Un petit passage par une émission qui a une longue histoire sur France Musique et qui a eu de nombreux noms. Actuellement elle s'appelle tout simplement La tribune des critiques de disques.
Le dernier numéro était consacré à la Sonate pour viole de gambe et clavecin de Bach le dimanche 26 mai 2019.
La première partie de l'émission de 2h dure 47'. Un mouvement, l'adagio, est diffusé 6 fois, le nombre de versions soumises au jugement des critiques.
En parlant de critique, je retrouve le même défaut majeur de cette émission pour l'auditeur profane, à savoir le trop grand nombre de versions mises au programme et, plus grave, l'arrogance de certains critiques, leur autosatisfaction et leurs jugements définitifs. C'est ici le cas avec Jean-Charles Hoffelé. Tout en disant que les interprètes sont de grands maîtres, on entend lamentation sur lamentation et on lit en début de page de descriptif "Est-il possible d’être plus lent, plus morne et plus mécanique ? Gustav Leonhadt et Wieland Kuijken sont désespérants de raideur dans ce Bach funèbre et donneur de leçon. A fuir."
"À fuir" ? Tiens, pourtant c'est la version choisie par un grand connaisseur, s'il en est, de la musique baroque, Gilles Cantagrel, pour illustrer le thème "Si mineur" dans un Conte du jeudi du 22 juin 2006 sur France Musique.
Jamais les critiques ne se demandent si leur goût n’est pas façonné par une mode rythmique et acoustique contemporaine. Les critiques portent en effet systématiquement sur la durée (trop longue), sur le manque d'"allant" et de "discours".
Jérémie Rousseau, quant à lui, autrefois auteur de beaux feuilletons biographiques de musiciens, sort des vannes débiles et se complaît dans des grognements pour abonder dans le sens d'une critique négative.
Le "problème" ne vient-il pas du fait que l'émission se déroule en public ? Public que l'on veut épater, choquer, séduire en faisant de la surenchère ? Mais une émission de radio n'est pas faite en premier lieu pour le public présent, mais pour chacun des auditeurs de France Musique, éloigné ou non de Paris. Un auditeur n’est pas un collectif devant lequel on se pavane.
France Culture qui diffuse des lectures-spectacles ratés et France Musique qui propose des "critiques-spectacles" ne comprennent pas que la radio est un médium particulier qui ne s'adapte pas ou difficilement à la diffusion de conférences et spectacles donnés devant des audiences. Le souhait de créer une ambiance festive, le "tous ensemble" obligatoire et la tendance lourde (et démagogique) à l'émission participative (cf. France Musique est à vous ! C'est vous qui faites la programmation musicale de l'émission !) vont à l'encontre du respect de l'auditeur et de son droit à être traité avec égalité et non comme un sous-produit d'une manifestation publique.
Le dernier numéro était consacré à la Sonate pour viole de gambe et clavecin de Bach le dimanche 26 mai 2019.
La première partie de l'émission de 2h dure 47'. Un mouvement, l'adagio, est diffusé 6 fois, le nombre de versions soumises au jugement des critiques.
En parlant de critique, je retrouve le même défaut majeur de cette émission pour l'auditeur profane, à savoir le trop grand nombre de versions mises au programme et, plus grave, l'arrogance de certains critiques, leur autosatisfaction et leurs jugements définitifs. C'est ici le cas avec Jean-Charles Hoffelé. Tout en disant que les interprètes sont de grands maîtres, on entend lamentation sur lamentation et on lit en début de page de descriptif "Est-il possible d’être plus lent, plus morne et plus mécanique ? Gustav Leonhadt et Wieland Kuijken sont désespérants de raideur dans ce Bach funèbre et donneur de leçon. A fuir."
"À fuir" ? Tiens, pourtant c'est la version choisie par un grand connaisseur, s'il en est, de la musique baroque, Gilles Cantagrel, pour illustrer le thème "Si mineur" dans un Conte du jeudi du 22 juin 2006 sur France Musique.
Jamais les critiques ne se demandent si leur goût n’est pas façonné par une mode rythmique et acoustique contemporaine. Les critiques portent en effet systématiquement sur la durée (trop longue), sur le manque d'"allant" et de "discours".
Jérémie Rousseau, quant à lui, autrefois auteur de beaux feuilletons biographiques de musiciens, sort des vannes débiles et se complaît dans des grognements pour abonder dans le sens d'une critique négative.
Le "problème" ne vient-il pas du fait que l'émission se déroule en public ? Public que l'on veut épater, choquer, séduire en faisant de la surenchère ? Mais une émission de radio n'est pas faite en premier lieu pour le public présent, mais pour chacun des auditeurs de France Musique, éloigné ou non de Paris. Un auditeur n’est pas un collectif devant lequel on se pavane.
France Culture qui diffuse des lectures-spectacles ratés et France Musique qui propose des "critiques-spectacles" ne comprennent pas que la radio est un médium particulier qui ne s'adapte pas ou difficilement à la diffusion de conférences et spectacles donnés devant des audiences. Le souhait de créer une ambiance festive, le "tous ensemble" obligatoire et la tendance lourde (et démagogique) à l'émission participative (cf. France Musique est à vous ! C'est vous qui faites la programmation musicale de l'émission !) vont à l'encontre du respect de l'auditeur et de son droit à être traité avec égalité et non comme un sous-produit d'une manifestation publique.