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Accueil / France Culture

« L'Art est la matière » (ex « Les Regardeurs »)    Page 2 sur 4

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Philaunet 


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Zurbaran faire-valoir - Dim 04 Mai 2014, 22:43

Yann Sancatorze a écrit:(...) D'accord aussi sur les sujets théologiques, par des spécialistes qui connaissent leurs sujets, et il se trouve que certains peuvent être moines ou prêtres, et alors? Comment peut-on comparer cela à la messe du dimanche? France Culture est totalement déserte sur ce terrain, pour des raisons idéologiques. Discours d'ouverture et de diversité, et pratiques fermées et sectaires...

Je souscris à vos propos à la suite de l'écoute de cette émission assez plate, malgré la présence d'Odile Delenda, spécialiste de l'art espagnol du XVIIe, au propos riche et instructif, hélas souvent interrompue par Jean de Loisy, lequel préfère visiblement entendre l'invitée, Valérie Belin, artiste photographe,  parler de ses propres réalisations.  L'émission s'appelle pourtant "Saint François debout avec une tête de mort" (1635), de Francisco Zurbaran.

Je ne suis pas le seul à trouver étrange le concept de cette émission Les Regardeurs et sa déclaration d'intention trompeuse. Car l'oeuvre et le spécialiste de celle-ci ne sont que des prétextes à faire parler un artiste contemporain de son travail (et un peu du chef d'oeuvre, alors là, on a le droit pour tout potage à des "magnifique", "incroyable", "extraordinaire", "inouï" et généralement le propos est plutôt brumeux) , des faire-valoir en quelque sorte.

Vous vouliez connaître Zurbaran, et voici Valérie Belin. Tant mieux pour elle, mais on a comme le sentiment de s'être fait avoir.

Pour ce qui concerne l'art de l'interview, je ne dirai que « Pierre Descargues ! Jean Daive ! Revenez ! ».

Enfin, le mélange des genres, décalé ou provocateur (Enthoven envoyant les Béruriers noirs dans une émission sur le bouddhisme avait commencé), qui est une sorte d'identité de l'émission (mélanger, mélanger, c'est le mot d'ordre, il faut cross-overiser !) se trouve illustré par un fond musical dont on ne comprend vraiment pas la pertinence avec la lecture d'Elie Faure (après petite recherche avec les premiers mots, la chanson s'appelle I Carry your heart) :

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/04/s16/RF_DBD1D25E-5FBF-44ED-BC2B-05381C299FFD_GENE.MP3" debut="25:18" fin="28:00"]

Philaunet 

Philaunet
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Pronociation des noms propres - Sam 10 Mai 2014, 21:29

Antoine Arnoux a écrit: [À propos de] (...) l'émission « Les Regardeurs » qui vient d'être diffusée et qui portait sur un tableau de James Ensor. Jean de Loisy prononçait le nom du peintre à la mode franco-anglaise ou plutôt anglo-française (Haine sort) au lieu que son invité belge disait, conformément à la phonétique française, En sort. Bien que tous deux prononçassent ce patronyme incessamment, aucun d'eux ne semblait être troublé par cette « discordance » ; aucun d'eux ne paraissait s'apercevoir de ce « désaccord ».    
http://www.franceculture.fr/emission-les-regardeurs-l-intrigue-de-james-ensor-1890-2014-05-10

C'est un problème qui revient régulièrement que vous nous signalez à travers cet exemple. Ici le patronyme anglais d'un ressortissant belge. Il aurait fallu en effet se mettre d'accord AVANT l'émission sur une prononciation commune.

Ce n'est pas la première fois que l'on entend deux interlocuteurs prononcer un nom étranger différemment tout au long d'une émission, l'un correctement, l'autre (souvent le producteur de FC  !) de manière erronée, sans qu'il y ait rapidement un accord. Plusieurs posts en ont donné des exemples.

Michaël Edwards, britannique, se pique de prononcer tous les noms anglais sans exception avec la phonétique française. Cela me semble de l'afféterie, mais en même temps il se tient à une norme claire. Imaginons que l'on prononce les noms de langues ayant un système phonétique éloigné du nôtre, comment reconnaîtrait-on le nom ?

Mais en cette matière, quelles sont les règles (de l'Académie française ?) ? Suivre un usage ? Y- a-t-il même des règles en vigueur à France Culture (on peut rêver) ? James Joyce doit-il être jouasse ?

Enfin, pour ce qui concerne l'ignorance crasse, un bel exemple a été relevé dans  ce post
Nessie a écrit:./.. (...)
- "Francis Djèmz" : ça c'est la ridicule prononciation erronée pour Francis Jammes (on dit Jam' et même Jamm' ). Titine nous le fait à chaque fois c'est comme Laure Adler qui croit qu'elle appelle Handke par son prénom quand elle lui dit "Piteur..".

Philaunet 

Philaunet
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Bavardage pour faire passer le temps - Dim 29 Juin 2014, 17:42

Pour ceux qui suivent le feuilleton « "Lequel" pronom relatif neutre », voici un exemple de « lequel » à la place de « laquelle » commis par Jean de Loisy (comment peut-on ainsi se tromper, difficile à comprendre) :

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s21/RF_CC5A46DC-333A-4E17-B04F-1C451F0E1790_GENE.MP3" debut="21:43" fin="21:55"]

Comment qualifier ce numéro des Regardeurs L'Origine du monde, de Gustave Courbet (1866) et plus généralement l'émission ? Je propose : apprentissage du parler superficiel en mettant l'accent sur des petits faits concernant des personnes en lieu et place d'esthétique, d'art et de domaines connexes. Jean de Loisy est expert à tirer toute discussion vers le bas.

Je me dis (et non "on se dit", pour ne pas déplaire à F. qui veut qu'on assume ses points de vue) : voilà une station culturelle, (prétendument) unique, où une émission de ce genre a toute latitude pour créer un espace d'étude, de discussion, de création du goût pour l'érudition, et qu'y entend-on semaine après semaine ? Du bavardage superficiel sur qui a fait quoi avec le tableau et qui était qui, chronique de faits personnels inintéressants au possible pour le public qui cherche à se cultiver (ça existe).

En cause ? Le très visible manque de préparation de Jean de Loisy dont l'émission est constituée de "name-dropping" et d'anecdotes pour faire passer le temps. Cette émission ne contient aucune exigence intellectuelle, aucun génie propre. Jean de Loisy rame, rame, et rame dès la fin du premier quart d'heure. Quelle chance gâchée ! On, pardon, je me prends à rêver d'un producteur bourré de passion pour l'art qui aurait envie de comprendre, de transmettre, d'éclairer l'auditeur avec un authentique enthousiasme.

Nessie 

Nessie

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Re: « L'Art est la matière » (ex « Les Regardeurs ») - Lun 30 Juin 2014, 15:08

Philaunet a écrit:Comment qualifier ce numéro des Regardeurs L'Origine du monde, de Gustave Courbet (1866) et plus généralement l'émission ? Je propose : apprentissage du parler superficiel en mettant l'accent sur des petits faits concernant des personnes en lieu et place d'esthétique, d'art et de domaines connexes. Jean de Loisy est expert à tirer toute discussion vers le bas.
[...]
En cause ? Le très visible manque de préparation de Jean de Loisy dont l'émission est constituée de "name-dropping" et d'anecdotes pour faire passer le temps. Cette émission ne contient aucune exigence intellectuelle, aucun génie propre. Jean de Loisy rame, rame, et rame dès la fin du premier quart d'heure. Quelle chance gâchée ! On, pardon, je me prends à rêver d'un producteur bourré de passion pour l'art qui aurait envie de comprendre, de transmettre, d'éclairer l'auditeur avec un authentique enthousiasme.

Eh oui nous arrivons à la fin de l'année et ça n'a jamais vraiment décollé, ces "Regardeurs". L'émission vaut quand un des invités a quelque chose d'intéressant à dire sur la création artistique, que ce soit en général, ou bien au bénéfice d'un regard comparé entre l'oeuvre de l'invité et celle qui sert de prétexte au numéro de la semaine. Ca arrive et ça rend l'émission intéressante, une fois par mois ?

Cela dit, une partie de chaque Regardeurs est très soigneusement préparée, or le résultat n'est pas bon : c'est la description préalable du tableau qui va faire l'objet de l'émission. La-dessus ça vaut le coup de s'interroger, donc de l'écouter soigneusement, et pour cela d'avaler quelques tasses de café fort avant d'entreprendre la traversée de ces 3 minutes interminables.  Car la description est presque immanquablement un moment de suprême ennui. C'est dommage ; signalons comme en passant que l'exercice de rédaction lui-même est à recommander à tous : c'est un jeu à la fois passionnant et fort difficile : affichez en plein écran un tableau, de préférence inconnu de vous, et en usant occasionnellement du zoom, essayez d'en produire une description à la fois fidèle, complète, précise, sans recourir aux facilités de rédaction. C'est pas si facile. Mais il se trouve qu'on possède une cinquantaine d'exemples réussis , dont certains édités en volume au Seuil : ce sont les introductions de chacun des documentaires télé de la série d'Alain Jaubert, 'Palettes'.

Jaubert excelle dans cet exercice, cela dit c'est avec tout de même le secours de 3 atouts : en premier lieu le travail sonore, avec la voix de Marcel Cuvelier soutenue d'un discret fond musical, en contrepoint. Second atout : la caméra qui en suivant un itinéraire fluide à travers le tableau, nous donnait à voir les éléments de la description. Enfin il y avait le talent d'écrivain dont Alain Jaubert sut faire preuve en rédigeant ces intros et d'ailleurs tout le commentaire pour chacun des documentaires de la série.

Le problème, c'est que Jean de Loisy n'a aucun des trois : l'image lui manque cela il ne pouvait éviter de le savoir. Pour ce qui est de la qualité de sa rédaction, il gagnerait à mieux étudier celle de Jaubert pour en percer le secret, plutôt que de l'imiter aussi mal. Mais surtout, hélas, comme lecteur il n'a pas la présence de Marcel Cuvelier. Et là c'est bien le comble : on peut conseiller l'expérience suivant : écouter quelques numéros de Palettes, sans regarder son écran télé. On y constate que même privé d'image le documentaire vidéo fait mieux que la radio.

Résultat : ce qui devrait éveiller l'intérêt du lecteur devient un affreux pensum et finalement un obstacle pour entrer dans l'oeuvre. C'est dire où en est rendu France Culture qui se prétend la radio du documentaire...



Dernière édition par Nessie le Mer 21 Jan 2015, 23:26, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

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Niepce - Mer 21 Jan 2015, 10:48

Le dernier numéro des Regardeurs (samedi 18 janvier 2015) est exceptionnellement allégé du calvaire habituel pour l'auditeur, peut-être parce que l'oeuvre n'en est pas tout à fait une : c'est la première image obtenue par Niepce dans ses essais du procédé photographique. La vue depuis sa fenêtre, un paysage de campagne pas très net : des murs de granges.

Je ne sais pas très bien quel est le lien avec les défauts usuels de l'émission, mais l'allègement est bel et bien là : le témoin-expert n'est ni un intellectuel creux, ni un plasticien couronné imbu de son importance, ni un artiste immature au propos stupide ou vaseux ou imprécis ou bien tout ça dans les grands jours. Non, c'est un historien des techniques, qui remet les choses en contexte et c'est plutôt bien fait à mon goût : il retrace le long chemin de l'invention, avec au détriment de NIepce l'injuste privation de sa paternité qui lui reviendra tout de même en fin de parcours ; il y a les enjeux du progrès, les rapports difficiles avec Arago, le rôle réel de Daguerre, bref c'est une leçon d'histoire qui par sa clarté fait mieux que la plupart des numéros de La fabrique de l'histoire. Et puis, autre chance à ne pas laisser passer : on évite la lourdissime description de l'oeuvre par Jean de Loisy, description jubilante pour lui mais épuisante pour l'auditeur.


Indice supplémentaire de qualité : il n'y a aucun élément de description sur le site de France Culture : ni titre, ni le nom des invités, ni l'illustration c'est pourquoi on la trouvera en bas de ce post. Rien à la page du jour où on trouvera offert en tout et pour tout l'écoute à la demande. Pas la moindre miette de mise à jour de la page, tellement il doit être évident que ce numéro enfonce déjà sans mal 90% de la collection des Regardeurs, dont on arrive bientôt à mi-parcours puisque l'émission a maintenant un an et demi. On espère bien qu'elle ne passera pas le cap annoncé des 3 ans, et qu'on nous remettra Elisabeth Couturier ou quelqu'un de même farine et non un haut-fonctionnaire venu gagner à la radio un supplément de salaire dont d'autres ont plus besoin que lui et sauront le gagner avec un peu plus de discrétion.
« L'Art est la matière » (ex « Les Regardeurs ») - Page 2 Niepce10

Philaunet 

Philaunet
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Style débraillé ? C'est peu dire ! - Mar 19 Mai 2015, 22:41

Voici un numéro des Regardeurs La partie de croquet » (1892) de Pierre Bonnard qui va rester dans les annales !

Dans le fil Carnet Nomade
Nessie a écrit: (...), Jean de Loisy lui, est en principe compétent sur le sujet Bonnard. Mais pour faire de la radio sur le sujet Bonnard ? C'est moins sûr s'il s'y prend toujours de la même façon : en invitant des plasticiens décomplexés au style débraillé ; en donnant à l'émission un ton tellement détendu que le résultat est de la plus extrême mollesse intellectuelle ? En copiant pour le pire les intros d"Alain Jaubert dans feu "Palettes". En promouvant une petite protégée qui fait de l'ombre à la Paola de notre pommadé du dimanche ? Passons, passons, il serait cruel d'insister.

Après l'introduction la plus soporifique qui soit, voilà l'entrée en matière avec le plasticien :

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/05/s20/RF_8A88B5D3-9463-4661-96E0-109DAF82DC13_GENE.MP3" debut="04:04" fin="04:13"]

« C'est assez réussi... » :

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/05/s20/RF_8A88B5D3-9463-4661-96E0-109DAF82DC13_GENE.MP3" debut="10:47" fin="12:25"]

Vous l'écriviez dans le fil Carnet Nomade, c'est le métier du producteur (et la qualité de l'équipe de réalisation) qui fait tout. Si Colette Fellous a parfaitement réussi à mettre en valeur l'autre commissaire de l'exposition, Isabelle Cahn,  grâce à son écoute, on ne peut dire que Jean de Loisy offre à Guy Cogeval* (historien de l’art et conservateur général du patrimoine) l'occasion de briller. Du coup, on en arrive à se demander si l'on ne va pas plutôt retenir les propos de Mathieu Cherkit (il fallait le faire)  :

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/05/s20/RF_8A88B5D3-9463-4661-96E0-109DAF82DC13_GENE.MP3" debut="21:02" fin="23:36"]

France Culture, pas de la radio pour les CSP +, comme le dit Poivre d'Arvor (Olivier), mais pour tous, comme ze collège. Bouh, l'élite ! Assez  de ces savants qui ont trop de mots qu'on comprend même pas c'qu'i disent.

* Spécialiste du peintre Édouard Vuillars [sic]



Dernière édition par Philaunet le Lun 08 Fév 2016, 08:48, édité 1 fois

Philaunet 

Philaunet
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« [Strasbourg], était-ce vraiment un grand lieu pour la création de l'époque ? »... - Dim 11 Oct 2015, 21:51

Excellent, excellent, excellent, l'émission Les Regardeurs est toujours aussi divertissante !

Je n'allais pas rater le numéro Nicolas de Leyde, sculpteur (vers 1430-1473) Musée de l’Oeuvre-Notre-Dame (Strasbourg) , because le Musée, aux abords de la cathédrale, j'y passe quasiment tous les jours (je l'ai même fait visiter, mais c'est une autre histoire).

Dunque, sachant que Roland Recht est l'historien par excellence de la cathédrale, que c'est un grand savant et un bon orateur, mais que ses livres sont soporifiques (avis très personnel), que le ou la jeune artiste invité(e) est toujours la caution d'une ridicule et laborieuse concordance des temps, d'un essai toujours raté de relier la pratique artistique contemporaine à ce qui s'est fait un, deux ou, comme ici, plus de cinq siècles avant, et enfin que Jean de Loisy semble improviser ou  préparer son émission à la dernière minute, qu'est-ce que ce numéro allait pouvoir donner ? Eh bien, attentes comblées, c'est-à-dire pas de (bonne) surprise !

Si, le meilleur moment de cette émission fut celui-ci : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s39/RF_DE1524CC-73B7-49DD-B543-710466FF450B_GENE.MP3" debut="18:04" fin="20:10"]

Vient maintenant la question au jeune (c'est la règle) artiste contemporain (spécialité : installations qui s'autodétruisent) et sa réponse :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s39/RF_DE1524CC-73B7-49DD-B543-710466FF450B_GENE.MP3" debut="18:04" fin="21:41"]

Et puis Roland Recht qui répond à Jean de Loisy * pâmé devant les garanties offertes par Nicolas de Leyde (ça sent son envie de signer de pareils contrats aujourd'hui...) et pour terminer une réponse inspirée de Florian Pugnaire :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s39/RF_DE1524CC-73B7-49DD-B543-710466FF450B_GENE.MP3" debut="21:42" fin="26:52"]

Y a-t-il des forumeurs qui écoutent cette émission chaque semaine ?


* qui dit à Roland Recht « je sens le Strasbourgeois de coeur » alors que le rire de Recht ne fait que souligner l'ignorance assez notable révélée par cette question.

* qui dit à Florian Pugnaire « l'homme que nous regardons vous est-il contemporain ?» (c'est Richeux qui lui a fait ses fiches...)



Dernière édition par Philaunet le Lun 08 Fév 2016, 08:49, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

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Re: « L'Art est la matière » (ex « Les Regardeurs ») - Lun 12 Oct 2015, 02:23

Philaunet a écrit:Y a-t-il des forumeurs qui écoutent cette émission chaque semaine ?

Oui moi je l'écoute chaque semaine et déjà je renâcle quand (au début de chaque numéro) Loisy invariablement pose à ses invités la toujours même question : "Vous allez-bien ?". C'est très con comme entrée en matière mais enfin parfois on s'instruit par exemple il y a quelques semaines on apprend que le correspondant (au téléphone) a un lumbago cette information venant enrichir considérablement le contenu de l'émission. Et puis comme ce genre d'ouverture était usuellement bannie des usages radiophoniques (un peu comme les distributions de Bonjour à contre-temps, un intérêt c'est qu'après quelques réaction d'auditeurs mécontents le médiateur de FC pourra toujours les traiter de réactionnaires racornis ainsi peut se comprendre l'utilité de cette question idiote.  

Alors chaque semaine ce sont des discussions entre cop's sur des oeuvres puisées absolument à toutes les époques et dans toutes les disciplines de l'histoire de l'art. Donc déjà c'est très varié. Et quant à la discussion, eh bien c'est très souvent niais et défiguré par les commentaires des artistes invités, la plupart d'entre eux ne sachant pas s'exprimer dans leur langue maternelle. De là, une fois sur deux je m'arrache les cheveux... pourtant j'en conserve environ un tiers non pas un tiers de mes cheveux, mais 1 sur 3 de ces numéros, qui ont un immense mérite en comparaison des autres émissions du programme de FC : elles remplissent le cahier des charges culturel qui représente tout de même presque 10% du programme total alors pensez... Du coup évidemment, on est indulgent et on fait l'impasse sur la qualité qui est aussi faiblarde que la pertinence de ces commentaires farcis d'entre-soi et d'à-peu-près, bref on passe sur l'amateurisme du haut-fonctionnaire bombardé producteur et qui n'a pas jugé utile d'apprendre les rudiments du seul art auquel visiblement (audiblement) il ne connait rien : l'art radiophonique.

On passe sur tout cela et on fait bien, parce qu'on peut apprendre des choses même quand l'émission est pénible à écouter. Dernier exemple en date : les torrents d'émotion déversés par Jean De Loisy dans son numéro sur Deathrose, oeuvre inclassable de Jay de Feo. A la fois peinture et sculpture mais plutôt sous la forme du modelage progressif. Tant qu'on n'a pas vu la chose, on s'interroge puisque l'art contemporain nous a habitués au n'importe quoi et aux impostures les plus variées. Seulement pour cette fois, il y a quelque chose de neuf : il y a que Jean de Loisy ne se sent plus : il répète à plusieurs reprises que c'est une oeuvre parmi les plus émouvantes et les plus importantes du siècle et puis même tiens allons-y : de toute l'histoire de l'art. Au musée de .. .. .. où est exposé ce qu'il en reste de Deathrose puisqu'elle a connu diverses mésaventures, les visiteurs restent sidérés, immobiles de saisissement. On se dit que ça peut être aussi à cause de l'énorme connerie qu'ils ont devant les yeux, et d'ailleurs presque tout le déroulement de la discussion nous incite à mettre une pièce sur cette hypothèse.

Seulement voila : il y a que Jean de Loisy ne cesse d'en rajouter. Aux deux tiers de l'émission le voila pour ainsi dire au bord des larmes alors que voulez-vous, le sceptique de service commence à douter. De ce moment le pari est gagné : il faudra quitter sa radio et trouver quelques photos de l'oeuvre ; réécouter ensuite le podcast ; essayer de comprendre, se faire un avis, juger peut-être et s'instruire certainement. Eh oui, on a appris quelque chose déjà c'est pas tous les jours que ça nous arrive sur France Culture. Et en plus on n'a pas trop entendu de préchi-précha au service du paradigme maison sauf un coup de savate au capitalisme mais ça  c'est le minimum syndical ness pas.

Autre bonne raison d'écouter ce numéro des regardeurs : Loisy et un de ses invités (Jean-Michel Bouhours) s'attardent un moment sur Bruce Conner. Bruce Conner est un des premiers cinéastes du mouvement underground. Effectivement, son premier film "A movie" (1958) cause un choc. Or quelques années plus tard, Bruce Conner a réalisé un 7' sur la sculpture de Jay de Feau. Là ça commence à devenir encore plus intéressant, surtout quand on sait que les films de Conner -en bon artiste underground qui méprise le marché- sont assez faciles à trouver en libre accès.  Je vous dis ça, mais je n'ai pas encore eu moi-même le temps ni la motivation pour aller voir ce que ça donne ce film je voudrais être dans des bonnes conditions je suis certain que vous me comprenez les amis. N'empêche que ce samedi-là, c'était subitement un peu moins horripilant à écouter, avant ou après l'ouverture des vannes lacrymales du producteur, parce que Jean-Michel Bouhours quant à lui, est un assez bon connaisseur de son sujet : responsable des projections de cinéma expérimental à Beaubourg depuis une trentaine d'années au moins. Cela dit, il n'était que le second invité, la première étant une artiste contempopo qui a peut-être reçu après cette émission un bon gratuit pour un stage où elle apprendrait à produire une phrase complète car à coeur vaillant rien n'est impossible.  

Bon je suis fatigué. J'ai la flemme d'aller tester le jugement de Jean de Loisy sur Deathrose de toutes façons France Culture j'en ai plus que marre.

En conséquence je vous mets :
- un premier lien vers ce numéro des regardeurs : http://www.franceculture.fr/emission-les-regardeurs-deathrose-de-jay-defeo-2015-10-04
- un autre lien vers le premier Hit de Bruce Conner : "A movie". https://www.youtube.com/watch?v=4FMjBtvsx2o
Ca va surement prendre une claque si vous regardez ce truc sur un écran trop petit mais si vous pouvez aller jusqu'à un 50cm c'est peut-être vous qui prendrez une claque et sur un écran mural si la définition vous le permet alors là je ne vous dis que ça vous verrez c'est pas trop baroque contrairement à The End de Christopher Mc Laine qui le précède de 5 ans environ, et surtout on est là très loin des emmerdeurs immémoriaux de l'underground comme Brakhage ou Ernie Gehr remarquez si vous avez du sommeil en retard ces deux-là c'est plutôt un bon truc faites confiance à Nessie-les-bons-tuyaux. Pour en savoir un peu plus sur Bruce Conner, on trouve des commentaires assez consistants qui durent jusqu'à plusieurs minutes cela à 2 ou 3  reprises dans l'émission.


_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.

Philaunet 

Philaunet
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Re: « L'Art est la matière » (ex « Les Regardeurs ») - Mar 23 Fév 2016, 09:33

Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t753-incroyable#24573) a écrit:

Jean de Loisy peine à renouveler son vocabulaire quand il s'agit de louer une oeuvre, un artiste. Dans l'émission pointée par vos soins Eros Hugo (14 février 2016), je n'ai pas trouvé d'occurrences en début d'émission mais plutôt en milieu, du tant attendu « incroyable ».  (...)

L'émission ? Les vingt premières sont écoutables et quelques réflexions d'Alain Fleischer sont vraiment stimulantes, mais bien vite, les répétitions s'accumulent en dépit des lectures proposées. Trente minutes suffiraient à Jean de Loisy. Par ailleurs, comment comprendre la piètre qualité de l'image mise en ligne sur laquelle l'étude du jour porte ? Il faudra quelques minutes à votre oeil pour pour comprendre le sens des formes exposées (une Odalisque dont même l'invité peine à voir le corps sur la feuille originale).

Quant au rédacteur du descriptif, il est prolixe (et lourdaud) et emploie volontiers l'imparfait du subjonctif (à la mode ces derniers temps, ce qui n'est pas déplaisant à lire) avec "fût-il", mais n'accorde pas au féminin le mot "amour" au pluriel  : " des amours idylliques, «purs» / ses grands amours que furent Juliette Drouet, Léonie Biard et Blanche Lanvin"

En passant : le masculin prime en grammaire, que ça plaise ou non :  "seront présentées des sculptures de Pradier, de Rodin, des peintures de Böcklin, Cabanel, Chassériau, Corot, Courbet, des dessins et gravures" [des dessins, donc présentés]

Et en passant encore, une sélection est donnée à lire et non "sont donnés à lire" dans Une large sélection de textes de Hugo, pour la plupart très peu connus, seront donnés à lire et à entendre tout au long de l’exposition.

En passant toujours, un lien renvoie à l'album Sound Paintings qui est signalé ainsi  : Quelques références musicales (extraits) : Sounds Paintings . Le titre original contient un jeu de mots dont n'a sans doute pas idée le rédacteur (sound = "son" et "sain")

Enfin, que vient faire cette affirmation et que signifie-t-elle :  "la sexualité de Hugo a parfois été complexe et foisonnante" ?  

Philaunet 

Philaunet
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Le bouvreuil ouvre l'oeil... - Dim 19 Juin 2016, 22:29

France Culture met en haut de page l'émission Les Regardeurs sous le titre "Le déjeuner sur l’herbe", histoire d'une obscène modernité ("obscène", ça attire l'attention...).

Ça tombe bien, j'ai pris l'émission au fil de l'écoute et n'ai pas été déçu (si l'on peut dire).

On appréciera dans ce passage (début 37'45) la "question/intervention" de Jean de Loisy qui dure une minute trente. Je n'y ai pas compris grand'chose, le silence de l'invitée avant de répondre est peut-être significatif ? : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13090-19.06.2016-ITEMA_21013651-0.mp3" debut="37:45" fin="40:32"]
Ceci me rappelle les propos de Yann Sancatorze sur la comparaison que l'on peut faire entre les intervieweurs français qui excellent dans le flou et les phrases creuses et les Anglais de la BBC qui vont droit au but avec précision et clarté (voir In our Time, par exemple)

Dans la foulée, il est possible de goûter les propos des deux invitées (et de Jean de Loisy les "Ah oui, oui, oui"), notamment ceux de Nadeije Laneyrie-Dagen sur le féminisme (forcément puisque l'on parle d'art pictural...) [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13090-19.06.2016-ITEMA_21013651-0.mp3" debut="40:33" fin="42:16"].

Et puis en quoi le portrait en gros plan de l'enseignante en histoire de l'art a-t-il une utilité pour comprendre le sujet, on se le demande.

Pour ce qui est de l'autre invitée, Ariane Michel, on apprend qu'elle "a réalisé des travaux en vidéo qui s’inscrivent le plus souvent dans des dispositifs d’installation ou de performance...", ce qui nous renseigne amplement...  Après la photo on en apprend quand même davantage "...Visibles tantôt en galerie, dans une forêt, au cinéma, dans un couloir de métro ou chez soi, ses œuvres, qui posent la plupart du temps des pierres, des bêtes ou des végétaux au centre du monde, tendent à recomposer le réel pour offrir au visiteur une expérience de déterritorialisation de la perception."

Une "déterritorialisation de la perception" ? Diantre !

Le descriptif présente Nadeije Laneyrie-Dagen :  "Professeure d’histoire de l’art à l’Ecole Normale Supérieure. Spécialiste de la Renaissance, elle écrit volontiers cependant sur des sujets concernant des périodes plus longues, jusqu’à l’art contemporain."

Des périodes plus longues que celle de la Renaissance dont la durée est estimée au minimum à 150 ans (de 1450 à 1600, mais certains parlent de 200 ans) ?  Quelles sont donc ces périodes ? L'adjonction "jusqu’à l’art contemporain" semble grammaticalement dissonante.

D'accord avec Jean-Luuc pour dire que la page est très richement composée. Mais une abondante iconographie ne saurait masquer le manque de qualité d'une émission.

Jean-Luuc 


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Re: « L'Art est la matière » (ex « Les Regardeurs ») - Mar 21 Juin 2016, 03:40

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t629p10-les-regardeurs-chefs-d-oeuvre-de-l-art#26093) a écrit:
France Culture met en haut de page l'émission Les Regardeurs sous le titre "Le déjeuner sur l’herbe", histoire d'une obscène modernité ("obscène", ça attire l'attention...).

Ça tombe bien, j'ai pris l'émission au fil de l'écoute et n'ai pas été déçu (si l'on peut dire).

On appréciera dans ce passage (début 37'45) la "question/intervention" de Jean de Loisy qui dure une minute trente. Je n'y ai pas compris grand'chose, le silence de l'invitée avant de répondre est peut-être significatif ? : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13090-19.06.2016-ITEMA_21013651-0.mp3" debut="37:45" fin="40:32"]
Ceci me rappelle les propos de Yann Sancatorze sur la comparaison que l'on peut faire entre les intervieweurs français qui excellent dans le flou et les phrases creuses et les Anglais de la BBC qui vont droit au but avec précision et clarté (voir In our Time, par exemple).

Jean de Loisy s'embourbe parfois dans ses questions et l'exemple ci-dessus est on ne peut plus probant. Mais le fruit de sa recherche est assez intéressant : du bouvreuil à l'« ouvre-oeil ». Reste à savoir si ce jeu de résonance est valable historiquement (1863) avant de le soumettre à toute interprétation. À mon avis, le silence de l'artiste à la suite de sa question signe moins une réserve qu'un temps de réflexion face à un commentaire qu'il faut s'empresser de re-commenter, au risque de sentir monter l'impatience de son interlocuteur (les conditions sécurisantes et libres de rendement propres à Alain Veinstein n'existent plus sur une seule des émissions de la station).

En revanche, à 48'22'', une autre question alambiquée du producteur a le mérite d'une réponse franche :

Jean de Loisy : Qu'est-ce que vous pensez de cette étrange idée que : on peut être le premier en venant après tout le monde ? (silence) Au fond, c'est ce que dit Baudelaire, quand il dit : vous êtes le premier dans la décrépitude de votre art, votre art est arrivé à un maximum, il ne peut plus que se décrépir parce qu'il va devenir moderne et autre chose, et vous serez le premier. (silence) Vous, vous venez après, vous faites de la vidéo, et du cinéma et vous venez après tout ceux qui ont fait des images fixes, tout ça vous le portez en vous, et vous êtes dans une tradition qui est en train de s'inventer, elle n'a que quinze ans. (silence)

Ariane Michel : Oui, je comprends pas très bien la question.

de Loisy : Bah peut-être que je sais pas très bien la prononcer.

Michel : Ouais mais... Je la perçois très loin...

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t629p10-les-regardeurs-chefs-d-oeuvre-de-l-art#26093) a écrit:
(...) Pour ce qui est de l'autre invitée, Ariane Michel, on apprend qu'elle "a réalisé des travaux en vidéo qui s’inscrivent le plus souvent dans des dispositifs d’installation ou de performance...", ce qui nous renseigne amplement...  Après la photo on en apprend quand même davantage "...Visibles tantôt en galerie, dans une forêt, au cinéma, dans un couloir de métro ou chez soi, ses œuvres, qui posent la plupart du temps des pierres, des bêtes ou des végétaux au centre du monde, tendent à recomposer le réel pour offrir au visiteur une expérience de déterritorialisation de la perception."

Une "déterritorialisation de la perception" ? Diantre ! (...)

L'écoute du début de l'émission vous aurait renseigné plus précisément sur l'oeuvre de cette artiste. Mais, il n'empêche que les descriptions des oeuvres des artistes contemporains sont trop souvent pompeuses, et qui plus est, interchangeables d'un artiste à l'autre, d'une oeuvre à l'autre. C'est ce qui rend l'approche de l'art contemporain délicate, souvent vérifiée par ce constat : sur le papier (cartel de musée, texte introductif), le visiteur rigole/se moque. Devant la parole de l'artiste/sa médiation, la compréhension s'opère. « Déterritorialiser la perception », soit, de tels mots peuvent justement formuler la démarche de l'artiste. Mais à dire vrai, c'est du placement de produit deleuzien, ni plus, ni moins. Qui fait toujours plaisir à son récipiendaire/galeriste.



Dernière édition par Jean-Luuc le Mar 21 Juin 2016, 23:33, édité 1 fois

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