Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Aneffet, le site de FC nous est revenu, toujours fidèle à ses habitudes notamment celle de merdoyer dans l'annonce des Nuits. Et comme dans cette rentrée désespérante je n'ai pas encore repris le collier du programme , j'ai laissé passer tout ça sans surveiller. Résultat : me voila aussi démuni et coincé que les auditeurs confiants, ce qui est tout de même un comble.

La rentrée des Nuits pourtant, avait de quoi ne pas nous désespérer : d'abord avec l'extension de la tranche quotidienne d'archives à une durée de 3h30, et donc la disparition du principe absurde des multidiffusions du jour. Pour l'amateur d'émissions échappant aux modes du FC de 2011, c'était une bonne raison d'espérer augmenter la collecte nocturne, à condition encore que ce changement soit bien l'occasion d'augmenter la quantité effective d'émissions puisées aux archives, et non pas de simplement rediffuser les mêmes mais un peu plus densément. Autre nouveauté à saluer : chaque nuit du samedi à dimanche ferait désormais l'objet d'une carte blanche donnée à un invité qui compose un programme de son choix et, dans un dialogue avec Garbit, commente les émissions proposées. Là encore on se laisse tenter : Diable, la Direction des programmes se laisserait donc traverser par quelque éclair de conscience en faveur d'un programme nocturne riche et culturel ??

Pour compenser ces bonnes nouvelles, le célèbre merdier électronique des FC's boys a fourni un louable effort de constance non pas pour honorer sa réputation puisqu'on nous serine qu'elle est plutôt bonne, mais pour rester fidèle à ses habitudes de gourance et d'incurie. Du coup, le week-end qui vient de s'achever a été encore l'occasion de multiples erreurs d'annonce. Comme j'étais moi-même distrait au plus haut point en plus d'être découragé par le style tartignolle des nouveautés du week-end, j'ai suivi ça de très loin et en oubliant de brancher mon Audiograbber. Donc en tenant compte des trous de ma propre incurie, voici ce que je peux dire des 3 dernières nuits :

a) dans la nuit du 23 au 24 le programme prévu (avec notamment le 4e épisode de la série "Des rives de l'Euphrate à l'Indus) a été remplacé par 6 heures d'émissions en harmonie avec l'opération "24h à Jérusalem" mais en contradiction avec l'annonce de la Nuit sur le site de FC, où l'on ne s'embarrasse guère de ce minable détail qu'est l'exactitude du programme.

b) puis dans la nuit de Samedi à dimanche, la Nuit thématique de 6h consacrée à Aimé Césaire (ah tiens, même pas un mois après la rentrée, déjà une entaille au contrat ?) a bien été diffusée, sauf qu'elle est annoncée en doublet : pour cette nuit là ainsi que la suivante. Bravo les gars.

c) de là ce suspense intolérable : cette nuit Césaire qui était annoncée une seconde fois, je ne sais pas s'ils l'ont imperturbablement re-envoyée. Peut-être un auditeur plus scrupuleux que moi viendra ici éclairer ma lanterne devenue sourde à force d'entendre tant d'âneries pendant la journée sur la fréquence de FC. On se dit qu'ils sont bien capables de l'avoir bissé le programme Césaire, et tout aussi capables de l'avoir envoyé en même temps qu'un autre programme de nuit non annoncé mais envoyé (dans cette régie on n'est plus à une connerie près : les auditeurs gourmands de plantages homériques se souviennent du fameux "Eloge du savon" de Pierre Rosanvaldaive). Ou bien nos gaffeurs maison auront balancé sans la moindre info un autre menu qu'ils ne resserviront jamais, après tout pourquoi pas celui de vendredi qui avait été sacqué sans prévenir pour être remplacé par Jérusalem. Enfin, la seule chose qu'on puisse dire de manière certaine, c'est que la nuit dernière il y avait encore une connerie dans le programme des Nuits. Cela dit c'est kamème pas une raison pour se plaindre car enfin pour nous c'est tout de même positif de pouvoir se raccrocher à quelque chose de sûr, nan ? Il suffit de s'attendre à une belle connerie de temps en temps et là avec FC on n'est pas volés.

En ce qui concerne la nuit "Jérusalem", voici l'inventaire de ce qui a été diffusé sans annonce :
- Tribune de Paris : la situation en Palestine (3 décembre 1947)
- Microfilms - Serge Daney rencontre Michel Khleifi (15 novembre 1987)
- Grand Angle - Les clivages de la société israelienne (11 juin 1988)
- La première fois à Jérusalem (dans l'Echappée belle du 8 janvier 1993)
- Une vie une oeuvre - Gershom Sholem (11 juillet 1991) par Cécile Hamsy
Au moins ai-je capté l'ensemble de cette nuit-là, que je peux déposer en totalité ou en partie si ça vous intéresse, dans notre boitier "RFC-Fellows" chez le fournisseur Mediafire bien connu des auditeurs de nuit et des co-listiers de la liste voisine.

En cette 7eme semaine après la rentrée, voici le retour de l'annonce des Nuits de FC sur ce forum. Autant la rentrée en journée nous a fait mal avec le déglingage des après-midi et les nouveautés d'un peu partout, autant les Nuits de FC se sont annoncées avec de belles couleurs :
- extension jusqu'à 5h, notable puisque la tranche 1h-3h30 devenue 1h30-5h00, passe en durée de 2h30 à 3h30. On gagne 1 heure chaque nuit, ce qui leur rend un format et une ampleur : on peut y entendre à la suite plusieurs émissions et aussi des formats longs, chose qui était jusqu'alors cantonnées au week-end.
- et le week-end justement : création d'une nuit spéciale, dite "nuit rêvée" : chaque samedi le programme est composé par un invité, avec une trentaine de minutes d'entretien. Depuis la rentrée : Bertrand Tavernier, Judith Magre, Stéphane Hessel, Charlélie Couture. Demain Gotlib. Un risque dans cette formule : jouer la corde de la nostalgie émue, petit jeu gnangnan qui chez certain masque la vacuité des idées, comme on l'a entendu dans les numéros les moins réussis de Thomas Baumgartner (un, surtout). Mais les invités des Nuits ayant autre chose que des souvenirs émus à râcler, ces entretiens ont eu leur intérêt et on peut espérer que ça continuera.

Donc voila de bonnes nouvelles, à n'en pas douter. Avec ce volume horaire accru, on pouvait attendre d'avantage d'émissions anciennes ou récentes et par là, toujours plus à collecter. Après plus d'un mois, je ne suis pas loin de déchanter, en tous cas j'exprimerai un soupçon de méfiance : dans ce volume augmenté d'un tiers environ, si on nous envoie encore un peu plus d'émissions en double ou triple diffusion nocturne, alors les collecteurs n'y gagnent rien. Mais comment savoir ? Pour en avoir le coeur net, il faudrait procéder au pointage et décompte, sur la totalité ou sur un échantillon, et comparer la quantité effectivement offerte hors-rediffusions multiples, à celle des années passées. Je suggère que le plus courageux d'entre nous en assume la charge après une période suffisante, disons dans 3 ou 4 mois. Vous me direz qu'il faut être dingue pour se farcir un tel boulot ; je répondrai que c'est une question de passion. Or comme nous menons déjà d'autres inventaires passionnés : celui des âneries de Voinchet et de Broué, des bourdes de Hakem et des "voila" de Noudelman (ça c'est de la passion négative), c'est sans trop d'efforts qu'on sortira le boulier pour mesurer la radio qui nous passionne positivement.

On renvoie donc aux calendes cet effort de pointage, après tout il ne sera peut-être pas nécessaire. L'important est bien que dans cette évolution du programme, pour les auditeurs moins accrochés que nous à leurs Nuits mais tout aussi curieux et gourmand d'une radio culturelle, avec le recul des multidiffusions maintenant réservées à Sur les docks, les Nuits retrouvent une formule plus proche du principe qui avait inspiré leur création, comme on l'évoque dans le post d'ouverture de ce fil.

Alors avec ce principe, et dans cette semaine de nocturnes, que trouverons-nous ? Eh bien pour rester optimistes, disons qu'on y trouve quantité de choses. Remarquons le titre du post suivant : c'est probablement le plus long depuis la création de ce fil. Fidèle à son format habituel, nous proposons dans le post suivant le tableau unique des 8 nuits à venir, parmi lesquelles on pourra distinguer :

- un peu de Bertrand Jérôme avec un numéro d'Allegro. C'est dans la Nuit Gotlib, avec nombre d'autres raretés notamment 30' sur Zappa par Gérard Tourtrol, et une Nuit Magnétique de Jean Daive sur John Lennon
- 2h30 avec Raul Ruiz dans "Le bon plaisir" ici composé par Pascale Lismonde.
- la 4eme partie d'une série récemment amputée : Des rives de l'Euphrate à celles de l'Indus.
- 2eme numéro de l'anniversaire Kleist : après Lichtenberg par Georges Perros, voici Ludwig Joachim dit Achim (et non Akim comme on le trouve écrit sur le site de FC) von Arnim par Bernard Noël
- Charles Cros lu par Jacqueline Maillan dans la foire aux monologues en aout 56
- Matinée des autres : Malaisie, par Jacqueline Kelen (bonne signature maison)

En Nième rediffusion mais toujours intéressant :
- un Mardi du cinéma en 1988, par Françoise Estèbe (autre grande signature maison)
- la lecture du scénario de Hiroshima mon amour, par Emmanuèle Riva chez Marguerite Duras
- l'alchimiste Eugène Canselier au micro de Roger Pillaudin en 1971
- Relecture de Lubicz-Milosz, par Hubert Juin en 1979

J'ai réduit ce choix à quelques-unes de mes préférences. C'est délibérément arbitraire et assumé comme tel, pour inciter le visiteur à parcourir le post suivant car le programme intégral contient d'autres bons tuyaux, notamment des numéros de séries suivies par certains d'entre nous : couleurs de ce temps, une vie une oeuvre, machines parlantes, etc ...

A partir de lundi les nuits seront majoritairement occupée par 3 séries : un Chemins de la connaissance sur l'utopie (par Gilles Lapouge), une série sur l'écriture par Robert Estivals, et des Carnets romains par Roger Pillaudin, est-ce une pré-figuration de ce que nous fait maintenant Colette Fellous ? 3 Séries: les nuits qui sont de moins en moins à l'étroit, retrouvent ici un souffle hebdomadaire. De temps en temps ça fait du bien. Mais pourquoi 3 séries d'un coup ?

La nuit rêvée, c'est celle de Françoise Lebrun. Cette comédienne on la connait par Jean Eustache, mais elle a aussi été très présente à FC depuis les 70's, dans les fictions, feuilletons, et mieux encore les lectures et les poésie sur parole ou elle fit merveille. Il y a 10 ans de cela, elle avait raconté ses années 70 au micro de Philippe Garbit, à une heure pré-matinale : 6h. A cette époque, bien avant de glisser sur les nuits, Garbit tenait un petit bistrot assez sympa entre 6h et 7h, dans une formule-salade qui annonçait celle de Marie Richeux. C'était moins sucré et mieux tonique pour le réveil, mais le bon Garbit s'était assez vite essouflé. Pourtant ses entretiens à rythme hebdomadaire m'ont laissé un bon souvenir, surtout ceux de Léo Scheer, de Fançoise Lebrun, et il y avait aussi d'une évocation de Pierre Sainderichain. La Nuit Françoise Lebrun qu'on nous annonce a quelque chance d'être caricaturale et plus que sur les bords, car la Françoise est typique du paradigme idéologique de la maison. Mais cette nuit a aussi des chances d'être authentiquement culturelle. Ne boudons pas ce plaisir-là.

Enfin dans les séries maison :
- d'abord les bonnes nouvelles pour cinéphiles : un Mardis du cinéma sur John Huston, signé Cécile Hamsy. Et un Cinéma des cinéastes, pour Jean Eustache (par Claude Jean-Philippe).
- ce soir, un Atelier de création radiophonique de janvier 2008 : Biogres. Par Liliane Giraudon qui nous ouvre son carnet où on trouve Emily Dickinson, Danielle Collobert, Marina Tsvetaïeva et Robert Walser. C'est une belle promenade sonore dans un montage d'ambiance sixties, peut-être même IVe République en tous cas on se retrouve catapultés loin avant mai 68. Poésie radiophonique garantie ; et qu'on se rassure : c'est fait sans nostalgie, et dans un beau décor avec des coups de pinceau par Leslie Kaplan et sur les murs des photos de Brecht et d'Ezra Pound. Le tout est sérieux sans être absurdement hermétique comme l'ACR l'était régulièrement. Orné mais en nous évitant les bruits de casserole et les pets de moustique, donc aux antipodes de la caricature qu'on pouvait parfois y redouter au point d'éviter carrément le créneau certains dimanches soir. Après cet essai radiophonique, une séquence de 30' : le premier volet d'un Journal de voyage dans l'Ouest américain par Luc Ferrari. C'est moins troublant mais c'est bien quand même. Cet ACR est un bon numéro.
- le bon plaisir de François Caradec est un peu décevant. Il est pourtant dû à une productrice capée, mais on sent Caradec mal à l'aise dans l'exercice. Etait-il vraiment volontaire, ou s'est-il laissé forcer la main ? Je signale juste une mini-séquence : la réhabilitation du nitrate par Caradec. Je ne parle pas des copies cinéma d'avant l'ascétate, mais du régulier numéro d'alarmisme pseudo-écolo. Caradec se paye le luxe d'envoyer aux chiottes les journalistes qui jouent du sensationnel. Que dirait-il en écoutant le France Culture d'aujourd'hui ? Il dirait surement la même chose que Michel Cazenave : que France Culture n'est plus à la hauteur de sa vocation culturelle.
- un "Terrils du nord" par Marion Thiba, donc là encore s'attendre à un ouvriérisme désuet et peut-être aussi à du tiré-de-mouchoir. Mais avec une dynamique bien rodée, mise au point impeccable et une réalisation de même car l'émission nous arrive direct de la grande époque du documentaire-maison. Et puis malgré l'idéologie caricaturale, la signature de Marion Thiba est un gage de qualité. Ca sera très semblable à un "Sur les docks" d'aujourd'hui quand on y fait oeuvrer des producteurs adultes et non des immatures (même de 40 berges) parachutés dans FC par erreur de casting.

Enfin à ne pas rater pour ceux qui ont conservé une petite faim ou qui souffrent du syndrôme des séries incomplètes : dans la nuit à venir, le 4e et dernier dernier épisode de la série "De l'Indus à l'Euphrate", qui avait été déprogrammé sans prévenir il y a une quinzaine, pour cause de nuit spéciale non annoncée.

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