En arrivant aux 2/3 du Continent Sciences de lundi 2 juin, j'ai l'impression de rêver ou de cauchemarder. Je pense que l'émission est victime d'une erreur radiophonique ou d'une déchirure spatio-temporelle. On y parle de l'épreuve du bac et depuis 40 minutes sous l'appellation de "Probablités", Deligeorges et ses deux mathématiciens d'invités, sont en train de décortiquer un problème dont la quasi-totalité des questions sont de l'arithmétique : un problème de proportions. C'est du niveau des premières années du collège ça, non ?
Rappel : cette semaine-là, toutes les émissions de la tranche de 14h-15h étaient consacrées à l'épreuve du Bac, selon le cas : vendredi dans Science Publique c'était Physique &Chimie. Jeudi c'était SVT. Mercredi Sciences de la terre. J'en suis venu à ce Continent Sciences après l'écoute non préméditée de l'émission du vendredi. Ecoute enrichissante et agréable, j'étais d'ailleurs en train de rédiger un post pour dire mon intérêt et mon enthousiasme et puis j'ai eu la mauvaise idée de me doter d'un fond sonore : le Contient Sciences qui avait ouvert cette semaine Bac, avec pour sujet l'épreuve de maths. Et là, c'est la sidération.
Dans le programme de maths en terminale, il y a des choses en mathématiques qui seront plus que fondamentales pour les carrières scientifiques et les arts de l'ingénieur : les études de fonction, la trigonométrie, l'algèbre linéaire, j'en passe. Et tandis que dans Science Publique, c'est toute la philosophie de l'épreuve qui était exposée (tester les capacités du candidat au raisonnement et même à la découverte), ici ans Continent Sciences, c'est la régression complète : l'émission se borne au décorticage d'un problème de l'épreuve. Et ce problème Il a beau être classé "Probabilités", c'est tout au plus un problème de proportions, auquel a été ajout é un vernis de vocabulaire pour faire genre (les mots 'événement', et 'indépendant'). Au détour de la présentation on apprend d'ailleurs qu'un des deux mathématiciens invités, n'a jamais suivi de sa vie un seul cours de proba. C'est possible, ça ?
Alors après ça quand on sa le niveau élémentaire en proba qui est demandé dans certaines filières de sciences humaines et sociales (psycho, économie, peut-être SES ?) où cet enseignement complète le cours de statistiques, on mesure l'abime entre les outils intellectuels sérieux qu'il faudra assimiler à ce moment là, et ce qu'on entend dans l'émission : une sorte de B-A-BA embryonnaire où je le répète, il n'est pas question de mathématiques mais d'arithmétique.
En tous cas, l'écart entre l'émission du vendredi et celle du lundi est manifeste : dans celle du lundi Deligeorges et ses invités sont en train de faire l'exposé avec un tel sérieux que l'auditeur se demande si par hasard on serait pas le premier avril. Dans celle du Vendredi, on parle de la philosophie de l'épreuve, en détaillant la technique pédagogique mise en oeuvre dans la résolution d'un problème de vibration. L'auditeur entend clairement exposé un progrès, fait d'abord pour faciliter la vie au candidat sans toutefois le prendre par la main ; un progrès aussi en ce sens que l'objectif visé est de rompre avec la logique des bêtes à concours, la logique des exercices-type et de l'habileté à reconnaitre la bonne formule à employer. J'espère pouvoir en parler dans le fil consacré à l'émission d'Alberganti. Mais j'étais tellement surpris par la contre-prestation de Deligeorges que j'ai bouffé mon heure à changer de sujet. A quoi tiennent les choses tout de même.
Voici le lien vers l'émission du lundi 2 : http://www.franceculture.fr/emission-continent-sciences-etienne-ghys-mathematicien-et-francois-sauvageot-professeur-de-mathemati . On y trouvera affiché le problème avec sa solution.
Et voici un article d'Agoravox qui parle de la réduction du programme de maths au lycée : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/evolution-du-programme-de-maths-en-135375
C'est inquiétant.
Rappel : cette semaine-là, toutes les émissions de la tranche de 14h-15h étaient consacrées à l'épreuve du Bac, selon le cas : vendredi dans Science Publique c'était Physique &Chimie. Jeudi c'était SVT. Mercredi Sciences de la terre. J'en suis venu à ce Continent Sciences après l'écoute non préméditée de l'émission du vendredi. Ecoute enrichissante et agréable, j'étais d'ailleurs en train de rédiger un post pour dire mon intérêt et mon enthousiasme et puis j'ai eu la mauvaise idée de me doter d'un fond sonore : le Contient Sciences qui avait ouvert cette semaine Bac, avec pour sujet l'épreuve de maths. Et là, c'est la sidération.
Dans le programme de maths en terminale, il y a des choses en mathématiques qui seront plus que fondamentales pour les carrières scientifiques et les arts de l'ingénieur : les études de fonction, la trigonométrie, l'algèbre linéaire, j'en passe. Et tandis que dans Science Publique, c'est toute la philosophie de l'épreuve qui était exposée (tester les capacités du candidat au raisonnement et même à la découverte), ici ans Continent Sciences, c'est la régression complète : l'émission se borne au décorticage d'un problème de l'épreuve. Et ce problème Il a beau être classé "Probabilités", c'est tout au plus un problème de proportions, auquel a été ajout é un vernis de vocabulaire pour faire genre (les mots 'événement', et 'indépendant'). Au détour de la présentation on apprend d'ailleurs qu'un des deux mathématiciens invités, n'a jamais suivi de sa vie un seul cours de proba. C'est possible, ça ?
Alors après ça quand on sa le niveau élémentaire en proba qui est demandé dans certaines filières de sciences humaines et sociales (psycho, économie, peut-être SES ?) où cet enseignement complète le cours de statistiques, on mesure l'abime entre les outils intellectuels sérieux qu'il faudra assimiler à ce moment là, et ce qu'on entend dans l'émission : une sorte de B-A-BA embryonnaire où je le répète, il n'est pas question de mathématiques mais d'arithmétique.
En tous cas, l'écart entre l'émission du vendredi et celle du lundi est manifeste : dans celle du lundi Deligeorges et ses invités sont en train de faire l'exposé avec un tel sérieux que l'auditeur se demande si par hasard on serait pas le premier avril. Dans celle du Vendredi, on parle de la philosophie de l'épreuve, en détaillant la technique pédagogique mise en oeuvre dans la résolution d'un problème de vibration. L'auditeur entend clairement exposé un progrès, fait d'abord pour faciliter la vie au candidat sans toutefois le prendre par la main ; un progrès aussi en ce sens que l'objectif visé est de rompre avec la logique des bêtes à concours, la logique des exercices-type et de l'habileté à reconnaitre la bonne formule à employer. J'espère pouvoir en parler dans le fil consacré à l'émission d'Alberganti. Mais j'étais tellement surpris par la contre-prestation de Deligeorges que j'ai bouffé mon heure à changer de sujet. A quoi tiennent les choses tout de même.
Voici le lien vers l'émission du lundi 2 : http://www.franceculture.fr/emission-continent-sciences-etienne-ghys-mathematicien-et-francois-sauvageot-professeur-de-mathemati . On y trouvera affiché le problème avec sa solution.
Et voici un article d'Agoravox qui parle de la réduction du programme de maths au lycée : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/evolution-du-programme-de-maths-en-135375
C'est inquiétant.