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Accueil / France Culture

Lectures du jour, du soir et de la nuit    Page 10 sur 11

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Richard Matheson,''Escamotage'' lu par Robert Rimbaud, Roger Bret et Véra Feyder (1975) - Ven 17 Nov 2023, 12:55

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p420-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#38273) a écrit:Tout commença un beau jour de printemps, il y a déjà quelques années.
Ce matin-là, je me réveillai pourtant d'excellente humeur. Je ne sais pas pourquoi, sans doute en raison d'un rêve agréable dont le souvenir s'était effacé comme une trace de pneu recouverte par une pluie torrentielle. J'allumai la radio avec entrain. L'invité était un sociologue. Curieux. On en entendait peu, c'était nouveau. Alors oui, il bégayait un peu, criait dans le micro des injonctions et des conseils avisés, nous apprenait que si des choses ne tournaient pas rond, c'était qu'il fallait juste les remettre dans le sens de la rondeur, tout bêtement, que finalement si tout le monde faisait ce qu'il préconisait, nous vivrions dans le meilleur des mondes possibles. C'était bien. C'était beau. (...)
Des sociologues de la sociologie. Des EHESS de Sciences Po, des EHPo, des Sciences ESS, des EHPo, des sociologues des marsouins, des sociologues de la montagne, des sociologues de la politique, des politologues de la sociologie, qui bredouillaient, qui bafouillaient sans cesse, sans cesse brayant des injonctions sur tout. L'horreur. Je compris enfin. Ils étaient là, partout, ils envahissaient notre esprit, neurone par neurone, nous contaminant. A ce rythme, dans quelques mois nous serions tous sociologues.
(...)
Oui, c'était la bonne solution, celle qui me permettrait enfin de caser le dixième titre de la série des "Histoires fantastiques" dans mon histoire sociologico-politique : l'escamotage. (...)
Une perle de lecture que cette nouvelle de Richard Matheson, Escamotage (1ère diffusion 17/10/1975). À ne pas manquer.
Un écrivain raté, aux abois, voit progressivement son rapport au réel se brouiller. Ses relations avec son épouse, sa maîtresse, ses amis, et jusqu'à la réalité de sa propre existence semblent se dissoudre dans un grand sentiment de malaise...

En 1953 le jeune écrivain américain Richard Matheson publie une nouvelle intitulée "Escamotage". Celui qui n’est pas encore le maître de l’épouvante et de la science-fiction qu’il deviendra les années suivantes, développe déjà dans ce texte l’un de ses thèmes de prédilection : la dissolution progressive de l’être devant des forces qui le dépassent. Des forces qui en l’occurrence se trouvent au cœur de l’âme et de l’esprit du personnage principal qui est un écrivain raté. Incapable de concrétiser ses ambitions littéraires, il se laisse dévorer par la honte que lui inspire son échec. Cet échec et cette honte agissent sur lui comme des poisons lents et tout son rapport au réel s’effrite progressivement...
PDF : Escamotage, de Richard Matheson.

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Jean-Louis Trintignant dit un texte de Baudelaire : Le théâtre de Séraphin - Lun 04 Déc 2023, 13:04

Jean-Louis Trintignant : un timbre de voix et une prosodie qui captent l'attention dans sa lecture de Le théâtre de Séraphin (extrait des Paradis artificiels) (Bonnes nouvelles, grands comédiens 1ère diffusion : 12/08/1971) rediffusé une 2e fois dans les Nuits le 28 novembre 2023.

Le texte intégral (dont des passages sont coupés dans la lecture) : ici pages 9 à 24.

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Julio Cortazar, ''Tous les feux le feu'', lecture André Dussolier - Lun 08 Jan 2024, 13:32

Julio Cortazar, "Tous les feux le feu" lu par par André Dussollier 1982.
Une nouvelle au titre cryptique et une surprenante lecture de bout en bout, deux histoires s'entremêlant sans transition. On apprend, dans l'article fouillé de 30 pages, plus bas, qu'au début le récit est composé de chapitres faisant se succéder des  époques différentes, et qu'à mesure de la progression de la nouvelle, chaque histoire est narrée une ligne sur deux.

Plusieurs éléments des deux histoires sont obscurs, la contemporaine étant la plus déconcertante  : est-ce dû au découpage de l'histoire par l'adaptateur qui a réduit le contexte ou à la volonté  de l'auteur cherchant à faire de son lecteur un complice de sa création ? On pourra lire l'article de 2011, notamment la page 321. L'ensemble de l'étude est une analyse de la création littéraire chez Julio Cortazar dont l'érudition est massive.

Une leçon de lecture d'André Dussolier.
Dans la nouvelle de Julio Cortazar que vous allez entendre, ce n’est pas une mais deux histoires qui nous sont comptées [sic] par André Dussolier. Combat de gladiateurs et femme trompée. Ces deux histoires ne semblent rien avoir en commun. Mais au fur et à mesure, plusieurs thématiques se font écho.
Dans la première histoire, qui se déroule à l’époque de la Rome antique, un proconsul emmène son épouse à un combat de gladiateurs. Dans la seconde, une femme téléphone à son mari, alors qu’elle vient d’apprendre qu’il la trompe. Rien de commun en apparence entre ces deux récits dont la coexistence désarçonne dans un premier temps. (...)
• Par Patrice Galbeau  
• Avec  André Dussollier  
• Réalisation Anne Lemaître
• Bonnes   nouvelles, grands comédiens

Salted with Fire. Biblical Allusions, Heraclitus and Judgement by Fire in Julio Cortázar’s ‘All Fires the Fire’
• July 2011
• Orbis Litterarum 66(4):312 – 340
Authors:
Aagje Monballieu
• Ghent University
Danny Praet
• Ghent University
Mark Janse
• Ghent University
‘All Fires the Fire’, published in 1966 as part of an eponymous collection, is one of the most sophisticated, experimental short stories written by Julio Cortazar. It is also one of his most intensely studied short stories.
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Christian Alers lit ''La Péniche aux deux pendus'' de Georges Simenon - Mer 14 Fév 2024, 15:11

Un maître-conteur en la personne de Christian Alers lisait en 1985 La Péniche aux deux pendus (35'), nouvelle publiée par Georges Simenon en 1936. Une diffusion du 15/02 de la rediffusion de 2017 présentée par Philippe Garbit.

Qui est cet artiste de la lecture ?

Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2193

Wiki (qui ne connaît pas la radio comme art en soi) : Christian Alers (1922-2019).

Les quelques insertions de transitions musicales datent l'enregistrement, on est bien dans les années 1980 et plutôt au début.

Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2195

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Jean Le Poulain lit Edgar Allan Poe et Richard Matheson (1970) - Jeu 15 Fév 2024, 09:32

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p500-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#39309) a écrit: (...) Deux lectures dans les Nuits :
Bonnes nouvelles, grands comédiens  (08/10/1970)
par Patrice Galbeau
"Le cœur révélateur" d’Edgar Allan Poe, & "Journal d’un monstre" de Richard Matheson, par Jean Le Poulain
réalisation Arlette Dave

On entend tout de suite que Le Poulain est un acteur qui excelle surtout dans le comique. Dans Poe, c’est original, mais pour un personnage atteint de folie, c’est tout à fait plausible.
Dans le Matheson, l’acteur est encore meilleur : il allie parfaitement le caractère enfantin de la narration avec l’horreur de son contenu. (...)

D'autres « Bonnes nouvelles, grands comédiens » sont répertoriées dans ce billet du 28/08/23, dans lequel ont été ajoutées ces dernières nouvelles.
La lecture du "Journal d’un monstre" de Richard Matheson est de celles que l'on n'oublie pas. Une interprétation magistrale pour un récit glaçant.

Babelio : Richard Matheson et Goodreads Born of Man and Woman
His first short story, "Born of Man and Woman," appeared in the Magazine of Fantasy and Science Fiction in 1950. The tale of a monstrous child chained in its parents' cellar, it was told in the first person as the creature's diary (in poignantly non-idiomatic English) and immediately made Matheson famous. Between 1950 and 1971, Matheson produced dozens of stories, frequently blending elements of the science fiction, horror and fantasy genres.

Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2196

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Dans la colonie pénitentiaire de Franz Kafka (19 septembre 2020) - Jeu 01 Aoû 2024, 16:53

En 2020 a été diffusé un « Cycle Franz Kafka » , lectures de "Le Terrier", "Dans la colonie pénitentiaire" et "La sentence et autres récits". Ces trois récits ont été mentionnés au cours de l'évocation de la Série « Felice, Milena, Dora, Ottla : quatre femmes avec Kafka » par Ruth Zylberman et Julie Beressi (2022). Seul le premier est disponible en ligne et l'on ne s'épanchera pas trop sur l'interprétation de Denis Lavant qui ne donne pas envie d'aller au-delà du premier quart d'heure. Le deuxième est en revanche captivant (voir Archive.org si disponible). La lecture de Dans la colonie pénitentiaire est en effet servie par des interprètes (INT) de qualité et une belle équipe technique que la station n'a pas trouvé utile de mentionner. Il faut donc se retourner vers l'inathèque qui n'identifie pas non plus la responsable des bruitages (Elodie Fiat).

Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2544

On pourra ne lire que la première partie de l'introduction de J-P. Lefebvre pour garder la magie du récit (atroce en soi, et drôle) sans brouillage intellectuel.
"Un expert itinérant, qu'on suppose juriste reconnu ou anthropologue plutôt que technicien de la guerre ou de la mise à mort, débarque dans une île au milieu de nulle part pour examiner le système mécanique d'exécution des condamnés à mort dans une " colonie " dirigée par un commandant, encadrée par des officiers assistés de soldats. C'est le nouveau commandant du camp qui l'a invité à venir expertiser ce système qu'il veut selon toute apparence abolir. L'expert est donc censé assister à l'exécution d'un homme - un " indigène ", semble-t-il, même si rien ne le dit expressément - condamné sans procès à la peine capitale pour n'avoir pas respecté l'interdiction de dormir et s'être rebellé contre le capitaine tyrannique dont il était le domestique. La peine de mort en vigueur dans cette colonie est exécutée sans jugement au moyen d'une machine sophistiquée qui, entre autres pratiques abominables, inscrit en toutes lettres dans la chair même du condamné le principe ou commandement qu'il a enfreint.
La dimension poétologique de la fable est explicite : la machine de mort est une machine à écrire, l'écriture fait mal, et pas uniquement parce qu'elle est rappelée au douloureux rappel de la Loi dans la chair même du supplicié. […]
La mort violente et volontaire de l'officier peut se lire comme le renversement fantasmatique du suicide de Georg Bendemann dans La Sentence en meurtre suicidaire du père.
En actionnant poétiquement la machine à écrire, en devenant écrivain, le fils abolit " structurellement " la Loi du père et son commandement : " Tu n'écriras pas. " "

Extraits de la notice de Jean-Pierre Lefèbvre dans La Pléiade
Pour mémoire, l'exceptionnelle lecture à une voix sur SWR 2 de ''In der Strafkolonie'' par l’acteur Jürgen Holtz en 1996.

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Lectures : ''Devant la Loi'', ''Une petite femme'' et ''La Sentence'' de Franz Kafka (2020) - Ven 02 Aoû 2024, 15:03

Dans la série Série « Cycle Franz Kafka » le 3e volet consistait en trois lectures : La sentence et autres récits (26 septembre 2020). Cette émission a été retirée de l'écoute en ligne.
 
"La sentence" qui donne son titre à l'épisode est la troisième et la plus longue partie (la moitié de la séquence). Placement compréhensible, car la lecture peut décourager l'auditeur et lui faire abandonner le tout (il n'y a pas de minutage sur le site, un renseignement pourtant simple à fournir).

Avec "Devant la Loi" on est en terrain connu, puisque c'est un extrait du Procès. C'est très bien lu.
Devant la Loi il y a un gardien. Un homme de la campagne vient trouver ce gardien et demande à entrer dans la Loi. Tiré du Procès, ce court récit dans lequel La Loi est un édifice « posé », muni d’une porte d’entrée, est une parabole exprimant une « désespérante attente ».
Lu par Hervé Briaux Accompagnement musical : Manuel Peskine
On lira avec profit sur le cite Cairn.inf « Devant la Loi » : le judaïsme subversif de Franz Kafka Michael Löwy • Dans Raisons politiques 2002/4 [n°8], pages 117 à 129.

Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2545

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On est toujours en terrain familier avec "Une petite femme" ↓
Cette femme a « quelque chose de Frieda dans Le Château. Le narrateur pourrait l’aimer, et c’est bien la donnée profonde de ce récit. La petite femme est décrite avec une faveur décroissante par un personnage qui exhibe ainsi, performativement, sa fourberie maladive dans un long monologue délirant. » (extrait de la notice de La Pléiade)
Lu par Thibault Vinçon Accompagnement musical : Manuel Peskine

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Et pour les amateurs qui trouveront éventuellement le récit  "La Sentence" sur Youtube, il est interprété par Hervé Briaux, Léo Dussollier et Emmanuel Noblet. Ces deux derniers ne brillent vraiment pas, on croirait entendre des collégiens faisant la récitation ↓
Un jeune homme, Georg Bendemann, achève d’écrire une lettre à l’un de ses amis d’enfance parti depuis trois ans s’établir à Saint-Petersboug et qui rencontre des difficultés dans son commerce. Durant cette période, la mère de Georg est morte et celui-ci a dû prendre en main la gestion des affaires familiales. Il n’ose parler à son ami de ses succès et après des hésitations, finit par lui faire part de son mariage prochain avec une jeune fille de famille aisée. Sa lettre dans la poche, il se rend dans la chambre de son père, « affaibli par l’âge et la maladie, mais qui reprend soudain des forces et la maîtrise du destin de son fils, rival de toujours, qu’il condamne à mourir par noyade, avant de mourir lui-même, semble-t-il, en s’écroulant sur son lit, suivi dans la mort par le fils, qui va se jeter dans la rivière comme s’il obéissait à un ordre du père. Il est clair que l’une des clefs de ce récit instinctif, comme de tant d’autres plus élaborés, ne sera fournie que sept années plus tard dans la Lettre au père. On peut considérer que La Sentence […] est l’une des premières rédactions cryptiques de ce célèbre règlement de comptes douloureux, qui ne fut publié qu’en 1952. Tout s’y noue à ne pouvoir se desserrer : le conflit psychique presque classique, l’affrontement idéologique avec le père, entre autres autour de la judéité, l’excitation du projet érotique-matrimonial, la performance de l’écriture et la décision de persister dans ce projet de vie en remontant des profondeurs de l’inconscient.
Extraits de la notice de Jean-Pierre Lefebvre dans La Pléiade
Réalisation Cédric Aussir
Conseillère littéraire Caroline Ouazana
Accompagnement musical : Manuel Peskine Bruitages Elodie Fiat
Prise de son, montage, mixage : Antoine Viossat, Eric Boisset
Assistante à la réalisation : Romane Chibane
Traduction de l'allemand (Autriche) par Jean-Pierre Lefebvre, publiée dans La Pléiade, chez Gallimard

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''Lettre au père'' de Franz Kafka, lecture Renaud Bertin (2020) - Lun 05 Aoû 2024, 08:53

Samedi Fiction : "Lettre au père" de Franz Kafka, les 3 et 10 octobre 2020 (retiré de son site par la station).

Une lecture de première qualité de Renaud Bertin avec quelques brèves et sobres ponctuations musicales de Denis Chouillet et Maël Bailly. Une réussite à tous points de vue, ces deux heures s'écoutent sans un seul moment de lassitude.
En 1919, alors âgé de 36 ans, Kafka écrit à son père une longue lettre réquisitoire où il analyse comment la figure paternelle toute puissante, figure fantasmatique, l’a maintenu depuis l’enfance dans un sentiment de peur et de culpabilité.
Considérée comme la clef de la personnalité et de l’œuvre  de Franz Kafka, la Lettre au père commence ainsi :
Très cher père,          
Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre, en partie justement à cause de la peur que tu m'inspires, en partie parce que la motivation de cette peur comporte trop de détails pour pouvoir être exposée oralement avec une certaine cohérence. Et si j'essaie maintenant de te répondre par écrit, ce ne sera encore que de façon très incomplète, parce que, même en écrivant, la peur et ses conséquences gênent mes rapports avec toi et parce que la grandeur du sujet outrepasse de beaucoup ma mémoire et ma compréhension.
En novembre 1919, Kafka a 36 ans. A cette époque, il a publié quelques nouvelles (La Métamorphose, La Sentence, La Colonie pénitentiaire). Il écrit la nuit mais travaille le jour en tant que juriste dans une compagnie d'assurance pour gagner sa vie. Après deux tentatives de mariage qui ont échoué, il veut épouser une jeune praguoise, Julie Wohryzeck. Son père n’approuve pas, Kafka n’a pas la force de résister et rompt ses fiançailles. Il écrit alors cette longue  lettre réquisitoire qui ne sera jamais lue par son destinataire. « Il ne t’est guère arrivé de m’humilier plus profondément » dit le fils à son père.
Il décrit comment toute sa vie cette figure toute puissante du père, figure fantasmatique, l’a dominé et aliéné, comment elle l’a maintenu dans un sentiment constant de culpabilité et de honte. Elle est à l’origine du manque de confiance, du sentiment de peur, d’inaptitude, d’empêchement, dont souffre Kafka et d’où dans le même temps il puise la matière de son œuvre.
Avec une remarquable acuité, d’une manière quasi clinique qui n’empêche pas les fulgurances, il analyse ce mécanisme où la question de la filiation, et donc du mariage, est au centre.
Traduction Marthe Robert
Conseillères littéraires: Caroline Ouazana et Emmanuelle Chevrière
Réalisation: Juliette Heymann
Avec Renaud Bertin
Musique originale et piano: Denis Chouillet
Alto: Maël Bailly

Prise de son, montage, mixage: Claire Levasseur, Manon Houssin
Assistante à la réalisation: Justine Dibling


Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p420-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#38301) a écrit:(...)
Autre lecture par un écrivain,
Lettre au père de Franz Kafka (1966)
lue par Dominique Rolin
1- 14-03
2- 15-03
3- 16-03
4- 17-03
5- 18-03
Cette lettre, écrite en 1919, n’a été publiée qu’en 1952, soit donc qu’une dizaine d’années avant cette lecture par Dominique Rolin.
Pas de présentation, comme signalé plus haut. Il faut croire que ce texte n’a pas été choisi par hasard, car il convient bien à la voix de Dominique Rolin. Celle-ci la lit comme on lirait une lettre que l’on vient de décacheter, ce qui évite de se lancer dans une mauvaise interprétation du texte. Par la magie du montage, la lecture a été nettoyée de ses imperfections. Les coupes sont, si l'on y fait bien attention, sensiblement perceptibles.
Les généreux extraits balaient l’ensemble de la lettre.
Il existe d’autres versions radiophoniques de cette lettre, celle de 2020 n’est plus disponible à l’écoute et ce n’est pas plus mal.
Nous préférerons renvoyer vers André Dussollier, qui lui a les moyens de se lancer dans une lecture plus nuancée.
Lettre au père (21-04-1997), émission « Parole donnée », enregistrement public dans le Grand Auditorium de la BNF.
réalisation Marguerite Gateau (...).

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Pages arrachées aux romans de Simenon : ''Les gens d'en face'' (1989) - Lun 09 Sep 2024, 16:49

Pages arrachées aux romans de Simenon : "Les gens d'en face" (1989) (Les Nuits de France Culture - Lundi 9 septembre 2024 (première diffusion le dimanche 31 mai 2015)).

Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2675
"Pages arrachées aux romans de Simenon - Ralph Messac", dans cette émission, en 1989, peu après la mort de Simenon, Ralph Messac lisait des extraits du roman "Les gens d'en face".
Pas la lecture habituelle que l'on connaît dans le format "Pages arrachées à...", mais une introduction de Ralph Messac, davantage commentateur que lecteur, durant huit minutes, puis la lecture au débit assez rapide d'extraits, entrecoupée de mise en contexte des morceaux choisis.

Pourquoi ce choix pour les NuitsFC ? Parce que l'intrigue se déroule en Ukraine ? La séquence de 25 minutes a rempli sa mission en donnant envie de lire ce roman en entier.
Après l'Occupation, Georges Simenon vécut en Amérique, au Canada puis aux Etats-Unis. De retour en Europe en 1955, l'écrivain belge accordait une série d'entretiens à André Parinaud sur la Chaîne Nationale. Dans son parcours littéraire débuté en 1919, Simenon distinguait trois paliers : "le roman populaire, le roman policier et le roman "tout court". À l'étiquette tenace d'auteur de roman policier qu'on lui accolait, il répondait :

   C'est assez énervant quand même parce que je suis un artisan, j'ai travaillé très durement comme un artisan travaille, heure après heure, jour après jour, pendant toute ma vie. Le roman policier n'a en réalité pris que trois années de mon effort. Or cette étiquette me reste vis à vis d'un bon nombre de gens. Chose curieuse d'ailleurs, elle me reste beaucoup plus ici en France qu'à l'étranger. Jamais par exemple aux Etats-Unis ou en Angleterre on dirait Simenon, auteur de roman policier, ou jamais on ne me parlerait que de Maigret. Peut-être en fin de conversation me parlera-t-on de Maigret mais jamais exclusivement. Tandis qu'ici ça arrive très fréquemment. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que Maigret d'ailleurs est plus prêt du cœur du Français que mes autres personnages_."_

Le 4 septembre 1989, la mort de Simenon fait la "une" des journaux du monde entier. On rend surtout hommage au "père" de Maigret. Quelques mois après sa disparition, Gabriel Andivero proposait à plusieurs personnalités de choisir un des romans de Simenon et d'en lire des extraits. Nous écoutons Les gens d'en face par Ralph Messac qui avait choisi de saluer l’auteur des "romans durs" souvent oublié.

   Par Gabriel Andivero, avec Ralph Messac et Gabriel Andivero
   Réalisation Jacques Taroni
   Pages arrachées aux romans de Simenon - Ralph Messac (1ère diffusion : 28/12/1989)
   Indexation web : Documentation sonore de Radio France

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Babelio : Simenon, Les gens d'en face

Résumé :

" Comment ! vous avez du pain blanc ! " Les deux Persans entraient dans le salon, le consul et sa femme, et c'était celle-ci qui s'extasiait devant la table couverte de sandwiches joliment arrangés.
Or, il n'y avait pas une minute qu'on disait à Adil bey :
" - II n'existe que trois consulats à Batum : le vôtre, celui de Perse et le nôtre. Mais les Persans sont infréquentables."
C'était Mme Pendelli qui parlait ainsi, la femme du consul d'Italie, et celui-ci, affalé dans un fauteuil, fumait une mince cigarette à bout rose. Les deux femmes se rejoignirent en souriant au milieu du salon au moment précis où des sons, qui n'avaient été jusque-là qu'une rumeur vague dans la ville ensoleillée, s'amplifiaient et soudain, au coin de la rue, éclataient en fanfare.
Alors tout le monde gagna la véranda pour regarder le cortège.

(Source : Pocket)

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Lectures du jour, du soir et de la nuit - Page 10 Scre2676

Les impressions défavorables ressenties par Adil bey à son arrivée dans la petite ville populeuse et maussade où l'appellent ses fonctions de consul se précisent de jour en jour, l'inconfort de son installation, contacts décevants avec le public et l'administration soviétiques, méfiance des gens qui l'entourent. Elles se concrétisent notamment par la curiosité d'un couple qui semble l'épier des fenêtres d'en face : les Koline, chez qui vit la sœur du mari, Sonia. Celle-ci, jeune fille d'allure frêle, est la secrétaire d'Adil bey. Correcte et ponctuelle dans son travail, elle participe du même monde fermé auquel se heurte le consul, prisonnier d'une solitude qui lui pèse et dont la santé s'altère peu à peu : ne serait-on pas en train de l'empoisonner, comme son prédécesseur ? Cependant, le comportement de Sonia ne cesse d'intriguer Adil bey qui tente de se rapprocher de la jeune fille ; elle lui cédera mais, devenue sa maîtresse, elle ne se livre pas pour autant. Jusqu'au jour où, le consul devinant que c'est elle qui a reçu l'ordre de mêler à sa nourriture de l'arsenic, une scène violente, qui les bouleverse tous deux, finit par les réunir dans la détermination de quitter le pays ensemble et de se marier. Ce qui, pour le consul, est un départ régulier devient pour Sonia une fuite clandestine. Un projet est mis au point avec la complicité du capitaine d'un navire belge. Mais dans cette ville où la surveillance est trop bien faite, Sonia ne viendra pas rejoindre Adil bey : elle a été exécutée.
(Source : Tout Simenon) 1933, éditions Arthème Fayard

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Michel Simon lit ''Rapport pour une Académie'' de Franz Kafka (1965) - Mer 11 Sep 2024, 14:36

Michel Simon lit ‘Rapport pour une Académie’ de Franz Kafka (1965) (Rediffusion Dimanche 2 juin 2024).

Le récit ne casse pas trois pattes à un gorille, c’est d'abord la voix et l'art de conter de Michel Simon qui captent l'attention de l'auditeur. L'introduction de l'employée 2024 de France Culture est médiocre comme d'habitude, le département de la Côte-d'Or y remplace la Côte de l'Or...
Publiée en 1917, Rapport pour une Académie est l'une des nouvelles les plus célèbres de Franz Kafka. Il y raconte l’histoire d’un homme au passé de singe, invité par une académie des sciences à faire une conférence sur sa vie antérieure simiesque.

Une " métamorphose " à l'envers : un ex-singe devenu homme

Rotpeter, Peter Le Rouge, est, dans ce texte écrit à la première personne, un conférencier s'adressant aux membres d'une académie scientifique. Cinq ans auparavant Rotpeter n'était encore qu'un singe parmi d'autres. Intégré depuis à la société humaine, il en maîtrise à présent la langue et les codes, et possède la culture moyenne d'un Européen. De sa capture dans son pays d'origine, La Côte d'Or (Note : la Côte de l'Or dans le texte lu), le Ghana d'aujourd'hui, à son emploi de comédien de vaudeville, Rotpeter fait devant cette assemblée le récit de sa métamorphose, la seule issue qui lui était permise après sa capture. (...).
• Par l'ORTF
• Michel Simon lit "Rapport pour une Académie" de Franz Kafka (Date d'enregistrement : 01/01/1965)
• Avec Michel Simon (comédien)
• Traduction de la nouvelle de Franz Kafka par Alexandre Vialatte

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Curly

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Nouvelles du crime, par Francis Lacassin (1985) - Lun 30 Sep 2024, 18:25

La tranche de cake 21h-22h est réservée à la lecture, la fiction, la poésie. Du bouche-trou avant fermeture des programmes pour la nuit.
En réalité, plein de rediff'.
Les semaines qui viennent, en s'maine : rediff' 1991, "Le dahlia noir", suivi de la pastille niaise de poésie (c'est la nouveauté, pas de quoi pavoiser), et une autre rediff', "Les Rolling Stones" par François Bon, rediff' 2002, puis 2003, et pis encore 2006, & 2012, & été 2023.
On s'fout vraiment pas d'not'gueule.

Le sameudi, c'est guère mieux, donc finalement, c'est mieux. Logique.
Les nouvelles productions sont tellement au rabais (inspiration S-F via chatGPT) que vous devez vous jeter sans hésiter sur une nouvelle diffusion du temps où France Cu était une radio élitiste tout ça tout ça, que les gens dans le micro ils donnaient même pas l'heure en gloussant en plein milieu de leurs bafouilles, qu'ils déroulaient pas le cv et les ouvrages en promo de leur invité toutes les cinq minutes, pétard de pétard de mille pétards, qu'est-ce que c'était pourri, je vous dis pas.
Durant quatre sameudi, nouvelles diffusions de "Nouvelles du crime", la série estivale (qui s'est un peu prolongée, ponctuellement, jusqu'en novembre) de Francis Lacassin, spécialiste de littérature populaire, et qui avait pour l'occasion constitué une petite anthologie du récit criminel. Avant la lecture, excellente, Lacassin présente brièvement les textes. Si l'enrobage musical est distillé avec art, il est parfois quelque peu marqué par son temps (musique synthétique de Blade Runner par Vangelis par exemple).
La série n'en demeure pas moins de très haute qualité.
Quand on pense que dans la journée, dorénavant, les misérables lectures sont données, par souci d'économie, aux stagiaires, techniciens et autres assistants, dont les prestations font pitié, on mesure la fonte du budget de la radio culturelle, et le peu d'estime dans lequel on tient l'auditeur, bon à gober ces machins inécoutables censés le plonger en pâmoison.

Sur la page de "Nouvelles du crime", les noms des acteurs ne sont même pas donnés. Une radio qui ignore la voix, c'est paradoxal, mais en même temps tout à fait compréhensible. Il suffit d'écouter les programmes de jour pour entendre que la voix, on s'en tape un peu. Suffit d'avoir la même élocution qu'un présentateur de BFM tévé, gueuler en accentuant à mort une syllabe sur deux pour donner de l'importance à des mots qui n'en ont aucune, bafouiller en sus, parce que plus c'est mal fichu, plus c'est hyper cooool.

"Nouvelles du crime", réalisation Jacques Béraud, sauf indiqué.

La maison de Turk Street, de Dashiell Hammett (12 & 13 août 1985), avec Philippe Nicaud.
Erreur sur la victime (5 novembre 1985, réalisation Anne Lemaître), d'Horace Mc Coy, [aucune mention nulle part du nom des deux acteurs]
L'écharpe de soie rouge, de Maurice Leblanc (30 juillet 1985), avec Alain Christie
Le retour d'Imray (31 juillet 1985), de Rudyard Kipling, avec Jean Topart

Le 19 octobre, France Cu reprend "Témoin à charge" d'Agatha Christie (8 & 9 août 1985), avec Christian Alers et Anne Wartel, qu'elle a déjà diffusé dans les nuits en 2014, et.... le 13 septembre 2024. Du remplissage de grille dans les grandes largeurs.

Autres numéros disponibles grâce aux Nuits version Philippe Garbit  :

Entreprise de transport, de Léo Malet (22 & 23 août 1985), avec Henri Lambert, Philippe Nicaud & Rémy Kirch

La péniche aux deux pendus, de Georges Simenon (15 août), avec Christian Alers

Le discours de la méthode, de Jean-Patrick Manchette (30 août), avec Robert Party & Henri Poirier

Le père Brown mène l'enquête : Les trois instruments de la mort, de G.K. Chesterton (2 août), avec Alan Adair

Les chats, de Boileau-Narcejac (22 octobre), avec Jean Faubert, Lita Recio, Christian Alers, Jean-Paul Tamaris & Henri Poirier

Petit agneau, de Fredric Brown (21 août), avec Jacques Frantz & Rémy Kirch

Prenez garde aux ballons rouges, de Pierre Véry (16 août), avec Rémy Kirch [plus de page sur le site, donc plus de lien, pour ce numéro repris en mars 2019. Heureusement, YouTube]

Tuer un homme, de Jack London (5 août), avec Robert Party



Dernière édition par Curly le Sam 09 Nov 2024, 10:27, édité 1 fois

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