Toujours sur Clarini, qu'est-ce qu'elle prend !
Certaines de ses interventions signent une orientation et des a priori politiques, sociaux, etc, mal maîtrisés (cf. sa question naïve et bébête sur le bouquin de Hessel), m'enfin pas tellement moins maîtrisés que ceux de Slama ou de son ex-acolyte Couturier.
La bonne moitié de ses questions est construite, ouverte, ne tourne pas à vide comme les questions-remarques-tressage de laurier d'un Voinchet sur la présidentiabilité ou l'académiabilité de son invité.
Oui, elle joue l'intello branchée, elle abuse de formules surgonflées (qui n'y joue pas), elle leste son discours de citations et quelques noms brillants. Mais on est aux matins 2011, le niveau moyen, elle est plutôt au-dessus.
D'ailleurs, ce sont surtout les invités vers lesquels sont (devraient être) tournés les matins. Est-ce que sa présence contribue à les aider à développer plus et mieux leur propos ? Quand on songe à l'ancien trio Duhamel/Kravetz/Slama avec Baddou ou Demorand aux commandes, oui, et largement. Je pense là-dessus que son passage au Grain à moudre, et le côtoiement de Brice Couturier plusieurs années lui ont été bénéfiques.
Je suis bien désolé de prendre la défense d'une chroniqueuse qu'en d'autre circonstance je n'aurais pas hésité à brocarder, si le niveau général des émissions d'actualité à France Culture s'y prétait, si elle ne prenait pas des trempes imméritées ici. M'enfin contrairement à beaucoup, je ne suis pas allergique à la condition bourgeoise, à l'aspiration bohème, ni à la conjonction des deux, qui n'a jamais empêché de pense juste (ni faux, hein).
Hérode : quand on compare les reproches que vous (tu?) lui adressez et le texte de la chronique incriminé (disponible ici :
http://www.franceculture.com/emission-les-idees-claires-les-classes-moyennes-pas-forcement-mediocres-2011-02-09.html), le traitement est bien sévère : la différence d'acception entre la
mediocritas romaine et notre médiocrité contemporaine, elle la suggère évidemment. Le glissement de sens est vonlontaire et rendu bien visible.
Pour le reste, sa chronique est un bavardage oui, un sujet pris comme prétexte dans le tas de ce que les sciences sociales ont bien pu aborder, un travail un peu scolaire d'énumération des différentes opinions classiques à ce sujet, queques références glissées, le tout brodé dans un texte qui y donne un semblant d'unité. Mais je ne crois pas qu'elle prétende à plus.
Je trouve son écoute plutôt agréable, ce n'est pas en prise directe avec l'actualité, quand j'ai déjà entendu parler du sujet, j'y repère quelques confusions, sinon des pistes à regarder à l'occasion. J'ai en tête sa première chronique, où elle évoquait justement la vie propre des idées, l'indépendance de leur existence par rapport au monde celles des cerveaux qui les accueille. Tout le monde, j'imagine, n'avait pas en tête l'idée de la "mêmétique" de Dawkins. Certes, cette notion n'a eu droit qu'à un mot, mais c'est pour l'auditeur une occasion comme une autre d'aller voir ce dont il s'agit. Quand même mieux que la vacuité d'un Voinchet, que les chroniques burelesques au téléphone, et récemment depuis une cage d'escalier) d'un Alexandre Adler, ou d'une énième dénonciation du malheur humain et de la turpitude des dirigeants servie par CdKervasdoué, non ?