Lacunes qui, d’interventions en interviews, à la longue, année après année, en deviennent sinon embarrassantes, du moins… franchement gênantes pour tout le monde, et en premier lieu pour les auditeurs et téléspectateurs qui peuvent difficilement éviter un Finkielkraut rarement absent de nombre d’émissions d’information.
Quant aux médias qui s’évertuent à lui tendre un micro avec ou sans caméra en guise de miroir - animateurs de télé ou radio ; ceux que d’aucuns auront la complaisance d’appeler « des journalistes » -, si immanquablement ils suspendent leur jugement à son sujet, et alors qu’ils sont capables des pires injustices à l’encontre d’autres figures du monde artistique ou intellectuel : exclusion, bannissement...
Sans doute est-ce dans le souci de respecter un usage qui veut que l’on ne tire pas sur ses propres invités comme d’autres… une balle dans le pied ou bien encore, une ambulance, en animateurs et invités otages sanglés dans la même soute à bavardage pour le meilleur comme pour le pire.
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Mais alors ! Qui est donc ce Finkielkraut perdu dans un "qu’est-ce que cette réalité que l’on me demande de vivre et de partager..." ?
Incapable de penser le présent, mais homme de son temps, assurément, Finkielkraut incarne à merveille la mort de la politique, avec pour conséquence compensatoire : l’explosion du religieux et du communautarisme aux tensions sans nombre.
Avec Finkielkraut, aucune cause n’est identifiée. Jamais ! Il est vrai que cela demandera toujours plus d’intelligence et de courage de questionner les causes plutôt que de déplorer une réalité qui aurait pour unique origine la somme de ses effets.
Les Durkheim et Max Weber auront beau s’agiter dans leurs tombes et sarcophages, panthéons et pyramides, et les sociologues du CNRS de s’arracher les cheveux…peu lui importe : tous n’ont qu’à bien se tenir.
Il semblerait que Finkielkraut soit l’incarnation même du "mal" qu’il dénonce et combat sans relâche, à savoir : la défaite et la fin d'une pensée analytique et prospective, la mort des intellectuels et des "philosophes" et celle d'une littérature... élévation de la conscience humaine.
Finkielkraut ! Gigantesque auto-mystification ?
A son sujet, on affirme que sa pièce favorite a pour nom « Tartuffe » - Tartuffe de la conscience humaine, alors !
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Adepte impénitent de l’indignation à sens unique (1) et fortement communautarisée, les obsessions-indignations les plus récurrentes de ce Monsieur sont les suivantes : les musulmans – de France ou d’ailleurs -, les français du Maghreb et d’Afrique noire, les droits-de-l’hommistes (terme péjoratif chez Finkielkraut),l’anti-sémitisme ( tout en ayant aucune sympathie pour les mouvements anti-racistes), et tout ce qui de près ou de loin concerne la cause juive ou la communauté du même nom…
Et pour finir : l’Etat d’Israël - à chacun ses casseroles, me direz-vous !
Plus intolérant qu’impatient avec la parole de l’Autre, et plus encore lorsqu’elle est… tout autre, plus infatué que passionné (il suffit de se reporter à ses prestations télévisées), qui peut nier que Monsieur Finkielkraut a décidément beaucoup de mal avec tout ce qui n’est pas Alain Finkielkraut ?
Et pourtant…
Il n'avait pas trop mal commencé avec Péguy, Arendt, Albert Camus, Levinas...
C’est vrai ! Ces derniers ont plutôt la réputation d'être d'une aide précieuse pour quiconque souhaite penser, s’affranchir et servir, non pas ses propres intérêts et ceux de sa "communauté" mais un intérêt bien supérieur : celui de la justice puisque penser c’est fatalement penser... juste... parce que... altruiste, le cœur sur la main et sur la page d’écriture : raison, compassion et compréhension...
Attributs et qualités dont l’absence doit être considérée comme une véritable infirmité ainsi qu’une catastrophe largement répandue depuis une trentaine d’années chez une élite médiatique (à ne pas confondre avec l’élite intellectuelle et morale qui, elle, a déserté les médias) arc-boutée à des allégeances à la fois ethnique, idéologique et culturelle, et qui, manchot(e), se comptent sur les doigts d’une seule main ; une main qui s’empresse de se refermer pour former un poing : étau et roc.
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Partisan d'une politique de la terre brûlée, derrière Finkielkraut, rien ne doit re-pousser, Jamais !
Un Alain Finkielkraut qui se voudrait très certainement aussi transparent qu’un verre opaque car, nul n’ignore que le prestige accordé à l’ambiguïté et au mystère, ambivalence énigmatique, est un atout non négligeable pour un auteur très certainement en quête d’une postérité qu’il doit bien vouloir imaginer généreuse à son endroit…
Mais pour son malheur, chacune de ses interventions fait qu’il ne peut s’empêcher soit de donner sa langue au chat, soit de se trahir car, Alain Finkielkraut n’a de cesse de vouloir se dénoncer : en effet, on lit dans Finkielkraut comme dans un livre, même fermé, pour peu que l’on soit au fait avec la mauvaise foi, l’hypocrisie, les lapsus et autres actes manqués plus que révélateurs, même si, ignorés de lui-même par définition, il ne les reconnaîtra sans doute jamais comme tels.
Les invités à son émission Répliques, véritable tribune d’auto-promotion qui se veut, sans rire, au cœur de la France, permettent le plus souvent à Finkielkraut de leur faire dire tout haut ce qu’il ne peut aujourd’hui que se résoudre à penser tout bas depuis que son crédit que l’on nommera « anti-raciste » est épuisé.
Les propos de ses invités concernant les Français issus du colonialisme et de l’immigration d’Afrique noire et du Maghreb, vers lesquels les sujets qu’il traite ne manquent jamais de nous ramener - un vrai tour de force de la part de Finkielkraut -, s’ils devaient prendre pour cible la communauté juive relèveraient sans l’ombre d’une hésitation de l’anti-sémitisme ; appliqués aux homosexuels, de l’homophobie ; aux femmes, de la misogynie de la pire espèce…
Un Alain Finkielkraut pourtant né de parents étrangers, aux origines polonaises, et qui, face à ceux qui en auraient bien besoin - Français déshérités, naufragés de l’Histoire eux aussi, et comme si cela ne suffisait pas, d’une modernité émancipatrice -, semble déterminé à ne pas rendre tout ce qu’il a reçu d’une France qui n’en était pourtant pas à son premier coup d'essai et à sa première intégration, sinon à ceux qui n’en ont guère besoin, à savoir : une classe qui, d’une Europe berceau, temple et tombeau, croule sous son héritage culturelle comme d’autres sous des milliards (2).
Ne prête-t-on pas qu’aux riches une attention à la hauteur de ses propres ambitions sociales ?
Ingrat donc mais… charitable et généreux avec ses acolytes et camarades de combat seuls, d’aucuns soupçonnent Finkielkraut de faire signer ses livres par les autres. Le dernier en date : « Réflexions sur la question blanche : du racisme blanc au racisme anti-blanc » ; ouvrage qui n’est qu’un procès de plus contre tout ce qui de près ou de loin ressemble à un Français d’Afrique ou du Maghreb, musulman ou non, rédigé par un dénommé Gilles-William Goldnadel pourtant bien incapable de construire à l’écrit comme à l’oral, une phrase ou un raisonnement dignes de ce nom, et ce bien qu’il soit avocat – avocat d’une seule cause, il est vrai : Israël (3).
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Intraitable avec ses dis-semblables, mais toujours pusillanime avec lui-même, son clan et sa caste, on peut légitimement prédire que cet homme qui n'est plus un "intellectuel" depuis longtemps déjà – pour peu qu’il l'ait été un jour -, mais bien plutôt un propagandiste au service de sa propre cause (avec le soutien indéfectible des médias du service public, radios-télés, désespérément complaisants, lâches et veules), ne finisse poisson rouge à tourner en rond dans son bocal : celui de ses obsessions et de ses indignations à la racine desquelles on trouvera un parti pris proche de la forfaiture et du parjure déontologique auprès de ceux qui ont fait la littérature et la philosophie, autres socles de notre civilisation européenne, et une incapacité à comprendre le monde tel qu’il est, faute d’être à même d’en interroger les causes, et alors que ce monde lui ressemble à tel point que, jamais, il n’osera en toute conscience le regarder en face.
De là à soupçonner chez Finkielkraut une conscience aiguë et une peur panique de cette ressemblance…
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1 – Tout en prenant soin de conspuer les indignations de ceux qu’ils considèrent ses ennemis idéologiques. A titre d’exemple : se reporter à son réquisitoire contre l’opuscule Indignez-vous de Stéphane Hessel ; réquisitoire qui se garde bien de nommer sa cible, la vraie : la charge d’Hessel dans la deuxième partie de son ouvrage contre la politique scélérate de l’Etat israélien à l’endroit des palestiniens.
2 - On retrouve le même symptôme, la même hostilité au détriment d’une entente et d’une association fécondes, chez un Zemmour dont l’histoire familiale a pour cadre le Maghreb ; un Zemmour toujours prompt à distribuer des bons et mauvais points de francité à des compatriotes avec lesquels il partage pourtant, peu ou prou, la même histoire.
Tout en sachant qu’à ce petit jeu, on trouvera toujours plus français que soi (et dans le cas de Zemmour et Finkielkraut, ça ne sera pas très difficile) qui donc fera comprendre à tous ces re-dresseurs inquisiteurs zélés et diviseurs irresponsables que la France ne leur en demandait pas tant ?
3 – Qui peut nier le fait que la défense de la politique de l’Etat d’Israël, ça rend bête ? Voyez donc ! Hier : Bergson, Chagall, Arendt, Derrida… figures symboliques de l’excellence dans les domaines scientifique, artistique et philosophique auquelle la communauté juive nous a longtemps habitués. Aujourd’hui : Finkielkraut, BHL, Ivan Levaï, Enrico Macias.
Aussi… force est de reconnaître que la crise de la culture touche bien toutes les communautés ; la médiocrité et la bêtise aussi.
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Dernière édition par Serge Uleski le Mer 15 Juin 2011, 12:52, édité 2 fois