Merci pour l'ouverture de ce fil, Philaunet.
Philaunet a écrit:Qui a écouté la créneau religieux du mercredi occupé par Leili Anvar avec ce premier numéro du 31 août : Vivre la foi ?
Essayé mais trop fatigué pour tenir l'écoute, j'ai l'attention fuyante ces temps-ci. Je suis sûr que Leili Anvar produira du plus consistant à l'occasion.
Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t155p130-l-art-de-l-entretien-radiophonique#26756) a écrit:[A propos de l'émission Les Discussions du soir de René Frydman sur le transhumanisme]
Je ne l'ai pas écoutée en entier, le propos de Luc Ferry a déjà été diffusé sur l'antenne. J'ai écouté le début par curiosité et n'ai pas été surpris de retrouver René Frydman fidèle à lui-même (pourquoi changer, n'est-ce pas ?).
Parler devant un micro avec un interlocuteur poursuit, je crois, un objectif : parler à un public invisible, pris dans sa globalité, ou mieux pris comme de multiples individus attentifs.
Ce n'est pas évident pour tout le monde, notamment pour les néo-producteurs, mais pas seulement pour eux, remarquez.
Heureux avez-vous été d'éviter l'écoute du numéro de fin de semaine conduit par Régis Debray si ces vilaines façons radiophoniques vous hérissent le poil auriculaire, car là vous en auriez eu, de la très mauvaise manière, de l'écrasement de l'invité, de l'accaparement du temps de parole et de l'entre-soi le moins gêné (sauf chez l'invité, parfois très mal à l'aise). C'est manifeste, Régis Debray est tellement moulé par le fauteuil d'invité n°1 de la chaîne qu'il ne sait plus s'asseoir ailleurs.
Vendredi 2 septembre, il invitait un intellectuel du monde de la stratégie militaire, François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’IRIS et spécialiste donc de la question éristique, en particulier dans ses aspects techniques (informatique) et de communication.
Les deux semblent se connaître de longue date, François-Bernard Huyghe confessa sa pratique de la "médiologie", science copyrightée Régis Debray ; cela n'a pas empêché l'hôte de se conduire avec une grossièreté qu'on ne lui soupçonnait pas, privant systématiquement de parole son intéressant convive au bout de quelques mots, lui lançant des questions que pour mieux y répondre lui-même, ornant ses commentaires de quelques fleurs maladroites vaguement destinées à faire passer la pilule.
En dépit de ces criants défauts, l'émission était plus intéressante à mon oreille que trois quarts des numéros de Hors-Champs, dont je n'ai jamais aimé que le générique. Elle s'est attardée à définir plus précisément qu'à l'accoutumée la situation de la France face aux combattants djihadistes de tout poil, et du mérite ou non qu'il y a d'user en l'espèce du terme de "guerre".
Je conçois que les défauts formels d'une émissions peuvent la rendre inaudible, et là RD pousse l'exercice de saccage assez loin, nettement plus que René Frydman.
Je sais pourtant que pour des raisons tout aussi formelles, certains n'écoutaient plus les numéros des Lundis de l'Histoire présentés par Jacques Le Goff. Non pour aucun des défauts de conduite montrés par Debray ou Frydman, JLG était un modèle avec ses invités, mais parce qu'il fallait se farcir cette voix déformée, forme de gargouille dont l'éloge avait été joliment cuisiné
dans les pages de ce forum.
Pour rester sur les Lundis de l'Histoire, les défauts de Debray sont a peu de choses les mêmes que ceux de Philippe Levillain, leur prosodies et leurs poses sont d'ailleurs assez comparables.
Mais comme F. le disait dans son billet, pour peu qu'il y ait ce qu'il faut d'esprit, on (dans mon cas) excusera bien la forme. Vendredi, c'était le cas limite, mais dans bien d'autres, l'excitation du neurone passe avant le confort du canapé dans lequel on écoute l'émission. Ça vaut pour les voix trop écornées par la vieillesse comme pour celles trop pétulantes ou trop imberbes (la Méthode scientifique).
Est-ce à dire qu'il faudrait couper toute critique de la forme ? Non, sûrement non, j'en apprends même beaucoup de vous en lisant les pages du forum sur la matière qui rend une émission pour ainsi dire euphonique. Je lis ici des critiques esthétiques qui rendent compte arguments à l'appui de ce qui pour moi n'est qu'une série d'impressions désagréables que je n'ai pas de mots pour décrire. Et on a raison de chauffer le fer de la critique au rouge contre les mauvaises façons de René Frydman, d'Antoine Garapon, de Thierry Garcin, ou même de Jean-Noël Jeanneney ou d'Etienne Klein. Seulement, on ne se plaint pas d'eux comme on se plaint de l'état de la rédaction, du programme lamentable des matinales de Marc Voinchet ou de Guillaume Erner, et encore moins des productions (...) de Maricheux, d'Arnaud Laporte et autres pompes à vide que la station nous en propose maintenant en large tranches, surtout en semaine.
C'est le danger de la critique qui fait feu de tout bois, même du moins vermoulu, quand elle ne s'accompagne pas d'un versant laudatif comparable : elle prend le risque de faire penser que tout se vaut aussi peu à ses yeux.
Le versant laudatif, il existe ici, je le sais bien, j'ai beau avoir quitté le navire en terme de contribution (coupable désinvestissement), je lis régulièrement le forum , mais la proportion que prend la critique de la forme et son univocité est trop grande à mon goût. Je n'ai qu'à participer vous allez me dire, oui mais c'est une affaire de temps, de courage et aussi d'accoutumance. "On y reviendra", j'espère.