Curly(https://regardfc.1fr1.net/t452p430-la-fiction-a-france-culture#39813) a écrit: (...)
"A 21h30, place à l’Instant poésie, un nouveau format court et innovant : carte blanche à un artiste, un éditeur, une personnalité du monde de la poésie, qui nous propose un poème classique ou contemporain par jour et en livre son interprétation. Une véritable expérience immersive à vivre à l’antenne, en podcast et sur les réseaux sociaux, avec pour débuter Clara Ysé et Arthur Teboul."
Si l'on surfe, ce qui est facile, entre les éléments de langage, on retrouve : une poignée de s'condes de poésie, à l'arrache, et des invités qui tournent déjà à mort sur tout le réseau Radio France. A ce niveau, ce n'est plus du matraquage, mais de la canonisation. (...)
L'instant est dorénavrant en ligne. Poésie lue par une voix de série tévé qui fracasse les tympans, avec fond d'synthé planant. Planant parce qu'il faut que l'auditeur suive la thérapie de groupe du Radio France Group. Les programmes doivent nous guérir de tous les maux du mônde.
En l’occurrence, l'écoute de cet instant magique guérit de l'envie d'écouter cet instant d'poésie.
Mission accomplie.
La canonisée sus-citée explique son choix, analyse le texte, et la guérison est alors totale. L'écouter une fois, c'est la garantie de ne plus jamais y foutre une oreille. Donc c'est bon pour nos tympans, donc c'est bon pour la santé. Donc (plein de donc parce que le raisonnement, il est LOGIQUE), DONC, la thérapie fonctionne. Merci Radio France.
Quand on pense que cette émission a été réalisée sans trucage à oiseaux ni filet à papillons, c'est extraordinaire de bœuf.
Attention, faites pas les dingues. Pour votre bien-être, il ne faut pas l'écouter longtemps. Quand vous couperez, vous vous sentirez mieux, signe que la thérapie est efficace. DONC merci Radio France.
Poème de Ingeborg Bachmann "présenté par un passeur qui partage (...) son goût pour la poésie", dixit le dépliant promo :
" Toute personne qui tombe a des ailes...
moi, personnellement, ce vers, il m'a incroyablement aidée [ = thérapie ]
(rire solitaire) et euh (hésitation de six s'condes pour aboutir à) et peut-être parce que chez Bachmann en plus d'être un vers qui en soi est somptueux [ce n'est plus le cas depuis cinq minutes] euh ''toute personne qui tombe a des ailes'', euh, peut-être qu'il me boul'verse d'autant plusse qu'il y est lié à ce poèmeuh (silence) à ce poème d'enfance et de fidélité et deuh euh, et d'invention, d'uuuuuuuun, d'un univers de paroles qui euuuuuh, (extinction de voix sur nappe de synthé, durée cinq s'condes) qui sauve quoi, comme si euh cette espèce de poème on sent quelque chose de à deux fff à deux contre l'mondeuuuh, euh mais d'une façon euuuh (re-extinction de voix d'cinq s'condes) belle et euh (idem, trois s'condes) sauvage aussi un peu."
Précisons que la canonisée est en tournée promo pour son dernier chef d’œuvre, et que toute analyse (il paraît que c'en est une) renvoie l'auditeur à l'achat de son indispensable magnum opus. Dès la cinquième émission, pour ceux qu'ont pas compris, elle vous lira et vous expliquera un de ses propres poèmes, parce que pour la promo on n'est pas mieux servi que par soi-même et le Radio France Group.
Pour ceusses qui ne croivent pas c'qu'ils ont lute : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13025-02.09.2024-ITEMA_23844616-2024C53416E0001-21.mp3" debut="05:10" fin="06:16"]