C'est vrai qu' il faut savoir terminer une discussion surtout, ce qui commence à être le cas, elle tourne en rond, et aussi si le ton devient désagréable, discourtois, quand les arguments sont qualifiés de « loufoques », presque tous! Dans ces conditions, on peut se demander s'il ne faut pas mieux arrêter.
Comment ça, "quels arguments loufoques" ? Mais voyons presque tous et je ne vais pas les relever 50 fois
Donc je ne saurai jamais lesquels de mes arguments sont loufoques.
je pense que les lecteurs du fil...
Ah bon, il y a des lecteurs? Il va falloir faire attention à ce qu'on écrit!
ont bien vu dans mes réponses quel sérieux ça méritait.
J'en cite un, pour exemple ! "30 ans c'est rien". Cette remarque n'apportait rien ni en général sur le débat ni en particulier sur la question de l'existence des élites palestiniennes.|
Trente ans, ce n'est effectivement pas beaucoup pour relever un pays arriéré surtout sous la tutelle d'un autre Etat.
Les élites existaient, c'est une évidence historique. Les cadres de la société intermédiaire, peut-être pas ça je n'en sais rien. Mais peu importe, c'est un point sans grand intérêt à côté d'autres tout aussi secondaires. Leur seule fonction est d'enliser la réflexion, et de toutes façons ça n'est pas du dialogue très sain que celui qui tourne en rond sur un paquet de questions qui ne mène qu'à du pinaillage interminable.
Voila pourquoi je ne cède pas à l'injonction de relever les autres en répondant à ta question "Lesquels ?" car ça serait accepter de noyer l'essentiel dans un flot de pinaillage dilatoire.
Donc j'aimerais revenir à l'essentiel, selon moi, de la question Palestinienne :
- Comment appeler l'installation des Juif en Palestine ? Jusqu'à 1947 il ne s'agit pas d'une invasion. Maxime Rodinson dit "Entreprise de colonisation" et c'est probablement ce qu'il y a de plus proche.
Entreprise de colonisation, je prends. C'est une formule qui condamne l'entreprise. Il n'y a pas contradiction formelle entre les deux formules. La colonisation conduit à l'invasion, elle s'en distingue fort peu.
Invasion, je prends mon Robert et je lis: action d'envahir. Envahir: conquérir, s'emparer, occuper, prendre, s'étendre d'une manière abusive.
Mais c'est d'une débilité historique hallucinante que d'assimiler l'affaire à une invasion militaire comme celle de la France par l'Allemagne, ou à une colonisation impériale comme celle de la France par l'Algérie, ou encore à celle des vastes étendues sauvages très peu peuplées comme l'Afrique du Sud, l'Australie, ou l'amérique du Nord.
Trouver des points communs ne veut pas dire assimiler.
L'arrivée des juifs en Palestine entre 1880 et les années 30 ne ressemble à aucun de ces déroulements historiques.
Mais qui a dit ça?
Par contre, tenter de les en rapprocher témoigne surtout du regard qu'on jette sur l'histoire quand on ne sait pas sortir de ses cadres mentaux. Et si on est incapable de l'analyser dans sa spécificité, le plus commode est d'inventer, avec les ressources du manichéisme qui, bien commode, permet d'attribuer les bons et les mauvais rôles.
Qui sait sortir de ses cadres de pensée? Bons et mauvais rôle, on ne peut pas dire que la politique conduite avec obstination par le gouvernement israélien permette de lui attribuer le bon rôle, ce que d'ailleurs tu admets dans la suite du message.
Les mots que j'ai lus comme "leurs vassaux" sortent tout droit d'une usine à fantasmes.
L'idée d'une Palestine purement village Potemkine non pas indépendante mais vassale d'Israël, on la retrouve souvent dans les écrits des Israéliens de droite, je la retrouverais facilement si besoin en était. Ils ne disent pas ça comme ça, les gens du Likoud disent du bout des lèvres qu'ils accepteraient peut-être et dans un délai non précisé un Etat palestinien qui n'aurait aucune des prérogatives d'un Etat.
- La seule question qui vaille, à mes yeux, n'est pas "qui a perdu la partie" ni même "qui a le mieux/moins bien joué son intérêt", mais : qui a refusé de vivre avec l'autre, de d'où est venue la violence initiale ?
Mais est-on obligé de vivre avec des gens qui viennent d'ailleurs, qui n'ont pas été invités et qui n'affichent pas de bonnes intentions, dont le but avoué est « pousse toi de là pour que je m'y mette »? Comment accepter de vivre avec des gens qui ont une pratique et une idéologie de conquête? C'était bien le cas, non? Le livre de Herzl s'appelle bien l'Etat Juif. Fonder un Etat, ce n'est pas anodin. Il était bien prévu que cet Etat soit créé dans la Palestine, et la Palestine n'est pas la Pampa. Il était bien dit dans ces livres que cette terre était la terre des ancêtres et qu'à ce titre, ils avaient sur elle des droits historiques sacrés et irrécusables sur elle, genre de formules que l'on retrouve encore de nos jours.
Que je sache, il n'y a pas de conquête militaire de la Palestine par les juifs avant la tentative d'invasion sur 3 ou 4 fronts en 1947.
Ce sont les Britanniques qui avaient fait le travail, la Palestine avait été conquise par les Britanniques qui ont ouvert la voie à l'immigration des Juifs.
Ils se sont défendus et ont gagné la partie, et je me demande qui à leur place ne se serait efforcé de faire de même. Certains des kibboutz se sont armés dès les années 20 parce qu'ils ont éprouvé le besoin de se défendre. Mais c'est bien connu que partout où ça travaille et fait prospérer la terre, en l'absence de loi il faut se défendre soi-même. Qu'on me raconte un seul cas où les armes ont servi aux juifs pour attaquer un village voisin ? C'est évidemment une absurdité historique.[
Dans les villes comme je l'ai dit, ils avaient cohabité depuis des siècles, alors pourquoi tout d'un coup la cohabitation devient impossible ?
Parce qu'il y a eu un afflux massif d'immigrés animés par une idéologie de conquête et des milliers d'autres immigrés qui se préparaient à en faire de même.
Qui donc leur a foutu en tête qu'ils étaient en train de se faire envahir ? Se faire envahir par des agriculteurs et des commerçants ?
Les agriculteurs, ils ont besoin de terre et la terre est rare. Les agriculteurs sont les meilleurs envahisseurs qui soient. Qui leur a foutu dans la tête? Les écrits sionistes, ne serait-ce que ça.
Si les arabes avaient laissé aux juifs la possibilité de reconstituer le shtetl, tout le monde y aurait gagné.
Mais c'est un conte de fées pour amuser les enfants. On ne peut vraiment pas reprocher aux Arabes d'avoir pensé autrement
Et cette incapacité des pro-pals à comprendre ça a quelque chose de comique quand on les voit par ailleurs (puisque ce sont les mêmes) soutenir la légitimité de la libre-installation en France de quiconque ne vient ni pour faire de la culture ni aucun commerce qu'il soit légal ou non.
Ce n'est vraiment pas la même problématique.
Il y a autre chose qui est tout à fait particulier et qui est à comprendre du côté non des agresseurs, mais des victimes : de tous les peuples spoliés, les palestiniens semblent être les seuls à s'employer à aggraver leur état.
La formule les seuls à s'employer à aggraver leur état relève de la polémique et ne tient pas compte de la puissance, des ressources et aussi de la ruse et de la détermination de leurs ennemis, de la richesse de leurs réseaux. Elle fait sans doute allusion au fait que les Palestiniens n'ont pas autant que le voudraient les sionistes accepté leur défaite. Au moins, la question n'est pas enterrée, comme le demandent les sionistes et ceux qui les défendent. Ne pourriez-vous pas enfin parler d'autre chose? Mais les Palestiniens des raisons de résister, ils ont une légitimité, qu'ils ont récemment renforcée aux Nations-Unies, des appuis, et l'Etat d'Israël a des fragilités, leur plus grande fragilité, c'est leur dépendance à l'égard des Etats-Unis qui ne leur seront peut-être pas toujours aussi favorables. D'ailleurs, je ne comprends pas bien ce que les Israéliens exigent d'eux. Qu'ils reconnaissent la perte de 90% de leur territoire et qu'ils leur laissent les clefs de leurs maisons en partant avec une reconnaissance de dette?
Les indiens d'Amérique et les aborigènes, jouant le jeu de la puissance qui les a écrabouillés et la confrontant à ses propres valeurs, récupèrent leurs droits.
Quels droits ont-ils récupéré? Ce n'est pas un exemple convaincant, c'est un contre-exemple. Des réserves, des casinos, quelques symboles, des musées... Merci, vous êtes trop bons, Messieurs les yankees!
Les arméniens jouent le jeu de la Diaspora pendant un siècle et maintiennent à la fois leur mémoire douloureuse, et leur culture. Aujourd'hui ils relèvent la tête, et font plier la Turquie.
Même pas. La Turquie continue à nier le génocide. Et puis une petite satisfaction symbolique ne répare pas le massacre d'une population. Et puis, si on peut trouver les Palestiniens et leurs défenseurs pénibles, je trouve les Arméniens particulièrement pénibles.
Maintenant, voyons comment les dirigeants palestiniens oeuvrent pour améliorer leur sort : l'autorité palestinienne, face aux efforts de paix, répond "si nous avions la bombe atomique on l'utiliserait contre vous immédiatement".
Je n'ai pas vu cette déclaration. Il m'est impossible de la qualifier.
S'adresser ainsi à un état voisin qui est à la fois plus fort, plus riche, plus évolué en technique, plus démocratique, c'est contribuer activement à aggraver sa propre situation.
En ce qui me concerne, j'ai depuis longtemps renoncé à plaindre des gens qui vivent dans la haine d'autrui à cause de malheurs dont ils sont eux-mêmes les agents actifs.
Ne pas les plaindre, ça va. Plaindre c'est vain, c'est inutile, mais tu fais autre chose, tu cherches à les délégitimer par tous les moyens possibles, tu exprimes du mépris, et là, je ne suis pas d'accord. Mais si tu dis qu'ils ne t'intéressent pas d'accord, ils se passeront de toi, comme ils se passent de moi car je ne peux rien faire pour eux.
Pour ce qui est de vivre dans la haine, franchement, on ne peut pas le leur reprocher. Là, le dossier est plus que lourd pour les Israéliens. Il y a une stratégie de haine, une stratégie de démoralisation qu'Ariel Sharon avait en son temps théorisée. (Je me souviens, j'avais découpé l'article).
Ce faisant je ne dédouane aucunement l'Etat d'Israël, dont la faute est de s'être installé dans ce lopin de terre en y prenant la part du lion,
C'est bien mon opinion. C'est même le fond de ma pensée.
ni de continuer à maintenir la pression et notamment le mitage par les implantations en Cisjordanie.
Là, je te suis très bien, mon cher.
Mais pour ce qui est du recours à la force, quand on a un voisin aussi évolué que ça, qui vous mord la main chaque fois que vous la lui tendez, je ne sais pas ce qu'on peut faire d'autre que de continuer à employer la force en attendant qu'il évolue un minimum.
Si on considère l'OLP, ils ont beaucoup évolué depuis Yasser Arafat qui a déclaré la charte de l'OLP caduque et par la suite. Quand les Palestiniens ne recourent pas à la force, mais aux Nations-Unies, où ils ont obtenu une quasi-unanimité, moins les Etats-Unis, le Canada, la Tchéquie et quelques Etats microscopiques, ils sont l'objet de nouveaux chantages, de nouvelles vexations.
Les Palestiniens auront leur terre dans une pleine souveraineté, et non en position de vassaux, quand ils ne promettront pas la mort à celui qui peut leur rendre cette terre. Imagine seulement que tu aies commis une faute envers ton voisin, et qu'il te dise "dès que tu auras réparé ta faute, je te tuerai". Ne pas comprendre que celui-là se conduit comme un con, c'est ne rien comprendre
Au nom de qui parles-tu? Rien ne garantit que ce que tu dis est vrai, les Israéliens n'en font qu'à leur guise. Il faut distinguer qui dit quoi et leur faire la leçon sur le ton le plus catégorique qui soit n'est sûrement pas la bonne méthode.
Enfin le dernier mystère dans cette affaire, c'est pourquoi l'idéologie progressiste française se focalise à ce point sur cette affaire, qu'elle contribue à envenimer.
L'idéologie progressiste française est ce qu'elle est, laissons la. La question palestinienne est une question qu'il faut envisager sui generis, qui n'a pas à être polluée par toutes sortes de récupérations et d'amalgames les plus divers.
Elle ferait mieux de s'interroger sur la façon désastreuse qu'a la France d'organiser sa propre immigration. Immigration qui devrait être une chance et dont on fait une plaie vive.
Qui est ce on?
Ce qui montre bien la cohérence dans l'incohérence de ces idéologues du droit à tout pour le pauvre, la victime, le faible, le dominé.
C'est une extrapolation. Pour les Palestiniens, personne ne demande le droit à tout. Le pauvre a des droits, les victimes ont des droits, les faibles ont des droits et les dominés ont le droit de ne plus l'être. Sinon, c'est la barbarie. Je ne suis pas adepte de Nietzsche qui prétend que l'esclavage est la condition de toute civilisation supérieure.
Ce qu'il y a de cohérent, c'est le choix du séparatisme au détriment de la coopération.
Pour ce qui est de la Palestine, le séparatisme s'impose. Il faut deux Etats séparés, je crois que personne ne le nie, même pas Schlomo Sand, qui y serait sans doute favorable.
Ce choix prend deux visages différents dans la chaudière de Palestine et dans notre petite casserole mais il repose sur la même erreur de visée.
Quelle erreur?