antonia a écrit: (...) Le problème, voyez-vous, c'est que, si 1968 advenait de nos jours, France-Culture, dont les producteurs et journalistes n'ont plus 20 ans passeraient leur temps à trouver que c'est formidable, ces jeunes.On entendrait des micro-trottoirs d'étudiants lançant n'importe quelle idiotie qui serait du pain-bénit pour notre Amélie Perier et Cie
Votre remarque se fonde sur une juste observation de l'enthousiasme de la Rédaction et de certains producteurs pour les luttes, les combats, les protestations, les manifestations, etc. L'exemple parfait en est Marie... (j'entends déjà un choeur dire « encore elle ! »), oui... Richeux. Pauvre petite fille riche, dit la chanson. Parisienne bien à l'abri de tous les conflits du monde (et incapable d'en comprendre les enjeux), elle se fait le porte-parole de tous les déclassés, sorte de pose snob pour qui veut un peu souffrir par procuration et rejoindre la troupe des bien-pensants du vivre-ensemble (quand ça concerne les autres et pas soi).
antonia a écrit: (...) j'ai du mal à comprendre que vous ne voyiez pas à quel point nous sommes abrutis à longueur de temps par la propagande sur la "catastrophe humanitaire" qui se passe en Grèce.Quand on sait comment vivent certains pays d'Europe de l'Est ou des pays comme l'Erythrée, le Soudan, le Mali,c'est révoltant d'entendre parler des pauvres grecs.Quand j'entends parler du tiers des grecs en dessous du "seuil de pauvreté", j'ai envie de crier à l'imposture.Ce seuil de pauvreté ne veut rien dire puisqu'on le base sur de seuls revenus connus.Comment comparer , à revenu égal, quelqu'un propriétaire d'un appartement ou d'une maison(avec jardin où il cueillera des fruits, etc) et un locataire sans famille, etc .Les situations sont si multiples. (...)
Voilà, Antonia, vous dites le réel et à France Culture on nous récite des chiffres tirés d'organes de presse partenaires. Quand on parle chômage et revenus on devrait aussi, dans tout pays, France y compris, évoquer l'économie informelle et la propriété. Et comme vous le dites, les situations sont multiples.
Mais à France Culture, il y a le bien et le mal, l'art de la nuance se perd au profit d'un « dé-cryp-tage » manichéen : qui est bon et qui est mauvais. Il est chômeur ? Bouh, je pleure ! Mais il y a des inscrits à Pôle emploi propriétaires et ayant des revenus. Un migrant ? Le pauvre ! J'ai parlé à des Irakiens chassés par Daech et qui possédaient peu de temps après leur arrivée des Iphone neufs. Des Chrétiens de langue araméenne, soit dit en passant, et qui faisaient tout pour apprendre notre langue et notre culture, s'étonnant de voir des Français conchier leur propre pays.
Faut-il généraliser ces observations ? Non, simplement les intégrer dans un panorama. Et l'on aimerait que France Culture réfléchisse à la complexité (définie ailleurs par Nessie dans ce forum). Si elle ne le fait pas, c'est en grande partie du fait que son personnel est trop jeune, trop inexpérimenté, trop peu curieux et sans solide bagage intellectuel.