Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

En matière de radiophonie culturelle, il faut être no-border, sinon ce serait l'asphyxie. Il paraît qu'il y a beaucoup d'émigrés économiques français au Royaume-Uni, en tous les cas c'est ce dont la presse dite de droite essaie de nous convaincre. Et sur les émigrés radiophoniques, fait-on des études ?

En attendant,  profitons du meilleur de la radio culturelle britannique et de la rediffusion de ses archives, dont l'une date de décembre 1991 et est une perle de lecture : BBC 4 The Smile - Ray Bradbury 25/05/2019 (15 minutes). ''In a post-apocalyptic city, any semblance of past beauty is viewed with derision. Ray Bradbury's tale is read by Peter Whitman''.

Ce récit lu en moins de 15 minutes rend caduques et remplace cinq ans d'émissions quotidiennes de France Culture sur l'apocalypse et la fin du monde. De plus (et c'est l'essentiel), ce texte est une œuvre d'art littéraire sublimée ici par la lecture habitée de Peter Whitman. Alors, "what else?"

What would induce a small boy to queue in the cold at five in the morning? And what does it have to do with Leonardo da Vinci? An enigmatic tale set in a post-apocalyptic city written by Ray Bradbury.

Sur BBC 4, dans la série Drama, The Scarlet Letter est une exceptionnelle mise en scène audio du roman de l'écrivain américain Nathaniel Hawthorne (1804-1864). L'adaptation de 1992 a été récemment rediffusée et mise en ligne durant un mois seulement (en matière d'écoute à la demande Radio France doit être championne du monde).

Avec cette mise en onde à la réalisation impeccable et à l'interprétation très convaincante, on peut parler de chef-d’œuvre.

Le roman a été adapté en 1967 sur France Culture (cf. Le partage du savoir). Le trio Borgeaud, Cuny, Topart est exceptionnel. L'INA indique une rediffusion en 2001. Ne serait-il pas temps d'en offrir l'écoute dans les Nuits ? Merci d'avance à l'équipe des Nuits (Production, Philippe Garbit ; Production déléguée, Albane Penaranda, Mathilde Wagman ; Réalisation, Viginie Mourthé ; Avec la collaboration de Hassane M'Béchour).

Boston 1642. Hester Prynne is forced to wear a letter "A" for adultery. But who should stand at her side?
Nathaniel Hawthorne’s 1850 novel, ‘The Scarlet Letter: A Romance’ dramatised in two-parts by Greg Snow.
Set in a 17th century Puritan Boston Bay colony during the years 1642 to 1649 - the story of Hester Prynne, who conceives a daughter – Pearl – following an affair with a respected, unnamed figure.

Hester Prynne ... Deborah Findlay
Pearl ... Caroline Graham
Roger Chillingworth ... Nigel Anthony
Arthur Dimmesdale ... Michael Maloney
(...)
Director: Tracey Neale.

First broadcast on BBC Radio 4 in 1992.

Shine On You Crazy Diamond*, BBC 4 Soul Music Series 27, 26-12-2018.

Je mets au défi quiconque connaît cette pièce de Pink Floyd de ne pas être extrêmement ému par ce numéro de Soul Music.

Le montage de ces trente minutes est un véritable chef-d’œuvre. La musique est diffusée en contrepoint des souvenirs et des explications d'une rare sensibilité.

Le disc-jokey   : "(...) this sharp four-note trill comes from the guitar, it's almost a call to prayer, or a bell that cuts across the landcape ...or like a  funeral bell ... it's probably the most heart-felt tribute that they could have made for their ex-band member Syd Barrett... it's such an affectionate portrait... it's 24 minutes of love and goodwill for their old school-friend (...)"

Anna Gascoigne a perdu son fils, victime de problèmes de santé mentale et d'addictions. Le morceau de Pink Floyd était un des préférés de son fils et a été joué à ses funérailles. Difficile de soutenir l'écoute des souvenirs bouleversants de cette femme qui a failli se suicider. Ils alternent avec ceux non moins émouvants de David Gilmour qui retrace l'origine de la pièce et la profonde amitié qui l'unissait à Syd Barrett.

Le professeur d'études musicales, Allan Moore, analyse la construction de la pièce et ses effets.

Le documentaire est donc constitué de la musique de concert, de studio et au piano seul, de subtiles réflexions d'un DJ, des mémoires de David Gilmour, de l'évocation d'un drame familial, rapporté sans pathos, et d'une sobre analyse de la musique.


David Gilmour

Pour qui a vénéré l'album Wish You Were Here lors de sa sortie, appris en partie l'anglais en suivant les paroles de la pochette du 33 tours et s'est formé à l'écoute musicale avec ce groupe (et Genesis), l'éclairage sur les circonstances de la pièce, telles que relatées dans cette séquence, est une révélation. Telle est la vertu de l'essai radiophonique sensible, genre unique que cultive à merveille la radio britannique.


* Shine On You Crazy Diamond discussed by voices including David Gilmour of Pink Floyd.

Understood to have been written about Syd Barrett, their former band member, it’s both a tribute, and a call for him to ‘shine on’ despite suffering serious mental health issues.

In this edition of Soul Music, David Gilmour of Pink Floyd recalls the legendary day that Syd Barrett unexpectedly appeared in the studio where they were recording Wish You Were Here, the album bookended by Shine On. Nobody recognised Syd at first; once handsome and slender, he'd gained weight and shaved his head and eyebrows.

Another contributor to the programme, Anna Gascoigne, talks about the pain of losing her son, Jay. He was a gentle boy, a talented musician, who eventually succumbed to the multiple mental health problems he had battled for years. Shine On You Crazy Diamond, for Anna, speaks directly to her of Jay; he loved Pink Floyd and Shine On was played at his memorial service. Anna, herself, was driven to the brink of suicide by her son’s death. It was the support of her family – including her brother, Paul Gascoigne - that helped her to carry on.

Ed Steelefox, a DJ based in Worcester, describes a New Year’s Eve house-party of a few years ago: as the guests gradually fell asleep he chose to slip out the door leaving a non-stop playlist of different, live, versions of Shine On You Crazy Diamond to penetrate their dreams.

And Professor Allan Moore, a regular Soul Music contributor, takes to the grand piano to play and talk about what it is in the track that is so directly reminiscent of Syd Barrett.

Producer: Karen Gregor



Remember when you were young, you shone like the sun.
Shine on you crazy diamond.
Now there's a look in your eyes, like black holes in the sky.

Shine on you crazy diamond.
You were caught on the crossfire of childhood and stardom,
Blown on the steel breeze.
Come on you target for faraway laughter,
Come on you stranger, you legend, you martyr, and shine!
You reached for the secret too soon, you cried for the moon.

Shine on you crazy diamond.
Threatened by shadows at night, and exposed in the light.
Shine on you crazy diamond.
Well you wore out your welcome with random precision,
Rode on the steel breeze.
Come on you raver, you seer of visions,
Come on you painter, you piper, you prisoner, and shine!

Paroliers : David Jon Gilmour / Richard Wright / Roger Waters

Une stimulante émission sur l'entretien et la réparation des infrastructures (bâtiments, ponts, routes, canalisations, barrages, etc) : Maintenance, dans la série hebdomadaire Analysis, le 02-06-2019.

Nous sommes en compagnie d'un producteur éclairé, d'ingénieurs et d'une responsable de communication. Le sujet ouvre de très nombreuses pistes, d'action comme de réflexion. Notre environnement reste matériel et nous avons hérité d'infrastructures qui, sans entretien et rénovation, vont s'autodétruire.

Rapide synthèse des paroles fortes de cette demi-heure inimaginable sur FC : L'émission tourne autour de l'acte de réparation. Il n'est pas valorisé,  ce qui l'est, c'est la construction innovante. L'entretien des infrastructures est une obligation, mais son processus est invisible et a un coût, ce  qui ne le rend pas attractif pour les décideurs publics en quête d'image ; il est en phase avec l'idée de rendre durable notre héritage, de ne pas gaspiller des ressources ; il est sous-estimé socialement : tous les métiers d'accompagnement et de soins sont dévalués et peu payés. "Caring", que ce soit pour les personnes ou les infrastructures souffre d'un déficit de reconnaissance, c'est pourquoi un travail de communication est à réaliser afin de donner une image positive du soin et d'attirer des professionnels vers ce secteur.

Pendant qu'à France Culture on disserte sur la prétendue impossibilité de dire "nous" (grande préoccupation de France Culture, mais des auditeurs ?), à la BBC on réfléchit à l'héritage matériel et à sa présence dans la vie quotidienne, on fait part de l'inventivité des ingénieurs, on s'interroge sur le décalage entre le réel et les vues de l'esprit, tant des concepteurs de projets que de leurs utilisateurs. Idée :  il faudrait organiser des visites d'usines de retraitement des eaux ou de chantiers de construction de tunnels pour les bavasseurs et bavasseuses de France Culture.

Une magnifique ouverture, en tous les cas, sur la dimension matérielle et pérenne de ce qui nous entoure et une piste de réflexion méritant approfondissement sur esprit et matière, idéal et réel, désirable et prétendument laid.

Maintenance is an unfashionable word. But as Chris Bowlby discovers, keeping our infrastructure in good condition is one of the most crucial and creative challenges we face. Key assets such as concrete bridges built in the early post-war decades are crumbling, and may be what one expert calls 'ticking time bombs'. And all kinds of systems, even in the digital world, still need maintaining well. But all the focus for politicians and many engineers is on brand new infrastructure, not sustaining the vital assets we already have. So how can we learn to value maintenance in a radical new way?

À ne manquer sous aucun prétexte pour les amateurs de luth et de musique du XVIe siècle : Bakfark's world, The Early Music Show, 09-06-2019.

L'histoire de ce luthiste et compositeur né en Hongrie, illustrée musicalement par le luthiste américain Jacob Heringman. Une perle d'émission sous tous rapports.



Lucie Skeaping talks to Jacob Heringman about the 16th-century lutenist and composer Valentin Bakfark, who was the most celebrated player of his time, whose fame reached beyond his native Hungary into the rest of Europe. Apart from learning about his demanding pieces, full of technical difficulties, we also hone in on the different types of music written for the lute at the time: ordinary dances, free-styled fantasias, and intabulations or arrangements for the lute of choral pieces, both sacred and secular in a time when vocal music was at its prime.

Raising the Bar?* 11-06-2019



Law in Action est une émission d'une petite demi-heure régulièrement mentionnée dans ce fil. Chaque numéro, pour l'auditeur de France Culture, met en lumière l'absence flagrante d'émission juridique de qualité à FC. C'est donc vers la BBC qu'il faut se tourner pour entendre des émissions montées impeccablement, sans injonctions morales et qui traitent de manière technique et instructive de sujets contemporains fondamentaux.

Dans ce numéro par exemple, un examen juridique du processus d'un dépôt de plainte pour mensonge envers un politicien, une découverte de la juridiction dite "Court of protection" qui traite des affaires où l'un des protagonistes "lack mental capacity" ("lunatics" n'étant plus employé depuis 1959) et enfin une analyse riche et équilibrée (c'est le maître-mot de cette émission "l'équilibre") des difficultés, principalement financières, pour suivre des études menant à la profession de "barrister" (avocat du barreau).

Chaque numéro de "Law in Action" est un régal intellectuel.

* Should a non-traditional background be a bar to joining the Bar? Barristers want the best recruits. But many law students waste time and money training for a profession they will never succeed in joining. Leading lawyers tell Joshua Rozenberg how they plan to reduce training fees and increase diversity.

Also this week: threats and transparency in the Court of Protection.

And the law behind the failed attempt to launch a private prosecution against Boris Johnson.

Producers: Neil Koenig and Nina Robinson

Splendide série de Composer of the Week diffusée du 3 au 7 juin 2019 : England's Golden Age*



Cinq heures pour explorer la musique de cour sous Elisabeth I. Tous les grands sont là : Thomas Morley, John Bull, Peter Philips, Thomas Weelkes, Orlando Gibbons, Thomas Tomkins.

Donald Mac Leod, magistral conteur, comme toujours, et des pièces longues à écouter. On n'est pas dans le confetti quotidien de 25 minutes auquel est réduite Anne-Charlotte Rémond sur France Musique pour présenter une oeuvre d'un compositeur chaque jour différent. Il est vrai que l'approfondissement pourrait lasser le directeur Marc Voinchet, qui d'ailleurs n'écoute pas cette émission.

* The composers of 16th-century England flourished under the rule of Elizabeth I, rapidly developing a diverse musical culture unparalleled anywhere on the continent, a truly Golden Age for English music. In this week of programmes Donald Macleod explores six composers who were key to this ascent - Thomas Morley, John Bull, Peter Philips, Thomas Weelkes, Orlando Gibbons and Thomas Tomkins. These composers were all active at around the same time as the “Father of British Musick” William Byrd and John Dowland, and all either studied or worked with Byrd, but they don’t often receive the same attention as those more famous names. In Monday’s programme, Donald explores the circumstances which allowed the six composers to flourish under Elizabeth I's rule.

June Spencer joue Peggy depuis 1950 dans le feuilleton radiophonique The Archers. Pour son centième anniversaire elle confie ses souvenirs à Michael Berkeley, toujours très attentionné, dans Private Passions du 16-06-2019.

Un entretien passant de la bonne humeur à l'évocation poignante, toujours de haute tenue et empreint de ce tact qui fait si souvent défaut à France Culture.

C'est toujours un plaisir d'entendre des parcours de vie variés et des gens dont le grand âge n'est pas un facteur d'exclusion radiophonique. Pour cela il faut passer les frontières, se ressourcer chez "les autres". France Culture se polarise depuis longtemps, mentalement et physiquement, sur la ville d'où elle émet et sur les départements limitrophes, avec une prédilection pour la Seine-Saint-Denis, on ne sait pourquoi (voir ce soir à 23h). L'ouverture est à chercher ailleurs.

* June Spencer can walk down the street unrecognised, but as soon as she starts to speak, she’s known instantly by millions. That’s because, since the very first episode in 1950, she’s played Peggy in The Archers – that’s more than 68 years. The only remaining member of the original cast, she’s been honoured with both an OBE and a CBE.

As part of the celebrations for her 100th birthday she talks to Michael Berkeley about her life-long love of music. A keen pianist, she had to leave school at 14 to look after her sick mother, but persisted with music and acting classes and forged a successful career on stage and in radio.

June tells Michael why she thinks The Archers has such enduring appeal and why it’s so important for the series to have topical and challenging story lines. For many years her character Peggy struggled with her husband Jack Woolley’s Alzheimer’s - a disease which sadly claimed the life of June’s own husband.

June chooses music by Vivaldi which reminds her of her late son David, a talented ballet dancer; pieces by Rossini and by Bruch which recall her Mediterranean holiday home; and music by Mendelssohn and by Rachmaninov which reminds her of the early days of her acting career.

These pieces illuminate a moving conversation between June and Michael about the realities of old age and the pleasure of memory.

Dans la présentation du concert donné au Baruch Performing Arts Centre in Engelman Recital Halls, New York et diffusé le 2 juin dernier dans Early Music Late, Elin Manahan-Thomas donne la couleur du projet de l'ensemble américain Sonnambula



tel que mis en valeur par ELIZABETH WEINFIELD, "viol player, musicologist, and artistic director of Sonnambula" : un projet de "musicologie féministe" visant à faire connaître des compositrices oubliées (voir, au lien de l'Ensemble, les biographies des interprètes et notamment le CV impressionnant de la directrice artistique, à droite de la photo ci-dessus).

Pour le concert en question, la compositrice autour de laquelle le programme (de compositeurs masculins) est organisé n'est pas une inconnue : Élisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729).

En fait, il semble que l'expression "féministe" soit désormais un terme publicitaire pour attirer du public vers tout produit ou toute manifestation qui n'en possède la nature que de loin. Pour exister il faut bien prendre un thème identifiable et à la mode. Sans doute des organisateurs de concerts vont intituler leurs manifestations : "Concert de soutien à la planète, sauver le climat". Au programme Vivaldi ; Les Quatre saisons ; Tchaïkovski : Les saisons et Debussy :  La mer (garantie sans plastique).

Ce concert d'une heure trente est un ravissement. On retiendra par exemple : Marc‐Antoine Charpentier, Concert pour Quatre Parties de Violes, H. 545.

Encore deux semaines en écoute en ligne.

* The Sonnambula Ensemble plays music by Michel DeLalande, Marc-Antoine Charpentier, Henri Du Mont and Élisabeth Jacquet de la Guerre in a concert given at the Baruch Performing Arts Centre in Engelman Recital Halls, New York.

BBC 3, la chaîne britannique regroupant les attributions respectives de France Culture et France Musique (modèle à proposer à Radio France ?), a diffusé un nouveau concert de qualité le 16 juin dernier : Concerto Copenhagen at Melk* International Baroque Days** (Early Music Late)

Très belle pièce introductive : John Blow Venus and Adonis: Suite

Le Concerto Copenhagen



*Abbaye de Melk Autriche - Guide et photos

** Suites and concertos by John Blow, Henry Purcell, Georg Muffat and Georg Phillip Telemann that unite the musical styles of 17th century Europe, performed by Concerto Copenhagen at the 2018 Melk International Baroque Days festival in Austria. Presented by Simon Heighes. [Encore trois semaines en ligne]

Comment remettre la radio culturelle à l'endroit ? En diffusant de belles adaptations radiophoniques littéraires et en en donnant le goût par une promotion active sur les ondes.

En 1993, BBC 4 produisait une mise en scène radiophonique de On the Eve ["A la veille"] d'Ivan Tourgueniev en deux fois une heure.

Qu'en dire ? C'est très bien joué et la création du climat sonore de l'été dans la première partie (oiseaux, insectes) est une grande réussite. S'écoute évidemment au casque.

Vu que Tourgueniev met une femme, Elena, au centre de son intrigue, on pourrait imaginer que France Culture adapte et même adaptât cette œuvre d'autant que l'auteur est, comme l'écrivait Le Point en mai 2018, le plus français des auteurs russes. Ce ne serait néanmoins pas sans risque vu le niveau affligeant des lectures/spectacles données en public et diffusées secondairement à l'antenne (cf. Gatsby le kéké à fond les manettes et La fiction, n°302).

4 Extra Debut. Set on the eve of the Crimean war, an upper-class Russian woman falls for a Bulgarian revolutionary. Stars Amanda Root.

Who will Elena fall in love with? The artist, Shubin or the philosopher Bersyenev? Then she meets a real hero, Insarov.

Dimitri Insarov disappears suddenly having fallen in love with upper class Russian Elena.

Insarov's sudden disappearance is bewildering to Elena. But she is determined to love him, whatever the cost.