Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

masterkey a écrit:On n'a pas entendu Poivre causer chiffres d'audience depuis un petit moment, à l'antenne.
J'ai pu le rater, car je suis en train de basculer doucement sur France Musique (ayant découvert récemment l'émission jazz d'Alex Dutilh à la même heure que celle du Grain à moudre).

Ce ne serait pas en raison d'une baisse assez nette en juillet-août ? On n'oserait l'imaginer : http://www.mediametrie.fr/radio/communiques/telecharger.php?f=90794e3b050f815354e3e29e977a88ab

Cet été, l'audience cumulée de France Culture est passée à 1,5%. Tout au long de l'année, on a entendu OPA claironnant sur tous les toits son franchissement du mur des 2%. Quant à l'été 2012, pourtant un peu moins fourni en stars du mercato médiatique, France Culture tournait à 1,8%.

Alors on n'annonce pas les baisses, Olive ? Combien a-t-il coûté à la chaîne, en passant, cet été à la sauce Radio-Plaisir ?

France Culture s’installe à 2% d’audience et augmente sa durée d’écoute, et l'on s'en réjouit.

À noter les formules :
« France Culture (...) augmente sa durée d’écoute ». Pas que l'on sache : il y a toujours 24h de diffusion et FC  n'a pas accru, par une action révolutionnaire sur l'horloge,  la durée possible de l'écoute (au grand dam de ceux qui écoutent FC 24h/24h d'ailleurs).

« Les podcasts sont également en augmentation » (décidément "augmenter" est une obsession et un terme systématiquement mal utilisé) : Les émissions en possible téléchargement sont-elles plus nombreuses ? Non, il y a toujours autant d'émissions. En revanche, les numéros disponibles de chaque émission sont  plus nombreux avec le passage du temps. C'est donc le nombre de téléchargements (de numéros d'émissions en ligne) ou la fréquence du podcastage qui est « en augmentation ».

Mais, attendez, c'est bien plus long ça ! Et puis on comprend la formule initiale, non, alors pourquoi vous pinaillez, hein ? Occupez-vous de vos oignons, assez de  police de la langue, lisez votre Chateaubriand et faites pas ch... le monde. Signé OPDA, MV, MR, X d L, E.C, A.C, etc, signataires du manifeste « Pour le droit d'écrire comme on cause »

La com' d'OPA :

"'c'est une radio qui va bien depuis sa naissance" a précisé Olivier Poivre d'Arvor. "Cette radio est parfaitement adaptée à son époque depuis deux ou trois ans."

Pour Olivier Poivre d'Arvor : "Sur France Culture, les contenus sont des contenus durables. C'est la grande différence avec les autres radios. Lorsque l'on parle de la question du sens ou de la quête du bonheur ou du plaisir, vous pouvez réécouter ces thèmes dans 10 ans. C'est comme la Pléiade. '(...)".

Transmis par un connaisseur des arcanes de la radio :
http://www.lalettre.pro/France-Culture-discrete-mais-efficace_a3313.html

PS On espère qu'OPA a inscrit tous les rédacteurs de FC à ce colloque, et pas seulement Bouvier, chargé de dire que FC n'a rien à envier à l'Académie française : http://www.lalettre.pro/La-langue-francaise-dans-les-medias_a3312.html

Yann Sancatorze a écrit:Olivier Plus d'Audience n'a qu'un défaut : une modestie, un effacement naturel, un sens de la mesure, un excès de discrétion qui pourrait donner l'impression d'un manque d'ambition. Donnons pour preuve cet article paru dans DirectMatin :

http://www.directmatin.fr/media/2013-12-09/olivier-poivre-darvor-aller-chercher-les-jeunes-avec-france-culture-plus-632162

Quelques extraits...

(...) Quels sont les nouveaux défis ?

Il y a deux bassins de futurs auditeurs. Il faut aller chercher les jeunes et les étrangers. En 2050, le monde comptera 750 millions de francophones, dont la plupart au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Une webradio sera lancée à l’automne 2014 afin de donner la parole aux experts locaux, de Montréal à Kinshasa, sur les grands sujets politiques ou géopolitiques. Ils ont autant de pertinence voir plus que certains spécialistes français qui ne sont jamais allés dans ces pays.

Rappelez-vous la vidéo signalée par Mitsouko ici :  les narcisses, dans laquelle Olivier Poivre d'Arvor faisait étalage de sa stérilité et illustrait son adoption d'une jeune fille du Togo avec force photos. Le reportage était un moyen de promouvoir le livre "Le jour où j'ai rencontré ma fille" dont  le journal 20 minutes fait le résumé suivant  :

« Tout commence par l'âge qui vient : alors qu'il atteint la cinquantaine, le narrateur apprend qu'il est stérile. Il s'aperçoit, en même temps, qu'il ne désire rien de plus qu'être père. Mais si le corps refuse ? Tout recommence au Togo, quelques mois plus tard, lorsqu'il rencontre une petite fille de sept ans, Amaal, et qu'il décide de l'adopter. Mais là encore, comment fait-on quand on est un homme célibataire pour devenir père ?
Des laboratoires parisiens où il découvre son azoospermie aux terres de l'Afrique fertile où l'espoir renaît, des labyrinthes de l'administration au vol Lomé-Paris qui ramènera enfin sa fille chez eux, Olivier Poivre d'Arvor nous raconte le chemin initiatique de deux ans qui a changé sa vie. Pour la première fois, cet homme pudique lève le voile sur un sujet tabou. »

On est prié de ne pas rire à l'expression « homme pudique », même en se souvenant des photos, complaisamment étalées devant la caméra, de femmes au visage flouté qui illustraient sa vie galante.

Olivier Poivre d'Arvor mélangerait-t-il sa vie privée et ses fonctions ? Se servirait-il de ces dernières ? Non !

N'empêche, on est en droit de s'interroger sur cette soudaine passion pour le public africain, réservoir potentiel d'auditeurs de France Culture.

Quand on lit que « [les experts locaux] ont autant de pertinence voir plus [sic] que certains spécialistes français qui ne sont jamais allés dans ces pays », on ne peut s'empêcher de penser à Jean-Sébastien Bach qui, au début du XVIIIe siècle, sans avoir jamais quitté les territoires germaniques, connaissait parfaitement toute la musique italienne de son temps et l'avait intégrée à son art.

OPDA poursuit gravement l'erreur contemporaine qui consiste à croire que c'est dans le feu de l'action que l'on peut le mieux en rendre compte et que les premiers concernés, de par leur proximité géographique, sont les mieux à même d'analyser une situation. Enfin, le mépris qu'OPDA montre à l'égard de  « certains experts français » est méprisable.

La culture, c'est le détachement et le recul, pas le nez dans le guidon de l'actualité. Évidemment, l'étude et la pensée ne sont pas aussi glamour que les voyages en Afrique, ce continent qui lui est cher pour des raisons privées.

Vous avez raison, Yann Sancatorze, il faut proposer OPDA comme Secrétaire général de la Francophonie en remplacement d'Abdou Diouf.

Problème : les Africains ne vont-ils pas se moquer de la maîtrise tout au plus élémentaire de la langue française de ce candidat ?