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Accueil / France Culture

Concordance des temps    Page 10 sur 10

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Re: Concordance des temps - Lun 15 Nov 2021, 20:16

Le 11e billet d'une page ne supporte pas le téléchargement des pastilles sonores.



Dernière édition par Philaunet le Lun 15 Nov 2021, 20:35, édité 2 fois (Raison : Déplacement de contribution)

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Re: Concordance des temps - Lun 15 Nov 2021, 20:32

Une émission de Jean-Noël Jeanneney qui s'inspire de l'actualité sans le dire (#saccageparis) pour apporter un point de vue unique celui de l'amoureux des écrits politiques sur les murs des rues Affiches et graffitis : la police au défi [13/11/2021]

La première archive lance d'ailleurs le sujet : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-13.11.2021-ITEMA_22837571-2021C6278E0044-21.mp3" debut="04:01 fin="05:01"] [Interview d'Alain Gesgon, collectionneur d'affiches politiques, dans l'émission "Au feu du jour" d'Aline Pailler, sur France Culture, le 14 octobre 2001 - Aline Pailler, qui laisse un souvenir d'employée engagée et à qui France Culture attribue par erreur l'écriture d'un livre d'Alain Pailler]

Pour le parler intello dilué, voir l'invité, Philippe Artière, historien, directeur de recherches au CNRS : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-13.11.2021-ITEMA_22837571-2021C6278E0044-21.mp3" debut="08:35 fin="10:17"] ou sur les gilets jaunes : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-13.11.2021-ITEMA_22837571-2021C6278E0044-21.mp3" debut="11:33 fin="12:16"]

Pourquoi Philippe Artières a-t-il été invité sinon pour apporter une voix engagée dans le débat sur l'affichage dit sauvage ?

Une actualité éditoriale de l'historien qui apparemment n'a pas de lien avec le sujet :
Philippe Artières, Le peuple du Larzac, La Découverte, 2021.

Et( un livre plus ancien qui lui vaut cette invitation :
Philippe Artières, La police de l'écriture. L'invention de la délinquance graphique, 1852-1945, La Découverte, 2013.

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''Les Russes dans leurs frontières'' - Lun 18 Avr 2022, 14:20

Sabine Dullin, professeure des universités à Sciences Po, spécialiste éminente de l’histoire de l’Empire soviétique et des temps qui l’ont précédé.
En 2022, on est surpris d'entendre une savante de cette qualité à France Culture. Cela ne peut être que chez Jean-Noël Jeanneney.

Le niveau est celui d'émissions des années 1980 à 2000 quand la station était une référence. L'émission Les Russes dans leurs frontières du 12 février 2022 est une magistrale leçon d'histoire des 150 dernières années donnée par la spécialiste sous la direction de l'historien JNJ qui écrit un éclairant descriptif.
Quel a été le rapport des dirigeants russes successifs, depuis les tsars jusqu'à Poutine, à leurs frontières ? Sabine Dullin nous aide à comprendre les racines de la crise ukrainienne en cours.

La crise ukrainienne en cours, les questions qu’elle suscite, les incertitudes qu’elle recèle, les inquiétudes qu’elle provoque incitent à s’interroger sur les relations spécifiques que les Russes ont entretenues, d’âge en âge, avec leurs frontières. (...)
Impressionnante bibliographie de l'auteur sur la page de l'émission où l'on trouve une référence à l'émission du 08/02/2014, Entre l'Est et l'Ouest, l'Ukraine déchirée.

Un entretien et une ressource en ligne inégalables. Si France Culture cultivait cette qualité dans tous les autres domaines qu'elle propose et si elle abordait avec ce niveau intellectuel les sujets qu'elle ignore (linguistique, architecture, sciences de la terre, arts décoratifs, etc), quelle exception culturelle enviée aurions-nous !

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''L’Angleterre et son charbon, séducteur et cruel'' avec Charles-François Mathis - Lun 23 Mai 2022, 20:00

Un autre numéro de qualité (voir aussi précédent n°93) présenté par Jean-Noël Jeanneney le 11-12-2021 : L’Angleterre et son charbon, séducteur et cruel.

On frémit d'angoisse à l'idée du remplacement de Jean-Noël Jeanneney par une potentielle recrue de l'actuelle direction de la station. J-N J est sans doute le plus cultivé des producteurs de France Culture. Qui d'autre pourrait l'égaler ? Quand on voit la médiocrité radiophonique du créneau de 9h05, on est en droit de s'inquiéter.

John Ruskin & William Morris : "Une considération centrale accordée à l'art et à la beauté ; il n'y a de vie qui n'a de sens que par la création de beauté et le plaisir à aimer et à s'entourer de beauté"  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-11.12.2021-ITEMA_22867387-2021C6278E0048-21.mp3" debut="38:01" fin="41:37"]
Alors que le charbon a bien mauvaise presse, Charles-François Mathis nous fait plonger ce matin dans l'Angleterre du XIXe siècle pour tenter de prendre la mesure du rôle essentiel que joua cette énergie fossile Outre-Manche.

Noir, noir, très noir. Le charbon a mauvaise presse, par les temps qui courent - et certainement pas sans motif. Donc, il faut du recul. Il faut prendre la mesure de ce que son règne a signifié tout au long de la Révolution industrielle. Et il n’est rien de mieux, pour considérer son rôle dans un moment essentiel de la civilisation occidentale, que de s’attacher à l’Angleterre lorsqu’elle fut, tout autour de la planète, dominatrice.
(...)
ARCHIVES DIFFUSÉES
Lecture d'un extrait du roman Les Temps difficiles de Charles Dickens (1854) par René Clermont, dans "Les lundis de l'Histoire" de Pierre Sipriot sur France Culture, le 8 mars 1970.  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-11.12.2021-ITEMA_22867387-2021C6278E0048-21.mp3" debut="03:23" fin="07:03"]
Correspondance de Londres à propos du smog qui recouvre la capitale anglaise, diffusée dans Inter-actualités, le 6 décembre 1962.
Lecture d'un extrait de "Down the mine" extrait de l'essai Le quai de Wigan de Georges Orwell (publié en 1937), par John Mac Guire, dans Une vie, une oeuvre de Jean Daive, sur France Culture, le 6 février 1997.
Présentation puis extrait de l'opéra pour enfant "Le petit ramoneur" de Benjamin Britten (musique) et d'Eric Crozier (livret) de 1949, enregistrement de 1954.
Extrait d'un documentaire télévisé intitulé "Angleterre, la revanche du charbon" de Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet, Igor Barrère et Philippe Gildas, diffusé sur la première chaîne de l'ORTF, le 7 mars 1972.
Dans notre générique de fin : chanson Chim Chim Cheree interprétée par Louis Armstrong en 1968, chanson composée par les frères Sherman pour le film musical américain Mary Poppins de Robert Stevenson de Walt Disney Pictures de 1964.

BIBLIOGRAPHIE
Charles-François Mathis, La Civilisation du charbon. En Angleterre, du règne de Victoria à la Seconde Guerre mondiale, Vendémiaire, 2021.

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Jamais sans la ''problématique de genre'' à France Culture - Mar 24 Mai 2022, 13:38

Toujours dans L’Angleterre et son charbon, séducteur et cruel du 11-12-2021, la "problématique de genre" par Jean-Noël Jeanneney. Y a-t-il un seul numéro de CdT dans lequel J-N J. n'insiste pas lourdement sur la question des femmes victimes d'une situation sociale, risquant à chaque fois l'anachronisme ? Il faut, semble-t-il, donner des gages à la féministe militante qu'est la directrice de France Culture pour conserver son créneau.

Sur la page descriptive, une illustration représente la violence genrée insupportable sous-entendue par les deux historiens :

Concordance des temps - Page 10 Scre2131

Le nettoyage comme risque de devenir fou (= folle) :  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-11.12.2021-ITEMA_22867387-2021C6278E0048-21.mp3" debut="45:10" fin="46:41"]

Les rapports de genre ; les petits ramoneurs : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-11.12.2021-ITEMA_22867387-2021C6278E0048-21.mp3" debut="49:30" fin="50:20"]

Dans cette émission (cf. post 94) n'a pas été posée la question épineuse de la parité mineur/mineuse, ni celle petit ramoneur/petite ramoneuse.

Il n'a pas non plus été question de la mortalité masculine suite aux accidents et à la silicose, au contraire un extrait nous dépeint l'archétype du mineur comme un travailleur musclé à la taille fine.

Quel bonheur que de travailler dans les mines au XIXe siècle (et au XXe) et quel malheur que d'être "assignée au foyer".

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Philaunet
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''De l'amitié au Moyen Âge'' - Mer 08 Fév 2023, 14:31

Un beau numéro de Concordance des temps, évidemment ignoré de la station et des annonces sur les réseaux sociaux : "De l'amitié au Moyen Âge" le samedi 4 février 2023, Avec Jacques Berlioz directeur de recherche au CNRS, et directeur honoraire de l'Ecole des Chartes.

Apparemment, l'émission a lieu hors d'un studio de Radio France, au domicile du directeur de recherche ou à son bureau.

Plusieurs extraits dont les plus beaux annoncés par Jean-Noël Jeanneney :

• Adaptation radiophonique de René Louis de La Chanson de Roland, avec Paul-Émile Deiber (Roland) et Daniel Ivernel (Olivier), dans "Analyse spectrale de l'Occident", le 10 janvier 1959.  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-04.02.2023-ITEMA_23278309-2023C6278E0005-21.mp3" debut="38:40" fin="42:13"]

• Lecture d'une lettre d'Anselme de Cantorbéry au moine Gondulphe (XIe siècle), lue par Daniel Koenigsberg dans "La Fabrique de l'Histoire" d'Emmanuel Laurentin sur France culture, le 22 octobre 2014. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-04.02.2023-ITEMA_23278309-2023C6278E0005-21.mp3" debut="43:15" fin="45:32"]

• Lecture d'un extrait des Essais de Montaigne ("De l'Amitié"), par Lionel Baylac, dans "Heure de culture française", le 30 janvier 1958. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-04.02.2023-ITEMA_23278309-2023C6278E0005-21.mp3" debut="48:42" fin="52:27"]

Qu'est-ce qu'être un ami au Moyen Âge en Occident ? L'amitié semble être un acquis universel, un invariant psychologique et social, distinct de l'amour. Jacques Berlioz nous montre que l'amitié médiévale n'est pas celle que l'on connaît aujourd'hui.
« Un sentiment réciproque d’affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur les liens du sang ni sur l’attrait sexuel ». Le terme que le dictionnaire Robert définit de cette façon n’est pas trop difficile à deviner. Il s’agit, bien sûr, de l’amitié. Cette définition est assez large pour paraître concerner un acquis universel, un invariant psychologique et social qui se retrouverait semblable à lui-même à travers toutes les civilisations.
Le philosophe David Hume, au XVIIIe siècle, parlait de l’amitié comme d’une « passion calme ». Assez calme a priori, pour n'attirer guère les historiens qui sont plutôt voués à s’attacher à ce qui bouge, à ce qui change, à ce qui turbule.
Et je n’aurais pas songé à en parler ici si une conversation avec Jacques Berlioz, mon invité, ne m’avait pas stimulé. Il m’a dit tout à trac le vif intérêt qu’il éprouvait, comme médiéviste éminent, - il a été directeur de l’École des chartes -, pour l’amitié que ressentirent l’un pour l’autre Saint Louis et son célèbre historiographe Joinville, un sentiment qui lui semblait nous conduire loin de notre temps, dans son originalité, dans sa différence.
Et par conséquent le goût m’est venu de tirer ce fil avec lui. Nous allons parler de l’amitié au Moyen-Âge. Non sans la replacer, dans le plus long terme, en la distinguant en particulier de ce que l’Antiquité a exprimé sur ce thème, depuis Homère, Platon ou Aristote jusqu’à Cicéron et bien d’autres.
Car c’est à la rencontre de leur héritage et du christianisme que Saint-Augustin, Thomas d’Aquin ou encore les poètes ou la littérature épique des chansons de geste ont théorisé l’amitié et l’ont, à leur façon, pratiquée. Jusqu’à la Boétie et Montaigne dont le mot fameux, « Parce que c’était lui, parce que c’était moi… » résonne encore dans nos mémoires. D’une façon qui ne nous interdira certes pas d’évoquer, chemin faisant, selon notre vocation, malgré tout, des échos contemporains.

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Béranger, chansonnier et poète national (1780-1857) par Sophie-Anne Leterrier - Dim 11 Juin 2023, 08:01

Un numéro patrimonial de Concordance des temps, Béranger : la gloire et l'oubli [04/03/2023], une émission documentaire qui rappelle les meilleures productions des années 1980-2000.

Le prétexte en est l'exposition donnée en référence dont le lien renvoie actuellement vers un site en maintenance : Exposition du 31 mars 29 décembre 2023 à l'écomusée de l'avesnois à fourmies : "Musique en pièces. Musiques populaires en Avesnois XIXe-XXe" (commissariat d'exposition : Sophie-Anne Leterrier)

Sophie-Anne Leterrier est une de ces érudites que l'on écouterait pendant des heures, pour son savoir étendu, mais aussi pour le timbre de sa voix et son accent parisien qui rappelle les poètes de Paris des années 1950/60.

Parcours chronologique de la vie du chansonnier, mise en contexte historique de l’œuvre, Jean-Noël Jeanneney est dans son élément et boit du petit-lait en écoutant son interlocutrice ! Il est servi par une documentaliste et un réalisateur impeccables.

Les ARCHIVES DIFFUSÉES & la BIBLIOGRAPHIE sont soigneusement répertoriées. Des renvois vers des émissions de la station sont donnés avec les liens.
Concordance des temps - Page 10 Scree533

Un oubli de taille, cependant (parce que non disponible en ligne sur le site de France Culture ?) : BÉRANGER – Une Vie, une Œuvre : chansonnier et poète national (France Culture, 1991)


Concordance des temps - Page 10 Scree531

Dans la première moitié du XIXe siècle, l'œuvre du chansonnier rencontra une célébrité sans égale. Sophie-Anne Leterrier revient sur la vie et l'œuvre de Pierre-Jean de Béranger, avant l'occultation quasi complète de sa mémoire après sa mort.
Avec
• Sophie-Anne Leterrier professeure d’histoire des arts à l’Université d’Artois
Le contraste est violent et l’on n’en connaît guère de semblable dans l’histoire de nos lettres : entre une gloire éclatante et un oubli presque total. Le cas de Béranger, puisque c’est de lui qu’il s’agit, stimule l’intérêt. (...)

Presses universitaires de Rennes
Concordance des temps - Page 10 Scree532

Béranger n’est plus qu’un nom qui ouvre les histoires de la chanson, auquel on ne rend qu’un hommage formel. Pourtant, le chansonnier a été, de son temps, si populaire que Pierre Larousse a pu écrire qu’il était, parmi ses contemporains, « aussi célèbre que Napoléon ». La vie de Béranger est bien connue.

Ce livre n’est pas une biographie de plus, mais une exploration de la culture musicale populaire du début du XIXe siècle, au prisme de ses chansons. C’est un essai sur la place de Béranger dans l’histoire de la chanson et sur les pratiques musicales de son temps, dans lequel on découvrira comment on apprend les chansons, comment on les interprète, quel est leur rôle dans l’éducation politique et dans les loisirs des hommes et des femmes d’alors.

Le chansonnier écrit entre la Révolution, qui a donné une place nouvelle à la chanson comme vecteur d’idées, et le café-concert, qui en fera un moyen de divertissement de masse. Il est à la fois un homme du XVIIIe siècle, le meilleur représentant de la culture chansonnière révolutionnaire, et le fondateur de la chanson politique moderne. Il est aussi le dernier représentant majeur de la chanson non commerciale, sur timbre, offerte à toutes les interprétations. Ses chansons permettent donc d’approcher l’apprentissage de la démocratie sous l’angle de la culture populaire.

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Philaunet
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''Chanson, peuple et pouvoirs au XIXe siècle'' - Dim 02 Juin 2024, 10:15

"Chanson, peuple et pouvoirs au XIXe siècle" du 24 mars 2012 (rediff. le 25 mai 2013) : un numéro de Concordance des temps de très belle facture qui explorait le livre de Philippe Darriulat "Muse du peuple" en l'illustrant de chansons (on souffre en écoutant Souplex... et instructives précisions sur "Le temps des cerises").

Concordance des temps - Page 10 Scre2413

Une bonne émission d'histoire que Jean-Noël Jeanneney sait créer par son intérêt véritable pour le sujet. L'historien ne feint jamais l'admiration pour le travail des auteurs qu'il invite. La page de présentation est toujours riche et complète.
Peut-être est-ce l’effet d’un manque de recul : sur l’évolution récente, en France, de la chanson en face des débats politiques et sociaux, on entend deux refrains – c’est le cas de le dire – deux refrains opposés. Un peu partout on va répétant, dans les tables rondes des festivals et dans les rencontres professionnelles, que la chanson actuelle, celles des nouvelles générations, s’est désengagée, loin des Georges Brassens, Léo Ferré, Boris Vian ou Barbara, loin aussi, dans le camp d’en face,de Philippe Clay ou du jeune Michel Sardou. Mais d’autres observateurs mettent en lumière, au contraire, la vitalité profonde des couplets dans les manifestations, ceux qui se répandent sur la toile pour dénoncer violemment le racisme, l’argent-roi et les pouvoirs successivement en place. Entre ces deux thèses, il ne nous reviendra pas de trancher ce matin. Mais leur opposition donne le goût de se reporter loin en arrière, jusqu’au premier XIXe siècle, depuis la chute de Napoléon jusqu’à la naissance au moins de la Troisième République. Le goût de considérer la manière dont les chansons politiques et sociales ont émergé dans la vie publique avec une vigueur et une influence inédites, de voir comment elles ont accompagné les mouvements collectifs, le goût d’observer les sources de leur essor, les lieux où elles ont trouvé à s’épanouir et les chemins de leur diffusion, longtemps avant la radio et Internet, jusque dans les profondeurs populaires.
Philippe Darriulat , professeur d’histoire contemporaine à l’Institut d’études politiques de Lille , a consacré à cette culture particulière un ouvrage important intitulé joliment La Muse du peuple . Nul mieux que lui n’était à même de nous aider à restituer ce parcours musical dont la portée civique a été considérable. Jean-Noël Jeanneney
Programmation sonore :
- Chanson « Le marchand de chansons » de Charles FAVART et Valois D’ORVILLE (écrite à la fin de l’Ancien Régime), interprétée par Francis LEMARQUE.
- Chanson « Le bon Dieu » de Pierre-Jean BÉRANGER (publiée dans un recueil de 1821), interprétée par Germaine MONTÉRO.
- Chanson « Souvenirs du peuple » de Pierre-Jean BÉRANGER (publiée dans un recueil de 1829), interprétée par Nicole VERVIL.
- Chanson « Le bal et la guillotine » de Gustave LEROY (écrite en 1849), interprétée par Raymond SOUPLEX.
**- Chanson « La Canaille » d’Alexis BOUVIER ** (écrite en 1865), interprétée par Francesca SOLLEVILLE.
- Chanson « La semaine sanglante » de Jean-Baptiste CLÉMENT (écrite en 1871), interprétée par Marc OGERET.
**Bibliographie : **
**- Philippe DARRIULAT, La Muse du peuple : chansons politiques et sociales en France 1815-1871 ** , Presses universitaires de Rennes, 2010.
**- Philippe DARRIULAT, Les patriotes : la gauche républicaine et la Nation 1830-1870 ** , Seuil, 2001.
**- Vincent ROBERT, Le temps des banquets : politique et symbolique d’une génération (1818-1848) ** , Publications de la Sorbonne, 2010.

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Philaunet
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Michel Pastoureau, ''Allons voir si le rose...'' - Mer 23 Oct 2024, 21:31

Allons voir si le rose... [samedi 19 octobre 2024]. Une émission de cette qualité, tant par sa réalisation que par le contenu, en 2024 sur France Culture ? Un OVNI ! Et cela grâce à la persévérance de Jean-Noël Jeanneney. Introduction avec le fameux générique : [son mp3="https://rf.proxycast.org/b877124f-b636-451d-90de-0852eebbfe9d/16278-19.10.2024-ITEMA_23898186-2024C6278E0043-21.mp3" debut="00:00" fin="01:28"]

Hommage à son invité, humour et langue de qualité : [son mp3="https://rf.proxycast.org/b877124f-b636-451d-90de-0852eebbfe9d/16278-19.10.2024-ITEMA_23898186-2024C6278E0043-21.mp3" debut="01:28" fin="03:46"]

Chanson "Mon amie la rose" de Cécile Caulier (1964), interprétée par Françoise Hardy en 1965 : [son mp3="https://rf.proxycast.org/b877124f-b636-451d-90de-0852eebbfe9d/16278-19.10.2024-ITEMA_23898186-2024C6278E0043-21.mp3" debut="03:39" fin="06:32"]

Michel Pastoureau déroule son immense culture avec la bonhomie qu'on lui connaît sous la houlette bienveillante de Jean-Noël Jeanneney. Un bonheur radiophonique.
Peu de couleurs ont connu un tel contraste entre adhésion et rejet. Michel Pastoureau revient sur l'histoire du rose et nous explique pourquoi cette couleur a mis tant de temps à s'affirmer.
Avec
• Michel Pastoureau Historien, directeur d'études à l’École pratique des hautes études
Parmi le chromatisme où Michel Pastoureau déploie ses fécondes curiosités tout en stimulant les nôtres, il n’avait pas encore parlé du rose et il était temps qu’il le fît. Avec lui et le beau livre qu’il publie, nous allons expliquer pourquoi la couleur rose a pu mettre tant de temps à s’affirmer dans sa spécificité.
On se rappelle le spectre de Newton au XVIIIe siècle : « Violet indigo bleu vert jaune orangé rouge ». Le rose n’y figurait pas. Il va nous falloir le comprendre. Les incertitudes lexicales n’y suffisent pas puisqu’elles reflètent simplement cette longue situation de quasi-paria. La complexité des techniques artisanales a eu sa part dans cette infériorité mais on se doit évidemment d’aller chercher plus loin. Non sans relever les brillantes revanches que le rose a connues depuis le XVIe siècle. Mais sans que s’efface jamais une ambivalence intrinsèque à lui : parfois célébré, arboré, chanté, parfois, ostracisé, humilié, discrédité.
Peu de couleurs ont connu un tel contraste entre adhésion et rejet. Quoi qu’il en soit, il est fort heureux pour le rose qu’il ait été favorisé depuis longtemps par son intimité avec le nom d’une fleur exquise - exquise mais fragile.
ARCHIVES DIFFUSÉES
• Chanson "Mon amie la rose" de Cécile Caulier (1964), interprétée par Françoise Hardy en 1965.
• Chanson "La vie en rose" d'Édith Piaf (1946, composée par Louiguy), interprétée par Grace Jones en 1977.
• Extrait des Souffrances du jeune Werther de Goethe (1774), lu par Jean Desailly dans « Lecture du soir » sur la RTF le 20 février 1956.
• Poème "Mignonne, allons voir si la rose" de Ronsard (1550), lu par Jacques Destoop dans les années 1950.
• Reportage télévisé d'Arnaud Boutet à Berlin sur l'ouverture d'une immense maison de Barbie à taille humaine, diffusé dans le journal de 13h sur France, 2 le 17 mai 2013.
• Générique de fin : musique du film "La panthère rose" de Blake Edwards (1963, musique d'Henry Mancini).
BIBLIOGRAPHIE
• Michel Pastoureau, Le rose. Histoire d'une couleur, Seuil, 2024.
• Pierre-William Frégonèse, L'invention d'une couleur, PUF, 2023.
• Kévin Bideaux, Rose. Une couleur aux prises avec le genre, Amsterdam, 2023.
• Michel Pastoureau, Les couleurs de nos souvenirs, Seuil, 2010.
• Michel Pastoureau, Une couleur ne vient jamais seule. Journal chromatique 2012-2016, Seuil, 2017.
Livres hebdo 04/10/2024 : Michel Pastoureau : le roman du rose  

Ouest France 14/10/2024 : L’historien Michel Pastoureau voit rose dans la suite de sa célèbre série sur les couleurs

Concordance des temps - Page 10 Scree268

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Philaunet
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Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) - Lun 18 Nov 2024, 07:54

Aliénor d'Aquitaine, parmi les fantasmes samedi 16 novembre 2024.

Une nouvelle émission de qualité avec un auteur savant, Martin Aurell Professeur d’histoire médiévale à l'Université de Poitiers, spécialiste des Plantagenêts et de la légende arthurienne, qui n'en est pas à sa première apparition sur France Culture, par exemple dans l'émission Chevaliers de la Table ronde... du samedi 10 septembre 2022 et dans... Le Cours de l'histoire dans la Série « Aliénor d'Aquitaine, une reine pour deux royaumes» Épisode 1/4 : À la cour ou en croisade, Aliénor d'Aquitaine s'en va-t-en guerre du lundi 29 janvier 2024.

On s'interrogera une nouvelle fois à cette occasion sur la raison de ce doublon.

Concordance des temps - Page 10 Scree537

Est-ce l'occasion d'en remettre une couche sur la "femme forte", figure du féminisme au XIIe siècle, comme c’est en partie le cas dans l'émission de Jeanneney ?

Un extrait pour lancer l'émission : Les Lundis de l'Histoire "émission fameuse de France Culture" (Jean-Noël Jeanneney) ; Jacques Duby répondant à Jacques Le Goff : [son mp3="https://rf.proxycast.org/036595b4-76ec-4081-9daa-854d8bf1367c/16278-16.11.2024-ITEMA_23927411-2024C6278E0047-21.mp3" debut="03:35" fin="05:49"]     Émission signalée du  10/07/1995 sur la page, JNJ dit 1997. [Les pastilles sonores peuvent prendre du temps à démarrer sur certains navigateurs]

Une remarque éclairante de Martin Aurell sur l'atmosphère du temps qui peut irriguer les fictions historiques : [son mp3="https://rf.proxycast.org/036595b4-76ec-4081-9daa-854d8bf1367c/16278-16.11.2024-ITEMA_23927411-2024C6278E0047-21.mp3" debut="29:52" fin="30:15"]

Rien de plus romanesque que le destin d'Aliénor qui fut successivement reine de France et d'Angleterre au XIIe siècle. Martin Aurell revient sur la vie et la légende de cette personnalité hors de pair qui apparut longtemps comme une incarnation de toutes les plus sulfureuses déviances du pouvoir.

De Bordeaux jusqu’à Poitiers, et largement alentour, le nom d’Aliénor d’Aquitaine continue, après presque un millénaire, de susciter un grand nombre de passions rétrospectives.
Parmi une multitude d’épisodes romanesques, elle a été reine successivement, au XIIe siècle, de France et d’Angleterre - un cas exceptionnel qui appelle la surprise et l’intérêt – et elle n’a pas cessé d’être décrite par la littérature et l’historiographie, le cinéma aussi désormais, d’une façon la plus contrastée possible.
Aliénor est apparue longtemps comme une incarnation de toutes les plus sulfureuses déviances du pouvoir lorsque le sexe masculin, sous l’effet de circonstances malheureuses, le laisse échapper au profit d’une femme. Mais elle a été vue aussi comme la vaillante combattante, parmi des affrontements précurseurs annonçant ceux des périodes les plus récentes, au profit d’un rééquilibrage des genres dans le gouvernement des États et des peuples.
Rien de plus romanesque que ce destin, tel que l’ont retracé les chroniqueurs de l’époque, parmi les coups d’épée, les débordements sanglants de la croisade et les querelles dynastiques.
Un destin dont Martin Aurell, professeur à l’Université de Poitiers, vient de restituer les couleurs flamboyantes dans une biographie bienvenue. C’est un livre qui fait la part belle à la fois à un récit haletant et à une fructueuse réflexion sur l’histoire posthume, de siècle en siècle et jusqu’à nos jours, d’une personnalité hors de pair.
La légende d’Aliénor a été souvent très noire, mais dorée aussi en d’autres époques et sous d’autres plumes. Ainsi qu’il advient toujours, cet itinéraire nous renseigne, au-delà de lui-même, sur les équilibres (ou les déséquilibres) d’une société, celle qui fut la sienne, et sur l’évolution ultérieure des sensibilités et des préjugés, de siècle en siècle, en face de cette grande question : le pouvoir politique au féminin.

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