dans un autre fil, Yann Sancatorze recadrant le débat sur le sujet radio a écrit:C'est curieux, on cherche toujours à mettre en doute la validité de son interlocuteur plutôt que de peser les arguments...
Il est très facile de comparer les UVUO avant et après M Garrigou-Lagrange : cassettes et rediffs sont un bon moyens). Il n'y a donc pas de déformation due au souvenir. Et on remarque que les UVUO s'intéressent davantage aux anecdotes biographiques qu'au développement de l'oeuvre. Et encore, ce n'est pas nous qui le disons, c'est MGM lui-même... Alors que se passe-t-il? On peut garder d'excellents souvenirs des UVUO où la vie et l'oeuvre sont équilibrés avec discernement, mais les UVUO nouvelle version ne laissent pas beaucoup de souvenirs.
Avons-nous tort d'être inquiets? En avons-nous le droit? Est-ce que mon message existe? L'ai-je écrit? Ou l'écrirai-je demain? Et il existe et n'existe pas à la fois?
C'est fatiguant.
Il me semble qu'il y a un net redressement depuis l'époque désastreuse de l'an 1 de MGL aux commandes d'UVUO.
Après tout, tout le monde doit être capable de progrès, et l'intervention des documentaristes capées comme Simone Douek, Françoise Estèbe, Catherine Pont-Humbert, semble avoir pesé, pas seulement par la place qu'elles occupent : on peut se demander si la qualité radio qu'elles proposent n'a pas, à terme, son influence.
D'où sort cette hypothèse ? D'une impression ou plutôt d’une absence d’impression négative. On me dira que ça manque de rigueur, et je l’admets volontiers. Cela dit, s'il est difficile de dire exactement pourquoi une émission nous plait, on peut dire aisément pourquoi elle nous déplait : c'est la fameuse approche par les contre-indications. En l'occurrence, des impressions désastreuses pendant les 2 années précédentes, on en a eu et donc il y avait de quoi bondir assez régulièrement vers son poste pour couper
parce que trop c'est trop : pas assez d’oeuvre et trop de vie, mais surtout trop de niaiserie auto-satisfaite, trop d'anecdote, trop d'intervenants en trop peu de temps, et tout d’un coup une énormité qui fait décrocher l’auditeur. Le sommet avait été l'"enquête" sur les "amoureux" de Marcelle Delpastre. Or depuis quelque temps, rien de tout cela. Notons que depuis la rentrée ont été ici signalés quelques numéros qui semblent assez conformes au UVUO de jadis. Sur le site de l’émission la calamiteuse déclaration d'intention de MGL en 2007 a disparu. L'émission semble assez bien déconnectée de l'actu. On a l'impression que le coordinateur a mûri son projet, mais en tant que producteur ? Eh bien qu’on en juge : soucieux de mettre à l’épreuve mon préjugé favorable, je viens d’écouter le numéro sur Truman Capote, signé MGL, qui ne m'a pas donné envie de bondir, au contraire. C’est un documentaire dans le style maison et conforme à la série, quoique sans le déroulé biographique linéaire, mais dans l’ancienne formule aussi on savait parfois s'en affranchir. Certes c’est un peu superficiel et plutôt centré sur la personnalité, la bio apparaissant dans la seconde moitié, mais c’est sans excès, et l’oeuvre un peu reléguée n’est pas absente, notamment avec le point de vue (de Laurence Seyvos ?) sur le style. L’ensemble est fait sans les outrances anecdotiques qui en 2008 nous avaient usé les nerfs ; j’ai remarqué une seule dérive de baratin nunuche (dans le genre « ah, moi j’adore son style ! ») mais ça ne s’éternise pas. Et au final, il y a un rendu d’ambiance de très bonne facture.
Reste que la réduction du format de 87 à 57 minutes est franchement dommageable en empêche probablement d’aller suffisamment loin dans l’exposé critique. Cela dit, souvenons nous qu'en 1947 l'émission durait 45'.
Je ne suis pas certain que les propos catastrophistes du genre "vers la destruction de .... " (à décliner : "de France culture", "de une vie une oeuvre" , "de la planète") soient bien crédibles à terme. Au contraire, ils cèdent aux mêmes vices qu'on entend sur l'antenne de FC : sonner le tocsin au lieu d’informer et de réfléchir calmement.
- France Culture n'est pas détruit bien que la culture s'y trouve cantonnée à quelques créneaux dans lesquels à mon avis la qualité serait plutôt en hausse, mais qui sont peut-être quantitativement en voie de réduction. Mais qui fera le compte ? Quand on essaie on se fait traiter de dingo par des gens qu'on n'a nullement été chercher... (cf un autre fil dans ce même forum).
- "Une vie une oeuvre" n'est pas détruit mais réduit et c'est dommage. Sa qualité est inégale mais ça a toujours été le cas, et même de la part de nos productrices préférées. Je l'ai écrit ailleurs et je le redirai ici.
Le problème n'est donc aucunement la "destruction", mais le recul de la production documentaire. Sur FC la fiction a sauvé sa peau (alors qu'elle a disparu de la RSR). Le documentaire est dans une passe tout aussi critique : à défaut de disparaitre, il risque de muter vers le reportage actu-saucial, qui serait surement génial sur France Info mais dont on se demande ce qu'il fait sur FC vu l'absence de contenu culturel.