Daissie Bell a écrit:Cela fait peu de temps que je viens sur ce forum, et sans doute vais-je m'y faire huer, mais enfin je trouve l'acrimonie de Nessie, à propos de Laure Adler, bien démesurée.
Certes, la dame a des côté bien peu sympathiques ; quand elle a "mis à la porte" un Bertrand Jérome, de manière assez indélicate (il devait mourir à peu de temps de là), quand elle a supprimé les Décraqués, et quand son autorité faisait s'interroger le petit monde professionnel de la radio (article dans Télérama à l'appui), elle présentait disons, un profil durci.
Mais personnellement je lui pardonne beaucoup, à cause de son travail biographique sur certaines (Marguerite Duras, Françoise Giroux), au sérieux incontestable, à cause de certains livres d'iconographie fort louables ("les femmes qui lisent sont dangereuses " : remarquable !
Non, pas vous huer, pas du tout, mais sans doute vous suggérer d'écouter certains numéros de l'émission
Hors-Champs pour évaluer le niveau de l'art de l'interview auquel se situe Laure Adler, en toute objectivité. Car, quoi qu'on dise, il existe des critères objectifs à la bonne interview : durée de la question,
ton vis-à-vis de l'invité, capacité à rebondir du fait d'une bonne préparation du sujet, qualité (justesse) de la langue employée, etc.
Si vous avez lu les huit pages de commentaires et mis "Laure Adler" dans la fenêtre "Recherche", vous noterez que bien des critiques concernant la tenue des émissions sont étayées par des exemples précis de défaillances en matière de dialogue avec l'invité.
On ne peut donner chaque jour (ou produire pour chaque jour) le meilleur de soi-même. C'est pourquoi depuis longtemps on dit et redit qu'il ne faut pas donner une quotidienne à des producteurs durant des années. La solution à la fatigue et à la lassitude (et Nessie pointe très bien, dans un post du jour, le surmenage très audible de certains producteurs qui n'ont plus le temps de se préparer ni de penser), c'est le retour des producteurs tournants (Nessie a écrit ces jours-ci un résumé très clair des changements structurels de France Culture ces quarante dernières années qui ont abouti à leur dommageable disparition).
Vous parlez du rôle de L.A. comme directrice, concentrons-nous sur ce qu'elle fait aujourd'hui dans
Hors-champs, même si ce qu'elle a fait à la tête de la chaîne pourrait se discuter sur des dizaines de pages (tout cela a déjà été fait, et l'argument du machisme abondamment utilisé pour discréditer des critiques factuelles sur sa gestion et sur la perte de qualité de la radio).
Concernant ses livres, puisque vous en parlez. C'est bien de croire qu'elle a fait toute cette recherche toute seule et qu'elle a passé des centaines d'heures, seule encore, à une période de grande activité médiatique et politique, à en extraire l'essentiel. Maintenant, est-ce le cas ? On m'a dit, j'ai entendu, il paraîtrait que cela est sujet à caution.
Vous lui pardonnez beaucoup, dites-vous. Personnellement, ce qui m'intéresse, c'est ce que j'entends dans le poste ici et maintenant, pas de penser à ce qu'elle a fait dans d'autres domaines ou dans d'autres fonctions. Quand je la compare à d'autres intervieweurs français, anglais ou allemands, je crois qu'elle est loin de faire partie des meilleurs professionnels.
Je serais très heureux d'être détrompé à l'occasion et tout exemple d'émission intéressante ou des extraits de qualité que vous pourrez signaler sont d'ores et déjà les bienvenus.