Antoine D(https://regardfc.1fr1.net/t70p170-hors-champs-par-laure-adler#26032) a écrit:Le final de l'émission de L. Adler se termine par un "mais vous êtes encore vivant" et Léaud ou Léaut (on est pas à cela près) qui a les intonations fin de vie de Malraux ou Malraud ou Malraut fout le camp du micro (en colère ?) et il me semble que cette fin a été bidouillée avec une musique d'un des films de François F. pour atténuer le barrage en couille : était-il mécontent de la maman ou de la putain de ce qui passait par nos trompes d'Eustache ? (...)
En effet A. Doinel, Laure Adler a choisi de conserver in extenso les derniers mots de Jean-Pierre Léaud pour gratter quelques minutes à son entretien qui ne remplissait déjà pas ses 45 minutes. Vengeance de la productrice mécontente du coup de sang de son invité ? Devant les difficultés d'élocution d'un Jean-Pierre Léaud affaibli et avare de sa parole (
vous avez un micro un peu offensif, lui dit-il), son insistance devient obscène. Sans tact, elle en vient à dire n'importe quoi pour l'amadouer. Agacé, il l'envoie paître.
Jean-Pierre Léaud vient d'évoquer son rôle dans le dernier film d'Albert Serra :
La mort de Louis XIV. Il mentionne entre autres que tous ses dialogues ont été coupés au montage et qu'il ne reste de sa présence à l'écran que le silence et l'intensité de vie d'un homme.
40'36'' :
Laure Adler :
Et vous l'apprivoisez cette mort ?Jean-Pierre Léaud :
Pendant le film, peu à peu, quelque chose de monarchique - de dignité monarchique, s'est emparé de moi qui a fait que réfléchissant à la mort et à la souffrance pendant tout le long du film, il y a eu, Laure Adler, ce que vous appelleriez en tant que philosophe une transformation ontologique qui s'est passée. Parce que, Laure Adler, vous parlez beaucoup de philosophie, mais ontologiquement, je ne sais pas si ça vous a vraiment transformée. Tandis que dans le film de Louis XIV, ontologiquement il m'a vraiment transformé. Et la mort c'est quelque chose que l'on regarde avec amour et haine qui vient vers vous. Mais l'important c'est de la voir arriver. Adler :
Alors, j'avais quand même (coupée)
Léaud :
C'est fini.Adler :
Quand même une toute petite question (coupée)
Léaud :
Non, non, non, non, c'est fini.Adler :
Une question d'ontologie.Léaud :
Les journalistes (...)
suffisamment (...)
les médias. C'est fini.Adler :
Bah on parle de Kierkegaard si vous voulez. On ne parle pas de cinéma, on parle de Kierkegaard. Léaud :
C'est fini là-dessus, merci de vos questions.Adler :
Bon. Bah je pourrais revenir j'espère.Léaud :
Vous revenez, oui, ouch. Une bise, je vous entends tous les matins [en podcast alors].
Adler :
Bah oui. Léaud :
Mais ontologiquement de Louis XIV (...).
Parce la philosophie l'a transformé ontologiquement.Adler :
En tout cas, vous avez l'air en forme. Léaud :
Intellectuellement ?Adler :
Bah oui, mais pas seulement, mais physiquement aussi [pendant la promo du film, Jean-Pierre Léaud a reçu tous les journalistes allongé dans son lit dans un hôtel de Cannes].
Léaud :
Ha j'ai bien dormi cette nuit. Mais je suis content, parce que je ne m'attendais pas à ce que - ce n'est pas de tout repos avec vous.Adler :
Ah bon ? Parce que vous ne savez pas toute la force que vous avez en vous. (Silence)
Adler :
Mais une nouvelle vie d'acteur commence. Et une nouvelle vie pour vous commence je pense, Jean-Pierre Léaud.Léaud :
J'espère, Laure Adler.Adler :
Parce que bon, on a l'âge qu'on a. Le montrer face à une caméra, c'est encore une autre histoire. Jouer quelqu'un qui s'affronte à la mort et ne gagne pas le combat, c'est quand même l'épreuve ultime.Léaud :
La rencontre.Adler :
La rencontre. Bon bah, vous êtes toujours vivant. Manifestement, vous êtes vivant. Léaud :
Oui.Adler :
Bon, bah alors une nouvelle vie commence. [mouvement de micro]
Houah, ça y est, de toutes les façons, je ne vais pas vous embêter hein ?Léaud :
Ça s'est très bien passé.Adler :
Oui, mais pour moi, c'était un peu court. Ben, vous m'entendez toujours à la radio, mais moi, ça fait longtemps que j'essaye d'avoir rendez-vous avec vous. Un regrettable carnage face à cet acteur mythique.
N.B. : Le descriptif a été complété, la faute signalée ci-dessus corrigée, mais dans le titre :
"Je suis un acteur critique. C’est ça qui m'a fait faire les choix que j’ai fait"N.B. :
Antoine D(https://regardfc.1fr1.net/t70p170-hors-champs-par-laure-adler#26032) a écrit:(...) et il me semble que cette fin a été bidouillée avec une musique d'un des films de François F. pour atténuer le barrage en couille (...)
En effet, il s'agit du générique de
La nuit américaine, composé par Georges Delerue :
Grand Choral.