Yann Sancatorze a écrit:Oui, c'est peut-être la différence entre une langue de narration et une langue d'abstractions (la nôtre). On s'en aperçoit quand on doit traduire des textes institutionnels du français à l'anglais : l'anglais résiste et nos grandes abstractions deviennent un genre charabia qui ne décrit rien et tourne en rond. Conter est en effet un art national, et les chaînes et stations diverses du monde anglophone adaptent, réadaptent, relisent, interprètent, et tout cela avec la plus grande simplicité d'approche. Pas question de mettre en place des dispositifs, d' "interroger le réel par rapport à la relecture contemporaine d'une oeuvre", ou pire, de forcer les rapprochements douteux avec l'actualité.
La conséquence, c'est que l'écoute de Radio4 est peuplée de tentations incessantes : bandes-annonces de fictions, descriptifs sur leur site, mises en bouche sur leur page FB. On passe son temps à placer des marque-pages.
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J'avais relevé votre expression « On passe son temps à placer des marque-pages ». Oui, on ne peut consulter les diverses émissions de BBC 4 ou 3 sans faire un copier-coller du descriptif et se dire : « pour plus tard ».
Dernier exemple en date : My History - Episode 1 of 5*. Je n'ai aucune idée de qui est Lady Antonia Fraser, mais le descriptif complet me donne une furieuse envie d'écouter ces 5 fois 15 minutes.
* The early life of historian Lady Antonia Fraser. Her memoir describes growing up in the 1930s and 1940s but its real concern is with her growing love of History. The fascination began as a child - and developed into an enduring passion. She writes, 'for me, the study of History has always been an essential part of the enjoyment of life'. (...)