Pollux a écrit:[...] prendre un auteur intéressant comme thème ne suffit pas à faire une bonne émission, comme le démontre ce Répliques.
[...]
Considérer qu'à 20 ans, sur la montagne Ste Geneviève, on dit quelque chose de sérieux en s'affirmant maoïste, est idiot. A cet âge, alors qu'on ignore la Chine, les chinois, qu'on est enfant de la bonne société parisienne, lorsqu'on utilise le mot "maoïste", on dit n'importe quoi, on ne parle que de soi-même, de ses révoltes, de sa générosité etc... mais on n'est ni sérieux ni crédible sur la Chine, cela n'a aucun intérêt, j'en témoigne ; c'est seulement naturel, il faut que jeunesse se passe.
Et c'est là la problème de cette émission : FKT prend au sérieux ce qui n'est qu'affectation estudiantine. S'il se contentait d'évoquer la position de Leys, passe encore. Mais penser qu'à 20 ans on dit quelque chose de significatif sur le maoïsme depuis HIV est idiot, cela ne mérite même pas d'être confronté aux réflexions de Leys comme "éducateur".
Mais FKT n'a visiblement rien à dire sur la Chine de plus qu'à 20 ans sur ce sujet. Ce qui est grave, c'est qu'à 70 ans il donne encore de l'importance à la "bêtise transcendantale" de ses 20 ans selon le mot de Leys (je crois). Il aurait plutôt fallu réfléchir non pas depuis la bibliothèque Ste Geneviève, mais avec Leys et d'autres, depuis la Chine sur "qu'est-ce qu'être chinois dans les années 60 ?", "qu'est-ce qu'être maoïste pour un chinois de 20 ans en 66 ?" etc... bref y réfléchir de l'intérieur.
Comme d'habitude, FKT nous sort ses très-belles-phrases, ses faits divers très choquants érigés en vérités ultimes
Je dois dire que j'ai un peu du mal à comprendre la signification de certaines de ces phrases, pourtant vous n'avez pas 20 ans. Leur sens par contre, est évident : vous éprouvez pour Finkielkraut ou pour son travail une aversion passionnelle. Ce que je pourrais comprendre au moins par empathie puisque j'éprouve la même pour plus d'un producteur de cette chaine et pour plus d'un idéologue parmi ceux qui en sont les récurrents invités. Quant au contenu et à votre choix de bouc émissaire, là je ne sais pas si je ne comprends pas ce qui vous anime ou si je ne comprends que trop. J'y reviendrai.
Mais pour en revenir à vos propos, j'ai du mal à considérer comme "faits divers" l'exécution de la principale du Lycée exécutée par ses élèves. C'est un fait représentatif de la révolution culturelle, or sauf à classer les millions de victimes qu'elle a faites, je ne vois pas comment on pourrait considérer la révolution culturelle comme un fait divers ou fait non significatif. Ce qui apparait dans cette séquence de l'émission c'est la façon véritablement écoeurante dont on peut manipuler la jeunesse, dans son aptitude à la révolte et à la violence.
Finkielkraut dit sa révolte. Un Albert Camus n'aurait pas fait différemment. Ici l'idéologie ne peut apparaître qu'en creux, et au banc des accusées : ce n'est pas idéologie en tous cas politique mais simplement valeur morale fondamentale (en l'occurrence respect de la vie et respect des êtres) qui pousse Finkielkraut à dénoncer pour la Nième fois un épisode de quelque chose d'odieux.
Alors en quoi devrait-on ne pas considérer comme "significatifs" (les guillemets sont là pour affirmer que je ne comprends pas l'usage que vous faites de ce mot) les propos des gens de 20 ans. Ils signifient forcément quelque chose. Par exemple si ce sont des propos à la fois imbéciles et porteurs de violence, vous croyez vraiment qu'ils ne sont pas significatifs ? Ou significatifs de rien ?