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La Fiction à France Culture    Page 38 sur 44

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Philaunet 


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Dostoïevski salopé - Mer 30 Mar 2022, 07:34

La malhonnêteté de France Culture vis-à-vis de ses auditeurs ? Quotidienne. Un exemple : omettre que la lecture d'une œuvre a été faite en public et non en studio. Avec Les carnets du sous-sol de Fiodor Dostoïevski France Culture diffuse donc la captation d'un spectacle (sans date), et non une production de studio dirigée, enregistrée et montée par une équipe de professionnels. C'est dire la différence... Mais du moment que l'on abat la carte Chéreau, il n'y a plus rien à dire, n'est-ce pas ? Sinon que l'écoute de cette lecture est un supplice (peut-être est-ce le but). La prise de son est mauvaise (mais qu se soucie de ce "détail" ?), l'acteur a une mauvaise élocution et dérape, on entend des rires niais quand il n'y a aucune matière à se gondoler, bref, du remplissage de grille opportuniste (voyez, on diffuse un auteur russe !).

Pour se remettre : Un homme, une ville - Fiodor Dostoievski à Pétersbourg [1979] par Jean Montalbetti - Avec Jacques Catteau - Réalisation Jean-Claude Loiseau (que ces noms sont synonymes de qualité disparue !). Ou encore L'effrayant, l’effrayé (09-01-1966) Par Arthur Adamov - Réalisation René Jentet.

Curly 

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Dostoïevski non salopé, autre proposition d'écoute. - Mer 30 Mar 2022, 15:01

Billet précédent :
La malhonnêteté de France Culture vis-à-vis de ses auditeurs ? Quotidienne. Un exemple : omettre que la lecture d'une œuvre a été faite en public et non en studio. Avec Les carnets du sous-sol de Fiodor Dostoïevski France Culture diffuse donc la captation d'un spectacle (sans date), et non une production de studio dirigée, enregistrée et montée par une équipe de professionnels.  C'est dire la différence... Mais du moment que l'on abat la carte Chéreau, il n'y a plus rien à dire, n'est-ce pas ? Sinon que l'écoute de cette lecture est un supplice (peut-être est-ce le but). La prise de son est mauvaise (mais qui se soucie de ce "détail" ?), l'acteur a une mauvaise élocution et dérape, on entend des rires niais quand il n'y a aucune matière à se gondoler, bref, du remplissage de grille opportuniste (voyez, on diffuse un auteur russe !).

Le références prises dans l'INAthèque :
Émission « Passage de témoin » (???) du 13 mai 2003 enregistré au théâtre National de l'Odéon le 1er mars 2002. Réalisation Jean Couturier.
J'étais sur le point de. Merci pour ce conseil. Après une écoute de quelques minutes au hasard en plein milieu, effectivement...

Pour se remettre : Un homme, une ville - Fiodor Dostoievski à Pétersbourg [1979] par Jean Montalbetti - Avec Jacques Catteau - Réalisation Jean-Claude Loiseau (que ces noms sont synonymes de qualité disparue !). Ou encore L'effrayant, l’effrayé (09-01-1966) Par Arthur Adamov - Réalisation René Jentet.
Signalés dans le fil des Nuits, avant que celui-ci ne s’effiloche en raison d'une réorientation de sa programmation.

Ajoutons quand même une autre réalisation de René Jentet, Crime et châtiment (1965), adaptation de Georges Govy, avec Julien Bertheau, Jean Pierre Jorris, Henri Crémieux, Roger Bret, Léo Noël, Lily Siou, Germaine Kerjean, Noëlle Hussenot, Nathalie Nerval, Jacqueline Morane, Patrice Galbeau, Jacques Degor, Michel Puterflam, Jean Mauvais, Jean Péméja, Pierre Garin, Jean Brassat, Henri Poirier; Marcel Lestan, Sylvie Artel, Nita Klein, Lucien Frégis, Jean Pierre Lituac, Jean Jacques Aslanian, Pierre Constant, Yves Peneau, Nicolas Amato et Jeanne Hardeyn. Bruitages de Robert Maufras.
En dix épisodes d'une demi-heure environ. Un régal. Disponible sur la plateforme Madelen de l'INA, qui n'a miraculeusement pas fait disparaître ce feuilleton, alors que le Guerre et paix  d'après Tolstoï par la même équipe a disparu corps et âme.

Curly 

Curly

373
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Coulez dans l' podcast immersif - Sam 16 Avr 2022, 12:22

Un' nouvell' expérience Les Hauts Plateaux d' Xanadu, une aventure interactive.
Interactive = vous pouvez changer d'piste quand on vous l'dit dans la vidéo sur la page. Sinon vous pouvez lire les 3 X 1h 6  just' comme ça, pour l'plaisir, mais attention y'a des r'dites, c'est la dur' loi des histoires dont vous êtes l'héros.
Il faut lire la vidéo, qui vous renvoie sur l'premier personnage ou le s'cond, suivant c'lui qu'vous avez choisi d'suivre.
« Pour vivre l’expérience interactive d' Xanadu et choisir votre récit, utilisez l' lecteur ci-d'ssous. Aux moments-clés, un choix vous s'ra proposé et vous pourrez décider quel personnage suivre en cliquant dans l' lecteur. »
Les « livres dont vous êtes l'héros » des années 80 avec leurs multiples choix, enfoncés, défoncés, achevés par l'podcast interactif avant-gardiste et tout c'qu'vous voulez en -iste, d'préférence activiste.
Comme il faut qu'la parité soit respectée vous pouvez suivre un garçon, ou une fille.

Tout est d'une originalité à couper l'souffle.
Toutes les uchronies s'ront épuisées sous peu tell'ment elles sont d'venues l'topos indiquant des auteurs en manqu'd’imagination et prompts à foncer là où ça cartonne en c'moment sur l'plan des ventes. Et quand les uchronies s'ront épuisées, qu'va-t-on dev’nir ? Elles s'ront épuisées quand l'public l's'ra aussi. Pour l’instant, on r'ssort les mêmes idées – Franc' Cu, la radio des Mêmes Idées – et on r’commence.

La situation d’base :
« ...aujourd’hui l’Humanité est plurielle, Néandertal, Denisova, Naledi, Luzonensis peuplent encore la Terre. L'gène néandertalien est perçu comme étant dopant, renforçant la musculature et les perceptions sensorielles. Utilisé à diverses échelles dans la société (dans l'sport notamment), il est surtout consommé sous forme d'drogue douce chez les jeunes. C’est pourquoi une société privée vend des injections d'gènes néandertaliens, ayant des effets plus ou moins permanents sur les populations sapiens. »

Je n'vous cache pas qu’au programme, vous avez l'climat, l'véganisme, tout c'qu'vous avez déjà dans votr'programme habituel d'la radio des zidées du matin au soir, du soir au matin, sous forme d'débats sans débats, d'discussion avec artiss’ engagés en promo, et donc, comme ici, sous forme d'fiction à grand budget dont l'public cible est l'djeune urbain engagé dans les combats, ceux mentionnés plus haut, activiste, militant (le deux sont synonymes mais on s’en fout), vegan, féministe radical, écologiste d'salon, interrogeant l'genre sous toutes ses formes, bref, l'public cible d'Franc' Cu.

Afin qu’il niais pas d'confusion possible quant au sens d'la fiction, les combats sont rapp’lés dès les cinq premières minutes. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11983-14.04.2022-ITEMA_22986009-2022C34065E3066-21.mp3" debut="03:56" fin="05:22"]
Et j'vous l'donne en mille, à la fin l'Humanité plurielle deviendra singulière à cause qu'elle va s'mélanger pour d'v'nir Une. Un truc d'dingue. Mais où vont-ils chercher tout ça ?

L'message, il est simple, simpliste, mais c’est normal, l'simplisme, ça va avec militantisme, vous pouvez pas séparer les deux. L'message : les hommes préhistoriques ont beaucoup à nous apprendre, on f’rait mieux d’r'vivre comme eux, parce qu’ils étaient dans l'respect du vivant. La fiction doit transmettre un message politique pour changer l'monde, c'est la règle imposée par la Lign'Général'd'Franc'Cu.

L’imagination des zauteurs a fonctionné plein tube, nous sommes plus près du dépliant militant qu'd’la fiction issue d’une imagination débridée.

Les deux personnages qu'vous pouvez suivre en fonction d'vos envies :
« une femme sapiens, Nathanaëlle, étudiante parisienne dans la vingtaine, portée par les mouvement sans -s activistes d’l’époque »
Et si vous en avez marre, vous avez la même chose mais en masculin – ouf, la parité est respectée, c’est très important, plus important qu'le reste en fait. Encore que si on voulait pinailler, il manqu'rait un personnage genderfluid.
L’homme :
« Sabin, un jeune néanderthal, contraint d'cacher sa nature dans l' but d'mieux s’intégrer aux exigences universitaires dans l'quel il baigne ».
Rien qu’à la lecture du postulat d'cette fiction déguisée en tract militant, nos poils s'hérissent, l’excitation monte en nous, et nous nous j'tons direct, tels des kamikazes, du haut des Hauts Plateaux d' Xanadu.
Oui. Xanadu.

                                                                                

Pour un monde imaginaire, quelle originalité, du jamais fait. Xanadu = topos, donc tout baigne dans l’huile, l’ensemble reste d’une grand'cohérence.
La band'-son est inutil’ment chargée pour nous en mettre plein les tympans. C’est immersif, donc l’auditeur, après avoir fait l'kamikaze, coule à pic d'dans, et en son binaural. Alors on submerge l’auditeur, qu’il r'monte surtout pas à la surface. La musique est hyper-tendue, comm' dans les séries tévés d'série, c’est-à-dire pas les meilleures.
Les acteurs collent avec leur personnage, parce qu'd'toute façon y’a rien à jouer, ils n’ont qu’à rien faire et ça roule.

Un machin New Age, qui peut s’ingurgiter à condition d’aimer les digestions difficiles.
Difficile aussi d'choisir un bel extrait pour finir, hésitation entre les passages d’humour pas drôle, ceux où ça plan' grave dans la stratosphère (la fin), ceux qui déroulent plat'ment la doxa militante d'c'tract-fiction…
Mais comme il faut bien faire quelqu'chose plutôt qu'rien  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11983-14.04.2022-ITEMA_22986009-2022C34065E3066-21.mp3" debut="43:21" fin="49:42"].


Sur un réseau social, la promotion de c't'œuvre  par la radio des idées a été suivie d'une autre proposition d'suite qui donne à réfléchir quant à la possibilité d'un mond'meilleur.

« une femme étudiante parisienne dans la vingtaine, portée par les mouv'ment toujours sans -s activistes d'l’époque, et un jeune contraint d'cacher sa nature dans l'but d'mieux s’intégrer aux exigences universitaires dans l'quel il baigne. »
                                                                                  La Fiction à France Culture - Page 38 Oper1245

Curly 

Curly

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Deux Germinal valent mieux qu'un tu l'auras - Dim 01 Mai 2022, 11:25

France Cu ne manque pas de non-idées.
Qu'est-ce qu'une non-idée ?
Excellente question, je me remercie de me l'avoir posée. Une non-idée, ça consiste à produire des programmes qui reprennent les idées des autres. Parler de ce dont les autres parlent, c'est le seul moyen d'alimenter la non-curiosité des auditeurs, mais ça les attire comme une mouche sur un écran allumé toute la journée sur BFMTV.
Exemple : récemment, Germinal, le roman de l’Émile, a été remis sur le devant de la scène média (la seule scène qui compte pour France Cu, non-idée oblige) grâce à une série tévé.
Ni une ni deux, il n'en fallait pas plus pour que France Cu ait une non-idée : faire Germinal en radio.
Ne critiquons pas le contenu avant diffusion, mais admirons la toute puissance de la non-idée.
Comme pour la Ligne Générale de la chaîne la radio ne sert qu'à vendre des livres, ni une ni deux, ni trois ni quatre, les adaptations se doivent de suivre impérativement le texte de l'auteur. Donc, l'adaptation se retrouve être un montage du texte de Zola.
Comment puis-je le savoir alors que la diffusion est encore dans les starting blocks ? Excellente question, je me remercie une fois de plus de me l'avoir posée.
Parce que, comme pour le fameux fromage, c'est marqué dessus.

« L’adaptation de Pauline Thimonnier est fidèle au texte d’Émile Zola, elle n’est pas une scénarisation du roman – comme ce fut le cas pour les versions cinématographiques et télévisuelles - mais une restructuration littéraire qui permet à la fois de faire entendre la langue de l’auteur, sa poésie, tout en déployant le séquençage des scènes de façon limpide pour l’auditeur. »
Bref, à travers ce texte imbuvable, priorité non pas à la création radio, mais au digest de l’œuvre pour ceux qu’ont pas envie de lire. Une vision hautement ambitieuse de la création radio, et non dénuée de paradoxe, puisque comme écrit auparavant, l'objectif premier de la Ligne Gé est de vendre des livres.

Lorsqu’un texte qui date un peu est toujours lu, c’est forcément parce qu’il a traversé le temps pour être dans l’aujourd’hui du maintenant. Vrai, bien que la réalité soit un peu plus complexe, parce l’œuvre appartient aussi à l’époque à laquelle elle a été écrite, et que bon la complexité ça suffit comme ça, le monde de France Cu doit être un monde simple – c’est d’ailleurs pour ça qu’elle clame le contraire, l’un de ses slogans en novlangue étant de décrypter (= simplifier) le monde particulièrement complexe de l’aujourd’hui. Parce qu’avant l’aujourd’hui le monde était plus simple. C’est la particularité de l’aujourd’hui d’être complexe.

Ce qui donne
« Adapter ce roman aujourd’hui, c’est d’abord faire le constat malheureux de son actualité car les questions qu’il soulève sont encore prégnantes aujourd’hui (écart croissant entre riches et pauvres, détérioration des conditions de travail, pouvoir d’achat, loi du marché qui prévaut toujours sur toutes les lois humaines, etc.). Il y a une résonnance (sic) contemporaine de ce roman et c’est avec cet écho que le travail d’adaptation s’est inventé. »
Quel jargon imbitable.
Le dépliant pub continue dans la même veine, et les expressions à la mode se suivent et se ressemblent, donnant un texte prétentieux, ampoulé :
Sculpter les corps / fresque sonore en mouvement / paysages-personnages...

Les partis pris de réalisation s’annoncent un brin lourdingues :
Ex. « La maison des Maheu, qui se vide de son mobilier au fur-et-à-mesure des épisodes, est un habitat aux boiseries grinçantes, dans laquelle sifflements et ronflements résonnent de tout côté. Les éléments cohabitent : un feu dans la cheminée, l’eau du baquet pour se laver de la terre, et le vent qui s’engouffre sous la porte d’entrée. Toutes ces sonorités disparaissent peu à peu, se décharnent, et meurent. »
Le jeu des acteurs promet d’être époustouflant : « Chaque acteur s’est emparé de cette langue du XIXème siècle, aux terminologies minières, constituant la charpente principale de la réalisation. Il fallait cependant des écrins à cette langue, à savoir des voix et des corps... »
« charpente / écrin », sûr que cette terminologie pimpante et creuse, un prochain article de Téléramuche saura s’en emparer très prochainement.

Le début de la fiche bio de l’Émile copié/collé de la fiche Wikipédia nous dit :
« Ses romans ont connu de très nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision. »
On aurait envie d’ajouter « et à la radio », puisque France Culture avait déjà adapté en 1985 le même roman en feuilleton, aussi en dix épisodes.

                                                                        La Fiction à France Culture - Page 38 Oper1340

Difficile de comparer quand on n’a pu écouter ni l’un ni l’autre, mais à la lecture de la note d’intention  de la version 2022, il en ressort que ça va être sur le plan sonore sacrément surchargé, jusqu’à la boursouflure, à moins que la note d’intention soit de la pure gonflette.

Curly 

Curly

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Le Pinocchio de la mort qui tue - La foire aux chansons - Michel Vinaver - Lun 02 Mai 2022, 16:57

Les concerts-fictions, les 2 en 1 économiques de France Cu.
La musique : de la bande-son de dessin animé.
La fiction : réduite au minimum, parce que y'a la musique de dessins animés, parce que c'est aussi un concert figurez-vous.

A l'arrivée, il faut vendre la chose. Une seule adresse : Téléramuche.

Article publié le 1er mai, comme quoi, y'a pas d'repos pour les braves. Au boulot !
L'article en soi ne présente aucun intérêt, mais il permet de montrer que l'article n'en présente pas plus que la fiction magnifiée, parce que bien sûr, elle est magnifique cette fiction, elle est bêêêêlle, elle est fraîche. Et je pèse mes mots, je vous fais les deux kilos pour le prix d'un, c'est mon jour.

L'écriture d'un article téléramé consiste à emboîter quelques formules toutes faites, et c'est dans la boîte.

« Sur France Culture, “Pinocchio” retrouve toute sa noirceur »
Oui, parce que la noirceur avait foutu le camp, et que la voili retrouvu, et que toute œuvre a droit au respect que si elle contient son pesant de noirceur. Je vous fais les deux kilos de noirceur pour le prix d'un, c'est la fête.
On se demande quand elle l’avait perdue, cette noirceur. La version Disney peut-être, mais nous sommes un peu perdus parce qu’en écoutant le concert avec des acteurs et des bruitages, nous avons l’impression d’entendre la bande-son d’un dessin animé de type Disney, la musique en est proche. C’est un peu les livres-disques d’antan, à part que la prise de son est freelance because le concert en public, et qu'il est dur d’affiner le tout. C’est l’un des aspects économiques de la chose, et ceux qui morflent, ce sont les auditeurs. La souffrance est amortie par la méthode Coué, dite aussi « méthode Télérama ».
La version télévisée de Luigi Comencini avec Nino Manfredi, malgré certains défauts (les effets spéciaux n’étaient pas la première préoccupation du réalisateur) ne manque pas de noirceur. Certains épisodes du film ne se trouvent d’ailleurs pas dans le livre de Collodi, parce qu'adapter, c'est aussi créer... mais revenons à la radio.

« Il est aussi naïf que roublard. Revenant à la version originale de 1881 du conte italien, le réalisateur Cédric Aussir en signe une adaptation à la fois inquiétante et élégante. »
Les adjectifs ressemblent à des paires de chaussettes dépareillées : « naïf & roublard / une adaptation à la fois inquiétante et élégante ».
En réalité, seuls les quinze premiers chapitres datent de 1881. Les vingt et un suivants ont été écrits en 1882 et 83. Même le site de France Cu en cause. Mais baste.

Un article de Télérami, c’est comme un meuble Ikéa, vous avez toujours les mêmes éléments, il ne reste plus qu’à suivre le schéma de montage.
Dans cet articulet vous avez les éléments de « critique » suivants  : « Incarné avec subtilité / une musique à la fois inquiétante et élégante (la même paire d’adjectifs a servi deux fois) / (l’acteur qui joue Pinocchio a une) voix insolente / Rythmée, sombre et fascinante / la fiction réussit parfaitement à rendre la roublardise mêlée de naïveté du garçonnet. »
Roublardise et naïveté : nous terminons avec une reprise du début, car en l’absence d’idée nous tournons en rond.

Durée de la fiction d’après Téléramou : 120mn. En fait non (1h18), mais la fiction couplée avec Pinocchio, « La foire aux chansons » de Yann Apperry et Tanja Siren, rediffusion de 2012 non signalée comme telle sur le site comme bien souvent, ne mérite aucune attention, elle s’est désintégrée dans le Pinocchio.

L’article insignifiant ressemble à un travail d’influenceur et non de critique. Mais grâce à Téléramiaou, nous pouvons démontrer grâce à l’écoute d’un extrait que quelles que soient les compétences de l’équipe technique, il est impossible de faire des miracles en des conditions aussi bas de gamme : acteurs pestant dans un micro sur scène, musique lénifiante, bruitages qui tombent à plat, car les auditeurs imaginent, non pas l’histoire, mais la scène sur laquelle les acteurs jouent les bruiteurs bruitent et les musiciens musiquent. Tout est séparé, notre cerveau ne peut lier les éléments pour imaginer l’histoire. Nous sommes juste au studio 104, pas en Italie, pas sur les routes avec Pinocchio.
Pour les acteurs, revenonzy. Nous pouvons distinguer deux catégories : ceux qui savent jouer mais qui surjouent que c’en est pénible, et ceux qui font ce qu'ils peuvent.

Et ajoutons, eh oui ce n’est pas fini nom de Dieu, que le choix de Pinocchio n’est pas très heureux puisqu’en 2007 France Culture avait, dans la série « Enfantines » adapté Pinocchio en 4 épisodes d’une demi-heure. Et, le saviez-vous, cette adaptation se vantait elle-aussi de revenir au Pinocchio d’origine contrôlée.
Extrait de la présentation d’époque : « la traduction  choisie pour cette adaptation nous permet d'avoir accès à l'histoire réelle de Pinocchio. Il s'agit en effet d'une traduction intégrale, extrêmement fidèle au texte original, et où la vivacité et la simplicité du verbe de Collodi ainsi que la richesse de la langue sont restituées dans toute leur étendue. »
Fortiche, non ?

La fidélité au texte de cette version 2022 ? Nous sommes tellement dans le grotesque, que parler de fidélité est bien difficile.
La fidélité au texte de Collodi voudrait que la pendaison de Pinocchio soit inquiétante. Or, traitée comme si c’était un dessin animé bas de gamme, elle est plus ridicule que tragique.
On pourrait dire que cette histoire de fidélité n’a aucune importance, mais en ce cas pourquoi clamer haut et fort sa fidélité au texte ?
C’est juste un argument publicitaire s’adressant à ceux qui n’ont pas lu le texte de Collodi.

Un extrait pour heurter nos oreilles à la dure réalité, avec la fin de la séquence de la pendaison suivie de l'arrivée de la fée.      [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21813-01.05.2022-ITEMA_23012290-2022C11356E0001-21.mp3" debut="43:19" fin="49:58"]

[Au départ, la pendaison terminait l’histoire de Pinocchio. L’auteur, poussé par le succès de son héros, a ressuscité sa créature pour de nouvelles aventures.]

Entre le jeu approximatif des acteurs et la musique boursouflée, nous sommes coincés. Nous sommes eus. Que dis-je, nous sommes super eus.

La fiction de 2012 qui suit, « La foire aux chansons », a au moins la chance d’avoir une musique plutôt bien fichue. Cette fiction s’adresse vraiment aux tout-petits. Ce qui explique sa programmation à l’antenne le dimanche soir à 21h20. Logique.
Les créneaux pour les enfants sont pris par les moulinés de socio-popo, d’actu et de promo. Business is business.
Quand les socio-popos s'en vont au dodo vient l'heure des enfants.

« La foire aux chansons » (première diffusion le 09-12-2012)
Musique Originale : Régis Huby
Réalisation : Laure Egoroff
Avec : Maria-Laura Baccarini (La Fille aux trop grandes mains), Yann Apperry (Nikolaï), Claudia Solal  (Nine), Olivier Hussenet (le Barde Baldao), Stephy Haik (Skylar)
Et les voix de Sylvie Amato, Manon Leroy, Sophie Bezard, Clément Bernot, Sidney Ali Mehelleb, Teddy Melis, Philippe Mambon et Nicolas Fantoli.
Contrebasse : Marc Buronfosse
Percussions : François Merville
Guitare : Pierrick Hardy
Violon : Régis Huby
Equipe de Réalisation : Olivier Dupré, Allison Ascrizzi
Assistante à la réalisation : Louise Loubrieu.


Hommage à Michel Vinaver
Puisque nous sommes en pleine fiction, les archives de France Culture contiennent une pièce de Michel Vinaver qui n'est même pas signalée dans le pitchounet hommage rendu par la chaîne qui ne connaît qu'un seul format : l'entretien, si possible avec C. Broué ou L. Adler (le top du top), le reste étant radiophoniquement négligeable.
Dissident, il va sans dire, dans le Nouveau répertoire dramatique de Lucien Attoun du 07-07-1977
réalisation Jean-Pierre Colas
bruitages Jonathan Liebling
avec Dominique Chautemps (Hélène, la mère) et Robert Bensimon (Philippe, le fils)

« Le dissident, c'est Philippe, 17 ans ; il est au chômage et commence à dériver vers la délinquance ; il vit avec sa mère, employée de bureau qui va perdre son emploi ; ils vivent ensemble et le père est parti.
De son propre aveu, Michel Vinaver a écrit une pièce courte, contrairement à son habitude, d'abord par "souci économique", et aussi pour tenter de s'approcher du "côté le plus élémentaire de l'écriture dramatique" et "privilégier l'écoute par rapport au visuel" ; selon lui, chacun des personnage évoque tout un environnement ; il qualifie Philippe de "dissident passif".
 »

Curly 

Curly

376
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Germinal - Michel Vinaver, suite - Mar 03 Mai 2022, 17:55

Germinal « version inédite »
Le billet « Deux Germinal valent mieux qu'un tu l'auras » portait en son germe sa suite.
Que dire après la publication sur le site du feuilleton ? Que l'ennui poli que provoque l'écoute du début donne envie de laisser tomber très rapidement. Peut-être est-ce un tort. Pas envie de vérifier.

Ce qui passe à l'écrit ne passe pas nécessairement à l'oral, surtout si l'on n'y met aucun rythme.
Définition d'une adaptation version Larousse : « Action d'adapter une œuvre, un texte pour un public, une technique artistique différents ; œuvre ainsi réalisée. Synonyme : transposition »
La transposition ici consiste en la lecture terne, mais faite avec soin, avec application (l’ennui pointe déjà le bout du nez) du texte de Zola. La transposition est minimale. L’ensemble offre la surcharge sonore vantée dans le dépliant pub (cf un précédent billet), et grâce à un subtil mixage, le narrateur nous défrise les tympans.
Mais en foutre plein les oreilles ne signifie pas qu’il y a de la vie, du rythme.
Les acteurs jouent lorsque le narrateur leur laisse la place, soit pas trop souvent pour le premier épisode. Les personnages ont peu de place pour exister. Peu de possibilité de s’attacher à des personnages qui n’existent que par la voix du narrateur, un fond sonore franchement pesant, et quelques dialogues par-ci par-là.
De l’académisme radiophonique.
Le parti pris de justement ne pas adapter le texte - il est quand même coupé, parce que dix épisodes, ça doit passer vite – est ici très discutable : ce qui passe à la lecture silencieuse, ou alors à la simple lecture orale, ne passe pas en feuilleton radio. Une fiction radio n’est pas une lecture illustrée comme c’est le cas ici.
Sans doute avec une adaptation pensée pour la radio, et non une bout à bout du texte de Zola, le résultat aurait été plus intéressant.
Nous sommes loin d’une radio qui innove, qui se pense comme un langage propre, et même, soyons fous, comme un art à part entière.
Une vision de la création radio fort conservatrice, réactionnaire pourrait-on dire. Surtout ne touchons pas au texte de Zola.
Écrire spécifiquement pour la radio implique de faire preuve d’un minimum de créativité. Et la créativité radiophonique est une chose devenue étrangère à France Cu.

Hommage à Michel Vinaver, suite
Le billet du 2 oubliait de signaler une autre pièce de Nouveau répertoire dramatique encore disponible à l’écoute.
Nina, c’est autre chose (02-02-1978)
réalisation Jean-Pierre Colas
avec François Darbon (Sébastien), Pierre Arditi (Charles), Douchka (Nina)
bruitages Louis Matabon
« Nina est la petite copine de Charles qui vit avec son frère, Sébastien ; Charles est coiffeur, Sébastien travaille dans une usine ; ils ont la quarantaine, et leur vie quotidienne est parfaitement réglée depuis le décès de leur mère ; l'arrivée de Nina vient semer le trouble dans la vie des deux vieux garçons. »

Curly 

Curly

377
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La paix universelle est-elle possible ???? - Dim 15 Mai 2022, 12:32

A partir du 15 mai et pendant trois semaines consécutives, Théâtre & Scies nous invite à découvrir "La guerre & la paix" de Tolstoï.
Une fiction de 3 X 2 heures, rediffusion de 2017.
Comme la précédente diffusion est toujours disponible, voici dorénavant 2 diffusions disponibles en même temps. La lutte anti-gaspi, elle ne passera pas par France Cu. Passer à l'antenne des fictions que l'on peut écouter en ligne quand on veut depuis maintenant cinq ans, que l'on peut télécharger à l'envie, montre l'impasse où se trouve actuellement la chaîne, qui passe en flux des programmes que n'importe qui peut écouter n'importe quand depuis lulure.
Ce qui s'appelle concevoir des programmes comme si nous étions encore dans les années 30 (1930, je précise) avec les moyens techniques des années 20 (2020, je précise).
Les programmes en flux sont pensés pour des auditeurs qui n'ont aucune connexion internet, donc pas de téléphone, ni ordi, ni auto-radio, seulement un poste à galène des années 30 planté dans le salon.

Donc, nous sommes invités le 15 mai à cette nouvelle diffusion que l'on peut écouter depuis cinq ans.
La présentation, que n'eût pas reniée le père Ubu, se plaît à compter les trois épisodes ainsi : "Épisode 1/3 : Première partie La paix universelle est-elle possible ????, Épisode 2/3 : Deuxième partie Le retour de Nicolas Rostov, Épisode 3/3 : Troisième partie Suite et fin, Épisode 4/3 La voilà donc, la bataille !  - Le prince André Bolkonsky, Épisode 5/3 Une défaite russe - Nicolas Rostov, Épisode 6/3 Un événement contraire à la raison et à la nature humaine - Pierre Bézoukhov »

Ce n'est pas une adaptation pour la radio, une fois de plus, mais un montage d'extraits, parce que de l'aveu des concepteurs de cet objet indéfinissable une adaptation était apparue « comme une mission impossible ». D'où l'idée de « scènes mémorables ».
« Ce fut compliqué, ardu parfois dans le découpage », sans doute parce qu'il fallait rentrer dans le 3 X 2 heures imposé. L'objectif n'était pas de penser en terme de langage radiophonique : « tout ce bonheur de lecture devait être transmis ».
L'important, ce n'est pas d'écouter, mais de lire. La radio devient ainsi une forme de sous-lecture, de lecture au rabais, faute de mieux, le mieux étant de lire « Guerre & paix ».
Le bonheur de lecture, autant le retrouver directement dans la lecture du livre, non ?
A aucun moment quelqu'un s'est dit que le texte de Tolstoï pouvait devenir autre chose, qu'il pouvait se transformer en une véritable pièce pensée pour la radio, qui procurerait un plaisir différent de celui de la lecture. Là, il nous est promis un vague substitut de lecture.
De toute façon, cette impossibilité à adapter le roman, juste redécoupé en quelques scènes choisies pour rentrer sur six heures est bidon : rien n'est inadaptable, encore faut-il avoir les moyens. Donner des justifications esthétiques à des choix qui sont avant tout financiers est plus acceptable.

Le résultat demeure douloureux pour l'auditeur, qui est ainsi habitué à une médiocrité radiophonique, médiocrité qu'il n'accepterait pas une minute ni au cinéma, ni au théâtre.
Et pourtant, la réalisation est soignée (elle fait avec...), plus que l'interprétation.
Le narrateur, forcément, a une place prépondérante, puisque le récit de Tolstoï est repris tel quel. Le récit ne tient pas compte du fait qu'à la radio, dans cette version maxi best of,  il y a des acteurs, des bruitages, des éléments sonores qui pourraient très bien remplacer certaines indications du narrateur, ou qu'une adaptation n'est nullement tenue à la fidélité au texte.
Mais comme il n'y a pas d'adaptation, laissons tomber.
Les acteurs lisent juste le texte, ils n'interprètent pas.  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11498-01.01.2017-ITEMA_21183469-2010C11356E0215-21.mp3" debut="37:35" fin="41:32"]
Ce n'est pas calamiteux, non, juste ennuyeux. Très.
Depuis 2017, France Cu a su confronter nos oreilles à bien pire.


« Comment faire entendre La Guerre et la paix de Léon Tolstoï à la radio ? Au départ, cela apparut comme une mission impossible. »
Or, non seulement ce n'est pas impossible, mais cela fut fait déjà sur cette même chaîne. A quoi bon refaire au rabais ce qui fut fait avec des moyens conséquents en 1966, et qui plus est par un réalisateur du niveau de René Jentet ?
Le feuilleton de 25 X 40mn est une véritable adaptation, qui se présente non comme une sous-lecture du texte, mais comme une œuvre radiophonique à part entière.

Billet du 6 mars 2019
La guerre et la paix

25 épisodes de plus d'une demi-heure, en gros 15h30. Feuilleton du 17/10 au 18/11/1966
Réalisateur : René Jentet
Bruiteur : Robert Maufras
Adaptateur : Georges Govy
Musique originale : Ivan Semenoff
Interprètes : Jean Topart, Nelly Borgeaud, Robert Murzeau, Jacques Dumesnil, Jean Bollery, Jean Leuvrais, Maria Tamar, Lily Siou, France Descaut, Yves Peneau, Robert Maufras...
Choeurs Paul Volochine
Opérateurs de prise de son : Yann Paranthoën, Jean Jusforgues

Extrait de la présentation : « Sa mise en ondes par Georges Govy, d'origine russe et parfait connaisseur de la dramaturgie du micro, conjuguée à la réalisation de René Jentet, en fait un monument de l'art radiophonique servi par des moyens exceptionnels et prestigieux : quelque cent-soixante comédiens, un peloton de la Garde républicaine pour la reconstitution des batailles, et des chœurs russes orchestrés par Paul Volochine  »

Billet du 14 avril 2019
Répétons ce douloureux paradoxe : alors que le podcast n’existait pas, la radio créait des œuvres de grande envergure qui exploraient toutes les possibilités du langage radiophonique. Ce sont de telles émissions que l’on souhaiterait podcaster aujourd’hui, garder précieusement, et réécouter avec plaisir. Et non ces machins inécoutables, conçus pour être entendus d’une oreille distraite en tapotant sur un smartphone.

Les auteurs utilisent une matière romanesque extrêmement dense pour créer une fresque monumentale. Il est possible d’alterner des passages intimistes (les différentes intrigues familiales), avec les bals, les soirées à l’opéra de toute cette noblesse russe, et les grandes scènes de batailles.
Dans les scènes de foule, la réalisation est capable de passer d’un lieu à l’autre, d’un groupe de personnages à un autre uniquement par l’entremise du bruitage. C’est constamment réussi.
En début de chaque épisode des repères sont donnés : où et quand se passent les séquences que nous allons entendre, et c’est tout. Il semblerait même que l’auditeur puisse s’en passer. Toute l’histoire est racontée sans passer par l’entremise d’un narrateur. Quelques informations importantes sont rappelées lorsque cela est nécessaire, mais elles sont intégrées discrètement dans les dialogues.
Vu le nombre de personnages et d’intrigues, c’est un véritable tour de force. Le véritable narrateur, c’est René Jentet.
La conclusion du dernier épisode est aussi admirable : Dolokhov, interprété par Jean-Pierre Jorris, acteur capable de prendre à certains moments une voix saccadée et torturée (il était le Raskolnikov de Crime et châtiment, réalisé l'année précédente par la même équipe) prend de manière presque imperceptible à l’issu d’une scène entre deux militaires le rôle du narrateur qui va faire le point, mise en abyme faite de commentaires sur l’histoire, les personnages, y compris le sien, et même sur Tolstoï.
La musique originale d’Ivan Semenoff, inspirée de Prokofiev et Chostakovitch, ainsi que les chants russes harmonisés pour l’occasion sont utilisés avec parcimonie, et prennent aussi finalement le rôle dévolu souvent dans les dramatiques de cette ampleur à un narrateur.
Avec parcimonie car René Jentet n’a ni peur du silence, ni peur de prendre son temps lorsque cela est nécessaire. On dira qu’en 1966, il pouvait se le permettre.  
Le bruiteur Robert Maufras effectue un travail tout aussi monumental, endossant même un petit rôle à l’occasion.

Extrait de l'article du Monde du 18-10-1966 :
« Le rythme, explique René Jentet, est bien plus lent que dans un feuilleton et doit permettre à chaque auditeur d'imaginer sa vision personnelle de l'univers tolstoïen à partir de l'évocation sonore. Il s'agit d'une suite de scènes, de tableaux, qui tente de restituer les deux aspects de ce roman-fleuve : tantôt les morceaux de bravoure, l'évocation des batailles entre la Russie d'Alexandre et Napoléon I », tantôt des épisodes romanesques se rattachant à un certain nombre de personnages.

« Georges Govy a travaillé pendant deux ans sur l'adaptation, il a su mettre en valeur l'essentiel du livre qui échappe au film, cette dualité qui existait chez Tolstoï et qui s'exprime à travers ses deux héros si différents : Pierre le généreux, l'utopique, et le prince André, sceptique et blasé. En plus, Georges Govy a fait un énorme travail de liaison, il a remplacé de longues descriptions par des dialogues, si bien qu'à aucun moment n'intervient de récitant.

« À partir de ce texte, s'est effectué un véritable travail d'équipe avec le musicien Ivan Sémenoff, les bruiteurs et les techniciens : l'enregistrement de certaines séquences de bataille s'est fait en plein air, avec le concours des gardes républicains. Les comédiens correspondent tous à leurs personnages : ainsi Jean Topart (Pierre). Jean Leuvrais (le prince André), D. Volle (Hélène), D. Ajoret (Natacha)...

« Cette fresque sonore requiert je crois, une certaine complicité de l'auditeur ; à une époque où l'on ne sait plus écouter, il faut qu'il accepte de suspendre un instant son activité et de suivre chaque épisode dans un fauteuil, un peu comme s'il était au théâtre.  »


La série d'émissions est momentanément téléchargeable à l’adresse suivante,
app.mediafire.com/5zobuz0i7yx8r

Curly 

Curly

378
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''Exigence et qualité dans le domaine de la fiction sonore'' - Lun 23 Mai 2022, 14:40

La réinvention de la fiction radio top départ.
Nous allons remonter le temps pour montrer à quelle virgule, et même à quel point, la fiction radio made in 2022 a renvoyé tout un passé radiophonique dans les égouts de la création radio, puisque jamais, je dis bien jamais, et je l'écris aussi : JAMAIS, jamais la fiction n'a été aussi foldingue, novatrice et ébouriffante depuis que la direction actuelle a pris les choses en main pour les écraser, les étouffer, les émietter avec amour.

Première époque - 2022
Feuilleton du 23 au 28 : Le Grand Meaulnes.
La semaine dernière c'était la lecture de bouts de morceaux de Au Bonheur des Dames, il était temps de revenir à du consistant plus dingue que des lectures tapissées de fonds sonores pour éviter que l'auditeur s'ennuie, parce que le texte seul, ça peut être chiant, alors avec un peu de musique en fond, ça décore bien, à la mode d’Épinal, et ça décore tellement bien qu'il faut pas l'arrêter, jamais. Le silence faut pas. Saturation maximum pour bourrage d'oreilles.
Mais ça, c'était la semaine dernière. Cette semaine, Le Grand Meaulnes.
La France Cu modèle 2022 innove, elle vous offre mieux qu'une adaptation avec des acteurs des bruitages et tutti quanti. Le concept de film radiophonique peut crever, en 2022 nous avons bien plus mieux : une lecture d'extraits avec tapis sonore pile comme Au Bonheur des Dames, mais attendez tadaaam : « En direct du studio 118 de la maison de la radio ».
L’auditeur n’en croit pas ses oreilles tellement c’est énorme. ÉNORME.
Même les livres audio, qui offrent des lectures intégrales, ne sont pas en direct tellement ils sont nuls.
Mais attendez encore, c’est pas fini, parce que France Cu expérimente à mort : c’est « en direct », et c’est...

Seconde époque – 2020
...une rediffusion de 2020 ! ÉNORME.
Le concept du direct annihile toutes les velléités de création, le direct est à l’avant-garde du progrès, le direct empêche de concevoir une adaptation de l’œuvre intégrale avec des acteurs et toute la lyre, le direct se suffit à lui-même, le direct est ce que l’auditeur attend avec impatience, l’auditeur ne pense qu’au direct, il écoute que le direct, il respire le direct, il pense direct, il fait même plus gaffe à ce qu’il écoute tellement c’est du direct.

Troisième époque – 1986
Le Grand Meaulnes adaptation de tout le texte par Stéphane Frontès, réalisée par Claude Roland-Manuel pour France Cu en 3 X 1h.
Du miteux bâclé mal foutu. Miteux parce que vieux, et mal foutu parce que pas en direct.
Que de progrès accomplis en 35 ans et des poussières, que de progrès !

                                                                                    La Fiction à France Culture - Page 38 1301
                                                                                                [Générique première partie, source INAthèque]

Épilogue – Retour en 2022
Après avoir fait bombance avec Le Grand Meaulnes, la semaine suivante nous promet encore du jus de nectar, une rediffusion (2021) d'extraits de "La Princesse de Clèves" sur fond de tapis roulant musical. Il va de soi que la diffusion de 2021 est toujours en ligne, et il va de soi aussi que sur le plan des comptes, France Cu est à l'avant-garde de l'arithmétique.

                                                                                    La Fiction à France Culture - Page 38 4143

Mon conseil
Ces rediffusions sont à écouter en direct, mais pas avant l'année prochaine.

Philaunet 

Philaunet
Admin

379
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Pour l'enchantement et la création originale, il faudra repasser - Dim 19 Juin 2022, 14:54

Ce que France Culture appelle "la fiction" tourne autour de quelques recettes répétées semaine après semaine.

Un récit à la première personne de la vie d'une jeune femme, si possible d'un milieu pauvre ou/et d'origine étrangère par ses ascendants. Les émotions de ladite jeune femme devant "des petits drames parmi la multitude qui se jouent à chaque instant autour de nous".

Dans ce numéro de La Fiction du samedi 18 juin 2022 (première diffusion le mardi 13 juin 2017), nous avons les ingrédients d'une fiction bien dans l'esprit de l'entre-soi parisien qui trouve que vivre la nuit et finir interné est romantique et désirable, surtout quand narré par une voix de petite fille auquel le public visé est invité à s'identifier.

Le thème : partir, errer : "Elle part. D’abord en voiture, puis à pied jusqu’à la gare, puis en train"
Lieux :  Paris la nuit, le Ritz, l’Arc de triomphe, le périphérique
Personnes rencontrées : des inconnus, des peintres improbables, des "flics", des pervers, des pompiers.
État d'esprit : "l’ivresse de la nuit" ; "s’échappe[r] de la réalité" ; "répond[re] n’importe quoi"
État du corps : nudité. "pose[r] nue", "marche[r] pieds nus", "enl[e]ve[r] ses vêtements".
Conclusion : "Layla est internée".

Les employées de France Culture et les gens du spectacle dit vivant qu'elles fréquentent ont l'obsession du rêve éveillé, de l'errance, des rencontres troubles et de la déchéance. Titre de l'objet radiophonique : Layla – à présent je suis au fond du monde (pour ne pas dire "trou" ou en asile psychiatrique).

Finalement on entend des langues étrangères à France Culture : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21813-18.06.2022-ITEMA_23052785-2017C18016E0019-21.mp3" debut="00:00" fin="02:35"]

Kate Winslet dans Titanic, "fuir, ce sont des actes, c'est ce que l'on fait (...) à l'intérieur, je hurlais" etc. : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21813-18.06.2022-ITEMA_23052785-2017C18016E0019-21.mp3" debut="02:35" fin="05:07"] Il reste alors 55 minutes d'écoute. 1/ Pour qui ?  2/ Pour quoi ? 1/ Pour les amis intermittents à qui on donne des heures de travail pour leur statut 2/ Pour combler à bon compte la case fiction de la station.
Layla – à présent je suis au fond du monde

Juillet 98. La France gagne la Coupe du monde de foot. Layla regarde les Champs-Elysées à la télévision. Sa mère lui donne 500 francs pour payer un canapé, et Layla ressent soudain une légèreté. Elle part. D’abord en voiture, puis à pied jusqu’à la gare, puis en train jusqu’à Paris. Layla traverse Paris la nuit, elle entre au Ritz, fait trois fois le tour de l’Arc de triomphe, monte dans des voitures avec des inconnus, pose nue pour des peintres improbables, échappe aux flics, échappe aux pervers, et, peu à peu, s’échappe de la réalité. Layla marche pieds nus le long du périphérique. Layla enlève ses vêtements. Elle se sent à sa place. « Au milieu de l’infini ». Layla répond n’importe quoi aux pompiers. Layla est internée.

Curly 

Curly

380
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Prenez une dose de Radiodrama... pour que votre vie devienne un drame - Dim 26 Juin 2022, 09:23

Le monde de la fiction selon France Cu. Avec la collection (n'ayons pas peur des mots pompeux, c'est la dure loi du marketing) Radiodrama, c'est tout un monde d'ouvertures qui nous attend. La fiction sous toutes ses formes.
Des spectacles choisis avec tsoin adaptés avec tsoin pour la radio. Mais pas n'importe quelle radio. Itse radiodrama of course bicoze anglishe ize meutche béteure zan feukingue frintche. Markétingue foréveure.

En fait ce sont cinq pièces produites sur une période de cinq ans (on nage dans l'abondance) et multidiffusées depuis près de dix, puisque la première de la série date de 2013.
Radiodrama, une collection de spectacles de théâtre réinventés, réadaptés pour la radio.

Une collection, d'accord c'est déjà gonflé, mais en plus avec des pestacles réinventés et réadaptés, c'est tout simplement une renaissance, un repensage complet, une résurrection permanente, et tout ce que vous trouvez avec un préfixe re- on prend, c'est tout bon, c'est rebon.    
                                         
En cinq saisons, "Radiodrama" a évolué et s’est renouvelé. Progressivement, réalisateurs et metteurs en scène ont délaissé les studios et les émissions en direct. Ils ont pris le large, enregistrant « en extérieur , à la manière de la « Nouvelle vague » au cinéma : dans la ville, dans les maisons, les appartements, les lieux publics. Ainsi, « l’air du temps » s’est invité peu à peu dans cette collection.

L'air du temps, vous allez le re-connaître tout de suite. C'est votre laïfe à vous de tous les jours. L'air de VOTRE temps.

Épisode 1/5
À la manière d'un documentaire, Guillaume Vincent nous restitue la parole d’une jeune femme, atteinte de maniaco-dépression.
Elle évoque le monde du travail, la vie à deux, une famille éclatée entre les beaux quartiers et l’Afrique, une mère ex-mannequin chez Dior et une sœur boulangère dans le sud de la France, l’hôpital psychiatrique et ses infirmières, un médicament dont les consonances poétiques lui évoquent un papillon, mais permet de brider une imagination parfois délirante… Un portrait de femme sous influence, étonnant de vérité et de vitalité.

Épisode 2/5
Juillet 98. La France gagne la Coupe du monde de foot. Layla regarde les Champs-Elysées à la télévision. Sa mère lui donne 500 francs pour payer un canapé, et Layla ressent soudain une légèreté. Elle part.
(...) Layla traverse Paris la nuit, elle entre au Ritz, fait trois fois le tour de l’Arc de triomphe, monte dans des voitures avec des inconnus, pose nue pour des peintres improbables, échappe aux flics, échappe aux pervers, et, peu à peu, s’échappe de la réalité. Layla marche pieds nus le long du périphérique. Layla enlève ses vêtements. Elle se sent à sa place. « Au milieu de l’infini ». Layla répond n’importe quoi aux pompiers. Layla est internée.

Épisode 3/5
Elle reçoit un appel de son frère : il lui annonce que leur père est mort. La conversation est difficile (...) et cette communication, par bribes, par flux, faites de souvenirs et de tendresse, de menus faits du quotidien, de sentiments d’admiration et de jalousie, raconte l’histoire de ce frère et de sa sœur – il est resté dans leur village natal, tandis qu'elle est partie vivre à Paris. (...) cette histoire de famille explore avec une grande modernité – on y saisit les bruits, les sons, les matières du monde contemporain – et avec beaucoup de délicatesse les motifs de la solitude, de la séparation, du deuil et de l’enfance perdue.

Épisode 4/5
Le 19 juin 1985 au petit matin, une voiture sort de la route, percute un poteau et prend feu. Ce jour-là, Céline Milliat Baumgartner perd son père et sa mère. Elle a huit ans. En 2015, elle publie aux éditions Arléa Les Bijoux de pacotille, un livre dans lequel elle évoque ses parents, leur disparition, puis l’enfance, l’adolescence, la vie qui se poursuit sans eux. Comme terrain d’enquête, Céline Milliat Baumgartner n’avait que sa mémoire, les histoires qu’on lui avait racontées, quelques albums photos, un procès-verbal, un film de Truffaut, deux bracelets et une boucle d’oreille en forme de fleur, ces bijoux en toc « qu’on a retrouvés dans la voiture accidentée quand tout le reste est parti en fumée ». Deux ans après la publication du livre, en 2017, Les Bijoux de pacotille devient un spectacle de théâtre mis en scène par Pauline Bureau que l’auteure interprète seule avec une grâce de ballerine.  

Épisode 5/5
Les comédiennes et citoyennes de « Modèles » interrogent les identités possibles et impossibles de la féminité.
Modèles met en scène des femmes artistes qui ont grandi dans les années 80, elles sont comédiennes, musiciennes et citoyennes, héritières de Marguerite Duras, Simone de Beauvoir et des révolutions féministes de 68. A partir de tous ces portraits de femmes, la metteuse en scène Pauline Bureau pose la question : c’est quoi être une femme dans les années 2000.  La réponse est comme une photographie datée, un instantané, le témoignage d’un passé proche et lointain, quatre ans avant l’explosion du mouvement Me too commencé avec l’affaire Weisntein.»
Pauline Bureau (...) rassemble ici les textes de ses camarades de jeu. Elle y associe les mots de Pierre Bourdieu, Virginie Despentes, les chansons de Courtney Love, les photos de Nan Goldin.

Une fois que vous avez réussi à tout écouter vous êtes mûrs pour respirer l'air éternel de l'

Épisode 6/5

                                                       
                                                                                           La Fiction à France Culture - Page 38 Oper1362

Une vue grandiose de toute la création de ces dernières années. De la diversité : inspiration et talent sont les deux premiers mots qui viennent à l'esprit.
Mais comme le disait Jésus en anticipant de 2000 ans (quel génie) cette grandiose évocation de Radiodrama : « les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. »

Curly 

Curly

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La radio sauvera le moooooooooooooooooooooooonde - Dim 03 Juil 2022, 11:14

Philippe Garbit parti, plus de grands feuilletons d'aventures. Finis les Mystérieux docteur Cornélius, Mystère de la chambre jaune, Comte de Monte-Cristo, feuilletons puisés dans les programmes des années 70/80, période où la fiction sur France Cu, riche, variée, avait les moyens de ses ambitions.

Retour à l'Histoire, à la politique, avec pour l'été 2022 un grand feuilleton politico-historique une fois de plus présenté comme s'il était tout frais de cette année. Mensonge par omission comme d'habitude. Le feuilleton, de quand date-t-il ? En l'absence de date, la direction peut semer le doute, mais, et c'est le plus probable, peut ne pas en semer du tout dans l'esprit de nombreux auditeurs qui vont tout simplement penser que ça va de soi, c'est du tout frais pondu pour cet été.


Les vraies nouveautés de cet été sur le plan fiction, ce sont encore, une nouvelle fois, les fameuses lectures sinistres et en public du festiv' d'Av'.
Entre les "Textes nus" de Claude Santelli des années 80 et ça, quel grand écart, calamitas... calamitas... Faut avoir du courage, ou alors être inconscient, ou alors encore penser que la fiction radio est forcément chiante, forcément politique, souvent mal jouée, et forcément à partir de textes qui doivent tous dire quelque chose de notre aujourd'hui qu'ils prennent à bras le corps. Parce que c'est la Ligne Générale.
Le texte écrit par la direction et la cheffe de ce qui reste du département fiction, surtout par la première dont on retrouve ici le style inimitable, pour présenter cet ensemble de huit lectures est une fois de plus pompeux à souhait, balançant à la volée les formules les plus prétentieuses pour masquer la misère, et éviter que les éventuels lecteurs de ce bidule se rendent comptent qu'ils se font enfumer.

"ambition de toucher tous les publics...
Notre monde a plus que jamais besoin de récits…
Et le sens que nous entendons leur donner est une nécessité pour lutter contre tous les bouleversements qui fragilisent nos sociétés : guerres, catastrophes climatiques, pauvreté, exils.
Les poètes, écrivains, dramaturges, mais aussi les acteurs et les musiciens (...) Ce qui les relie, c’est leur extrême attention au monde qui est le nôtre. Ils et elles témoignent du désir de justice et d’humanité, et nous rappellent à la vie. C’est pourquoi nous aimons convoquer chaque soir de juillet un public nombreux, imaginant pour chacun d’entre vous des alliances et des rencontres inattendues, des promesses d’émotions et de partage
 »
Il manque à ce texte un accompagnement musical. Le final de la neuvième ? La Marseillaise ? Ou, pourquoi pas, L'Internationale ?

Pour les noms qui ont l'honneur de figurer dans cette programmation, nous reconnaîtrons toujours les mêmes, comme si l'esprit d'ouverture interdisait tout autre nom que ceux qui tournent déjà en rond toute l'année sur la même radio, comme si en dehors d'eux il n'existait personne d'autre.
Donc, Svetlana Alexexievitch, Erri de Luca, Keren Ann (qui vadrouille comme chez elle sur tout le Radio France Group), Denis Lavant (La poésie sauvera le monde, rien que ça), Sofiane Zermani au jeu si puissant - tout le parc à huîtres de la baie de Cancale en est violemment jaloux - qu'il revient chaque année (c'est un rappeur, donc il attirerait des jeunes), Anne Sibran (deux feuilletons ces dernières années, dont un diffusé deux fois), Daniel Auteuil, acteur connu, qui peut faire n'importe quoi n'importe comment because c'est Daniel Auteuil, et Philippe Sands, qui vient pré-vendre avec sa lecture son livre à paraître en septembre. Oui, parce qu'il vient en lire quelques extraits choisis. Opération promo...
Le partenariat avec les Inrockuptibles vient couronner l'ensemble de l’œuvre.
Comme une grosse partie de la presse écrite pointe son nez partenarial dans l'une ou l'autre émission de France Cu, le service après-vente est garanti, l'article promo de quelques lignes mais élogieux sera au rendez-vous, peu importe la qualité radiophonique des zémissions.

Retour au feuilleton d'été, qui est donc un feuilleton politico-historique datant de 2001, adaptation en 60 épisodes de 20 mn de « Vie et destin » de Vassili Grossman.
Vassili Grossman est un tube de France Cu : 20 émissions tout ou partie sur cet auteur entre 2020 et 2022, et pas moins de 40 entre 2010 et 2019.
Il est donc logique qu'un esprit fermé continue à faire tourner dans la grille Vassili Grossman, même l'été.
Le feuilleton date de 2001. A cette date, le budget fiction de la chaîne avait déjà fortement fondu au soleil de l'actu. Ce « Vie et destin » est constitué d'une lecture de passages choisis (un lecteur pour la narration + dialogues joués par des acteurs). Mais ce n'est pas ainsi que cela va nous être présenté : sur le site on nous parle d'adaptation et non de morceaux choisis (si l'on écoute le générique de fin, il est bien question de passages choisis et non d'adaptation).
Pour assurer la cohérence des 60 épisodes, plusieurs acteurs vont se relayer pour assurer la voix du narrateur : Denis Lavant (surprise !), Anne Alvaro, Andrej Seweryn, Christiane Cohendy, Pierre Santini...
Des voix dites de prestige pour vendre le tout, pour qu'on oublie le manque d'ambition de l'ensemble, pour masquer l'absence d'adaptation. Parce que dans le récit du narrateur de nombreuses scènes auraient pu se prêter facilement à une adaptation radio, que le manque de moyens a totalement empêchée.

Mais ne croyez rien à ce que je viens d'écrire, ne vous fiez pas à vos oreilles mal embouchées. La direction nous certifie que la fiction n'a jamais été aussi flamboyante que depuis que la direction actuelle directionne.  Et si elle nous le certifie, c'est que c'est vrai. Discutez pas. Admirez.

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