Après
une première partie à encéphalogramme plat, et
une seconde sans évènement notable venant ternir les moments creux s’enchaînant sans temps mort, suite, et hélas fin, de
L'invité des matins (d'été) du 27/07.
Résumé : la tension est à son comble, il ne se passe rien, il est possible qu’il ne se passe toujours rien, mais rien n’est plus sûr.
Donc, l’application Stop Covid. Y’a-t-il un résidu de polémique à ramasser ?
Robocop tente le coup : « Stop Covid, l’application qui a tant fait parler d’elle euh si si elle fonctionne bien c’est c’est p’t’être c’est le moment de l’utiliser là justement… »
Mais la polémique, elle est périmée.
Bien, oui, pourquoi pas, répond le spécialiste, tous les outils sont bons.
Mais ça ne démonte pas notre robot moulineur, qui tente une remise à neuf de la polémique en guise de conclusion. Donc Stop Covid « à condition là aussi évidemment de de savoireuh instaurer la cONfiance nécessaireuh pour l’utilisation euh de ce genre d’outil les questions que ça peut poser mercieuh... » s’ensuit les noms et titres des deux invités. And now...the journal of eight o’clock clock codek.
And after the journal...
Retour des invités. Nouvelles présentations, résumé de ce qui précède, mais à deux cents à l’heure, on n’a pas que ça à foutre, tant de choses passionnantes nous attendent encore…
Résumé pour les malchanceux qui prennent le chemin en route : « nous avons parlé avant huit heures de la situation actuelle – de cet été – des risques de repriiiises, de la diiifffficulté à trouvééé le ton juuste pourlaparolepubliquelesautorités, des questions que cela pose dans nos rapports auze autres... »
Qu’est-ce qui a été dit au juste ? Que fallait-il retenir ?
- Les risques : y’en a, faut faire gaffe.
- Les difficultés à trouver le ton juste : c’est effectivement difficile.
- Le rapport aux autres : c’est compliqué, faut un peu faire gaffe aussi.
Et là c’est bon, les absents sont remis à niveau.
Nouvelle question : « Au delà de l’été donc la suite, Jean Delfraissy le présideeent euh du Conseil scientifique nous dit que l’hypothèse la plus probable est l’arrivée d’une deuxième vague euh pour octobre novembre décembre vous nous avez dit à peu près attendre la même chose hein tout à l’heure. Alors très clairement on sait qu’il y a des plans de reconfinement euh à l’étude, que l’objectif c’est de ne pas, reconfiner, tout le monde, quoi qu’il arrive. Donc quels sont ces plans ? On parle de confinement ciblé, c’est-à-dire par zones géographiques, par populations ? »
Les deux possibilités envisagées dans la question sont pas mal, mais le spécialiste a une préférence pour la première (la géographique), le but étant d’éviter l’objectif à ne pas atteindre qui était aussi dans la question.
Question suivante ?
« Au-delà de l’efficacité, est-ce que c’est possible, est-ce que c’est envisageable, vu de la place qui est la vôtre, au Comité consultatif d’éthique, de mettre en place un confinement ciblé des personnes vulnérables à commencer par les personnes âgées ? »
Comme le premier spécialiste n’était pas chaud chaud, voyons si le second est d’accord. On croise tous les doigts, et Robocop ses circuits, pour qu’ils soient pas d’accord.
Eh bien à la one : c’est loupé, et à la two « il faut faire attention au risque affectif de l’isolement », une idée qui friserait l’originalité si elle n’avait pas été rabâchée depuis maintenant quatre mois. Mais c’était bien la réponse que méritait une si belle question, si originale et pétillante d’intelligence.
Pour éviter l’enlisement, Robocop retente le coup, en coupant l’invité parce que ça suffit on a compris c’est bon à moi maintenant :
« ...mais donc pour vous le le le le confinement pareuh pareuh type de population ou par classes d’âge notamment ça n’est pas une bonne idée. »
Silence, parce que ça sent la liaison skype & co à plein nez, et puis réponse au départ gênée, parce que la notion de bonne/mauvaise idée, le bien/le mal, le pour/le contre, c’est un peu simpliste comme qui dirait.
La réponse, elle est simple, c’est la même que la précédente, mais avec une louable tentative de le dire légèrement différemment. En conclusion, retour sur le titre de l’émission « la juste mesure », parce que dans le titre il y avait déjà le contenu, c’était pas la peine d’aller plus loin finalement.
La question suivante, qui s’adresse à l’autre invité, a la chance d’être non seulement en gros la même que la précédente, mais en plus a la chance d’avoir été posée par tous les médias d’information à tous les spécialistes qu’ils avaient sous la main, parce qu’elle est bien lacrymale. Robocop ne se fout pas de notre gueule, elle a chauffé ses circuits pendant des heures pour nous la trouver.
« Justement cette dimension affectiiive euh cette question éthique aussi vis à vis des personnes âgées elle se pose y compris là cet été par exemple quand on, quand on retourne en famille qu’on est en contact avec des personnes âgées qu’on a pas vues depuis des mois euuuh on voit bien qu’parfois ce sont ELLES qui veulent absolument embrasser leurs enfaaants, leurs petits-enfants, à partir de quel moment on leur fait plus de mal ou de bien (retour du binaire) en refusant ça, comment on mesure ça finalement ? »
Boudiou, mais quelle va être la réponse ? Mais la même, toujours en encore, que c’est compliqué, mais que si l’enfant est porteur, c’est pas top quand même…
Comme le chercheur est au bout de son rouleau, il va nous ressortir toutes les généralités sur :
- il faut être solidaires
- c’est une crise importante
- et il faut pas l’oublier, parce qu’on en est au début
- on doit gagner du temps avant d’avoir un traitement et un vaccin. Et là, victoire !
Mais Robocop a le circuit qui frétille :
« Eh oui mais ça vous avez dit récemment encore euh il y en a pour un moment à priori avant d’avoir le traitement et le vaccin... »
Récemment = l’invité est multi-invité dans tous les médias, Robocop pose depuis le début les mêmes questions qu’ailleurs, et elle vérifie la conformité des réponses.
Mais c’est le coup de théâtre, car oui, l’espoir demeure pour un traitement « réellement efficace » à l’automne, et un vaccin en 2021.
Robocop en est tellement sidérée qu’elle passe direct à la suite, parce que l’heure tourne. Est-ce que le second invité a une conclusion à nous offrir ?
« En attendant d’avoir ces traitements et peut-être ces vaccins, a-t-on déjà assez de recul est-ce qu’on a eu le temps et pris le temps d’analyser c’qui s’est passé pendant le confinement pour savoir comment, mieux faire les choses s’il fallait y r’venir, et est-on prêt peut-être à avoir un débat qu’on a pas eu l’temps d’avoir en mars sur ce qu’on fait, pourquoi on l’fait, les mesures qu’on prend, j’veux dire un débat vraiment engageant la société quoi ? »
Alors pour la réponse, je vais vous planter, sachant que
- l’invitée fait partie du CCNE
- que l’
Article L1412-1-1 du Code de la santé publique stipule que « Tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d'un débat public sous forme d'états généraux. Ceux-ci sont organisés à l'initiative du Comité consultatif national d'éthique... »
Ce que ne sait pas Robocop.
Ou alors elle sait, mais elle veut pas qu’on sache qu’elle sait, pour que sa question tombe pile là où il faut qu’elle tombe, claire, nette, sans bavure, sans enjeu, bref, entre le vide et le néant.