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La Fiction à France Culture    Page 35 sur 44

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Curly 


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La Capitaine Fracasse (1991) - Ven 01 Jan 2021, 12:45

Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier (21-10 au 01-11-1991)
Cette version est signée Serge Martel (1926-1995), qui s’est spécialisé pour France Culture, entre la fin des années 70 et le début des années 90, dans les adaptations de romans populaires, souvent en compagnie de Serge Dupriez.
Quelques beaux exemples : Le comte de Monte Cristo (1980), La fin de Fantômas (1984) -descendre un peu sur la page pour avoir le son -, Le mannequin assassiné (1982), 120, rue de la Gare (1982), tous réalisés par Jean-Jacques Vierne.
Aussi, un récit fantastique écrit en 1976, Un fantôme pour James.

Ce Capitaine Fracasse bénéficie d’une réalisation particulièrement soignée. L’interprétation est sans faille  : on reconnaîtra dans de nombreux rôles des acteurs qui sont de véritables voix, puisqu’habituées aux doublages, et aux fictions de France Culture... Linette Lemercier est toujours là avec son éternelle voix d’enfant.

Le récit de Gautier joue avec les stéréotypes des romans populaires, ses hasards extraordinaires, s’arrêtant toujours à la limite du graveleux (viol/inceste) pour que la bienséance soit sauve.
La première partie, inspirée du « Roman comique » de Scarron, suit la petite troupe de l’intarissable Blasius, interprété magistralement par Angelo Bardi.
Ensuite, après un chassé-croisé galant, l’intrigue va se resserrer autour des personnages nobles, les acteurs de la troupe passant au second plan.
Dans le feuilleton, sur les trois scènes de bagarre, les deux premières ont été englouties dans des ellipses : ce sont les scènes dialoguées qui sont le plus développées, et non les scènes d’action. Par contrecoup, le duel final ne prend que plus de valeur. A la radio il est possible sans aucun problème de créer une scène d’action reposant entièrement sur le bruitage, sans aucun dialogue ni commentaire du narrateur pour en expliquer le déroulement précis.

Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier (21-10 au 01-11-1991)
adaptation Serge Martel
musique originale Pierre-Max Dubois
réalisation Evelyne Frémy et Claude Chebel 

François Chaumette - le récitant
Eric Dufay - Sigognac
Isabelle Duby – Isabelle
Hervé Furic – le Duc de Vallombreuse
Fred Personne - le Tyran
Angelo Bardi – Blasius
Claude Giraud – la Marquis de Bruyère
Christine Delaroche – la Marquise de Bruyère
André Falcon – le Prince de Vallombreuse
Linette Lemercier – Paquita
Francine Bouffard – Zerbine
Jean-Pierre Leroux – Vidalenc
Étienne Bierry - Billot
Gaétan Jor, Jean-Noël Sissia, Eric Dod, Bernard Bouillon, , Jacqueline Parent, Arlette Renard, Anne Rousselet, Bernard Valdeneige, Pierre Mirat, Agathe Nathanson, Julien Mazoyer, Tugdual Rio, Claude Pascadel, Pierre Hatet, Jean Amos, Bernard Musson, Jean-Paul Richepin, Sylvain Clément, Jean-Paul Racodon, Jacques Maire, Georges Lucas, Fernand Guiot, Hubert Buthion, Alain De Bruyn, Philippe Chauveau, Frédéric Antoine.

Bruitage : Alain Platiau
Chef opérateur du son : Pierre Minne
Collaboration technique : Serge Ristich
Assistante à la réalisation : Marie-Rose Derouet

Curly 

Curly

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Les nouvelles fictions anciennes - Ven 15 Jan 2021, 12:11

La fiction sur France Culture est-elle en voie de liquidation ?
La quasi totalité des fictions depuis septembre dernier, et même avant, ne sont que des redif’ déguisées le plus possible en nouveautés pour masquer la misère.
De toute façon, ce n’est pas ce qui fait le plus monter l’audimamate, et la médiatrice relaie encore et toujours des messages merveilleusement écrits dans un style absolument unique, tellement unique qu’on dirait qu’il n’y a qu’un seul auteur c’est incroyable. Mais quelle importance ? Le cahier des charges est rempli sur le plan culturel à minima, et les émissions du passé sont suffisamment riches pour pouvoir nourrir les maigres cases fiction & création jusqu’à la fin des temps.

Ah si, une nouveauté, un nouveau concert-fiction enregistré en public mais sans public, un texte original jamais vu ni entendu, pour la première fois avec un orchestre symphonique, celui de Radio France, avec une musique originale.
Si la musique est bien originale, le choix s’est porté sur un texte effectivement inédit partout, dont tout le monde attendait une énième version : après l’album pour enfant, le dessin animé, découvrez une version radio de Ernest et Célestine.
Au moins, en prenant une histoire et un auteur ultra connus, la Direction ne prend aucun risque. On va direct dans le blockbuster radio, parce que de toute façon le blockbuster, y’a que ça qui fait monter un peu l’audimamate.
Alors on propose de l’inédit

                    La Fiction à France Culture - Page 35 1159

Un texte jamais entendu sur cette antenne, à part

                    La Fiction à France Culture - Page 35 2111

ou alors ici mais après c’est fini

                    La Fiction à France Culture - Page 35 399


encore que

                    La Fiction à France Culture - Page 35 482

mais zut de zut, allez, un petit dernier

                    La Fiction à France Culture - Page 35 572
                    
mais promis je m’arrête.

                    La Fiction à France Culture - Page 35 683

Ah non, finalement promesse non tenue.

C’est vachement sympa de nous faire découvrir la création contemporaine dans toute sa diversité et sa foisonnance, moi je dis chapeau, et plutôt six fois qu’une.

Alors cette fois-ci, ça va être une version encore plus grandiose que l’autre, en attendant sur cette même chaîne déchaînée Ernest et Célestine en version karaoké, puis en version dansée (très radiophonique, j’en bave d’avance), en version comédie musicale, en version slam, en version verlan, et enfin en version sémaphore (la plus radiophonique).

Les auditeurs viendreront nombreux – inch’allah - parce que quand on propose quelque chose de déjà connu, ça vend mieux que si on propose quelque chose de neuf, d’inédit, de surprenant, de neuf quoi.
C’est le principe de base du marketing, et c’est pas pour rien que l’innovation sur France Cucure se passe à ce niveau, et pas un autre.

Une autre fiction originale samedi 16 janvier, à ne pas manquer c’est presque quasiment de l’inédit

                                La Fiction à France Culture - Page 35 774

Le générique complet en tout cas ça donne envie.

                                La Fiction à France Culture - Page 35 872

Mais, tiens, aucune mention de date. Pierre Clémenti n’étant plus de ce monde depuis une bonne vingtaine d’années, cela interpelle au niveau de la redif’. Si on jette un œil ici
on tombe sur

                               La Fiction à France Culture - Page 35 954

Est-ce que cela sera signalé sur la page du site ? Pour l’instant que dalle, on reste dans l’illusion de la nouveauté, dans le mensonge par omission.

Heureusement que le feuilleton de la quinzaine est là pour rattraper tout

                                La Fiction à France Culture - Page 35 1041

Encore aucune indication de date, c’est du tout neuf.

Sauf que

                                La Fiction à France Culture - Page 35 1160

Et puis

                                La Fiction à France Culture - Page 35 1232

Et puis zut

                                La Fiction à France Culture - Page 35 1329

La semaine prochaine, à ne pas manquer, encore un feuilleton que c’est pas une nouveauté, « Le hussard sur le toit », en 15 épisodes, une réalisation de Claude Mourthé de 1981.
Et là, si on va sur la page de présentation de la série...tout en bas...

                                La Fiction à France Culture - Page 35 1424

miracolo !

La fiction à France Turture, elle n’a jamais été aussi meilleure que depuis qu’elle ne produit plus rien de neuf au rabais (quelques exceptions exceptionnelles, cf Les palmes), et qu’elle va piocher dans les archives. Cf Le Capitaine Fracasse.

Reste plus qu’à signaler que l’excellence de cette série de Claude Mourthé n’a strictement rien à voir avec la direction actuelle, qui considère qu’avant elle, c’était pas de la radio, c’était de la daube incompréhensible pour le grand public que l’on prend dorénavant pour un balai (je vous laisse compléter la comparaison).

Curly 

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Vingt quatre heures de la vie d'une femme - Angels in America - Mer 20 Jan 2021, 11:44

Vingt quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig (13-10-1996)
réalisation Blandine Masson
traducteurs Olivier Bournac et Alzir Hella
avec Danièle Lebrun, Pierre Clémenti, Mathias Maréchal
équipe technique Pierre Laya, Jean-François Néolier
assistante à la réalisation Virginie Laval


Adaptation minimaliste de la nouvelle de Zweig. De bons acteurs, mais qui lisent un texte qu’ils semblent découvrir. Comme ils ont de la bouteille, ils assurent un minimum, mais cela n’est pas suffisant.
Ils ne sont pas aidés par une réalisation discutable, construite autour d’une idée simple : mêler la voix des acteurs à la bande-son, dialogues parfois inclus, de l’adaptation cinématographique de la même nouvelle par Dominique Dellouche en 1967 avec Danielle Darrieux.
Les deux ne se fondent pas avec bonheur : la bande-son défile derrière les voix en premier plan des acteurs lisant leur texte.

Angels in America de Tony Kushner (10 & 17-10-2021)
Les infos données par le site : gros succès au théâtre aux États-Unis, pièce monumentale parce que très longue, et, le meilleur pour la fin « Fantaisie politique s’autorisant toutes les transgressions » et, allons-y gayment, « chef d’œuvre queer », une pièce qui «  a fait date dans l’histoire théâtrale contemporaine et demeure d’une implacable actualité. »
Les éléments de langage y sont bien casés, tout va bien.
Maintenant, ce que nous entendons.
Déjà, au générique, début et fin, la mention de deux choses qui passent peut-être rapidement, mais qui sont en réalité importantes :
- l’adaptation est radiophonique, mais les deux voix adolescentes qui assurent le générique ajoutent que c’est d’après la version intégrale éditée dans un livre dont on nous donne bien les références.
- que la pièce est entrée au répertoire de la Comédie Française : le trophée suprême.

Donc, la pièce radiophonique qui est donnée à entendre est un sous-produit du livre édité chez Bidule, et un sous-produit de la mise en scène de Machin à la Comédie Française.
La radio, telle qu’envisagée par la direction actuelle - notamment, car elle n’est pas la seule - est juste un larbin au service d’autres produits culturels plus prestigieux, et payants.
La radio comme passe-plats, aussi dans le secteur de la fiction.
La version radio n'est pas présentée comme une œuvre à part entière, indépendante du livre, et du spectacle.
Mais revenons aussi sur la pièce elle-même, celle que nous entendons, devenue, après une pièce de théâtre, après une mini-série HBO, après un opéra, une fiction radiophonique de près de 4h.
En fait de fantaisie, rien, et puis de transgression, rien non plus. C’est une pièce très académique, à moins de considérer que proférer sur scène le mot « bite », « putain » soit de la transgression, de même que représenter, presque, évidemment, restons décent, des actes à caractère sexuel.
Académique dans toute sa splendeur. Ce n’est pas parce qu’il y a plus de dix personnages qui se croisent que le génie est à l’œuvre. Chaque personnage représente un cas particulier, tout est démonstratif, très lourd, indigeste. L’hétéro qui se découvre homo, le célèbre avocat républicain (Roy Cohn) qui veut cacher son homosexualité, le couple homo qui se sépare etc.
Chaque personnage est un symbole, et l’histoire entremêle avec lourdeur, parce qu’il faut bien qu’on comprenne, Sida mis en parallèle avec la peste, Reagan/Nixon/McCarthy, mormons/juifs, réalité/spiritualité new age et j’en oublie sûrement car la pièce est chargée à bloc de symboles à deux balles, d'oppositions bien tranchées.
Certains personnages ont leur vision, un rêve qui leur apparaît.
Roy Cohn se coltine sa vision d'une femme qu’il a fait condamner à mort, Prior voit apparaître un ange qui lui annonce qu’il est prophète…
Bref, le Sida comme métaphore des États-Unis des années 80, de toute façon tout est plombé de métaphores.
L’humour, la fantaisie, s’il y en a, ne sont pas perceptibles ici. Lorsqu’une jeune femme que son mari a quittée pour un homme déclare à sa mère que la bite de son mari lui manque, sans qu’aucun second degré soit palpable, et que sa mère lui répond qu’elle n’est pas bien placée pour lui répondre, d’un ton morne, sommes-nous dans une pièce mal écrite, mal traduite, mal jouée ?
Cela pourrait faire sourire, mais c’est sinistre. La troupe de la Comédie Française actuelle est incapable de passer du comique au tragique : tout est monocorde.
Dommage, car Cédric Aussir, le réalisateur, fait pour le mieux.
Deux petites choses pour finir :
L’accent yiddish au début de la première partie, et surtout l’accent russe de Prelapsarianov au début de la seconde donnent l’impression d’être d’un coup en plein épisode du dessin animé des Simpson. Pas sûr que ce soit voulu...
Fin de la première partie, on reconnaît, lors de l’apparition de l’ange, une musique planante bien connue sur cette radio, celle du générique des Nuits magnétiques fin des années 70/début 80.

Il existe une série tévé très récente, une HBO, tiens donc, « The Deuce » (2019), signée par l’équipe de David Simon et George Pelecanos (cf d’excellentes séries comme « The Wire » ou « Treme ») dont la troisième et dernière saison se passe en 1985. Elle décrit, elle, sans symbolismes lourdauds ni effets de manches à trois balles, la vie, essentiellement dans la 42ème rue, surnommée The Deuce, le diable. L’apparition du Sida est racontée, se mêle avec les évolutions des différents personnages de différents milieux (industrie porno/boîtes/bar/mafia/police/politique/justice), qui se croisent ou non.
Quelques personnages ne sont pas sans points communs avec ceux de la pièce de Kushner, mais ils ont plus de chair, de consistance, d’humanité, et ne se réduisent pas à de sinistres caricatures simplifiées, servant de symboles pour une démonstration scolaire.

Angels in America
texte français de Pierre Laville
adaptation radiophonique de Pierre Laville et Guillaume Poix
réalisation : Cédric Aussir
avec Véronique Vella (Hannah), Alain Lenglet (Martin Heller), Florence Viala (L'Ange de l’Amérique), Michel Vuillermoz (Roy Cohn), Julie Sicard (Femme du Bronx), Nicolas Lormeau (Radio), Jérémy Lopez (Louis Ironson), Clément Hervieu-Léger (Prior Walter), Christophe Montenez (Joseph (Joe) Porter Pitt), Jennifer Decker (Harper Amaty Pitt), Noam Morgensztern (Le Rabbin Isidor Chemelwitz), Rebecca Marder (L’Infirmière Emily), Dominique Blanc (Ethel Rosenberg), Gaël Kamilindi (Belize), Clément Bresson (Homme du parc), Michel Favory (Henry), Christian Gonon (la voix du diorama ), Gilles David (Alexis Antédiluvianovitch Prelapsarianov), Anna Cervinka (L’Ange Europa), Pauline Clément (L’Ange Australia), Julien Frison (L’Ange Antarctica), Jean Chevalier (L’Ange Asiatica), Birane Ba (L’Ange Africanii), Élissa Alloula (L’Ange Oceania)
bruitage : Sophie Bissantz
prise de son, montage et mixage : Claire Levasseur, Éric Villenfin
assistante à la réalisation : Claire Chaineaux

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Le podcast nattes & tifs réinvente la fiction tévé de pépé/mémé - Ven 22 Jan 2021, 20:41

Pour créer un podcast nattes & tifs pas original, la recette de France Tuctuc est :
- vous prenez tous les lieux communs et les clichés qui marchent bien auprès du grand public d'après des études formelles faites auprès de panels rentrés dans des camemberts multicolores.
- vous en prenez plusieurs au hasard, jusqu’à ce que l’arc narratif soit formé tout bien comme il faut.
- vous passez à l’écriture, où vous vous disciplinez pour ne strictement rien faire de ces clichés car il ne faut surtout pas surprendre l’auditeur, sans ça vous foutez les camemberts en l'air.

Les clichetons tirés au sort, même pas dignes d’un atelier d’écriture de collège, sont :
- le réchauffement climatique, pour faire un peu actu in the wind.
- deux squelettes au fond d’un lac : ce qui donne une cold case à réchauffer, comme dans les séries à la chaîne de la tévé.
- des enquêteurs mal assortis  - un curé et deux ados - mais qui vont s’entendre, coooooooooooooooooool.
- des secrets de famille cachés - parce que ce sont des secrets - vont être découverts, parce que sinon l'intrigue pédale dans la s'moule.
- des lettres de corbeau.
- la fin se termine parce que c'est la fin, et par la révélation du secret via un mystérieux carnet secret retrouvé lu avec conviction par une voix d'élève de CM2 qui défonce nos nerfs avec une révélation de taille : ces salopiauds de villageois ont assassiné les parents de Ahmed.
Une scène d’aveu hystérique, comme dans les vieilles sagas de l’été de TF1.

Résultat : Les disparus de Bas-Vourlans, une intrigue de roman jeunesse en mal d’inspiration que vous qualifiez dans un élan de créativité proprement inouïe de « série policière pleine de rebondissements et de mystère ».

Surtout démultipliez le nombre d’épisodes en les faisant le plus courts possible : l’attention du poisson rouge ne dépassant pas trop les 10mn (les études sont informelles). Et pis ça donne l’impression que c’est plus long.

Comme générique, vous mettez quatre notes qui se répètent ad lib parce que ça fait mystérieux. Les clichés sont, eux, formels.

L’interprétation sera évidemment de tout second ordre, mes oreilles sont aussi formelles.

Mais si vous aimez les séries françouaises de TF1 et France 2, vous ne serez pas dépaysés.
La Direction AJT – pour une obscure histoire de pulpe que si elle touche le fond y’a tout qui pète – sait que chercher le public des séries qui enfilent les clichés au km, c’est se donner une chance de faire péter le compteur des téléchargements. A nous les graphiques glorieux, les camemberts coulants de bonheur.

En parlant de camembert, vous gagnerez aussi l’étiquette qui va avec !

La Fiction à France Culture - Page 35 Opera757

Curly 

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Trois réalisations de Claude Mourthé : Macbeth, Hamlet & Le hussard sur le toit - Dim 24 Jan 2021, 13:21

Les Nuits ont à nouveau diffusé deux nuits Shakespeare. Le sommet de ces deux nuits, « Macbeth ».
Une grande réalisation « enregistrée en stéréophonie et en décors naturels dans le cadre de l'Abbaye de Royaumont ».
Cet effet de réel, nous le retrouverons dans le feuilleton « Le hussard sur le toit » de Giono, autre réalisation de Mourthé diffusée par France Culture en ce mois de janvier.
Les bruitages, les sons, font partie à part entière de ces pièces de maître. Il n’est pas nécessaire parfois de tout expliquer à l’auditeur. Les bruitages, naturels ou artificiels se suffisent à eux-même. Le duel qui ouvre la première partie du « Hussard »  est dénué de toute explication, et pourtant tout est compréhensible.
L’interprétation est parfaite. France Culture bénéficiait de la participation d’acteurs de tout premier ordre, et pouvait puiser dans un réservoir de voix important, comme le montre la longueur des génériques qui suivent.
La version du « Hussard » est magistrale, sans aucune comparaison avec celle, multidiffusée ces dernières années par France Culture, de René Wilmet réalisée en 1953 avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau, qui fait à côté bien pâle figure.

Enfin, toujours par Claude Mourthé, et encore disponible à l’écoute, sa version de Hamlet. L'interprétation est tout aussi parfaite. L’idée de faire interpréter le rôle titre par Jacques Duby, à la voix frêle et douce, est particulièrement brillante.

La Tragédie de Macbeth (30-01-1971)
texte français, adaptation et réalisation : Claude Mourthé
musique originale : Luc-André Marcel
chef opérateur du son : Jean Jusforg
enregistrements en extérieurs : Gérard Deray, Charles Piadkowski
montages et mixages en studio : Pierre Brault, Michel Toutain
bruitages : Louis Amiel
assistante : Marie-France Nussbaum
avec :
Jean Leuvrais – Macbeth
Sylvie Artel – Lady Macbeth
Jean-Marc Bory – Banquo
Bernard Fresson – Macduff
Yves Arcanel – Ross
Philippe Laudenbach – Angus
Maïté Mansoura, Suzelle Gauffre, Annick Korigan – les sorcières
Louis Arbessier – Duncan
Luc Ponette - Fleance
Pierre Hatet – Lennox
Denis Manuel – Malcolm
Guy Bousquet – Donalbain
Louis Amiel – le portier
Étienne Bierry, Gérard Dournel – les meurtriers
Raoul Guillet – le médecin
Nadia Barentin – la dame de compagnie
Robert Party – Menteith
Henri Gilabert – Caithness
Jean-Roger Caussimon – Siward
Roger Bret – Seyton
& Daniel Gall, Maurice Bourbon, Gilbert Robin, Ginette Frank, Juliette Paquelet, Annick Berthaud, René Bériard, Jacques Thierry, Jean Mermet, Denis Daniel


La Tragédie de Hamlet, prince de Danemark (27-04-1961)
texte français, adaptation et réalisation : Claude Mourthé
bruitages : Robert Maufras
prise de son : Albert Laracine & Jacques Chardonnier
musique originale : Pierre Zeppilli
avec :
Jacques Duby – Hamlet
Gérard Oury – le roi Claudius
Sylvia Monfort – la reine Gertrude
Édith Loria – Ophélie
Jean Negroni – Horatio
Hubert Deschamps – Polonius
Marcel Bozzufi – Laërte
Jacques Dufilho – le fossoyeur
Jean Mercure – le spectre
& Jean Clarens, Christian Alers, Jacques Mignot, Claude Piéplu, Henri Poirier, Bruno Balp, Jacques Gripel, Christian Lude, Noëlle Leyris

Le hussard sur le toit (15 épisodes – 11-01 au 29-01-1982)
adaptation et réalisation : Claude Mourthé
chef opérateur du son : Jean Jusforgues
bruitages : Louis Amiel
musique pas originale : Mahler
avec
Pierre Vaneck – le narrateur
Bruno Devoldère – Angelo
Maïa Simon – Pauline de Théus
Armand Meffre, Alain Mottet, Philippe Avron, Rosine Favey, Gérard Dournel, Maurice Travail, Alain Nobis, Bruno Balp, Jean-Pierre Moreux, Marcelle Barraud, Pierre Risch, Louis Amiel, Gaëtan Jor, Claude Beautheac, Fred Personne, Catherine Hubeau, Jacques Galland, Claire Jacquet, Georges Lycan, Charles Charras, Ginette Franck, Jean-Claude de Goros, Pierre Garin, Jacques Gheusi, Andrée Damant, Edmond Ardisson, Pierre Nègre, François Dalou, Guy Piérauld, Alain Janey, Jean-Jacques Steen, Bernard Jousset, Jacques Maire, Odette Barrois, Claudine Le Gall, Henri Serre, Fiamma Walter, Nathalie Nerval, Pascal Mazzotti, Andrée Tainsy, René Bériard, Jean Péméja, Jacqueline Fontaine, Robert Bazil, François Dyrek, Michèle Amiel, Stéphane Bierry, Arlette Balkis, Lydie Pruvot, Gilberte Rivet, Rosine Rochette, Georges Beauvilliers, Dominique Toutlemonde, François Giombini, Jean-Paul Cisife, Jean Saudray, Pierre Maguelon, Gilbert Robin, Annette Pavy, Martin Trivières, Henri Poirier, Philippe Laudenbach, Didier Conti, Jacqueline Staup, Guy Chapeau, Yves Peneau, Raoul Delfosse, Maurice Chevit, Louis Arbessier, Marcelle Barreau, Guy Moigne, Jack Bérard, Raymonde Vattier
& Raphaël Tambyeff, harmonium
Jean-Louis Bergerard, clarinette



Dernière édition par Curly le Jeu 09 Mai 2024, 10:24, édité 1 fois

Curly 

Curly

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Rediffusions inédites - Lun 15 Fév 2021, 14:20

France Cuuulutre se targue de verser dans la création radiophonique pour la jeunesse.
« FICTIONS Les Enfantines : une sélection de fictions jeunesse »
Bien, mais aucune diffusion à l’antenne pour ne pas bouleverser le flot de débats d’actu de promos, de socio, de popo, de sociopopo réservés aux gens sérieux qui eux se soucient du monde de l’aujourd’hui dans toute sa complexitude. Parce que la socio-popo, c’est pas pour les gosses, c’est pour les adultes qui sont grands et très intellichiants.

Au programme, « six fictions inédites ».

La Fiction à France Culture - Page 35 1171

Pour reprendre le cliché débilitant, ce royaume est fermé à la grille diurne de France Curture.

Il faudrait éviter de faire croire que tout ce bel attirail spécial jeunesse vient d’être pondu tout frais par la direction actuelle, qui n’a jamais autant moins fait pour la fiction et la création radio de manière générale que depuis que les communiqués clament l’inverse le plus fort possible pour cacher la misère. Le marketing first.
Vider les mots de leur sens, c’est un travail de publicitaire.
Quelque chose d’« inédit » = qui n’a jamais été publié édité, projeté...et donc diffusé.
Or, qu’est-il précisé un peu plus bas sur la même page ?
« Les Enfantines : une collection de fictions pour la jeunesse de France Culture diffusée entre 2008 et 2010. »
Ces fictions furent diffusées, et même certaines sont restées disponibles dans la page des archives fiction sur le site.
Un exemple ? « Les sales histoires de Félicien Moutarde », l’une des six fictions proposées, vous la trouvez déjà ici. Elle est là, inédite, depuis dix ans.

                    La Fiction à France Culture - Page 35 3104


Globalement, elle sont de moindre qualité que les souvent exceptionnelles et hebdomadaires « Histoires du Pince Oreille » des années 90.

A quoi mesure-t-on la misère dans laquelle est tombée la station de culture ?
A ce que l’on nous prend ouvertement pour des demeurés en nous faisant croire que le normal est exceptionnel. Marketing forever.

La Fiction à France Culture - Page 35 2115

« Des histoires avec plusieurs personnages interprétées par des acteurs et mises en ondes avec du bruitage et de la musique. »
Parce que maintenant, tout cet attirail est devenu exceptionnel. C'est un peu comme si on vous disait qu'attention les zozos dans le pain, tenez-vous bien, il y a de la farine, du sel, et de la levure. Génial !

Et ces fictions avec des acteurs des bruits de la musique, ça s’écoute quand les zenfants ? « le soir, à réécouter dans la journée. »
Bonne nuit et bonne journée les neuneus !

Curly 

Curly

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Mithridate - La princesse de Clèves - Lun 22 Fév 2021, 12:08

La Comédie-Française à la radio.
Capable du plus terne lorsqu’elle s’engouffre dans Tintin ou Simenon par exemple, elle peut offrir le meilleur lorsqu’elle reste au chaud dans les classiques du théâtre français, encore que tout dépende de la distribution...
C’est la grandeur et la limite de cette troupe actuellement.
Pour les auditeurs aussi, c’est réconfortant d’entendre de temps en temps des pièces qui, comme celles de Racine, sont des plus radiophoniques. L'ordinaire de France Culture en terme de fictions est fait souvent de souffrances, celles des auditeurs.

« Mithridate » de Jean Racine.
Avec Racine, il n’y a rien à ajouter, pas de fioritures sonores baroques et trébuchantes, le texte et les acteurs suffisent.
La musique planante avec au centre une guitare électrique ne détonne pas, mais elle plante en quelque sorte le décor, car la musique, la vraie, ce sont les vers de Racine.
Hervé Pierre est magistral en Mithridate.
Le reste de la distribution : Marina Hands, Monime – Alain Lenglet, Arbate - Alexandre Pavloff, Pharnace - Benjamin Lavernhe, Xipharès
Et Antoine de Foucauld, Arcas -  Chloé Ploton, Phœdime
Musique : Olivier Mellano à la guitare
Réalisation : Blandine Masson & Eric Ruf
Spectacle radiophonique uniquement, doit-on préciser.
La vidéo est à éviter si l’on veut suivre correctement la pièce. Elle n’est que la captation de l’enregistrement radio au studio 104. Elle montre l’envers du décor, qui est purement radiophonique.

Ce n’est pas la première fois que « Mithridate » est proposée par France Culture.
Deux autres par la Comédie-Française :
en 1980, réalisation en studio de Georges Gravier, avec François Chaumette, Jean-Luc Boutté, Catherine Ferran, Jean-François Rémi, Louis Arbessier, Joël Demarty et Nathalie Nerval
en 1996, enregistrement public réalisé par Ghislaine David avec Daniel Mesguich, Simon Eine, Claude Mathieu, Olivier Dautrey
Une troisième version :
en 2000, une réalisation de Jacques Taroni enregistrée à la Chapelle de la Sorbonne
Extrait de la présentation : « Le Théâtre de la Sapience propose une mise en scène "en déclamation" : c'est d'abord la recréation d'un art théâtral oublié depuis 2 siècles. (…) France Culture diffuse l'enregistrement de la pièce telle qu'elle fut déclamée d'après le texte de l'édition originale de 1673 établi par Georges Forestier. » (Source Inathèque)


« La princesse de Clèves », le feuilleton de la semaine.
C’est encore une lecture d’extraits, chose qui devient de plus en plus fréquente. Ce n’est pas un choix esthétique. Question d’économie.
- Pas d’adaptation
- Pas de droits d’auteur
- Un seul acteur

L’écoute de la première partie est décourageante.
La lecture peut être un art. Mais la réalisatrice Sophie-Aude Picon n’en est pas convaincue.
La voix de l’acteur est une agression pour les tympans : le mixage est conçu pour que la lecture passe en voiture. Donc, la voix de Marcel Bozonnet est à fond les manettes. Les subtilités, on les écrase, on les piétine, il faut que ça déchire dans la caisse.
Dommage pour ceux qui écoutent au casque, parce qu’eux alors ils dégustent, ou alors ils sont déjà à moitié sourds.
Mais la peur du silence ne s’arrête pas là, non, il faut badigeonner toute la bande-son de musiques prout prout ma chère que c’est joli La Fayette, madame.
Aucune confiance dans le fait que la voix peut suffire, que l’utilisation d’une musique peut avoir un sens (je sais, ça paraît dingue) autre que de faire tapis de fond sans arrêt, car jamais elle ne s’arrête, c’est une vraie playlist.
Là aussi, « La princesse de Clèves » n’est pas une première radiophonique. Il y eut un précédent, en 1956, avec Annie Ducaux (de la Comédie-Française), 3 X 1h, dans l’émission « Lecture du soir ».
Pas de musique pour faire ploum ploum derrière, rien que la voix.
Et là ça s’écoute jusqu’au bout, comme souvent dans cette émission.

                                                                                        La Fiction à France Culture - Page 35 Opera776

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L'aiguille creuse - Dim 21 Mar 2021, 14:11

Non contente de labourer les mêmes thèmes à longueur de journée, la chaîne ouverte sur l’ouverture laboure aussi tout ce qui est successible d’entrer dans le sillage des succès du moment.
Donc Arsène Lupin, encore. Dernièrement :  grand article de savoirs sur les films de casse, matinale à Guillaume-l'horloger-de-sept-heures, entendez-vous l'éco, soft po-oueure.

Dans un article de 2017 du journal La Croix, la direction justifiait la suppression d’une émission sur « les spiritualités du monde entier, leurs littératures et leurs arts sacrés »  en arguant qu' « elle tournait un peu en rond. »
Ah, ah & ah.
Si l’on se met à supprimer toutes les émissions qui tournent en rond en labourant les mêmes sujets avec les mêmes invités, mais alors où va-t-on je vous le demande ?
Ne répondez pas ce serait cruel.

Pour Arsène Lupin, la direction des programmes a fouillé vite vite dans les archives pour trouver un truc qui compléterait ce publi-reportage à la gloire de Maîtresse Netflix, celle qui impose les choix culturels de la station.

Comme le héros est populaire, il y a des choses à prendre dans les archives de l’INA.
Alors que les archives regorgent de bien belles choses diverses et variées, et que l’aujourd’hui patine dans la sinistrose autofictionnelle et/ou dans l’actualité la plus chaude, nous nous retrouvons avec Arsène Lupin et « L’aiguille creuse ».

Donc, nous avons disponibles actuellement sur France Cult & Ure grâce à Netflix deux versions de cette aventure.
La version de 1960, déjà signalée ailleurs, et la version de 2006.
Cette dernière fait office de feuilleton pour la semaine du 22 au 25 mars. Il est vrai que produire une nouvelle version de « L’aiguille creuse » présenterait un intérêt limité…
Ne plus être à la traîne des tendances du moment et proposer des programmes vraiment originaux semble impossible.
La version de 1960 ne rentre pas dans la case « feuilleton », les épisodes dépassant tous la demi-heure. Zut.  Voici venir donc celle de 2006.

Dans le domaine de la fiction radiophonique, l’esprit d’ouverture se referme passablement sur des lectures de textes connus, afin, là aussi, de profiter autant du développement des livres audio que de celui de Netflix, tout en faisant beaucoup d’économies.
Les dramatiques radios disparaissent. Depuis septembre dernier, la plupart des grands feuilletons qui ne sont pas des lectures sont piochés dans les archives de l’INA.
La crise sanitaire est une aubaine pour la direction. Sous prétexte des difficultés liées aux nouvelles règles sanitaires, elle supprime tranquillement les dramatiques radios.

En matraquant du Arsène Lupin, on peut dire que nous tournons bien en rond. Le gentleman rejoint ainsi tous les sujets d’actu socio-popo dans la grande ronde de France Cult & Ure.

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Deux versions de L'Aiguille creuse - Lun 29 Mar 2021, 19:10

Suite du billet précédent.

Deux versions de L’Aiguille creuse : 1960 & 2006.


Étant donné que les deux adaptations suivent fidèlement le roman de Maurice Leblanc, une question peut éventuellement se poser à l’écoute de la version de 2006 : pourquoi ?
A moins de proposer une vision différente de l’histoire, de proposer un petit quelque chose de neuf, quel intérêt ?
Les choix d’interprétation sont quasi-identiques, la réalisation de 2006 bénéficiant de bruitages moins artisanaux que ceux de 1960.
La version 2006 dure un peu moins de 2h, alors que celle de 1960 a le temps de consacrer près d’une heure de plus à cette aventure. Mais ce n’est pas particulièrement gênant, les quelques péripéties en moins n’empêchent pas de suivre l’histoire.
La version 2006 utilise deux acteurs pour le rôle de Lupin, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Un des deux acteurs était indisponible lors d’une des séances d’enregistrement ? Probable, mais peu importe. Cela ne s’entend pas, les deux voix étant proches. On pourra préférer l’interprétation de Michel Roux, qui semble beaucoup s’amuser dans ce rôle à voix multiples.
La comparaison des deux adaptations donne un net avantage à Jean Marcillac, qui allège le rôle du narrateur. Il réserve même une petite surprise en le faisant intervenir dans l’histoire en tant que personnage ami de Lupin (est-ce déjà dans le roman ?).
L’adaptation signée Gabor Rassov utilise plus abondamment le narrateur pour résumer des actions et pour des descriptions.
La version de 1960 prend place dans une vaste série de 52 émissions racontant de nombreuses aventures d’Arsène Lupin. Elles sont toutes disponibles sur le site de l'INA.
Et elles posent la question de la pertinence de cette nouvelle version, au-delà des qualités que l’on peut trouver à cette réalisation de Michel Sidoroff.
Isidore Beautrelet, sorte de Rouletabille adolescent, est interprété de manière identique par Martin Amic et Maurice Sarfati. Difficile d'imaginer le personnage autrement, certes, mais alors, pourquoi cette version de 2006 ?

L’Aiguille creuse, une production de Maurice Renault
adaptation de Jean Marcillac
Episodes 1 & 2 (17 & 24-12-1960)
Episodes 3 & 4 (31-12-1960 & 07-01-1961)
Episode 5 (14-01-1961)
Prise de son Jean Pantaloni (ép.1) / René Cambien
Assistant Jacques Béraud
réalisation Abder Isker
Bruitages Henri Saint Georges
avec Michel Roux (Arsène Lupin) et Jacqueline Rivière (Raymonde), Jacqueline Danno (Suzanne), Lucien Nat (le comte de Gesvres), Maurice Sarfati (Beautrelet), Pierre Leproux (le baron),Henri Poirier (le brigadier), Jacques Pruvost, Robert Marcy (le conteur), Lucien Raimbourg (Ganimard),  Marcel Charvey (le greffier), Richard Raymond (Froberval), Jacques Lassalle (Roger), Lucien Frégis (le maire), Jacques Marin (Pomard), Maïté Andrès (Charlotte), Yves Brainville (Herlock Sholmes), Charlotte Clasis (Victoire), Louis Arbessier (Charles Massiban), Françoise Spira, Georges Hubert, James Ollivier, Nicolas Amato, Henri Saint Georges, Jean Rougerie, Florence Brière, Tania Sourseva, Charles Lemontier, Marcel Lestan, René Beriard, Christian Delmas.

L’Aiguille creuse (07, 14, 21 & 28-06-2006)
Réalisation : Michel  Sidoroff
Adaptation Gabor Rassov
Avec Arnaud Bedouët (le narrateur), Martin Amic (Isidore Beautrelet), Bruno Allain (l'inspecteur Ganimard), Eric Elmosnino / Geoffroy Lidvan (Arsène Lupin), Paul Barrett (Herlock Sholmès), Nathalie Blanc (Raymonde), Amandine Dewasmes (Suzanne), Jean Gabriel Nordmann (Le comte de Gesvres), Alain Rimoux (le Juge Filleul), Sylvain Clément, Jérôme Chapatte, Daniel Isoppo, Hervé Furic, Simon Duprez, Dominique Massa, Jean Charles Modet, Grégory Quidel, Johann Petiot
Bruitage Bertrand Amiel
Equipe de réalisation Noelly Pellegrin, Dimitris Capolan
Assistante à la réalisation : Delphine Lemerre

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100 ans de fictions radiophoniques - Lun 19 Avr 2021, 11:18

Blandine Masson, qui dirige le coin fiction sur France Culture, revient sur cent ans de créations fictionnelles radiophoniques.
Comme ce serait trop compliqué d'en faire une série radiophonique, hop, un livre chez Actes Sud.

Au lieu de rebattre les cartes et donner plus de moyens à la fiction, la direction choisit plutôt, comme d’hab’, d’inviter la productrice de la station pour venir vendre l’ouvrage sur les antennes de cette même station. Moins coûteux et plus rentable.

Quand on parcourt la création radio depuis cent ans, que d’inventions, que de formes différentes…
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la misère, donc on replonge dans le passé, en faisant croire parfois que c’est du neuf.  Oh, on ne va pas trop loin dans le passé, parce que faut pas donner l'idée qu'il y eut à un moment donné des programmes un peu plus riches et variés. Olala, non, les rediff' sont fraîches, parfois même pas annoncées comme telles, alors que la précédente diffusion est encore disponible à l'écoute. Le décalage entre les progrès de la technologie moderne et les programmes est énorme. C'est le Moyen-Âge tombé en plein XXIème siècle ! Exagéré, certes, mais on n'exagère jamais assez.

Voici la fiction en avril (1er au 19) sur la chaîne de la culture, celle-là même qui est la mieux placée logiquement pour offrir aux oreilles attentives des fictions radio. Le tour est vite fait.
Les rediff' :
- Feuilleton : Chapitres de la chute - Saga des Lehman Brothers de Stefano Massini, rediffusion de 2016
- Melmoth réconcilié de Balzac, rediff’ de 2017
- Hommage à Serge Merlin, Simplement compliqué de Thomas Bernhard, rediff 2007
- Feuilleton Les Aventures de Tintin : les 7 Boules de cristal, rediff 2017
- Le Vampire de John William Polidori, rediff 2019
- Feuilleton Madame Bovary de Gustave Flaubert, rediff 2017
- L’italien ou Le confessionnal des pénitents noirs d’Ann Radcliffe, rediff 2017
- Portrait de Margaret Ogilvy par son fils de James Matthew Barrie, lecture d’extraits, rediff novembre 2020 
- Bovary de Tiago Rodrigues, rediff 2016

Le neuf avec
-  Rien d'autre que cette félicité de Nancy Huston, auteur omniprésent dans la casounette « Atelier fiction », et même ailleurs, preuve de la grande diversité et de l’esprit d’ouverture qui blablabla vous connaissez la suite.
- Le Petit oiseau blanc de James Matthew Barrie, lecture d’extraits.
- Onéguine (d'après Eugène Onéguine) de Alexandre Pouchkine, adaptation radio de la mise en scène de Jean Bellorini, sachant que le même texte dans la même traduction mais pas avec les mêmes acteurs a été rediffusé pas plus tard qu’en janvier 2020.

Il est parfaitement possible de remonter plusieurs mois plus loin dans le temps, ce sera kif.
Alors cent ans de fictions radio, c’est bien, mais apparemment pour les deux cents, pour l'instant, c’est mal barré.
Parce que c’est moins cher et plus rentable dans l’immédiat (seulement dans l’immédiat parce que c’est du jetable) de produire à tour de bras des débats d’actu sociologisants avec des livres en promo à la clé à chaque fois que de faire de la radio durable et plus élaborée. Les podcasts offrent la possibilité d’une écoute à tête reposée, et l’usage qui en est fait, maintenant depuis plus de dix ans, est d’une pauvreté sans nom, parce que le profit doit être immédiat, et à tout prix. Pour une antenne qui passe son temps à critiquer vertement le système capitaliste, c’est cocasse, mais cohérent, l’anticapitalisme restant de façade. La critique, la dénonciation et la polémique étant plus vendeurs que la radio culturelle de création.
Donc la fiction demeure, à minima, de plus en plus à minima, juste pour ne pas sortir de ce foutu cahier des charges.

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''Le rendez-vous de la médiatrice'', une fiction France Culture - Jeu 24 Juin 2021, 18:46

Le duo formé par la médiatrice et la direction de France Culture est devenu un grand moment de non-communication avec les auditeurs. Les lettres lues semblent venir d’auditeurs avertis qui font par miracle toujours passer la Ligne Générale de la chaîne comme une lettre à la poste.
Le duo du 24 juin, sur les fictions de France Culture :
«J’adore votre radio et les interviews sont toutes formidables et d’un niveau éblouissant. En revanche, Les fictions et les choix esthétiques n’ont pas bougé depuis 40 ans (bruitages, types de voix, montage) Quel est le cahier des charges esthétiques des fictions ? Non pas le choix des textes qui est souvent très intéressant mais la réalisation. »
Lettre-type de critique constructive qui semble sortir d’une fiction plus que de la réalité.
1- Tout est génial. Pas la peine de donner un contre-exemple (il y en a beaucoup de fort précis sur ce forum), ce serait trop long. Tout est éblouissant.
2- Le bémol : la fiction.
A quoi voit-on que cette lettre sent bon la fiction de propagande ?
Le jugement à l’emporte-pièce, et qui va à rebours de la pensée du « c’était mieux avant » que combat la direction actuelle. Logique.
Non, au contraire, c’est pareil qu’avant. En raison de réductions budgétaires drastiques, la fiction a beaucoup perdu de sa superbe, mais pour noyer la poiscaille, publions et lisons une lettre qui va dans le sens contraire.
3- La réponse de la direction, qui d’entrée prend l’anonyme auditeur pour une buse.
Alors soit cet auditeur est bidon et le manque de respect en ce cas s’explique aisément, soit cet auditeur est réel, et la direction ne lui porte qu’un respect relatif.

La réponse de la direction : « Qu’il (l'auditeur) n’a pas eu de chance ? Je ne sais pas ce qu’il a écouté. Je me demande même si c’était sur notre antenne pour vous dire la vérité. »
En gros, la direction traite cet auditeur de débile.
Parce qu’en 2021, la fiction déborde de créativité : adaptations vivantes et dynamiques, réalisations fulgurantes, acteurs de premiers plans, feuilletons fleuves déployant toutes leurs magnificences. Ça ne s'entend pas, alors Dieu merci la direction est là pour nous imposer ce que nous devons en penser.

« France Culture n’a cessé d’inventer de nouvelles formes, des formes en musique. Ça a pris la forme de grands concerts familiaux, de concerts fictions. Récemment, il y a eu les fables de La Fontaine, Ernest et Célestine. Je pense que ce sont des formes extrêmement modernes. »
En quoi est-ce moderne ? Nous ne le saurons pas, car toute la magie des éléments de langage réside dans le fait que le sens importe peu, le tout est que le mot en mette plein les mirettes.

Les fables de La Fontaine et un conte de Daniel Pennac, c’est moderne. Et en plus y’a de la musique avec, alors nom de Dieu que c’est moderne !

« La fiction a lancé aussi toute une collection de podcasts que j’invite nos auditeurs à écouter. Ce sont des podcasts généralement tournés en son binaural en 3D »

La technologie est une chose, ce qu'on en fait en est une autre.

« j’ai plutôt le sentiment que la fiction, précisément, s’est beaucoup renouvelée et du reste, elle a pris une envergure dans cette maison, et dans notre proposition globale qui est extrêmement importante, je crois qu’il y en a pour tous les publics. »
Magnifique proposition globale de jargon technocratique qui ravira effectivement tous les publics.

Pour conclure sur la fiction, la lettre de l’auditeur perplexe -réel ou fictionnel - est jetée à la broyeuse, et la médiatrice de prononcer cette phrase ailée au sujet de la fiction : « Et elle est plébiscitée par les auditeurs qui nous le disent également. »
Très belle phrase, d’une grande précision.

Nous passerons sur la suite de ce duo, qui vend la grille d’été comme si c’était une promo de tomates au rayon fruits et légumes de votre supermarché de proximité.

Pour montrer que la fiction de France Culture est d’une puissance de frappe phénoménale, nous nous contenterons de quelques exemples, car c’est grâce à des exemples concrets que la réalité se fracasse sur la propagande directionnelle.

Les fables de La Fontaine. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-30.05.2021-ITEMA_22683932-2021C11356E0020.mp3" debut="37:54" fin="45:40"]

Le feuilleton de la semaine, Jim Morrison Indoors/Outdoors de Christine Spianti [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-21.06.2021-ITEMA_22706313-2015C3480E0008.mp3" debut="06:52" fin="08:56"]

Un renouvellement de la forme post-moderniste qui réinvente la notion d’ennui dans son sens le plus large.

A titre de comparaison, voici le début de 120 rue de la Gare d’après Léo Malet, diffusé récemment dans les Nuits. Réalisé en 1982 par Jean-Jacques Vierne, nous entendons nettement que le progrès est allé dans le bon sens, celui de la réduction budgétaire. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-01.01.2020-ITEMA_22243503-2019C3372E0701.mp3" debut="02:38" fin="10:44"]

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