Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Bonne nouvelle dans la grille 2010-2011, "Mauvais genre", l'émission de François Angelier est diffusée plus tôt le samedi, à 19 heures qui devient donc l'heure du crime. Pour sa reprise, Angelier a consacré son émission à Jean Ray, l'écrivain belge. Pour ceux qui ne connaissent pas "Mauvais genre", c'est un bonbon à l'arsenic où l'intelligence et la culture d'Angelier et de ses collaborateurs s'attaquent aux genres dits mineurs. Le générique de l'émission est un must.
Je n'ai donc eu que deux surprises pour cette émission. Angelier a signalé le programme de l'Etrange Festival et son annonce a été précédée par la chanson de Michael Jackson "Thriller". J'ai presque trouvé ce choix idiot, très, trop attendu de la part de quelqu'un qui excelle dans la trouvaille. De même, son émission s'est terminée sur un dialogue de film où deux tourtereaux se juraient des serments éternels. Pour le coup, je me suis demandé si on n'avait pas mélangé les bobines ou piraté l'ordi.
Conclusion : toujours la même histoire, la radio, c'est aussi une histoire d'habillage sonore.
Dommage qu'un producteur comme Angelier, souvent remarquable, laisse de côté cet aspect.
M'enfin ! La perfection n'étant pas ... pour ceux qui ne connaissent pas encore, allez-y !

http://www.franceculture.com/emission-mauvais-genres-emission-dvd-chabrol-ophuls-petri-2010-06-26.html

Le 26 juin dernier, "Mauvais genres" avait consacré son émission sur les sorties de films en DVD à Claude Chabrol. Celui-ci venant de mourir, ce post est une sorte de in memoriam pour celles et ceux qui aiment ses films et ont envie de les revoir. Ce numéro de "Mauvais genre" fut, en outre, une excellente synthèse critique du cinéma chabrolien.

Quelqu'un l'aura sans doute sous le coude sur ANPR.

Samedi 9 octobre, donc disponible au podcast pour un petit moment, un numéro intitulé "American Figures". En introduction sur le site de l'émission, on lit qu'il s'agit de figures de la contre-culture. Je ne vais pas discuter cet emploi de ce terme fourre-tout. Juste rappeler que les Etats-Unis ont un rapport essentiel au pouvoir et au contre-pouvoir et que si, un jour, on a pu parler de "counter culture", auparavant, on avait déjà la figure du "maverick". Le marginal, le mot désignant un veau qui s'échappe du troupeau.
Au pays des cow-boys, on réfléchit aussi. Dans ce numéro, il était question d'une critique ciné, Pauline Kael, collaboratrice au "New-Yorker". Je n'ai pas lu ses critiques, il faut donc se fier à ce qu'en ont dit Angelier et sa bande. Néanmoins, ça doit valoir le détour parce que Mrs. Kael a répondu à la question de ce que peut être la culture. D'après ce que j'ai compris, il n'y avait pas selon elle de critères académiques pour approcher les films. Il ne s'agirait pas non plus de choix "éclectiques" mais de choix transversaux.
De prises de position transversales. Un point intéressant, elle a écrit pour le très high brow "New Yorker" comme si la rédaction de ce magazine avait entériné ce choix de décalage . Pourquoi, comment, no sé. Mais c'est une question intéressante à soulever, pour nous, qui nous intéressons à la tournure que prend le discours de commentaire pris sur FC, notre radio chérie, chérie ...

16 octobre : DVD "Nosferatu", celui de Werner Herzog avec Klaus Kinski. En introduction, bonne analyse d'Angelier sur ce qu'il a nommé la "sempiternité" du vampire, un temps qui ne peut pas mourir.
http://www.franceculture.com/emission-mauvais-genres-dvd-herzog-fassbinder-2010-10-16.html

Pour ceux qui demeurent indécrottables afficionados de la ligne claire, signalons encore un entretien avec Joost Swarte qu'on avait déjà salué ici-même. Cette fois c'est Antoine Guillot qui s'y colle attention c'est un peu court mais c'est bon, vraiment un bon interviewer soit dit en passant. C'était hier soir en deuxième partie de Mauvais Genre mais il faut dire que le graphisme clarissime de Swarte est d'un excellent genre si on excepte les femmes à poil et l'humour noir.

2 excellents progrès hier soir :

a) François Angelier n'est plus le même à la fin de l'émission, puisque contrairement au début, il ne dit plus geost'souarte mais Iôste Svarth. Preuve s'il en était, que même quand on est déjà bigrement cultivé on continue à faire des progrès. Certains pourraient en tirer leçon, suivez mon regard.

b) la "table-carottes" mentionnée plusieurs fois hier soir et qui semble avoir tapé dans l'oeil de Guillot & Angelier. Je ne savais pas qu'elle avait existé en tant que meuble, je ne connaissais que cette planche et pour ceux qui se demandent de quoi on cause quand on en cause, voila ce que c'est :

Pas d'erreur, les émissions qu'Angelier et sa bande consacrent au cinéma sont généralement excellentissimes. Rien de moins !
Bilan critique sur l'oeuvre de JP Melville ce 20 novembre. Selon son habitude, Angelier établit d'habiles va et vient entre la bio de Melville et ses films. Comme Angelier est aussi un homme bien élevé, il demande à JB Thoret et P Rouyer de dire ce qu'ils ont sur le feu en matière de publications à venir, ce qui permet aux auditeurs de savoir ce qui se fait en matière de critique ciné de qualité.
Autre éclairage sur l'oeuvre de Melville : Rouyer présente "Riffs pour Melville" chez Yellow Now, dernier ouvrage critique (et collectif) sur le cinéaste et sa filmographie. Présentation qui fait le point sur l'état de la critique sur Melville et éclaire la spécificité des diverses contributions au bouquin.
A noter : Thoret fait partie des contributeurs à ce recueil. Il est donc revenu sur son texte à la demande d'Angelier qui précise que la critique de JB T s'origine dans la fascination d'une enfant de 8 ans pour le cinéma de Melville.JB T parle de cette enfant qui n'est autre que sa fille. Et, ô miracle, JB T revient sur l'expérience melvillienne de sa fille sans que l'auditeur ait droit aux habituelles anecdotes gnan gnan de pépère
sur sa petite affaire ! Ca s'appelle certainement l'intelligence. En tout cas, à partir d'une expérience personnelle, JB T tire les fils d'une problématique et les tisse pour livrer une réflexion et sur le cinéma melvillien et sur ce qui "accroche" le spectateur à celui-ci.
Pour le reste ? Eh bien, analyses de plusieurs films, précises,documentées, fines, enthousiastes.

Rien que du bon, rien que du tonique !

C'est en écoutant l'émission que j'ai pensé à venir ici pour voir s'il y avait un fil sur Mauvais Genre.

L'émission est vraiment bien construite : pour avoir encore en tête certains des films de Melville (Le Cercle Rouge notamment) je ne peux que me rendre compte de mon aveuglement devant le sens pourtant évident de certaines pellicules. Et c'est dit avec une telle simplicité presque badine... Je vais retourner sur mes VHS.

Et je confirme pour le générique, excellent.

Merci Lola, j'ai entendu et ai pris beaucoup de plaisir puisque fan de Melville. Les gaziers de la critique c'est des oufs. Un vrai bonheur. Et Angelier laisse filer avec finesse. On le sent à l'écoute, il sait mettre en valeur ses invités et s'effacer. (Et puis ce n° spécial de décembre de Positif sur RKO (qui peut accompagner le coffret des 25 DVD qui vient de sortir).

Les amateurs zet collectionneurs de "Mauvais Genres" ne louperont pas la rediff de la nuit prochaine : numéro du 2 décembre 2002. Au sommaire : Guy Lefranc (bd espionnage) & James Bond. Michael Lonsdale, JB Thoret, et la fiche INA indique aussi une interview de Jacques Martin l'auteur d'Alix. Tout ça tient en une heure ? Mais non voyons, en ces temps là Mauvais Genres durait ses 1h et quart, allons ...

On en dit à peine plus et même moins ici.

Oh oh : en ce moment même une leçon d'harmonica par Jean-Jacques Milteau au micro d'Antoine Guillot. Pourtant c'était annoncé une émission Cendrars.

Harmonica : Milteau est l'as des as.
Pour l'instant je ne vois rien à la page de Mauvais Genre.

En attendant de laisser Vincent coller un lien vers l'émission, voici celui du site de Jean-Jacques Milteau