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La Grande table - Tirons la nappe !    Page 6 sur 47

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Alain Machefert 


51
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Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mer 06 Fév 2013, 19:31

Nessie a écrit:
Mordillat ou la plaie des débats.
Peut-être, mais à aucun moment je n'ai entendu les participants à ce débat émettre le moindre doute sur leurs propres convictions. Encore un débat bien binaire. Mais le sujet du mariage pour tous aura eu le mérite de "relancer" Paul Thibaud. On l'endend et voit beaucoup ces derniers temps.
En fait il faudrait se poser la question plus générale: un débat peut-il être culturel ? Comme vous le savez maintenant, je pense que non. Trop souvent nos débateurs se sentent obligés de défendre leurs causes et le seul but est de convaincre. Et pour cela, toutes les armes sont mobilisées: mauvaise foi, amalgammes, exagérations, simplifications, j'en passe et des meilleures.

Nessie 

Nessie

52
Répondre en citant  
Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mer 06 Fév 2013, 21:33

Peut-être que chez un esprit évolué comme l'est celui de Paul Thibaud, le doute se trouve en amont, lors du travail philosophique de préparation, observation, conceptualisation. Et que partant, la conviction construite est à la fois davantage relativisée, et aussi moins assénée : il me semble qu'il présente son point de vue avec beaucoup plus de douceur et de prudence que Mordillat, et sans s'en prendre à l'adversaire comme ce dernier le fait systématiquement, selon les bonnes vieilles méthodes des idéologues. Il n'est que trop visible que même avec une overdose de bienveillance, on aura du mal à attribuer à Mordillat le quart de la sagesse épistémologique de son vis-à-vis.

Cela dit, ce débat était fort peu culturel. C'est de la polémique sur un sujet de sauciété. Le débat chez Finkielkraut avec le même Paul Thibaut avait, notons le, une autre tenue.

Pour autant je vous trouve terriblement pessimiste, Alain. Impossibles, les débats culturels ? Eh bien mettons autour d'une table Tretiack, Tobie Nathan, Philippe Meyer pourquoi pas, c'est à dire des gens qui respectent les avis d'autrui. On verra bien vite que le débat est possible. D'ailleurs aux temps du panorama de telles choses existaient. Et même à Métropolitains dans les séances de l'Equerre et le compas ou dans les délibérations du jury 'La ville à lire', on entendait des avis contraires sans excès, il n'y avait quasiment jamais de prises de bec, et les participants tous gens intelligents même les plus acides (Jean-Claude Garcia par exemple) savaient mettre de l'eau dans leur vin en cours de discussion.



Dernière édition par Nessie le Jeu 07 Fév 2013, 01:34, édité 1 fois

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

53
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Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Jeu 07 Fév 2013, 00:25

Nessie a écrit:(...) Impossibles, les débats culturels ? Eh bien mettons autour d'une table Tretiack, Tobie Nathan, Philippe Meyer pourquoi pas, c'est à dire des gens qui respectent les avis d'autrui. On verra bien vite que le débat est possible. D'ailleurs aux temps du panorama de telles choses existaient.
S'il y a eu de formidables débats culturels au Panorama, ils n'allaient pas sans les mêlées verbales entre Dadoun, Spire, Gilbert Lascault - la voix de ce dernier ! - et les autres (Konopnicki, Koster) qui m'ont fait plus d'une fois éteindre le poste, d'ailleurs une des rediffusions nocturnes récentes d'un Panorama sous la houlette de Michel Bydlowski m'a rappelé ces prises de paroles intempestives et simultanées que Jacques Duchateau ou Bydlowski avaient bien du mal à canaliser - plus tard on admira la maîtrise, la culture et la voix de Jean-Maurice de Montrémy comme arbitre, bien trop rarement sollicité à FC, des débats du midi)

Des débats sans interruption de la parole d'autrui, et où l'on refuse d'attaquer directement l'opinion opposée au profit d'une présentation argumentée de ses propres thèses, peut-on trouver cela le midi actuellement ?

Alain Machefert 


54
Répondre en citant  
Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Jeu 07 Fév 2013, 04:35

Je ne doute pas que Paul Thibaud ait fait travail de réflexion, de doutes, .... en amont. Mais c'est exactement le problème. Ce travail de réflexion est complétement perdu dans ces pugilats que sont devenus les débats. Je ne doute pas (trop) de la bonne intention des débateurs. Ils se sentent "obligés" de défendre leurs idées, leurs amis, leurs communautés. Et pour ce faire, ils utilisent les mêmes méthodes que j'ai énoncées précédemment.
Mais rassurez-vous Nessie, si je ne considère pas les débats culturels, ils sont trés souvent distrayants. Et en fait, les circonvolutions des débateurs sont trés fascinantes à observer.
Je prends seulement pas mal de recul.

Nessie 

Nessie

55
Répondre en citant  
Deux débats réussis ... - Ven 08 Fév 2013, 13:44

Alain votre prévention me semble fort juste si elle vise les débats polémiques. Sur FC à quelques exceptions près (notamment une signalée par Antonia dans le fil des matins), ils sont catastrophiques : acharnement polémique, absence d'écoute, combats de chiffonniers. Pour autant, tous les débats culturels ne sont pas des débats polémiques, c'est même le contraire : plus ils sont authentiquement culturels, moins ils seront polémiques.

Alors ça arrive, et peut-être pas si rarement. Miracle : même avec Mordillat ça peut marcher. Ce fut le cas lors de ce numéro du 5 décembre, sur le théâtre documentaire. Si j'écoutais assidûment la Grande table, il est probable que j'en aurais trouvé un plus récent.

D'ailleurs c'était aussi le cas hier midi, la discussion portait sur la double utilisation de la figure de l'écrivain : dans des biographies d'écrivains réels, et dans des romans dont le personnage principal est un écrivain. Dans le studio, 3 personnages civilisés (Letellier, De Viry, Ory) donnent chacun leur avis, il n'y a pas de désaccord dans l'air et peut-être même pas de désaccord possible : ce sont simplement des points de vue différents, qui se complètent. On peut soupçonner chacun des trois de s'être éventuellement enrichi -même modérément- à l'écoute des deux autres.

./...



Dernière édition par Nessie le Ven 08 Fév 2013, 13:48, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

56
Répondre en citant  
... et une présentation ratée. - Ven 08 Fév 2013, 13:46

./...

En revanche ou par contre, pour enfoncer toujours un certain clou, je signale que dans la même émission d'hier, à l'occasion de la demi-minute de baratin qui fait fonction d'intro, Caroline Broué a commis 4 fois sinon la même erreur ou la même faute (quoiqu'à mon sens, c'est est bien une) du moins le même trick de l'image-qui-fait-genre. Qu'on en juge :
<< Devant la recrudescence des biographies d'écrivains, et des romans qui ont en cette rentrée de janvier et février pour personnage principal un romancier. Notre complice Marin de Viry nous a suggéré une conversation sur l'utilité des biographies aujourd'hui et sur le bénéfice intellectuel que nous pouvons en retirer. Il en discutera dans un instant avec un historien et un écrivain, le sceptique Pascal Ory et la facétieux Hervé Letellier hi hi hi hi hi (elle ne fait pas vraiment comme ça mais c'est tout ce que je trouve pour figurer l'accès de rire con) ils ne sont pas contents de ces adjectifs. >>

- Recrudescence : ce mot a usuellement une connotation péjorative. L'employer pour un fait positif introduit une part de second degré, donc d'humour dont on gagnerait à se demander s'il est ici bien venu ? Utile/Inutile ? Déplacé ? Parasite ?
- Complice : même remarque. Il ne s'agit aucunement d'un complice mais d'un collègue, d'un confrère, d'un partenaire, d'un ami, de tout ce qu'on voudra. Tout simplement d'un auteur. Choisir le mot "complice" n'est pas une faute en soi, c'est un effet de style.
- Sceptique - Facétieux : il faut bien colorer les présentations, non ? Euh, peut-être, mais pourquoi donc, au fait ? Eh bien pour masquer le vide. Que jadis à la même heure ni Duchâteau ni Bydlowski ni Pascale Casanova n'avaient recours à de tels jeux, cela ne suffit pas à délégitimer Broué, mais attire notre attention sur un tout petit fait secondaire et sans importance : cette fille n'a pas souvent quelque chose de valable ou d'intelligent à dire, alors elle meuble avec des effets dignes d'un débutant sur une radio pour les djeunz.

Pour en revenir aux mots employés et à leur sens strict, nul doute que Caroline Broué ne sache très bien tout cela. Elle aurait peut-être du mal à improviser pour chacun de ces mots une définition claire, mais je gage que pour chacun le sens est profondément assimilé, et que c'est avec une très consciente inconscience qu'elle s'amuse à faire genre, truffant ainsi sa demi-minute de présentation avec ces 4 images qui... ne font que parasiter le propos, jusqu'à ce qu'au moins un des deux invités (ou les deux ?) manifeste qu'en ce qui le concerne, il n'apprécie que modérément l'étiquette.


Se passer entièrement de ces images ne donnerait peut-être pas un résultat vraiment meilleur. Pourquoi ? Mais parce que cette dérive de Broué porte un nom : c'est le style. Le style c'est de l'homme même, et ici il est pitoyable. Le style de Caroline Broué est celui de la branchée un peu plus cultivée que la moyenne et qui se doit d'être correctement péchue quand elle crachote dans le micro d'une radio pour un public correctement ignare. Voila comment on peut qualifier son style ; donc rien moins que France Culture. Notons que l'absence de style ne donnerait probablement guère mieux (voyez Vincent Lemerre, Joseph Confavreux, Florian Delorme et les autres grands atones de la chaine). Caroline Broué qui est gentille et cultivée à défaut d'être une pointure de la radio, tente de masquer son vide par les effets de style, sans voir et sans savoir que son choix stylistique est tout simplement idiot.

A quand le grand retour du contenu sur la fréquence de FC ?



Dernière édition par Nessie le Sam 09 Fév 2013, 15:32, édité 3 fois

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

57
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Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Sam 09 Fév 2013, 14:36

Nessie a écrit: (...) - Sceptique - Facétieux : il faut bien colorer les présentations, non ? Euh, peut-être, mais pourquoi donc, au fait ? Eh bien pour masquer le vide. Que jadis à la même heure ni Duchâteau ni Bydlowski ni Pascale Casanova n'avaient recours à de tels jeux, cela ne suffit pas à délégitimer Broué, mais attire notre attention sur un tout petit fait secondaire et sans importance : cette fille n'a pas souvent quelque chose de valable ou d'intelligent à dire, alors elle meuble avec des effets dignes d'un débutant sur une radio pour les djeunz.
Bien vu : comme il y a de moins en moins de producteurs ayant "quelque chose de valable ou d'intelligent à dire", ils meublent avec des formules.

Les trois anciens animateurs du Panorama que vous citez avaient de la connaissance et le respect du sens des mots, ils savaient relancer avec à propos et intelligence, mais l'époque contemporaine n'est pas à cela : elle est à l'effet de contraste, à l'opposition, à la citation de formules (de quoi X est-il le p... de nom ?), à la provocation pour faire rigoler et surprendre.

Pour se cultiver, il faut du temps, du recul, ce que n'ont pas ou ne veulent pas avoir les producteurs employés par le Directeur de FC.

On a donc une station pour clientes de cinéma dans une file d'attente qui trouvent qu'enfin France Culture n'est plus la prise de tête qu'elle était autrefois, on y entend même de super extra chanson américaines que même une philosophe qui écrit des livres (rendez-vous compte !) explique comment c'est beau avec des mots pas trop compliqués, alors, France Culture, c'est génial, quoi !

égo 


Invité

58
Répondre en citant  
l'art de démoraliser les auditeurs brouéphiles - Dim 10 Fév 2013, 14:04

Bonjour ici Fontaine

Réponse au post 56 :
_- Recrudescence : quelle belle idée de mettre la prolifération de certaines biographie au rang des MST
- Sceptique - Facétieux : un qualificatif par intervenant = gain de temps
un public correctement ignare : cette expression mériterait un développement , n'est-il pas ?
Pas d'inquiétude pour les crachotements dans le micro , ils sont parfaitement waterproof
Caroline est gentille et cultivée et bosseuse même bien loin de la catégorie bonbonnière sponsorisée par fluocaril
hi hi hi hi hi (elle ne fait pas vraiment comme ça mais c'est tout ce que je trouve pour figurer l'accès de rire con) : un con-seil vous pouvez retranscrire un rire-con par : hi hi hi hi hi ...hi han hi han hi han sans les grandes zoneilles.

Réponse au post 57 :
On a donc une station pour clientes de cinéma dans une file d'attente qui trouvent qu'enfin France Culture n'est plus la prise de tête qu'elle était autrefois : c'est une superbe définition et j'ai l'impression que la dégringolade n'est pas prête de s'arrêter. J'ai questionné une petite pointure de la culture dans mon village, elle ne se rend compte de rien. J'ai tout de même eu cette réflexion d'une autre personne : « France Culture porte parole de la pensée libérale » et d'une autre encore : « je n'écoute plus la radio ! » ,quel apostat !
J'ai choisi de répondre en ego pour ne pas incrémenter mon compteur – à plus comme disent nos djeunz - La Grande table - Tirons la nappe ! - Page 6 Vieux-smiley

Nessie 

Nessie

59
Répondre en citant  
Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Dim 10 Fév 2013, 14:24

<< correctement ignare >>

Mais, cher égotaine, vous semblez oublier (ou ignorer ? noooon je n'ose y croire) que le critique n'est pas soumis aux mêmes devoirs que ceux qu'il critique. Il a ses droits et devoirs, bien à lui. D'ailleurs certains de ses devoirs lui sont propres et ne s'appliquent aucunement au critiqué. Telle est la dissymétrie des deux rôles, dont j'ai déjà parlé jadis, je crois que c'était ici (en milieu de post).

Ne serait-ce qu'en tant qu'opérateur privé, le critique bénéficie d'une bien plus grande liberté morale que l'opérateur public. Ensuite parce que l'exercice critique suppose une certaine injection d'effets de style, à fins de moquerie, d'acidité, de ce que vous voudrez (à fins d'éloge, même). Après, c'est une question de goût : je suis en droit de pratiquer le dithyrambe lourdingue à la Christine Goémé, mais je ne le fais pas, par gout (cela dit je connais un imbécile qui, loin d'ici et dans son site, le fait couramment). De même je suis en droit de pratiquer l'alliance de mots, l'oxymore l'ironie ou l'antiphrase comme le fait Caroline Broué (elle, de façon plus ou moins consciente), parce qu'en tant qu'opérateur privé j'ai bien le droit de me faire mousser, et libre à moi de le faire avec légèreté ou lourdement. D'ailleurs quand c'est le cas, comme Gomez ou Alain Machefert me l'ont bien fait sentir, c'est plutôt d'une autre façon (je vous laisse trouver ça dans d'autres fils, ça occupera votre dimanche). Par contre, quand les employés du service public ne cessent de faire leur petit cinéma perso -et Broué n'est pas la seule, voyez Voinchet- alors ils ont intérêt à être excellents, sinon ils sont horripilants et leur numéro est déplacé en plus d'être médiocre. Maintenant, je n'empêche personne de juger que les facilités de la petite Broué, ou que les lourdeurs de la mère Goémé, sont d'excellente facture. A chacun son oeil critique, ness pas. Même qu'on est tous là pour en causer.

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

60
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Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Dim 10 Fév 2013, 20:45

Nessie a écrit: (...) Ne serait-ce qu'en tant qu'opérateur privé, le critique bénéficie d'une bien plus grande liberté morale que l'opérateur public. Ensuite parce que l'exercice critique suppose une certaine injection d'effets de style, à fins de moquerie, d'acidité, de ce que vous voudrez (à fins d'éloge, même). Après, c'est une question de goût : je suis en droit de pratiquer le dithyrambe lourdingue à la Christine Goémé, mais je ne le fais pas, (...)
Mise au point générale intéressante.

Concernant le dithyrambe, c'est un produit de la paresse et de la mode de l'emphase qui fait que tout étant extraordinaire, top génialissime, très ceci et extrêmement cela (comme Mandiargues, que CG n'a pas dû beaucoup lire), tout finit par se valoir et plus aucun adjectif n'a de valeur ni de sens. Trop d'éloges écoeure et sent la volonté de masquer l'ignorance de celui les prononce. C'est une des caractéristiques de la parole des critiques de littérature ou de cinéma à FC.

Baptiste 


Invité

61
Répondre en citant  
Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Dim 10 Fév 2013, 23:43

Reconnaissons à Caroline Broué une forme de cohérence : elle anime un "magazine", donc elle cause comme dans les magazines ("une certaine idée de", "de quoi le Gibolin est-il le nom ?", "faculté à créer une complicité avec le lecteur", etc.) avec des magazineries matinées de 4ème de couv' les jours de grande forme ("le plus prolifique de sa génération", "une singularité atypique dans le paysage chorégraphique", etc.). L'emphase émotionnelle façon Laure Adler est un vieux truc rentable pour maquiller l'indigence intellectuelle tout en embourbant l'auditeur dans ses sentiments et en l'installant dans une complicité de contrebande. La grande arnaque quoi.

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Re: La Grande table - Tirons la nappe ! -

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