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Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 28 sur 56

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Curly 


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Jeanne Séféris-Tsatsos - Le music-hall - Colette - Sam 05 Sep 2020, 11:30

Une des premières Nuits magnétiques - L'âme multipliée : portrait de Madame Jeanne Tsatsos (28/03/1978)
par Olivier Germain-Thomas - avec Jeanne Séféris-Tsatsos
En 1978, le mari de Jeanne Tsatsos, Konstantínos, est président de la République grecque.
Jeanne Tsatsos raconte son enfance, ses frères, poètes eux aussi – elle est la sœur de Georges Séféris - ses études de droit.
Son engagement pour la cause féminine n’est pas le sujet de l’émission…
Elle raconte plutôt les années d’Occupation allemande en Grèce. Se croisent poésies, lues par l’auteur, en français et en grec, récit autobiographique, puisque Jeanne Tsatsos a tenu un journal de ces années qu’elle a publié dans les années 60, et dont des extraits sont lus ici. Extraits finalement plus précis que les propos tenus dans l’entretien, où l’auteur, lorsqu’elle n’en lit pas des extraits, en résume des passages entiers.
Le premier quart d’heure de l’émission est très étrange : aucune présentation précise, une programmation musicale fantaisiste (une chanson d’Isabelle Mayereau, deux pièces de jazz de Gil Evans), et au milieu, lectures de poèmes et Jeanne Tsatsos qui raconte un souvenir d’enfance, une rencontre avec des loups.

Nuits magnétiques - Le music-hall
par Roland Auguet, réalisation Michel Abgrall
avec Louis-Jean Calvet, Fanny Deschamps, Alain Hardel, Jean-Marie Magnan, Michel Palmier, Daniel Ringold, Jean Villiers, Philippe Ariotti, Michel Bourgeois, Pierre-Robert Levy.
Textes de Claude Pereton (?), Pierre Bost, Colette, Gustave Fréjaville, André de Fourquière, Patrick Valberg (?), Jacques-Charles, Maurice Verne,  Alain Hardel, Marcel Sauvage, André Levinson, Colette, Grock, Jacques Salles.
lus par Virginie Billetdoux, Claude Bermann, Anne-Marie Abou, Yves Arcanel, Maurice Travail, André Daguenet.
1- Du caf'conc' au music-hall (18/12/1978)
2- Mistinguett, les chanteurs à accent,  Maurice Chevalier, les girls (19/12)
3- Joséphine Baker, Charles Trenet,  les coulisses et l'envers du décor (20/12)
4- Georgius, la chanson réaliste, les publics et les salles (21/12)  
5- Tino Rossi, les chanteurs de charme, les numéros visuels, les orchestres, la nostalgie du music-hall (22/12)
Une série foisonnante au rythme endiablé. Chaque émission est présentée comme un tableau, or, non, c’est bien plus, il y a plusieurs tableaux dans chaque émission, qui s’enchaînent sans transition. C’est une vaste tapisserie sonore qui combine extraits d'une multitude de chansons, témoignages et lectures. Les histoires des différents théâtres, des artistes, l’organisation d’un spectacle, les tournées, les rivalités…
Souvent, les intervenants ont connu les artistes, l’ambiance de ces spectacles, qu'ils racontent avec passion. Ils arrivent à restituer toute une époque, aidés en cela par les chansons qui défilent à toute allure. C’est une émission festive, le travail de montage est considérable.

Entretiens avec Colette par André Parinaud, Chaîne Nationale
- parties 1 & 2, 20 et 24 /02/1950
- parties 3 & 4, 27/02 et 03/03/1950
- parties 5 & 6, 06 et 10/03/1950
Un entretien historique : le ratage est total (à suivre dans le même genre, James Baldwin). Le jeune André Parinaud, qui pourtant connaît bien l’œuvre de Colette, n’arrive pas à tirer quoi que ce soit de son interlocutrice, revêche à toute confidence. Colette ne manque pas d’humour : elle est fière de ne rien lâcher sur sa vie.
Elle s’est bien plus épanchée sur sa vie intime dans son œuvre.
André Parinaud use d’une stratégie simple, qui se heurte à un mur qu’il ne franchira jamais. Il parcourt, durant les deux heures que dure l’entretien, les six premiers ouvrages de Colette de manière systématique. Les questions sont toujours les mêmes pour chaque ouvrage :
- la part d’invention et la part autobiographique
- sa relation avec Willy
- comment Colette se sentait à cette époque
Les questions, répétitives, tapent vite sur le système nerveux, et de Colette, et de l’auditeur.

Philaunet 

Philaunet
Admin

272
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''Bruges-La-Morte'' d'après Georges Rodenbach - Mar 08 Sep 2020, 07:32

Marie-France Nussbaum est un nom associé aux productions de qualité de France Culture, et en est une l'adaptation qu'elle a réalisée en 1982 de "Bruges-La-Morte" d'après le récit de Georges Rodenbach lu par Niels Arestrup. La lecture d'une demi-heure a été rediffusée le 15 août dernier.
Bruges-la-Morte est un roman de l'écrivain belge de langue française Georges Rodenbach (1855-1898), il est considéré comme un chef-d'œuvre du symbolisme.
Synopsis du récit sur le site de la République des Lettres Georges Rodenbach, Bruges-la-Morte

Un site est consacré à Georges Rodenbach par Joël Goffin : Bruges-la-Morte.

Sur ce forum, Nessie signalait en 2012 une émission d'Hubert Juin "Relecture de Georges Rodenbach (2 mars 79)"

*******************

Récapitulatif hebdomadaire : 34 contributions du lundi 31 août au dimanche 06 septembre 2020 (semaine 36)

Philaunet 

Philaunet
Admin

273
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Suppression en douce du flux de podcast des Nuits (et du programme de jour) - Mar 08 Sep 2020, 21:58

Les "Nuits" de France Culture avaient jusqu'à présent respecté la disponibilité d'un an au téléchargement et laissé le flux des "Nuits rêvées" et des "Nuits spéciales" au téléchargement sans limite de date.

Voilà que les deux derniers flux ont été supprimés et que ne restent des Nuits que les quatre derniers mois.

L'information aux auditeurs de cette disposition qui fait perdre huit mois de potentielles écoutes ? Zéro.

Une petite vérification et c'est aussi tout le programme de jour de France Culture qui est touché : aucun téléchargement au-delà de trois mois, le flux des émissions du printemps a disparu.

Et pour France Musique, même opération de suppression de neuf mois de flux à télécharger.

Admirons le procédé.

Philaunet 

Philaunet
Admin

274
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Maupassant, ''La paix du ménage'' - Ven 18 Sep 2020, 20:58

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p230-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#35691) a écrit:Les samedis de France Culture (...) Deux perles :
La paix du ménage (27/04/1968) de Guy de Maupassant - interprétation Claudine Coster (madame de Sallus), Jean-Pierre Cassel, et Jacques Dacqmine - présentation, Henry de Montherlant - Réalisation Jean-Jacques Vierne
Dans cette pièce en deux actes on retrouve le classique trio mari/femme/amant.
Le titre indique bien que le couple marié est en guerre ouverte.

Autant l’interprétation n’a pas vieilli du tout, ce qui n’est pas évident avec une telle pièce, autant la présentation de Montherlant, qui essaie difficilement de défendre la pièce à grands renforts de comparaisons (Marivaux ?), sent la naphtaline. Les trois acteurs défendent bien mieux la pièce que lui. (...)
Tout à fait d'accord. Montherlant est particulièrement condescendant. La pièce diffusée en avril 1968 s'écoute avec plaisir, et son interprétation sent l'esprit du mai suivant. Comme toujours chez l'écrivain, analyse approfondie des relations amoureuses, questionnement sur l'amour, l'homme et la femme. Maupassant est un maître et sera toujours lu, Montherlant, non.

La diffusion dans les Nuits date du 28 mai 2020 et qu'entend-on le cher Philippe Garbit déclarer ? [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-28.05.2020-ITEMA_22349090-3-1779455909.mp3" debut="67:28" fin="67:37"]
Nous étions en mai. Un an de durée de téléchargement annoncé. En septembre, France Culture/Radio France coupe en catimini les trois quarts de cette durée, de 12 mois à 3 mois, supprimant de la bibliothèque Itunes et des abonnements RSS neuf mois d'archives téléchargeables et facilement consultables pour faire son choix. Neuf mois disparus des radars qui obligent désormais à faire des milliers de clics (ah, voilà la raison !) sur les pages d'émissions pour accéder aux anciens programmes alors qu'un menu déroulant permettait la consultation jusqu'alors.

Plus longuement sur ce sujet, un vrai sale coup, dans un autre fil.

masterkey 

masterkey
Admin

275
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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Ven 18 Sep 2020, 22:25

Bonsoir Philaunet,
Un mot pour vous indiquer mon hypothèse à ce sujet : Radio France doit chercher à promouvoir son application (« Radio France ») sur laquelle on peut trouver l’année d’émissions et même davantage sous forme facilement téléchargeable. On y déniche même d’anciennes émissions disparues depuis longtemps des radars, comme cette série produite en 2011 ou 2012, Croisements, que je ne parvenais plus à trouver dans mes archives.

J’imagine qu’il s’agit d’inciter les auditeurs podcateurs à utiliser cette application maison, bien faite au demeurant.

http://www.regardfc.com

Curly 

Curly

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Eugène Labiche - James Baldwin - Jean Renoir - Marie Scheikevitch - Mer 30 Sep 2020, 12:55

La Société des Comédiens Français - Célimare le Bien aimé ( 03/07/1977) diffusion dans les nuits le 22/08/20, pas de lien.
de Eugène Labiche et Alfred Delacour - Présentation de Philippe Soupault lue par Marcel Tristani - Musique : Olivier Bernard -  Interprétation : Jacques Eyser, Bernard Dhéran, René Camoin, Louis Arbessier, Yves Pignot, Philippe Rondest, Denise Gence, Dominique Constanza et Denise Pezzani - Réalisation : Jacques Reynier
Une interprétation plus mesurée que celle de Robert Hirsch.  La pièce demeure d’un grand cynisme. Célimare se marie sans passion avec une jeune femme de bonne famille, mais il n’arrive pas à se débarrasser de ses anciennes maîtresses, et surtout de leur mari.
Un cynisme que l’on retrouvera chez Guitry, avec des intrigues plus simples.
Les Nuits annoncent en complément La lettre chargée, courte pièce qui a été sauvagement coupée pour cette nouvelle diffusion.

Quatre séries d'entretiens.

James Baldwin - entretiens avec Eric Laurent, réalisation : Marie-Andrée Armynot
1 - 09/06/1975
2 - 10/06
3 - 11/06
4 - 12/06
5 - 13/06

Les chemins de la connaissance : Je m'appelle James Baldwin par Jean Daive, réalisation Pamela Doussaud, 20, 21, 22, 23 &  24/04/1987
Deux entretiens qui sont voués à l’échec d’entrée.
James Baldwin s’exprime dans un français convenable, soigné, très soigné, à tel point qu’un silence sépare presque chaque mot, ce qui est éprouvant pour l’auditeur.
Ici, s’exprimer en français revient à utiliser un langage impersonnel, qui entre en contradiction avec les propos tenus, qui se veulent plus personnels.
James Baldwin se retient, et ne peut, ou ne souhaite, rentrer dans des détails qui auraient rendu l’entretien plus vivant, comme lorsqu’il refuse de raconter son adolescence et ses prédications. On devine aisément qu’en s’exprimant dans sa langue natale, les propos auraient été plus profonds, plus précis, plus spontanés.
Nous restons dans des propos souvent proches de préceptes, qui ont valeur de discours officiel où, dans un élan unificateur, James Baldwin tient à réconcilier la pensée de Martin Luther King et de Malcolm X, ce dernier ayant juste avant de mourir confié à Baldwin avoir abandonné sa pensée extrême pour se rallier au pasteur.
Autre handicap, considérable aussi, les interlocuteurs. Celui qui s’en sort finalement le mieux est Eric Laurent. Après un début convenu sur les 50 ans de l’écrivain, il réussit à faire développer la pensée de Baldwin, notamment au sujet des stéréotypes raciaux dans les grands films hollywoodiens. Dans sa langue natale, cet exposé aurait été bien plus brillant.
Baldwin relie entre eux Naissance d’une nation de David W.Griffith, Autant en emporte le vent et Devine qui vient dîner de Stanley Kramer : malgré l’évolution apparente dans la prise de conscience du racisme, les stéréotypes demeurent. Pour épouser sa dulcinée, Sydney Poitier est dans l’obligation d’être le meilleur médecin du monde.
Est passé sous silence le grand film suivant de Griffith, conçu aussi pour effacer quelque peu la mauvaise réputation de Naissance d’une nation, Intolérance.
Dans Intolérance pourtant, malgré les bonnes intentions (Baldwin souligne que les bonnes intentions ne signifient pas que les préjugés s’effacent), si le sujet semble louable, et la réalisation impressionnante (idem pour Naissance d’une nation), Griffith ne pense pas aux problèmes des noirs américains lorsqu’il dénonce l’intolérance à travers les âges.

L’entretien avec Jean Daive est plus calamiteux. Jean Daive est encore plus naïf que Candide.
L’entretien est coupé par quelques grands classiques de jazz, et par quelques lectures, qui reposent les oreilles.
James Baldwin semble parfois amusé par les questions, voire interloqué, mais il demeure bienveillant.
Par exemple, Daive demande si les essais qu’il a écrits ne s’adressent pas plutôt aux lecteurs blancs et les romans aux lecteurs noirs. James Baldwin répond avec patience, en faisant remarquer gentiment l’aspect incongru de cette question.

Voyages et rencontres de Jean Renoir - Les États-Unis (03, 20 & 27-05, 03, 10, 17 & 24-06-1960)
Entretien-promenade avec Hélène Tournaire
Jean Renoir raconte son parcours, surtout professionnel, durant la Seconde Guerre Mondiale, c’est-à-dire son séjour aux États-Unis, où il tourné quelques films dont certains ne sont pas négligeables (L’étang tragique, L’homme du Sud).
Jean Renoir a vu les États-Unis de manière superficielle. Les petites anecdotes et les images d’Épinal s’enchaînent, et le meilleur de l’entretien se trouve dans les descriptions de Saint-Exupéry et ses tours de magie, ou du bouillonnant Robert Flaherty.
La parole de Jean Renoir est généreuse, Hélène Tournaire se contentant de relances assez brèves. Bien sûr, Jean Renoir ne raconte pas tout. En Italie, malgré le régime fasciste, il a quand même commencé un film, La Tosca, avant de partir aux U.S.A.
Quelques éléments inexpliqués aussi : dans un taxi new-yorkais il fraternise avec un chauffeur avec qui il discute longuement. Or, il a avoué juste avant méconnaître totalement la langue. Et il explique aussi que sa femme, Dido, ne l’avait plus pratiquée depuis un moment.

Entretiens avec Marie Scheikevitch - Portraits et souvenirs
1, 2 & 3 Anatole France et Armand Caillavet, Jules Lemaître (17, 24 et 31/07/1960)
4, 5 & 6 Gabriele d'Annunzio, Anna de Noailles (17, 24 et 31/07)
7, 8 & 9 Aristide Briand, Marcel Proust (28/08/1960, 04 et 11/09)
10, 11 & 12 Marcel Proust (18/09, 02/10 & 25/11/1960)[/b]
Un entretien qui semble minutieusement préparé, puisque là, les portraits sont précis, Marie Scheikevitch lit une partie de ses réponses, et ce n’est pas gênant du tout.
A travers ses portraits de personnalités du début du XXème siècle, elle fait revivre le monde des salons, et certaines personnalités aujourd ‘hui oubliées, comme Jules Lemaître, ou des politiciens dont la renommée s’est émoussée.
Ses relations avec Marcel Proust sont privilégiées, puisque sur les douze parties, quatre lui sont consacrées. Quelques extraits de sa correspondance privée sont offerts aux auditeurs.
La vie mondaine de Marie Scheikevitch commence par un drame, et ce drame, au lieu de la tuer, lui a offert une nouvelle vie.
Après s’être mariée jeune à un homme détestable, elle a tenté de se suicider. Elle raconte cette tentative qui l’a faite basculer dans le monde des salons, Madame de Caillavet, Anna de Noailles s’empressant de vouloir faire connaissance avec la miraculée.
Des entretiens qui font revivre un certain milieu (les sorties avec Anna de Noailles, Cocteau, malencontreusement rejoints par Edmond Rostand…) durant la Belle Époque.

P.S provisoire : En proposition d'écoute en ce moment l'Ode à Charles Fourier lue par Jean Vilar. L'auteur n'en est pas Raymond Queneau mais André Breton. France Culture, depuis 2015, n'a jamais corrigé cette bourde.

Curly 

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Charles Fourier - Buster Keaton - Mar 06 Oct 2020, 15:18

Un homme une ville - Charles Fourier par Jean Montalbetti, avec Dominique Desanti
Lectures par Claude Rich
1- à Besançon (11-04-1980)
2 & 3 - à Paris (18 & 25-04)
Réalisation : Danielle Fontanarosa et André Mathieu

Jean Montalbetti et Dominique Desanti forment un duo d’érudits, le producteur ayant tendance parfois à compléter les phrases de son interlocutrice.
Dans la première partie, à Besançon, une intervenante locale fait les frais du duo infernal, se faisant tancer vertement pour ne pas avoir fait un rapprochement entre le phalanstère, la cité idéale de Fourier, et les Salines d’Arc-et-Senans, où se rendent ensuite Montalbetti et Desanti. Une humiliation qui aurait pu être coupée au montage.
Les trois émissions font le tour des idées utopistes de Fourier, mais aussi de sa vie sexuelle, qui n’est pas sans rappeler celle, foisonnante, de Restif de La Bretonne.
Fourier, qui n’est pas athée, annonce Marx par quelques aspects. Peut-être que Marx a banni Dieu de la société pour prendre sa place, est-il fortement suggéré dans la dernière partie.
Faire le déplacement sur les lieux où a vécu Fourier (c’est le principe de la série) donne à l’émission plus de vie et de dynamisme, favorise aussi la prise de parole des intervenants. La partie la plus réussie, où les protagonistes sont le plus en verve, est celle consacrée à Paris (émissions 2 & 3).

Un extrait en est lu dans Un homme une ville, mais il est possible d'écouter en intégralité Ode à Charles Fourier d'André Breton, lue par Jean Vilar (03-10-1965)

Mardis du cinéma - Buster Keaton
(03-09-1985)
par Simone Douek - avec Pierre Etaix, Jean Douchet, Claude Autant-Lara et Eleonore Keaton
Réalisation Maurice Audran

En 1962, les films de Keaton étaient devenus invisibles depuis près de trente ans. Parmi ceux qui les ont découverts en 62 lors d’une rétrospective à  la Cinémathèque, Jean Douchet et Pierre Etaix.
Etaix, qui était déjà passé à la réalisation, a été influencé par Keaton sans avoir vu ses films, de par les récits que lui en avait fait son père.
L’émission balaye la vie de Keaton de son enfance aux années 30, évoquant de manière très elliptique voire pas du tout sa carrière au cirque (Etaix raconte un de ses numéros pour le cirque Médrano), ses emplois de gagman, sa passion pour le bricolage, que l’on peut apprécier dans ses meilleurs films, et sa participation au film écrit par Beckett, « Film ».
Claude Autant-Lara est de trop : il a tourné avec lui un film sans importance au début des années trente, adaptation en français, plan par plan, d’un de ses films américains. Autant-Lara méconnaît les films de Keaton mais veut se faire remarquer en insistant avec complaisance sur des détails sordides et peut-être exagérés. Ses propos sont à l’emporte-pièce.
Il affirme qu’après les années 20 Keaton a encore tourné nombre de films importants, ce qui est faux, puisqu’à l’arrivée du parlant il a perdu tout contrôle sur ses films. Étonnamment non coupé au montage, bien que Simone Douek le reprenne timidement, Autant-Lara, qui était plus que proche de l’extrême-droite en 85, expose une théorie fumeuse dans laquelle il distingue le comique inventif d’un Keaton du comique de destruction, distrayant mais peu subtil, donc juif, celui des Marx Brothers. La productrice lui propose vite les noms de Laurel & Hardy, mais c’est trop tard.

                                                                                        

Curly 

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Agatha Christie - Le cinéma italien - Blaise Pascal - Chateaubriand - Jean Rhys - Claude Chabrol - Dim 18 Oct 2020, 12:42

Les émissions suivantes, à l'exception de la dramatique, ont été diffusées récemment dans les nuits. Comme France Culture ne daigne plus créer de page à leur gloire, préférant se consacrer à autre chose, les liens renvoient vers une précédente diffusion.

135 mn avec Agatha Christie par Jean Thibaudeau & Brigitte Legars (21-08-1976)
avec Danielle Volle, Jean Leuvrais, Sybil Maas et Renée Valentin Decheylard
Réalisation, Nicole Geisweiller
Une enquête littéraire faussement improvisée : un dispositif qu’aime bien Jean Thibaudeau, qui annonce que l’heure et demie qui suit sera plus ou moins improvisée, que chacun interviendra quand il le souhaite (c’est un « essai projectif » !), et que chacun casera le texte qu’il aura préparé en temps voulu. Or, si l’émission a été enregistrée en suivant cette méthode (c’est une supposition), il n’en reste rien après le montage de l’ensemble. Et l’heure et demie s’étire jusqu’à deux heures et quart.
Mise en parallèle de plusieurs romans, des intrigues, des personnages. Les deux enquêteurs restent ouverts à toutes interprétations. Comme nous sommes avec Jean Thibaudeau et qu’en plus nous sommes en pleines années 70, la grille marxisto-psychanalytique est de mise.
Les récits d’Agatha Christie semblent un prétexte pour jouer avec les sens cachés, ou moins cachés, de ses romans. Magnifique délire d’interprétation onomastique à la fin.

Une excellente dramatique pour compléter :
Société des Comédiens Français - Les dix petits nègres (07-10-1973)
Adaptation : Pierre Brive et Meg Villars
Avec Michel Etcheverry, René Camoin, René Arrieu, Alain Pralon, Marcel Tristani, ,Jean-Noël Sissia, André Reybaz, Louis Arbessier, Philippe Rondest, Denise Gence, Claude Winter, Virginie Pradal
Réalisation : Jacques Reynier

Deux Mardis du cinéma par Francesca Isidori – Fellini et les femmes (09-04-1991)
réalisation Jacques Taroni
avec Christian-Marc Bosseno, Jacqueline Risset, Paolo Fabbri (sémiologue), Henri Dupleix (psychanalyste), Ornella Volta, et Jean Collet.
Et aussi Magali Noël et Federico Fellini
L’occasion de reparcourir quelques films, de retracer les différentes figures de femmes de son cinéma. Les femmes « felliniennes », ce sont aussi les personnages incarnés dans les années 50 par Giuletta Masina, dans « La strada » et « Les nuits de Cabiria ». Ce dernier film est assez peu montré malgré sa réputation, et c’est bien dommage car, avant le changement opéré par « La dolce vita », c’est le sommet de la première période du cinéaste.
Là aussi, l’interprétation psychanalytique a parfaitement sa place, puisqu’elle est plus que suggérée par Fellini lui-même.
Partie intéressante, celle consacrée à « La cité des femmes ». Les clichés ont la peau dure : le film a été considéré comme un film « bâclé », un peu mal fichu, par la critique dans son ensemble. Tout cela pour cacher un élément qui a dérangé à l’époque, et que la critique a masqué en tentant le coup du « film mineur ». L’émission s’assied sur ce cliché, et aborde sans problème la séquence en question, où les féministes sont ouvertement caricaturées.
Une erreur infime : le héros du film, joué par Marcello Mastroianni, ne s’appelle pas Marcello mais Snaporaz. Un nom difficile pourtant à oublier.

Rome au cinéma (01-01-1991), réalisation Christine Berlamont, avec Claude Aziza, Christian-Marc Bosseno, Jean Antoine Gili, Claudio Fava, Ettore Scola et Riccardo Freda.
La représentation de Rome à travers quelques films emblématiques, qui nous emmènent des origines du cinéma aux représentations fantasmées de Fellini.
Une bonne partie de l’émission aborde le genre du péplum, ce qui est assez inattendu, mais finalement l’inattendu est parfois bienvenue.
Parmi les intervenants, mention spéciale à l’excellent Jean A. Gili, grand spécialiste du cinéma italien, Riccardo Freda, qui, comme beaucoup de cinéastes italiens, tire la couverture à lui, mais raconte une séance de visionnage de rush en présence de Mussolini, et Ettore Scola, qui a réussi, dans « Une journée particulière », a rendre l’ambiance de Rome durant la Seconde Guerre Mondiale alors que le film se passe entièrement dans un immeuble.
Ce mardi du cinéma est vraiment réussi.

Il n’en demeure pas moins qu’en France, tout un pan du cinéma italien demeure inconnu, ou mal connu. Les sorties au compte-goutte, en dvd ou blu-ray, de films de Mario Monicelli ou Luigi Comencini, ou Elio Petri, pour ne citer qu’eux - certains de leurs films ne sont jamais sortis en France – mériteraient que l’on s’y attardât radiophoniquement. Mais les « Mardis du cinéma » ne sont plus, et il ne reste qu’une bouillie de « Plan large » qui bâcle des présentations promo de sorties récentes (ciné ou dévédés).

Nuits magnétiques - Jean Rhys (04-02-1980)
par Marlène Hospice - avec Jacques Tournier, Jean Rhys, Annie Mignard, Nicole-Lise Bernheim, Viviane Forrester et Francis Wyndham - réalisation Bruno Sourcis
Une nuit magnétique dont la diffusion récente n’est que la dixième depuis 2001. Un record.
Pas sûr que l’écoute de cette émission donne envie de lire cette autrisse dominicaine à la vie mouvementée. Le portrait qui en est fait par des personnes qui pourtant l’admirent, n’est pas toujours flatteur. Mêmes les féministes invitées à s’épancher la condamnent pour ses idées réactionnaires. On retient des témoignages et des lectures, pourtant excellentes, un auteur égoïste, qui utilise toujours les mêmes types de personnages schématiques, et dont les héroïnes passent leur temps à s’apitoyer sur leur sort.

Les samedis de France Culture - A 350 ans de nous, Blaise Pascal (09/06/1973) par Jean-Marie Domenach - réalisation Jeanne Rollin-Weisz
Émission de près de trois heures, mais finalement trop courte. Les discussions avec des spécialistes, dont Philippe Sellier, Michel de Certeau, Etienne Borne, Henri Gouhier… constituent le meilleur du programme. Par contre, les longs bavardages enthousiastes de Jean-Marie Domenach ainsi que sa trop longue discussion avec François Châtelet autour de la question : Pascal est-il un philosophe ? sont une perte de temps.
Les lectures empruntées, maniérées de textes de Pascal par Serge Merlin sont tout simplement ridicules.

Anniversaire Chateaubriand - Chateaubriand et son temps (06/10/1968)
par Claude Mettra, réalisation Alain Barroux
Une présentation de l’auteur vu par ses contemporains, à travers un savant montage de textes lus admirablement par des acteurs comme François Maistre*, François Périer…
L’émission ne se prétend pas exhaustive, et revient sur quelques critiques et anecdotes sur la vie de Chateaubriand qu’il n’a pas racontées dans ses Mémoires.
France Culture, en 1968 avait consacré toute une série d’émissions à Chateaubriand, et même une journée spéciale le 6 octobre.

*Cécile Maistre-Chabrol, invitée de la nuit Claude Chabrol, est la fille de François Maistre.

Donc pour finir, Histoire sans images, Le scandale de Claude Chabrol (29-04-1967)
par Michel Polac, réalisation Annie Coeurdevey
avec Claude Chabrol et Maurice Ronet
Le réalisateur a choisi de lire avec un des acteurs du film certaines séquences afin d'en expliquer les choix de mise en scène, et d'arriver au bout à une interprétation vertigineuse de ce film méconnu, qui ressemble plus à un exercice de style qu'à une œuvre aboutie.
Claude Chabrol a toujours fait preuve d'une grande maîtrise de son discours sur sa propre mise en scène, il explique avec clarté, et un plaisir communicatif.

Curly 

Curly

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Claude Chabrol - Ven 23 Oct 2020, 11:57

Claude Chabrol en sept temps :

1- Jeunesse magazine par Simone Dubreuilh  (01/01/1958 Chaîne Nationale)
Une des premières apparitions radiophoniques du réalisateur à l’occasion de son premier film « Le beau Serge », qui n’est pas complètement terminé au moment de l’émission. Quelques propos de trois des acteurs, Micheline Méritz, Jean-Claude Brialy, Gérard Blain, et du réalisateur.
Simone Dubreuilh en signale la spécificité, tourné en « intérieur et extérieur réels », et, ce qui va rester une spécialité du réalisateur, un tournage dans des « pièces très exiguës».
La présentatrice est frappée par la noirceur du sujet.
Une autre particularité du film est qu’il a été tourné grâce à un héritage familial. Anecdote que Chabrol resservira à toutes les sauces dans de nombreux entretiens.

2- Paradoxes (24/03/1970)
par Alain Bosquet, réalisation : Guy Delaunay
En 1970, Chabrol est entré dans une grande période créatrice : beaucoup de films, et, contrairement aux idées reçues, pas grand-chose de raté. Ce pas grand-chose, c’est « La décade prodigieuse », un projet longuement mûri, réalisé avec brio, mais dont la lourdeur symbolique a été immortalisée par le menu dans la double page d’une « Rubrique à brac » de Gotlib.
Pour cette émission, Chabrol revient sur le tournage du récent « Boucher », évoque son film suivant, qui ne se nomme pas encore « La rupture », adapté d’un roman de Charlotte Armstrong « Le jour des Parques ».  Chabrol adaptera à nouveau Armstrong en 2000 : « Merci pour le chocolat ».
A l’écoute de cet entretien, et cela ne frappe pas Alain Bosquet, Chabrol montre l’exigence qu’il a dans sa pratique de la mise en scène, pratique qui pour lui est avant tout une passion et non un travail. Il ne souhaite pas faire de bons films, ce qu’il considère comme assez facile. Il veut faire un peu plus que cela, et s’y emploie avec persévérance.
Par ailleurs, grand moment sur trois cinéastes passés au crible : Fritz Lang, Alfred Hitchcock, et Jean Girault, le réalisateur attitré de De Funès.

3- Allegro (05/05/1973)
C’est l’extrait d’une émission de Jean Chouquet, et de Bertrand Jérôme dont on entend au début la voix dans ce bref entretien.
Chabrol raconte deux anecdotes de castings, faisant le portrait savoureux de personnages hauts en couleur que l’équipe a fait gentiment tourner en bourrique.
« Allegro », et sa petite sœur « Ma non troppo », sont les lointains ancêtres des « Papous dans la tête ». Avec cet entretien, on pouvait entendre dans cette émission alors toute fraîche (la première date de janvier 73), notamment les voix de Roland Dubillard et Claude Piéplu dans un Diablogue sur la gymnastique, Philippe Noiret et Bertrand Jérôme lire du Alphonse Allais, du Georges Fourest par Jean Parédès…

4- Clap sur Claude Chabrol (22/08/1973)
par Pierre Girard et Richard Rein, réalisation : Janine Cholet
avec Claude Chabrol, Jean-Patrick Manchette ; les acteurs Michel Duchaussoy, Maurice Garrel et Fabio Testi ; et Guy Chichignoud, Jean Rabier, Jeannot (électricien), Henriette (la cantinière),  + membres de l’équipe technique.
Un « Clap sur... » a déjà été l’objet d’un précédent compte-rendu. Le principe est le même : ambiance du tournage, courts extraits d'un film (« Les noces rouges » avec Stéphane Audran, Michel Piccoli et Claude Piéplu), et entretien avec l’équipe technique, les acteurs, et bien sûr le réalisateur.
Le film en plein tournage, c’est « Nada », écrit par Jean-Patrick Manchette d’après son roman. Le film, décrit comme un western, en reprend effectivement certains principes, mais transposés dans le milieu anarchiste, et, à l’exception d’une grand scène d’assaut par la police du groupe de kidnappeurs, en plein Paris. Là encore, l’émission reste superficielle, si ce n’est dans les propos de Chabrol sur l’État et le terrorisme, où il apparaît encore plus nihiliste que les anarchistes du film, qui pourtant ne croient déjà que moyennement en leur action. A l’époque, le terrorisme est associé aux groupuscules d’extrême gauche. Depuis, là-dessus, les choses ont quelque peu changé…

5- Carnet de notes - Tu vois ce que j'entends avec Pierre Jansen (06/09/2000)
par Philippe Langlois, réalisation : Gilles Mardirossian
Philippe Langlois n’a pas toujours l’air de bien connaître son sujet :
d’abord « Les innocents au mains sales » date de 1975 et non 1973, et puis Pierre Jansen a composé les musiques des films de Chabrol jusqu’en 1980.
Il ne relance pas non plus Jansen sur ses propos définitifs sur la musique sérielle, et la dictature exercée par Boulez et l’école de Darmstadt. Dans les années 1960, ni les compositions de Boulez, ni celles de Stockhausen, ne sont purement sérielles, et que dire de celles de Penderecki, de Ligeti... La période que décrit Jansen correspond plutôt aux années 50.
Partie intéressante, celle sur la musique du « Boucher », où Chabrol voulait des sons de cloches déformés, ce qui a abouti à  une pièce percussive agrémentée d’une basse électrique.



6- Projection privée par Michel Ciment (15-03-1992)
Une émission sur le cinéma avec un invité unique, pour une conversation de près de 40 mn.
Chabrol vient parler de son adaptation de Simenon, « Betty », qui fait partie de ses grandes réussites. Après avoir abordé le film, puis les relations entre Chabrol et Simenon, Michel Ciment revient sur l’adaptation de « Madame Bovary », qu’il n’a pas appréciée. Chose rare : Chabrol s’embrouille quelque peu dans ses justifications.
« Madame Bovary », c’est un peu comme « La décade prodigieuse » : un projet longuement réfléchi.
Si Chabrol a avoué son échec pour « La décade », il n’en démord pas pour Bovary. Les arguments de Michel Ciment à ce sujet sont plus costauds que ceux de Chabrol.

7- Master class, Forum des images (01/08/2009)
par Pascal Mérigeau, réalisation : Sylvie Migault
Claude Chabrol présente sa manière de travailler, pour la ixième fois certes, mais c’est toujours aussi plaisant. Les échanges avec Pascal Mérigeau sont vifs, le public est constitué d’étudiants en cinéma qui ne manquent pas d’interagir avec le cinéaste lorsque c’est nécessaire.
Chabrol évoque l’écriture de ses scénarios sur un cahier Clairefontaine 96 pages. Il évite toute rature lors de l’écriture de peur qu’elle ne se voie dans le film.
Il est possible de voir le scénariste à l’œuvre dans une émission tévé de la série « Cinéma, de notre temps », réalisée par André S. Labarthe en 1991 où l’on voit dans son salon Chabrol écrire sur son cahier le scénario de « Betty ».

Un extrait de la musique stravinskienne de « Juste avant la nuit » écrite par Pierre Jansen (1971), diffusée juste après « Jeunesse magazine » [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-18.10.2020-ITEMA_22458470-2020C3372E0303.mp3 " debut="12:02" fin="12:41"]

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Claude Chabrol, suite & fin - Casanova - Lun 26 Oct 2020, 12:12

Les samedis de France Culture - Casanova, ou le rêveur éveillé :  250ème anniversaire de sa naissance (03/05/1975) 
par Pierre Barbier - Avec Pierre Barbier, Robert Abirached, Gilbert Sigaux et Hubert Juin - Réalisation Bronislaw Horowicz 
Toute la vie de Casanova, et l’histoire de la publication de ses Mémoires. Les entretiens sont habilement montés entre les lectures. Casanova parcourt l’Europe du XVIIIème siècle. Escroc, fasciné par la magie noire, la sorcellerie, mais aussi auteur de divers traités, il na va pas vraiment s’imposer. Comme il est dit dans l’émission, la figure de Casanova ne soutient pas la comparaison avec celle du fictif Don Juan.
On retrouve des personnalités qui seront aussi mises en scène dans le film de Fellini : Henriette, la marquise d’Urfé, l’abbé de Bernis, le comte de Waldstein…
Casanova, trop bavard, va être manipulé, escroqué à son tour.
Pas un gramme de superflu dans ces deux heures. Un excellent samedi de France Culture.
Parmi les lecteurs, François Périer.


Le bon plaisir - Claude Chabrol (24/01/1987) par Jean-Pierre Pagliano, réalisation Michel Gache
Un entretien avec le cinéaste, coupé par quelques séquences variées.
Jean-Pierre Pagliano joue l’hôte avec humour, ce qui convient parfaitement ici.
Un petit plan mal dégrossi de ces trois heures et demie.
- Chabrol et le roman policier, dont il est un lecteur fervent. Il confesse ne plus rien lire d’autre actuellement, c’est-à-dire en 1986. Or, dans la suite de ce bon plaisir, il s’avérera qu’il est un lecteur assidu de Corneille, de Henry James, de Balzac… Philip K. Dick aussi, comme il le révélera en fin d’émission, dont il s’est inspiré pour le film « Alice ou la dernière fugue ».
- Propos de François Guérif sur Chabrol et le récit policier.
- Chabrol et le rôle des faits divers dans l'écriture d'un fim.
- Son interprétation dans son court-métrage « La muette ».
- Musique avec un choix très pointu, un extrait d’une composition de Svatopluk Havelka, compositeur tchèque, « Hommage a Hieronymus Bosch » (1974)
Composition qui ressemble beaucoup à du Prokofiev, ce dernier étant un des compositeurs préférés de Chabrol, qui se vantait d’en jouer les sonates, de manière exécrable de l’aveu de Pierre Jansen, le compositeur de la musique de ses films durant vingt ans.
- Toujours la musique, avec l’histoire de son ingénieur du son qui touchait tous les droits d’auteur sur la chanson « Fascination ». Cette chanson apparaît dans ses films des années 60/70 comme un running gag. Exemple ici dans un de ses meilleurs films, « Marie-Chantal contre le Docteur Kha », film d’espionnage complètement farfelu avec Marie Laforêt, Akim Tamiroff (le docteur qui ? Le docteur Kha !), Serge Reggiani, Roger Hanin, Charles Denner…

                

- Évocation d’un de ses acteurs récurrent dans ses premiers films, qu’il réutilisera au début des années 90 dans « L’enfer », Mario David, qui poursuit une carrière prenante dans le théâtre de boulevard, et dans un film danois.
- Court entretien avec Anne Brochet, la jeune première de « Masques ». Chabrol lui a demandé de lire un texte de son choix. Elle va lire un poème d’André Frédérique.
- La politique. Chabrol souhaite entendre la voix de Roger Chinaud, aux « yeux magnifiques », et qui le « fait hurler de rire ». Ses désirs sont exaucés avec un soporifique extrait d’Inter Treize.
- Bel enchaînement Roger Chinaud/Spike Jones.
- Raymond Queneau. Chabrol lui a fait jouer Clémenceau dans « Landru ».
Chabrol raconte une belle histoire de doigts que Queneau lui a racontée. Il pense que ses crises mystiques, révélées dans son journal, sont peut-être feintes. Ce dernier point développé par Chabrol est très discutable.
Extrait de l’émission « Chansons d’écrivain – Raymond Queneau », disponible en intégralité dans les Nuits.
- L’origine de la phrase « Y’en avait déjà dans le minestrone ».
- Marin Karmitz, producteur des derniers Chabrol.
- Retour à Chabrol. Le refus de la psychologie. Le rapport télévision/cinéma. Mine de rien, une ébauche des plateformes de vidéos à la demande.
Autres rapports, ceux entre Godard et Truffaut, qui l’indiffèrent.
- Les rêves d’adolescent d’un tournage en Australie. Les années 50, son mariage, son emploi d’attaché de presse à la Fox.
- Après un extrait de la musique du « Tigre aime la chair fraiche », une petite pique envers le magazine Première, dont le rédacteur en chef « n’a pas le cerveau irrigué normalement ».
- Entretien avec Françoise Sagan et le scénario de « Landru », qu’elle a écrit.
Jean-Pierre Pagliano semble avoir adoré ce film, que Chabrol aime moins. Là-dessus, donnons lui raison, et préférons de loin Marie-Chantal.
- Entretien avec Jean Yanne, ses émissions radio des années 60 dont il ne reste rien.
- Tournage de « Masques ». Philippe Noiret, interprète principal, raconte le film. Pierre-François Duméniaud, autre acteur, qui joue souvent des rôles secondaires dans plusieurs des films de cette période. D’origine du village de Sardent, comme Chabrol.
Chabrol présente son film « Masques ».
Michel Dupuy, assistant à la réalisation, raconte l'arrivée d'Orson Welles dans « La décade prodigieuse ». Extrait de la musique de ce film par Pierre Jansen.
- Retour à Chabrol : sa tentative d’écriture d’un roman. Son passage à l’athéisme et ses fausses confessions. Michel Rocard, camarade de classe. Les études de pharmacie. Le grand-père, auteur de la chanson « La marche des vétérans », que Chabrol commence à chanter. Musique du générique de « Marie-Chantal ».
- Jean-Pierre Pagliano revient sur un livre de souvenirs publié en 76, « Et pourtant, je tourne... ». Encore un extrait de l’impayable court métrage « La muette », où Chabrol chante Fascination après avoir insulté sa femme.
- Le théâtre : ses expériences en tant que metteur en scène. L’inconvénient du théâtre : les acteurs ne tiennent pas compte de ses indications, une fois en scène devant le public, ils font ce qu’ils veulent.
« La danse de mort » de Strindberg, avec Michel Bouquet. Pièce mise en scène pour la télévision, puis au théâtre.
Corneille et « Pertharithe ». Résumé très personnel de l’intrigue.
- La littérature. Comparaison avec le cinéma. Chabrol s’adresse aux bourgeois, « mais les prolétaires sont bienvenus » !
- Un jeu pour finir : le questionnaire de Proust. Chabrol trouve cela ridicule, mais il s’est prêté à ce jeu dans son livre « Et pourtant, je tourne... » J-P Pagliano lui soumet à nouveau les questions et vérifie leur conformité avec ce qu’il avait indiqué en 76.
Le générique de fin : « Fascination ».

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L'espace maternel - La Corée - 1984...Dallas - Dim 01 Nov 2020, 12:38

Trois émissions de grande qualité diffusées très récemment dans les nuits. Comme toutes n’ont pas eu l’honneur d’avoir une page dédiée sur le site, les liens renvoient parfois à une diffusion antérieure.

Nuits magnétiques – L’espace maternel (23, 24 & 25-02-1981)  par Laurent Danon-Boileau, réalisation Bruno Sourcis
Une série de 5 émissions qui proposent d’écouter des témoignages sur la maternité. La succession de récits vécus pourrait rappeler « Les pieds sur terre », seulement ici pas de sensationnalisme, pas d’enrobages musicaux mielleux.
1- Hommage, liens charnels, nourriture, toucher
La relation mère/enfant, vue du point de vue de la progéniture.
2- Naissance de la mère et de l'enfant. ''Comment nos héros décident de se séparer au moment de l'accouchement pour se trouver face à face''.
Renversement de point de vue :  celui de la mère.
Certains témoignages sont irrésistibles, plein de spontanéité, comme celui de la mère qui raconte la naissance de ses jumeaux.
[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-29.08.2018-ITEMA_21787344-2.mp3" debut="42:02" fin="46:10"]
3- Paroles, silences, mensonges (plus de lien)
Les relations, parfois conflictuelles, entre parents et enfants.

Il y a eu remontage serré. Chacune de ces Nuits magnétiques était suivie d’un compte rendu du Festival international du film de Berlin. Leur coupe est compréhensible et donne plus d’unité à l’ensemble.
Mais il manque deux parties, ce qui est beaucoup plus dommageable. La série a été coupée très brutalement sur le récit d’un jeune homme qui raconte le moment où il a parlé de son homosexualité avec sa mère.
Non diffusées :
4- La haine
5- L’amour

Dommage...

La matinée des autres – La Corée, le matin calme
(pas de lien)
par Patrice de Méritens, réalisation Jacques Taroni
avec  Maurice Coyaud, maître de recherche au CNRS, Alexandre Guillemoz, chercheur au CNRS et Jean Ranchin, professeur à l'Université des langues étrangères de Séoul. Lectures par Catherine Laborde, Michel Derville, Pierre Olivier, Marin de Charette.
L’émission raconte les croyances religieuses, les mythes fondateurs. Et les traditions sexuelles, essentiellement ancillaires.
Dire que l’émission est bien construite est un euphémisme. Explications et lectures s’enchaînent avec beaucoup de naturel. L’absence de direct, le montage de l’ensemble est une condition essentielle à la réussite d’une telle émission.

Atelier de Création Radiophonique – 1984...Dallas (26-06-1983)
par Luc Bongrand et Kaye Mortley
réalisation Yvette Tuchband
avec  Robert Kramer, Robert Castel, Philippe Sollers et Jean Thibaudeau
et les voix de Michèle Cohen, Denise Luccioni, Christian Rist et Eric Sarner 

Nous restons dans l’art du montage, élevé à son plus haut.
Un ACR qui se déplace à Dallas pour faire le lien entre : les 20 ans de l’assassinat de Kennedy, le succès de la série Dallas, l’économie et la société américaine de 1983, et l’arrivée prochaine de l’année orwellienne.
Télescopages de sons hétérogènes : une vraie « poétique de la radio », une ambition qui aujourd’hui peut paraître démesurée. De la radio envisagée comme une œuvre à part entière.
Aucune annonce du nom des voix que nous entendons au fil de l’émission si ce n’est aux génériques (début/fin). Même si nous en reconnaissons certaines, c’est une invite à nous laisser porter par le contenu de l’émission, par les propos eux-mêmes.



Dernière édition par Curly le Dim 01 Nov 2020, 14:12, édité 1 fois

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