Dernier lied du cycle de Robert Schumann "Spanische Liebeslieder" diffusé dans le numéro du 14/04/2022 de Relax consacré à Barbara Bonney : "Bedeckt mich mit blumen" sur l'adaptation par Emanuel Geibel de petits poèmes espagnols.
Pourquoi l'employée de France Musique, réduite à la fonction de speakerine à l'ancienne (la radio progresse...), ne dit-elle rien des œuvres diffusées dans le numéro du 14/04/2022 de Relax consacré à Barbara Bonney ? Voir six billets précédents (premier puis dérouler).
Qui sait de quoi parle la fameuse "Chanson de Solveig" (Acte IV Sc 10) dans Peer Gynt op 23 d'Edvard Grieg (orthographié "Edouard", alors que le CD a le prénom correct) ? :
Interprètes Neeme Järvi, Barbara Bonney Album Edouard Grieg : Peer Gynt et Sigurd Jorsalfar (1987) Label DGG (DEUTSCHE GRAMMOPHON) (423079-2)
Il n’est pas inintéressant d'écouter la pièce en suivant le norvégien, ce qui permet par exemple d'apprendre ("apprendre", un mot désuet) la prononciation de la lettre /å/.
Pour mémoire, le poème Solveigs sang a été écrit par Henrik Ibsen (1828 - 1906).
Kanske vil der gå både Vinter og Vår, og næste Sommer med, og det hele År, men engang vil du komme, det ved jeg vist, og jeg skal nok vente, for det lovte jeg sidst.
Gud styrke dig, hvor du i Verden går, Gud glæde dig, hvis du for hans Fodskammel står. Her skal jeg vente til du kommer igjen; og venter du hist oppe, vi træffes der, min Ven!
Le numéro du 14/04/2022 de Relax consacré à Barbara Bonney faisait entendre un deuxième lied d'Edvard Grieg après "La chanson de Solveig" (cf. billet n° 172)
Edouard Grieg Prinsessen
Interprètes Barbara Bonney, Antonio Pappano Album Diamonds in the snow (2000) Label Decca (466762-2)
Dernier billet (1er : post 166) sur le numéro du 14/04/2022 de Relax consacré à Barbara Bonney. On rappelle l'intention de ces contributions : donner quelques détails sur le sens des textes chantés et sur les poètes qui les ont composés. Liens vers le texte original, vers les traductions et vers les œuvres, corrections des erreurs de présentation.
15h58 Johannes Brahms Die schwestern op 61 n° 1
Interprètes Barbara Bonney, Angelika Kirchschlager, Malcolm Martineau Album Barbara Bonney et Angelika Kirchschlager : First encounter (2004) Label Sony (SONY SK 93133)
Eduard Mörike (1804 - 1875), "Die Schwestern". Traduction française publiée sur le site The LiederNet Archive: Les soeurs
Une émission de Karine Le Bail qui portait un beau nom : Les Greniers de la mémoire, plus d'une centaine de numéros (sur 900) restent disponibles à l'écoute.
Après deux décennies vouées à explorer les souvenirs des grands mélomanes, l'historienne Karine Le Bail referme cette année, de son propre chef, la porte des Greniers de la mémoire, sur France Musique. Eclectique, érudite, son émission musarde de l'opéra à la variété, via la symphonie ou la comédie musicale. En 900 opus, la productrice a pu extraire la substantifique moelle des archives de l'INA, pour raviver la passion pianistique de Gide, la dérision d'un Poulenc ou la rage fiévreuse d'un Léo Ferré.
France Musique a, depuis, remis dans sa grille une émission d'archives (des concerts, essentiellement), mais bien moins montée et structurée. Sa présentatrice : Françoise Monteil, laquelle est citée comme assistante par Karine Le Bail à la fin de ce numéro de 2014.
"J'adore les contes de fées, j'adore toute la littérature fantastique du romantisme allemand" : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/musique/sons/2014/36/NET_b643b67e-6935-4980-97fc-c6941c260cad_FM.mp3" debut="24:37" fin="26:12"]
Le critique et ami de Samson François, Pierre Petit, sur "la vie très particulière" du pianiste : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/musique/sons/2014/36/NET_b643b67e-6935-4980-97fc-c6941c260cad_FM.mp3" debut="42:11" fin="46:30"]
On pourra écouter après cet extrait, à 46'30, les 2e et 3e mouvements du concerto en sol de Ravel et dans l’œuvre entière Ravel - Piano concerto in G - François / Cluytens l'adagio assai à 7'45 (le son est de meilleure qualité dans l'émission de France Musique) :
"Le devoir d'un poète avec son moyen d'expression est d'être fidèle à son peuple et de lutter pour la majorité opprimée", les mots de Pablo Neruda que l'on retrouve en archives dans ces Greniers qui lui sont consacrés...
Comment le pays (le Chili) est, selon Neruda, "inventé" par un jeune conquistador qui a composé La Araucana, "le plus grand et le plus beau poème épique d'Espagne" : [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/musique/sons/2015/16/NET_b40834d2-d7ab-4124-adfc-f409697fa3d4_FM.mp3" debut="11:15" fin="13:36"]
♫ Pablo Neruda/Peter Lieberson Si no fuera porque tus ojos tienen color de luna Lorraine Hunt Lieberson, mezzo-soprano Boston symphony orchestra, dir. James Levine
L'engagement : "J'ai été politicien par nécessité absolue" - Dante Alighieri - Héritage du système anachronique de la féodalité espagnole [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/musique/sons/2015/16/NET_b40834d2-d7ab-4124-adfc-f409697fa3d4_FM.mp3" debut="39:56" fin="42:38"]
♫ Pablo Neruda/ Luciano Berio Coro Orchestre Symphonique du Wdr de Cologne, dir. Luciano Berio
Une information capitale pour l'ensemble de la communauté d'auditeurs de France Musique :
Dans son récit autobiographique "L'Aimante" paru chez Stock, Fabienne Pascaud raconte l'histoire d'amour passionnelle qu'elle a vécue avec le journaliste et compositeur Louis Dandrel. Décédé en 2021 des suites de la maladie d’Alzheimer, il a longtemps été son amant avant de devenir son mari.
Pour en savoir plus : La Matinale avec Fabienne Pascaud Mercredi 18 janvier 2023. "Avec Fabienne Pascaud - Autrice, journaliste, ancienne directrice de la rédaction de Télérama (2005-2022)".
Pas d'entre-soi parisien, pas de renvois d'ascenseur entre Télérama et les deux stations de radio dites culturelles. Il faut parier sur une célébration tous azimuts de "l'autrice" sur France Culture où elle a longtemps été invitée pendant que des portraits élogieux de tel ou tel employé de la station étaient brossés dans le journal qu'elle dirigeait. Jamais ce magazine n'a rien trouvé à redire à l'évolution de la station ces quinze dernières années. Rien, tout y est parfait.
Le secteur privé (Télérama, du groupe Le Monde) trouve parfois grâce aux yeux du service public. Quand il encense sans frein ce dernier.
Curly
Messages : 2587 Appréciation : 7157 Appréciation par les lecteurs : 4580 Date d'inscription : 11/11/2018 Liste des messages
Si vous voulez vivre une expérience radiophonique extrême, je vous conseille l'écoute à la file de l'entretien avec Ned Rorem, mené par Mildred Clary (Partie 1 + Partie 2) et celui avec Betsy Jolas, mené par J-B Urbain. La durée n'est certes pas la même, deux heures pour Rorem, 30mn pour Jolas. Pourtant... autant les questions de M. Clary sont brèves et précises (les réponses sont développées, forcément, le compositeur n'est pas pressé par le temps), autant celles de J-B Urbain peuvent être brèves, et peu inspirées. La consigne est de rester dans le quotidien du réel du compositeur (B. Jolas refuse de mettre le nom au féminin) pour que la matinale parle au réel du quotidien de l'auditeur parce que c'est la matinale alors faut pas trop pousser. D'ailleurs, niveau entretiens, ça pousse rarement très loin à France Musique, matin midi et soir. Il faut que ça parle à l'auditeur en bagnole, donc l'auditeur en mode multifonction : cuisine, ménage, transports en commun... un auditeur qui ne fait pas qu'écouter la radio et dont l'attention n'est pas entièrement portée sur ce qu'il écoute. Et encore... même écouté d'une oreille distraite, l'entretien de J-B Urbain n'est pas piqué des vers. Nous apprenons que B. Jolas travaille le matin. Ah ! Alors en ce moment Betsy Jolas, le matin, vous corrigez votre partition ! Mais pourquoi donc ? Et alors, vous corrigez tous les matins ? Réponse hilare : non, elle ne passe pas sa vie à corriger, elle compose aussi ! Ah ah ah ! Question : Ça veut dire quoi corriger ? Que dire que dire...sinon que cet entretien s'annonce fortement puissant. Or, il va être plus intéressant qu'il n'en a l'air car B. Jolas va refuser le jeu de la promo pour un disque contenant une de ses compositions. Elle a été invitée (en fait c'est France Musique qui s'est déplacée chez elle, mais on ne va pas jouer avec les mots) pour de la promo, mais ça vous vous en doutiez. - Ce disque que vous avez dans les mains il s'appelle ''Poétesses symphoniques''. Vous considérez-vous comme une poétesse ? - Pourquoi pas (= sur le ton de ''j'm'en fous, rien à carrer, si ça vous fait plaisir''). Bin je suis compositeur, j'ai toujours dit compositeur, je n'ai jamais dit compositrice parce qu'il y en avait pas des compositrices à l'époque, j'étais toute seule, et ça m'était égal. J'ai connu tous les grands compositeurs du 20e siècle, Xenakis, Stockhausen, Boulez, et j'ai toujours eu d'excellents rapports avec eux, ils ne m'ont jamais fait sentir qu'être une femme ce n'était pas bien, jamais. - Vous avez longtemps refusé de participer à des concerts avec uniquement des compositrices, vous parliez même de discrimination ridicule, pourtant ici vous côtoyez Lili Boulanger, Mel Bonis, Augusta Holmès, est-ce que votre point de vue a changé ? - Non pas du tout. J'étais pas très contente quand j'ai vu ce choix. Je n'ai pas particulièrement d'affection pour la musique de Augusta Holmès. Je me suis renseigné tout de même, même avant ce disque, ça m'intéressait de voir ce qu'elles écrivaient, ces femmes. J'ai découvert par exemple Lili Boulanger : très intéressant, ça c'est vraiment très intéressant. Mais voyez par exemple quand j'étais à Leipzig on a joué au même concert que moi, on a joué un concerto de Clara Schumann. Eh bin c'est pas très bon. Pourquoi ? Cette pauvre Clara Schumann, d'abord elle a été mariée à Robert. Pas facile. Ensuite elle avait des tas d'enfants, et elle a pas pu se consolider comme compositeur. Il faut penser à ça aussi. Les femmes n'avaient pas les moyens. Il faut lire Virginia Woolf pour comprendre. Notez que B. Jolas ne daigne même pas parler de Mel Bonis. Le point de vue qu'elle exprime concernant ces compositrices est une évidence, qui est devenue inaudible (sauf ce matin, merci B. Jolas) parce que le militantisme a pris le pas sur la musique. Cf par exemple Clara Wieck-Schumann, incomparable musicienne ! (Mazette ! Quelle musique ! 09/01/2022) et aussi la chronique de A. De Laleu du 06/11/2017, qui fait de Clara Schumann une superhéroïne : "quand elle a du temps, c'est-à-dire jamais, elle compose. (...) Les compositrices aujourd'hui sortent de l'ombre, il faut continuer à raconter leur vie, les faire exister, à programmer leurs œuvres, surtout quand elles sont aussi belles". Eh bien non, elles ne sont pas aussi belles. Cette notion de la beauté est-elle liée à la musique, ou au fait que Clara est une femme ? Grâce à ces relectures de l'Histoire et à l'exhumation de partitions oubliées (et on comprend leur oubli à leur écoute) mais signées par des femmes, l'auditeur a de quoi perdre ses repères esthétiques. Les femmes étaient jusqu'à récemment écartées d'un certain nombre d'activités. Il n'est pas possible de rétablir aussi artificiellement un équilibre qu'il n'est pas possible de rétablir.
Philaunet
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Astrophysicien, spécialiste mondial des trous noirs et de la cosmologie, mais aussi écrivain et poète, Jean-Pierre Luminet vient de signer des "Chroniques de l'espace" au Cherche midi, en coédition avec France Inter.
« Mon âme est un orchestre caché; je ne sais de quels instruments il joue et résonne en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne me connais que comme symphonie », Fernando Pessoa, Le Livre de l'Intranquillité
Christophe Dilys a 10 minutes pour nous faire découvrir quelques procédés et techniques de composition et d'improvisation de Léonin et Pérotin. Attention : Notre Dame n'est pas le berceau de la polyphonie ! Voyage au pays des minimes et des brèves. Petit glossaire illustré musicalement des termes : organum, clausule, motet, etc. Comment ça marche ? Comment improvise-t-on à plusieurs ? Que savons-nous aujourd'hui des habitudes musicales au XIIe siècle ?
Le second est un insert YouTube, Musica Enchiriadis du premier volet d'une série de trois présentée par Y. Fournier et consacrée à L'école musicale de Notre-Dame.
Comme beaucoup se sont employés à l’écrire, l’Ecole de Notre Dame de Paris reste l’un des phénomènes artistiques les plus fascinants et les plus aboutis de l’histoire de l’occident.
L’École de Notre-Dame désigne un style de musique développé par des compositeurs ayant exercé à la cathédrale Notre-Dame de Paris de 1160 à 1250. Musique fondatrice puisqu’aux origines même de la polyphonie écrite, qui s’est inventée à Paris, sur l’Ile de la Cité, il y a pas loin d’un millénaire, avec les 2 premiers compositeurs repérés de l’histoire Leonin et Pérotin.
Philaunet
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Dans cette séquence d'une quinzaine de minutes, Lionel Esparza présente l’œuvre et sa réception, le compositeur, l'interprète et le disque (de légende). Ce numéro fait entendre :
" Petite comme un oiseau, grande comme la douleur, exactement sublime, Denise Duval fera le tour du monde avec La Voix humaine ", prophétisait Clarendon au lendemain de la création à l'Opéra-Comique le 6 février 1959.
C'est l'histoire d'une rupture par téléphone. Après quelques tentatives infructueuses, une femme parvient à joindre son ex-amant. S'en suit [sic] un long monologue de l'unique personnage de l'opéra avec cet interlocuteur (dont on n'entend pas les réponses) et au cours duquel la femme tente, en vain, de le faire changer d'avis.