’impression d’être dans la saison 4 de Games of thrones, ce moment où à moitié endormie je me demandais pourquoi je continuais à regarder....
on se “monotonise”...
parler de monotonie, vous allez voir, a quelque chose d’extrêmement… comment dire, ennuyeux ? et peut-être, j’ose le mot, de “chiant”.
tout devient uniforme.
C’est bien son problème, d’ailleurs, à la monotonie
la pandémie aura au moins eu ce don : révéler l’incroyable monotonie de la monotonie.
son plus grand paradoxe : elle n’en a pas.
si je devais vraiment lui trouver un paradoxe, je dirais qu’elle parvient quand même à nous étonner d’une chose : l’absence totale d’étonnement qu’elle génère…
au fond, c’est ça qui est bien avec la monotonie, c’est qu’elle (...) ne pose, au moins en elle-même, aucun problème.
Vendrededi
Je me suis auto-spoilée.
Et je ne l’ai pas fait qu’une fois, mais plusieurs fois.
Mais vous êtes-vous déjà auto-spoilé
Eh bien, moi, oui.
Je m'auto-spoile à chaque série, et même maintenant, à chaque film. Au point d’ailleurs que je passe souvent plus de temps à lire des articles sur ce que je suis en train de regarder qu’à regarder ce que je suis pourtant en train de regarder.
Revenons à l’auto-spoil (…) ce paradoxe (...) qui consiste à cochonner un récit en vous en révélant la fin avant la fin.
Quand on y pense, il n’y a vraiment aucun intérêt à s’auto-spoiler. Et pourtant, on le fait, en tout cas, je le fais. Je suis allée voir sur Internet si Daphné allait coucher avec le duc, je savais comment allait finir ce roman (puisque j’ai sauté des pages)
c’est ça le problème que révèle l’auto-spoil : (…) penser qu’on se fait du mal en se faisant immédiatement du bien, qu’on préfère sacrifier la beauté à un petit kiff.
pourquoi donc penser qu’un homme qui ne se contente pas du présent (...) qui en veut plus et plus vite, est nécessairement malheureux ?
Alors, oui, il est peut-être malheureux, mais au moins, il aura eu quelques plaisirs, dont celui de les avoir choisis.
Week-of-THE END
La semaine filo à Didine
par
Géraldidine...
Mosna-Savoye...............
Lunedi
un ami m’a envoyé un article : “En 2020, la Terre a accéléré sa rotation et raccourci nos jours”
D’abord, je me suis étonnée : pourquoi m’envoyer ce genre d’informations auxquelles je ne comprends rien ?
Et puis, j’ai trouvé ça fabuleux
Non seulement, je me suis passionnée pour le sujet sans rien y comprendre, mais en plus, sans m’y intéresser davantage.
Et je vais vous dire, personne ne m’en a tenu rigueur.
L’enthousiasme (…) on s’en contente.
C’est bien le problème : on se retrouve à s’enthousiasmer de son propre enthousiasme et à laisser dans l'obscurité des choses pourtant éclairantes.
Maredi
Depuis une semaine à peu près, ce qui est appelé dans les médias “l’affaire Duhamel-Camille Kouchner” a suscité beaucoup de commentaires. Pour rappel, ou pour celles et ceux qui ne le savaient pas : jeudi dernier, est paru un livre dans lequel Camille Kouchner, fille de Bernard Kouchner, relate l’inceste subi par son frère jumeau, abusé sexuellement par leur beau-père, Olivier Duhamel
la prise de parole. Que faut-il en faire ? Faut-il la saluer ? La condamner ou l’encourager ?
quand l’innommable est prononcé, on ne sait plus quoi dire, mais, paradoxalement, on parle quand même
Merecredi
J’ai reçu hier soir un message de la part de mon père.
Mon père m’écrit souvent, et toujours avec pas mal de points de suspension.
Au final, ses messages comptent, je crois, presque autant de points que de mots.
Au point, justement, que j’en suis venue à me demander, hier : mais qu’essaie-t-il de me dire ?
les points de suspension de mon père m’ont, je dois dire, laissée en suspens
me voici suspendue à une fin de phrase qui n’arrive jamais et à me dire que les points de suspension portent vraiment bien leur nom
ils suspendent quelque chose
il y a quelques années, j’avais même pris l’habitude d’envoyer des textos à deux points de suspension, histoire de souligner une complicité
Comment ne pas voir ces points de suspension
Comment ne pas voir que cette ponctuation censée suspendre (…) exhibe ses trois gros points ?
“Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément”.
Oui, je connais la phrase avec un seul point de Nicolas Boileau.
même quand il y en a un : on se sent obligé de le suspendre.
Jeudedi
Tout à l'heure, aura lieu une autre conférence de presse de Jean Castext, mais enfin, qu’est-ce qu’on peut bien attendre ?
J’ai l’impression d’être dans la saison 4 de Games of thrones, ce moment où à moitié endormie je me demandais pourquoi je continuais à regarder....
on se “monotonise”...
parler de monotonie, vous allez voir, a quelque chose d’extrêmement… comment dire, ennuyeux ? et peut-être, j’ose le mot, de “chiant”.
tout devient uniforme.
C’est bien son problème, d’ailleurs, à la monotonie
la pandémie aura au moins eu ce don : révéler l’incroyable monotonie de la monotonie.
son plus grand paradoxe : elle n’en a pas.
si je devais vraiment lui trouver un paradoxe, je dirais qu’elle parvient quand même à nous étonner d’une chose : l’absence totale d’étonnement qu’elle génère…
au fond, c’est ça qui est bien avec la monotonie, c’est qu’elle (...) ne pose, au moins en elle-même, aucun problème.
Vendrededi
Je me suis auto-spoilée.
Et je ne l’ai pas fait qu’une fois, mais plusieurs fois.
Mais vous êtes-vous déjà auto-spoilé
Eh bien, moi, oui.
Je m'auto-spoile à chaque série, et même maintenant, à chaque film. Au point d’ailleurs que je passe souvent plus de temps à lire des articles sur ce que je suis en train de regarder qu’à regarder ce que je suis pourtant en train de regarder.
Revenons à l’auto-spoil (…) ce paradoxe (...) qui consiste à cochonner un récit en vous en révélant la fin avant la fin.
Quand on y pense, il n’y a vraiment aucun intérêt à s’auto-spoiler. Et pourtant, on le fait, en tout cas, je le fais. Je suis allée voir sur Internet si Daphné allait coucher avec le duc, je savais comment allait finir ce roman (puisque j’ai sauté des pages)
c’est ça le problème que révèle l’auto-spoil : (…) penser qu’on se fait du mal en se faisant immédiatement du bien, qu’on préfère sacrifier la beauté à un petit kiff.
pourquoi donc penser qu’un homme qui ne se contente pas du présent (...) qui en veut plus et plus vite, est nécessairement malheureux ?
Alors, oui, il est peut-être malheureux, mais au moins, il aura eu quelques plaisirs, dont celui de les avoir choisis.
Week-of-THE END