Il fallait bien que Continent Sciences en prenne pour son grade, et c'est pour tout dire mérité. Mais pour relativiser les fautes de goût et de style de l'ami Deligeorges, il faut dire que peu de producteurs résisteraient à l'écoute en continue d'émissions hebdomadaires. On est normalement censé avoir eu la semaine pour se reposer l'oreille des tics et des tours du présentateur, et mêmes ses obsessions éventuelles, il les faut un peu insistantes pour que l'auditeur habituel, qui attrape tant bien que mal un numéro sur deux, ne les relève vraiment.
Pourtant je ne crois pas que le style Deligeorges ait vraiment changé avec les années : je fais ces temps-ci l'exercice inverse (avec nettement plus de périodes de repos !) en ne me plongeant pas dans la production récente mais dans les relatives anciennetés scientifiques de France Culture, la Science et les hommes notamment, où Deligeorges officiait de temps à autre. On lui trouve exactement les mêmes tournures de phrase, le même côté espiègle, presque gamin qui apporte autant qu'il peut alourdir, et la même voix encigarée. Elle ne paraît guère plus jeune dans les 90's qu'aujourd'hui.
Surtout, l'écoute de cette émission haute en couleur procure les mêmes prises d'habitude et la lassitude quel que soit le producteur, M.-O. Monchicourt, l'excellent Pierre Thuillier (qui, j'ai l'impression, en a animé l'essentiel, et à qui il faudrait consacrer un sujet si l'on avait une rubrique émissions passées) et même Cazenave n'y font pas exception : ils ont tendance à mettre dans la discussion les questions qui les obsèdent : mysticisme, relativisme, ou au contraire scientisme extrême quand ils le peuvent, et jouent souvent les mêmes airs avec les mêmes fausses notes.
Bref, pour ce qui concerne la forme, il faut j'ai l'impression des improvisateurs surdoués pour ne pas lasser celui qui les écoutera à trop grande fréquence. Mais c'est le fond qui sauve à mon avis Continent Sciences : les sujets de l'émissions restent largement aussi diversifié qu'à l'époque de son ancêtre direct, les invités sont très souvent parfaitement bien choisis, et même si dans son enthousiasme trop prononcé, Deligeorges leur impose sa dîme sur la saveur du contenu à venir, l'auditeur est rarement perdant.
Comme fournisseur de contenu, il reste un excellent passeur, sans doute de plus en plus tourné vers la philosophie mais sans s'en obséder, et plus souvent que l'inverse déniaisé - au moins - sur le sujet qu'il choisit.
Enfin il faut le reconnaître, ce qui ferait le plus de bien à l'émission serait le retour des producteurs multiples, et la formation à l'antenne de cadets qui pourraient soulager le patriarche.
Pourtant je ne crois pas que le style Deligeorges ait vraiment changé avec les années : je fais ces temps-ci l'exercice inverse (avec nettement plus de périodes de repos !) en ne me plongeant pas dans la production récente mais dans les relatives anciennetés scientifiques de France Culture, la Science et les hommes notamment, où Deligeorges officiait de temps à autre. On lui trouve exactement les mêmes tournures de phrase, le même côté espiègle, presque gamin qui apporte autant qu'il peut alourdir, et la même voix encigarée. Elle ne paraît guère plus jeune dans les 90's qu'aujourd'hui.
Surtout, l'écoute de cette émission haute en couleur procure les mêmes prises d'habitude et la lassitude quel que soit le producteur, M.-O. Monchicourt, l'excellent Pierre Thuillier (qui, j'ai l'impression, en a animé l'essentiel, et à qui il faudrait consacrer un sujet si l'on avait une rubrique émissions passées) et même Cazenave n'y font pas exception : ils ont tendance à mettre dans la discussion les questions qui les obsèdent : mysticisme, relativisme, ou au contraire scientisme extrême quand ils le peuvent, et jouent souvent les mêmes airs avec les mêmes fausses notes.
Bref, pour ce qui concerne la forme, il faut j'ai l'impression des improvisateurs surdoués pour ne pas lasser celui qui les écoutera à trop grande fréquence. Mais c'est le fond qui sauve à mon avis Continent Sciences : les sujets de l'émissions restent largement aussi diversifié qu'à l'époque de son ancêtre direct, les invités sont très souvent parfaitement bien choisis, et même si dans son enthousiasme trop prononcé, Deligeorges leur impose sa dîme sur la saveur du contenu à venir, l'auditeur est rarement perdant.
Comme fournisseur de contenu, il reste un excellent passeur, sans doute de plus en plus tourné vers la philosophie mais sans s'en obséder, et plus souvent que l'inverse déniaisé - au moins - sur le sujet qu'il choisit.
Enfin il faut le reconnaître, ce qui ferait le plus de bien à l'émission serait le retour des producteurs multiples, et la formation à l'antenne de cadets qui pourraient soulager le patriarche.