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La productrice de France Cu spécialisée dans le monde réel des vraies gens a l'honneur d'une double-page promo dans le Téléram' n°3895 p. 56-57.

                                                                     

Ce n'est pas de la critique radio, mais bien de la promo. La parole de la productrice est relayée sans aucune prise de distance, et le déroulé pub pour l'émission peut s'étaler sur deux pages, photo très grand format incluse.
Ce n'est pas de la critique, parce que les propos de la productrice ne sont jamais mis concrètement en relation avec une écoute réelle. Obligé, au moment de l'écriture de l'article, l'émission n'existait pas encore. Ou alors ils sont super rapides eux à Téléram'.
De toute façon, peu importe, c'est une copie-conforme, avec une demi heure de plus, de feu "Sous les radars" de la même productrice.

Le titre de l'article est une citation. Il faut écouter les gens et pis ça urge, parce que personne le fait sauf moi alors c'est pour quand ma canonisation ?
Non, il existe une autre émission qui le fait, "Les groles dans la mouise" (aka as "Les pieds sur terre"), qui montre que suivant la personne à qui on donne la parole, et les propos que l'on souhaite garder au montage, nous pouvons orienter les fameux "gens" dans le sens désiré.
Dans la nouvelle émission "Douce France", ex-"Sous les radars", pas de montage, mais les rares "gens" sont soigneusement choisis.

"Sur France Culture, je confronte la parole des puissants à ce que vivent les gens qui ont les pieds dans la glaise. Les classes populaires ont droit à un traitement médiatique normalisé, à part entière. Les personnes qu’on interviewe ordinairement sur la drogue ou les violences devraient être des interlocuteurs légitimes pour des sujets sur les vacances, la rentrée ou la culture ! On va garder cet esprit dans Douce France, pour continuer à faire entendre ces voix. Car sinon, où existent-elles ?"

La réalité : une émission de sociologie, avec très peu de "vraies gens". Et ce peu de gens déroule le discours qui colle nickel à la ligne de la productrice que nous rappelons  : tout part en sucette, tout va mal, c'est la cata.

Qui a vraiment la parole dans la première émission ?
Deux personnes qui ont les pieds dans la glaise. Des gueux.
" Avec
   • Jean-Jacques Urvoas Professeur de droit public à l'université de Bretagne-Occidentale, ancien Garde de Sceaux, ancien député
   • Carine David Professeure de droit public à l’université d’Aix-Marseille et membre sénior de l’Institut universitaire de France"
Voilà les vrais invités, ceux qui causent durant la quasi-totalité de l'émission. Alors, ça vous rappelle rien ? Si, plein d'autres émissions de France Cu : les mamates, la suite in ze idées, culture môônde, la mamate du soir (aka Questions du soir), et toutes les autres émissions de socio-popo qui ont envahi les trois quarts de la grille.
Les dix dernières minutes voient arriver la chronique du gars qui mouline de la socio-popo by night, Antoine Dhulster.

Alors le réel, il reste dans les studios de Radio France en compagnie de socio-popo qui parlent à la place des vraies gens, depuis les studios ou en distanciel avec un son encore plus moche.
À France Cu, on ne compte pas les émissions clonées les unes sur les autres. Deux émissions prédominent : l'entretien promo, et le débat d'actu.  "Douce France" fait partie de la second catégorie.
Les noms de producteurs changent, les titres changent, mais le contenu reste le même.
D'ailleurs, comme le sujet de la première émission était la Nouvelle Calédonie, précisons qu'il s'agit seulement d'au moins la trentième émission de Radio France depuis fin mai dernier qui "décrypte les enjeux qui s'y jouent poils aux joues".