Ce fil est dédié au traitement du cinéma sur France Culture, mais d'autres fils de ce forum ont été/sont l'objet de critiques consacrées au 7e art :
Feu Projection privée par Michel Ciment // Le coin des cinéphiles // « Pas d'erreur, c'est mauvais genres ! » Francçois Angelier // Les nouveaux chemins de la connaissance // Arnaud Laporte : La dispute // Feu Hors-champs par Laure Adler // À voix nue.
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Plan large, d'Antoine Guillot a succédé en cette rentrée 2016/2017 à Projection privée de Michel Ciment, relégué au rang de chroniqueur occasionnel dans l'émission du premier.
Premières impressions sur
Dans le Plan large du 08 octobre 2016, Antoine Guillot recevait Frederick Wiseman et Bertrand Tavernier. Exemple d'une introduction parfaitement interchangeable : Bienvenue dans « Plan large », le nouveau magazine du cinéma sur France Culture, qui comme toute la chaîne ce week-end, s'associe au Théâtre de la ville [de Paris, cela va sans dire] et à sa programmation Paris-New-York. New-York, ville de tous les clichés, la ville qui ne dort jamais, mais aussi la ville de tous les films et pourtant, personne ne l'a filmée comme Frederick Wiseman (...).
Puis : lecture de papier avec : 1/ la sortie des films des invités de la semaine passée ; 2/ le survol des dossiers des revues de cinéma Positif (Michel Ciment cité deux fois) et des Cahiers du cinéma ; 3/ L'appel à un ami passé à Nicholas Elliott, correspondant américain des Cahiers du cinéma :
Bonjour Nicholas Elliott, vous êtes au téléphone ? _ Oui, je suis là, bonjour. _ Comment se porte la cinéphilie ces jours-ci à New-York Nicholas Elliott ? (Imaginez Jean de Loisy : « Bonjour untel, est-ce que la fréquentation des expositions est bonne à New-York ? » Ou Joëlle Gayot : « Bonjour machin, le public est-il au rendez-vous à Broadway ? » On voit la vacuité d'une question aussi ouverte).
Suivent 5 minutes de vent de Nicholas Elliott où : les salles sont souvent pleines, donc c'est une bonne nouvelle ; les cinéphiles new-yorkais ont beaucoup, beaucoup de choix, et ils sont à la hauteur [sic] ; je fonctionne au feeling, aux gens autour de moi dans les salles, aux visages, aux films qui sont proposés ; (...) dans la décoration du cinéma, même dans les bonbons et les pop-corn qu'ils vendent qui sont bio avec des épices particulières, et cetera, ils misent sur un public un peu branché-bohème (...). Passionnant. Mais une réaction est quand même demandée aux deux invités.
10 minutes ont passé. Et toujours rien. Des broutilles (bande-annonce de film) et l'entretien de Frederick Wiseman commence à la 14ème minute. Il dure jusqu'à 30'30'' avec trois extraits de films à l'intérieur, autant dire un quart d'heure de pas grand chose.
Exemple de répartie d'Antoine Guillot : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10198-08.10.2016-ITEMA_21098711-0.mp3" debut="11:25" fin="12:08"]
De la trentième à la cinquantième : celui de Bertrand Tavernier, pour son film de plus de trois heures, brassant un nombre considérable d'extraits cinématographiques. 20 minutes qui ne font que répéter le film sans valeur ajoutées, car rien ne peut être approfondi. De 50' à la fin, la chronique de Charlotte Garson (pas de bol comme dirait l'autre).
Tout est survolé. Quand Michel Ciment recevait un cinéaste, le plaisir de l'auditeur se trouvait bien souvent dans les questions techniques de cinéma : nombre de prises, place de la caméra, préparation du sujet avec le scénariste, collaboration avec le chef-opérateur, vie du plateau, jeu de l'acteur, répétitions des scènes, casting, citations d'oeuvres, place de la théorie, influence de la critique, aides financières accordées, etc. Une connaissance pratique et technique du cinéma s'exposait, loin du bla-bla d'Antoine Guillot, empreint d'une certaine fadeur et voué au remplissage par peur de se confronter à un véritable entretien d'une heure en tête à tête.
Souvenons-nous par exemple de ce que Michel Ciment disait au début de l'émission : Pierre-William Glenn, l'oeil derrière la caméra (04 juin 2016) :
Moi, ça me parait très frappant de la France, puisqu'il y a un prix du scénario [à Cannes] puisque nous sommes un pays littéraire avant tout. Mais il n'y a pas un prix de l'image, parce que l'image est toujours sacrifiée. D'ailleurs Thierry Frémaux a sûrement raison puisque si on lit les critiques en général, on ne parle jamais de la photo. C'est-à-dire qu'on raconte le film comme si c'était un roman de chez Gallimard, mais on ne dit pas si c'était très bien éclairé, si c'était sous-exposé, sur-exposé, si la caméra est de guingois, si elle est frontale. C'est-à-dire qu'on ne sait pas si c'est une expérience visuelle, et donc ça me fait plaisir de vous inviter à cette émission, où d'ailleurs vous avez été précédé par des gens comme Henri Alekan, comme PIerre Lhomme, Ricardo Aronovitchtch, Darius Khondji, et récemment Caroline Champetier. [tous directeurs de la photographie].
Dernière édition par Jean-Luuc le Lun 26 Juin 2017, 05:13, édité 8 fois